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BEL AMEUBLEMENT - FONDS DE PROPRIÉTÉ

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Lot 30
BATON MATRICE de FONDEUR de CLOCHE en bois fruitier (ou buis ?) à section rectangulaire gravé sur ses six faces : 1- frise fleur-de-lysée et frise aux dragons2- couronnes comtale, de marquis, fleur de lys et lions héraldiques, 3- Alphabet et suite numérique (haut. 15 mm), 4- Alphabet et suite numérique (haut. 11 mm) 5- trois fleurs de lys,65- cloche sous une couronne ducale avec la signature du fondeur "I. IONCHON PERE & FILS IQ CD MON FAITE".

France, c. 1680.
Long. 32,4 cm. (éclats et accidents)

Jacques JONCHON, fondeur de cloches actif à Caen entre 1675 et 1692 est à l'origine d'une dynastie de fondeurs, bien que sa carrière individuelle soit relativement méconnue. Ses aires géographiques de travail sont les départements de la Manche et du Calvados. Ses fils Claude et Guillaume suivent son chemin et livrent probablement avec lui en 1691 la grosse cloche de l'église Saint-Nicolas de Barfleur (1). Toutefois, s'il semble que Guillaume exerce la profession de marchand fondeur de cloche à Caen, des deux frères, c'est assurément Claude dont la carrière est la mieux renseignée. Ce dernier livre notamment la cloche de l'église Saint-Martin de Martigny fondue en 1695 avant de fondre les cloches de l'église Saint-Malo de Valognes en 1712 (2).

Le bâton de matrice dont nous avons la charge est pour sa part antérieur à cette dernière réalisation. Présentant la mention " I. IONCHON PERE & FILS IQ CD MON FAITE ", il témoigne du travail en collaboration de Jacques Jonchon et ses fils autour des années 1680. En effet, la cloche Sainte-Marthe-Bernardine de l'église Saint-Pierre de Sébeville datant de 1710 n'offre que la mention " JONCHON ME FECIT. ANNO 1710 " (3). Assurément cette dernière est livrée par l'un des deux frères de la dynastie.

Comme l'indique Joseph Berthelé dans ses Enquêtes campanaires " du XIIIe au XIX, les alphabets, les chiffres, les sujets religieux, les marques pour la signature, les ornements divers, destinées à figurer sur la cloche, ont été gravé en creux sur des planchettes de buis qui sont désignés sous le nom d'empreinte ou de planchettes " (4). Néanmoins peu d'exemples de matrices de ces époques sont aujourd'hui conservées dans les collections publiques françaises, voire aucune en ce qui concerne les pièces antérieures au XVIIIe comme celle que nous défendons. Nous pouvons néanmoins souligner la présence de quatre matrices en terre cuite du XVIII dans les collections du musée Bernard d'Agesci à Niort représentant des armoiries et fleurs de lys du règne de Louis XV (5). De surcroît, Berthelé publie dans son ouvrage une matrice de sa propre collection du fondeur lorrain François Michel (-1783). Malheureusement, cette pièce comme tant d'autres est de nos jours introuvable (6).

Brice Langlois, historien de l'art.

Remerciements à MM. Eric Sutter (Société française de campanologie) et Nicolas Gueury (Conservatoire européen des cloches et horloges d'édifices).

Références :
(1) "Quelques glanes sur les fondeurs de Villedieu-les-Poeles (Manche)" http://www.musimem.com/fondeurs_villedieu-les-poeles.htm. Consulté le 04/01/2017.
(2) Ibid.
(3) "Cloche dite Marthe-Bernardine ", http://www.culture.gouv.fr/public/mistral/palsri_fr?ACTION=CHERCHER&FIELD_1=REF&VALUE_1=PM50001113. Consulté le 04/01/2017.
(4) BERTHELÉ, Joseph, Enquêtes campanaires : notes, études et documents sur les cloches et les fondeurs de cloches du VIIIe au XXe siècle, Montpellier, Imp. Delord-Boehms et Martial, 1903, p. 23.
(5) Aliénor.org Conseil des musées : http://www.alienor.org/collections-des-musees/fiche-objet-144589-empreinte-de-matrice-de-cloche. Consulté le 04/01/2017.
(6) BERTHELÉ, Joseph, ibid, p. 761.
Adjugé : 4 500 €
BATON MATRICE de FONDEUR de CLOCHE en bois fruitier (ou...
Lot 30
Lot 52
PENDULE au TEMPLE de l'AMOUR et de DIANE en marbre blanc et bronzes ciselés et dorés.
Au sommet d'un temple circulaire, une figure de Cupidon en bronze doré repose sur un globe lui-même encerclé par deux bagues émaillées donnant en chiffres arabes l'une l'heure et l'autre les minutes. L'Amour montre l'heure avec une flèche tenue dans sa main gauche, alors que la droite porte un arc.
Le globe est posé sur un dôme ajouré laissant apparaitre le mécanisme de l'horloge à travers cinq arcs en marbre blanc ornés d'une garniture de bronzes ciselés et dorés, tels que soleil rayonnant, frises d'asperges et fleurs de tournesol. Sous le dôme, un entablement circulaire en marbre blanc accueille un rais de perles et une frise en bronze doré alternant couronnes de roses feuillagées et triglyphes.
Cinq colonnes fuselées en marbre blanc soutiennent l'ensemble. Leurs chapiteaux en bronze doré sont d'ordre dorique et leurs bases quadrangulaires sont appliquées de tores de laurier et de fleurs de tournesol. Au centre de la colonnade, une statuette en bronze doré de la déesse Diane chasseresse se dresse avec son fidèle lévrier à ses côtés. Derrière la déesse, un balancier en forme de soleil en bronze ciselé et doré donne le rythme du mécanisme.
Une double terrasse circulaire à degrés reposant sur cinq pieds en boules aplaties supporte l'édifice.

Époque Louis XVI.

Haut. 64, Diam. 23 cm.
(petites égrenures au marbre, manque au balancier)

Provenance : château de la vallée de l'Indre.

Bibliographie : P. Kjellberg, "Encyclopédie de la pendule française du Moyen-Âge au XXe siècle", éd. l'Amateur, 1997 : une pendule comparable avec quelques variantes ornementales reproduite p. 292.

L'architecture des temples antiques redécouverte au XVIIIe siècle inspire directement le "Temple de l'Amour" de la reine Marie-Antoinette imaginé par l'architecte Richard Mique. Cette réalisation néo-classique fut édifiée en 1777-1778 dans le jardin anglais du Petit Trianon du parc du château de Versailles, aux côtés d'autres constructions du même artiste comme le Belvédère, le Théâtre, la Grotte et le Hameau. Les décors sculptés du temple sont signés par Joseph Deschamps tandis qu'au centre de la colonnade d'ordre corinthien est placée une réplique de la sculpture "L'Amour se taillant un arc dans la massue d'Hercule" par Louis-Philippe Mouchy. C'est de cette sculpture et des différents attributs de l'Amour qui ornent sa coupole que le Temple tire son nom.

Les peintres comme Jean-Honoré Fragonard (1732-1806) ou Hubert Robert (1733-1808) dans "La jeune fille au temple de l'Amour" (1785) en font le sujet de leurs compositions, de même que les horlogers qui s'en inspirent. L'artisan de notre pendule s'inscrit dans cette tradition en réservant à Cupidon une place privilégiée, puisqu'il trône au sommet du temple. Toutefois, il se détache du thème amoureux pour choisir une autre figure mythologique, celle de la déesse Diane, qu'il abrite sous la coupole. Ce parti pris est également adopté par Simon François Festeau le Jeune, reçu maître à Paris en 1750, lorsqu'il signe une pendule très similaire à la nôtre.

L'originalité de notre pendule réside dans son cadran tournant horizontal. Si l'on dénombre quelques rares modèles sous les règnes de Louis XIV et Louis XV, ce mécanisme est plus fréquent dans la deuxième moitié du XVIIIe. Constitué de deux cercles indépendants (pour les heures et les minutes), il s'inscrit aisément dans une urne, un globe ou brûle-parfum en bronze, en porcelaine ou en marbre. Les aiguilles ont laissé place à une flèche, une tête de serpent ou au doigt d'une nymphe indiquant délicatement l'heure. La mesure du temps devient ainsi un prétexte, en s'inscrivant dans une composition harmonieuse qui permet à l'artiste de déployer toute sa créativité.

Lot revendu sur folle enchère suite à la défaillance de M. David TA lors de la vente du 12 juin 2016.
Adjugé : 12 000 €
PENDULE au TEMPLE de l'AMOUR et de DIANE en marbre...
Lot 52
Lot 65
PAIRE d'ANGES aux bras tendus et aux jambes surélevées. Les mains pincées tenant anciennement un portrait ou blason au-dessus d'un élément architectural.
Marbre sculpté en haut relief.

Travail de qualité, probablement italien, du XVIIe.

Haut. 100, Larg. 60 cm. (manques, accidents, restaurations).

Provenance familiale Borghese, puis château de la Vallée de la Loire, collection du Président Giscard d'Estaing.

UNE PAIRE D'ANGES BAROQUE ITALIENNE

Notre paire d'anges est sculptée en haut-relief dans un marbre blanc, probablement de Carrare (Toscane). Les deux anges sont strictement symétriques dans leur composition : que ce soit au niveau des jambes, avec la jambe arrière pliée comme pour poser le pied sur un élément architectural ; au niveau du visage, qui est tourné de trois-quarts vers le spectateur ; au niveau des ailes ou encore au niveau de la position des bras et des mains qui semblaient tenir quelque chose. Cette gestuelle des mains, avec les doigts pincés, est comparable à des œuvres antiques, telles la Vénus d'Arles (découverte en 1651) ou encore la Vénus de Capoue (découverte en 1750), montrant l'influence des œuvres antiques sur la production artistique lors de leur redécouverte. Nos deux anges sont couverts d'un drapé à la taille, couvrant leurs sexes. Leur chevelure bouclée et leurs visages potelés montrent un modelé prononcé et des angelots bien en chair, malgré une certaine raideur du corps. Ils présentent un corps et un visage plus proche de l'âge de l'adolescence que de l'enfance, ce que renforce la grande taille des ailes.

L'usage d'anges en paire dans la production artistique débute en Europe dès le XVIe siècle. C'est le cas notamment dans les décors de châteaux français comme à Fontainebleau (1540-1545), ou de façon très similaire pour le balcon de l'officialité à Tours (1521). On retrouve de nombreuses paires d'anges tenant un blason, un portrait ou un phylactère en Italie aux XVIIe et XVIIIe siècles dans l'architecture religieuse, au-dessus des tombeaux, retables, autels et baldaquins. Le Cénotaphe d'Adrian Vryburch par François Du Quesnoy (1629) ou encore celui des sépulcres de Baldassare Pio (1643) et d'Angelo Pio (1649) par Gian Lorenzo Bernini sont des exemples marquant des générations de sculpteurs. Ce goût se poursuit aux XVIIe et XVIIIe siècles, que ce soit dans les décors de châteaux, comme dans la cage d'escalier de Maisons-Lafitte par Philippe de Buyster (1645-1650) ou dans les édifices religieux tel qu'à Saint-Pierre de Rome avec le monument funéraire de Maria Clementina Sobiesiy de Pietro Bracci (1742).

Notre paire d'anges proviendrait, d'après la tradition familiale, d'une demeure de la famille Borghese. Celle-ci lance au XVIIe siècle de grands chantiers de construction, de restauration et de rénovation. C'est le cas notamment de la Villa Borghese à Rome construite en 1607 et rénovée en 1770, du Palais Borghese sur le Quirinal construit en 1560 et rénové en 1614, de la Villa Mandragone rénovée par les Borghese en 1616-1618, mais aussi des monuments pour l'église Santa Maria Maggiore en 1622. À l'occasion de ces constructions et rénovations, la famille fait appel à de grands artistes comme Le Bernin, qui a probablement inspiré cette composition dont nous n'avons pu retrouver avec précision l'origine.

Cette étude a été réalisée avec le concours de Clothilde Mari et d'Alexandre Posson, étudiants du Master d'Histoire de l'Art de l'Université François Rabelais à Tours.
Adjugé : 15 000 €
PAIRE d'ANGES aux bras tendus et aux jambes surélevées. Les...
Lot 65
Lot 74
d'après Jean-Baptiste NINI (Urbino, 1717- Chaumont sur Loire, 1786).
Marie-Catherine Jacquet et Orien Marais, 1775.
Moule en terre cuite daté 1775.
Inscription : sur le pourtour du médaillon "M.C.J / O.M.B " (ponctué de sept rosaces); signé et daté en creux sous la tranche du buste "NINI F 1775".
Haut. 2,2, Diam. 12,8 cm. (accidents)
Fixé sur une pierre calcaire.

Provenance : maison de famille Beulay, avoué, rue du palais à Blois.

Rouillac.com, le plus : "Sept moules inédits de Nini". Dossier complet préparé avec le concours de Brice Langlois et d'Alexandre Posson, étudiants du master Histoire de l'Art de l'Université François Rabelais à Tours. (fig.7)

Si Nini fait quelques portraits de personnages célèbres, s'ajoute à côté les images des protagonistes du cercle de Chaumont, à commencer par le double portrait de Marie-Catherine Jacquet et Orien Marais datant de 1775. " Procureur fiscal, notaire et régisseur de la seigneurie de Chaumont ". Orien Marais n'a assurément pas le même statut que Franklin. En ce sens, ce portrait se conçoit davantage comme une représentation intime d'un couple d'amis de Nini, plus qu'un portrait d'apparat. Par ailleurs, la composition et le traitement des visages sont relativement comparables au double portrait de Claudine de Bussy et Jean Bouin réalisé deux ans plus tard en 1777. Cette évidente inspiration renseigne sur le travail de l'artiste, qui devait vraisemblablement reprendre à dessein certains caractères de ses compositions.

Le moule dont nous avons la charge mesure 130 mm. Cela montre un retrait d'un centimètre de l'argile à la cuisson avec le médaillon de Blois (120 mm), qui a été authentifié comme véritable après des analyses scientifiques menées à l'occasion de l'exposition de 2001. Nous devons toutefois noter l'écart de diamètre important entre notre moule et le médaillon du Metropolitan Museum (110 mm), qui a contrario pourrait s'avérer être une reproduction du XIXe siècle, alors que note moule serait du XVIIIe.
Estimation : 1 000 €
d'après Jean-Baptiste NINI (Urbino, 1717- Chaumont sur Loire, 1786).
Marie-Catherine Jacquet...
Lot 74
Lot 75
PARIS. COFFRET NÉCESSAIRE de VOYAGE d'un "conspirateur" contre-révolutionnaire.
COFFRET de forme rectangulaire en placage d'acajou à garnitures de laiton incrusté en son centre d'un écu vierge. L'intérieur gainé de maroquin vert doré au petit fer de frises florales et géométriques. Il accueille un ensemble de 21 éléments en argent, cristal, porcelaine, verre, acier, dont boîtes, flacons, ustensiles de toilette, verseuse, bassin, gobelet, verre, miroir (manque un certain nombre d'éléments).
Avec grande ingéniosité et sens pratique, les alvéoles sont aux exacts profils et mesures des ustensiles destinés à y être placés. Un secret sous les plateaux.
Poinçons aux Fermiers Généraux de la juridiction de Paris, 1789.
Coffret : 10,5 x 39,5 x 26,5 cm. (manques, accidents). Poids des pièces en argent : 705 g.

Selon la tradition familiale, ce coffret a appartenu à Jean Elisabeth Barthélemy Cousin de Méricourt, caissier des États de Bourgogne, domicilié au château des Arcs, à Arcueil (Seine) sous la Révolution. Condamné à mort comme conspirateur par le tribunal révolutionnaire de Paris, il est guillotiné le 25 messidor an II (13 juillet 1794).
Accusé d’avoir fourni des liquidités à un émigré appelé Gallet de Mondragon, Cousin de Méricourt est arrêté en janvier 1794. Il sera sommairement jugé et exécuté en juillet. Cet épisode vaut longtemps à la ville d’Arcueil-Cachan le sobriquet d’Arcueil-les-faux-témoins, ses habitants étant accusés d’avoir menti au sujet de Méricourt. (arcueilhistoire.fr)
Adjugé : 950 €
PARIS. COFFRET NÉCESSAIRE de VOYAGE d'un "conspirateur" contre-révolutionnaire.
COFFRET de forme...
Lot 75
Lot 108
ERARD Frères. HARPE à simple mouvement en sycomore et bois sculpté, mouluré et doré. Quarante et une cordes et huit pédales. Colonne à chapiteau dorique sculpté d'un frise alternant criosphinx ailés et lyres, têtes de mouflons en ronde bosse tenant des guirlandes fleuries, déesses musiciennes, rais de perles, fleurs de lotus et feuilles d'acanthe. La base de la colonne ornée d'une frise de feuilles d'eau. Le socle à décor de cannelures et criosphinx affrontés.
Signée "Érard Frères par brevet d'invention à Paris. Facteurs de piano-forte et harpes LL MM IJ & Royales.
Numérotée 268. Selon le registre de fabrication Erard Frères, elle fut livrée le 9 février 1813 à Toulouse pour Monsieur Rastouil.

Epoque Empire.

Haut. 162, Larg. 78, 5 cm. (accidents et manques).
Vente sur Folle enchère de Monsieur Nicolas Dumartin à Genève.

La fabrique de piano-forte et de harpes est fondée par Sebastien Érard (1752-1831) et son frère Jean-Baptiste Érard (1750-1826), auxquels succèdera leur neveu Pierre Érard (1796-1855). Une harpe à simple mouvement signée Erard Frères, numérotée 7 et datée de 1799 présentant un décor similaire est conservée à la Cité de la Musique à Paris (Inv. E.981.6.1).
A la fin du XVIIIe, sous l'influence de la reine Marie-Antoinette, elle-même harpiste, l'instrument anime la vie à la cour et les ateliers parisiens se développent. La harpe à simple mouvement dont le système est perfectionné en 1790 par Sébastien Erard consiste à raccourcir la corde en actionnant les pédales afin de hausser la note d'un demi-ton. Ce système perdure jusqu'en 1835 avant d'être supplanté par celui " à double mouvement " breveté en 1810.

Lot revendu sur folle enchère suite à la défaillance de M. Nicolas DUMRATIN lors de la vente du 12 juin 2016.
Adjugé : 3 400 €
ERARD Frères. HARPE à simple mouvement en sycomore et bois...
Lot 108
Lot 109
PENDULE À L'AMOUR adoptant la forme d'un vase en bronze ciselé et doré. À l'amortissement, un amour ailé se dresse sur un char tiré par deux colombes. Le cadran est flanqué de deux cygnes aux ailes déployées formant anses et tenant dans leur bec une guirlande de fleurs. Une frise de fleurs de lotus ceint le piédouche supportant la caisse. La pendule repose sur une terrasse ovale centrée d'un trophée de chasse. Le cadran en émail blanc indique les heures en chiffres romains et les quarts d'heure en chiffres arabes. Mouvement signé "Lemoine Mcien A PARIS".
Époque Empire.
Haut. 42, Larg. 24,5, Prof. 12 cm.
Accident et restauration à l'émail du cadran. Bon état de fonctionnement, joint précisions

Bibliographie : P. Kjellberg, "Encyclopédie de la pendule française du Moyen-Âge au XXe siècle", Paris, éd. l'Amateur, 1997 : une pendule similaire signée Jacquot à Paris est reproduite pp. 376-377. L'auteur cite également des modèles identiques par Lépine à Paris et Tourtay à Rouen.

Apparues à la fin du XVIIIe siècle dans le style néoclassique, les pendules en forme de vase fleurissent sous l'Empire. Les anses prennent la forme de figures ailées, cols de cygne, têtes de bélier ou chimères. Si elles sont régulièrement en bronze doré et patiné, elles peuvent également être réalisées en porcelaine de Sèvres ou de Paris. L'horloger François Marie Lemoine est signalé en 1820 au 20 bis rue des Marais Faubourg du Temple dans l'Almanach du commerce parisien. En 1825, cet horloger-mécanicien dépose le brevet d'un instrument de musique "appelé Forte Campano rendant des sons doux et sonores pouvant imiter parfaitement le son des grosses cloches".
Adjugé : 2 200 €
PENDULE À L'AMOUR adoptant la forme d'un vase en bronze...
Lot 109
Lot 110
Rare BIDET de VOYAGE d'officier, démontable, par BIENNAIS, en acajou, garnitures et écu; le couvercle est démontable et se retourne pour certaines utilisations, il est muni d'un coussinet en maroquin entouré d'un cloutage de laiton et se ferme à l'aide d'une clef. Les quatre pieds ronds en acajou, cannelés, ornés de sabots et de viroles en laiton guilloché et doré, sont dévissables pour le transport.
Le bassin intérieur en métal argenté est signé: "Biennais au Singe Violet".

Fin XVIII-début XIXè siècle. (Manque la garniture intérieure du bassin).
Dimensions pour le transport Haut: 12, Long. 54, Prof. 25 cm. Avec les pieds montés H: 45 cm


L'adresse gravée sur le bassin semble utilisée par Biennais (1764-1843), avant 1790.
Ce type de bidet fait par Biennais n'a pu appartenir qu'à un militaire de haut rang.

Reçu maître tabletier à Paris en 1788, il s'installe rue Saint-Honoré, à l'enseigne du Singe violet, où il fera toute sa carrière, bénéficiant de la proximité du Palais des Tuileries pour ses commandes. Il étend ses activités à l'ébénisterie, puis sous le Consulat, à l'orfèvrerie.
Il devient l'orfèvre attitré de Napoléon Bonaparte, obtient dès 1802 l'exclusivité des fournitures pour la table de l'Empereur.

Un petit meuble de toilette «au nom équestre, incivil à prononcer» ! Les origines du bidet sont confuses. On ne connaît ni le nom de son inventeur, ni la date précise de son apparition, si ce n'est qu'il est l'oeuvre des «meubliers» parisiens du règne de Louis XV.
En 1739, le maître tourneur Rémy Pèverie mentionne des bidets sur sa carte de visite sans préciser à quel sexe il les destine. Au temps du libertinage, cet instrument que l'on enfourche comme un petit cheval devient vite «le confident des dames». Cet «indicible violon» a aussi les faveurs des messieurs. Le Duc de Choiseul commande un bidet à Oeben, ébéniste du roi, pour son château de Chanteloup.
En 1808, Napoléon, maniaque de la propreté se fait livrer un «bidet en argent vermeil avec seringue et ses canons, boîte à éponge, le tout en argent doré» dans un coffre d'acajou.
Napoléon Ier a utilisé un bidet identique à celui-ci; il est présenté au "Musée Napoléon" du château de Fontainebleau.
Estimation : 1 500 € ~ 2 000 €
Rare BIDET de VOYAGE d'officier, démontable, par BIENNAIS, en acajou,...
Lot 110
Lot 140
Importante PENDULE DE CHEMINÉE AUX SPHINGES en bronze de deux tons, mat et brillant. La partie centrale en balustre à anses accueille le cadran à cartouches émaillés indiquant les heures en chiffres romains. Elle est ornée à l'amortissement d'un masque d'Apollon agrémenté de palmes et de guirlandes de laurier. En partie inférieure, elle est flanquée de deux sphinges accroupies, costumées et couronnées d'une palmette. Un ombilic à fleuron encadré de guirlandes de fleurs en partie centrale. Terrasse quadripode de forme oblongue à décrochement central recevant un décor de frises feuillagées et tabliers à palmette. Poinçonnée "ER" à plusieurs reprises.

Style Louis XIV, Second Empire.

Haut. 70, Larg. 55,5, Prof. 29 cm. (aiguille des heures cassée, manque au balancier).

Provenance : collection particulière, La Roche-Guyon.

Le sphinx et son pendant féminin, la sphinge, sont des créatures fantastiques présentes dans nombre de civilisations antiques. En Égypte, il symbolise l'union entre le soleil et pharaon. Dans la mythologie Grecque, c'est une créature terrifiante qu'affronte Œdipe. À Rome, ce monstre n'est plus qu'un ornement. Ornement qui se répand en Occident durant la Renaissance, l'époque baroque, la période néoclassique et en particulier de la fin du XVIIIe siècle à la chute de l'Empire. En ce temps, la mode est en effet à "l'égyptomanie". En témoigne la pendule aux sphinges livrée en 1781 par Lepaute au comte d'Artois. Les très archéologiques styles Consulat et Empire en sont le point d'orgue. Avec le romantisme ressurgissent les vieux mythes païens. Durant la seconde moitié du XIXe siècle, le sphinx n'est plus qu'un élément décoratif. Artistes et ornemanistes s'attèlent à lui redonner sa substance ésotérique, son pouvoir hypnotique. Il ne sera plus sagement couché, tel un chat docile, mais inspirera à nouveau angoisse et fascination. Citons les deux sculptures allégoriques de Ferdinand Faivre (1860-1937), figurant chacune une sphinge couronnée par un putto : "l'Énigme" et "le Destin". Les titres sont éloquents. Gustave Moreau (1826-1898) est probablement l'artiste le plus représentatif de cette vogue. Son œuvre "Le Sphinx victorieux" (1886, collection privée) est peut-être l'illustration la plus parfaite de notre propos.
Lot revendu sur folle enchère suite à la défaillance de M. David TA lors de la vente du 12 juin 2016.
Adjugé : 7 000 €
Importante PENDULE DE CHEMINÉE AUX SPHINGES en bronze de deux...
Lot 140
Lot 143
FRÈRES ROBERT. VASE d'APPARAT de forme balustre sur piédouche à col godronné, en marbre Levanto rouge et riche ornementation en bronze doré et ciselé tel que rangs de perles, joncs rubanés et palmettes. La panse du vase ornée de lourdes guirlandes de fleurs pendantes retenues par deux putti ailés en ronde-bosse et des boutons de fleurs. Les anses formées par des masques de satyres. La base de forme carrée repose sur quatre pieds en sabots de boucs à palmettes.
Style XVIIIe, fin XIXe.
Haut. 70, Larg. 50 cm.

Jean, Eugène et Alphonse Robert participent séparément au concours de la Réunion des fabricants de bronze en 1865 puis 1866, et enfin communément sous la dénomination Robert Frères en 1868 et 1869. Ils exposent lors de la 9ème Exposition de l'Union centrale des arts décoratifs, dont le compte rendu note : "L'exposition de MM. Robert frères comprend des compositions intéressantes dans tous les genres. C'est l'œuvre d'artistes sincèrement épris de leur art, et leurs modèles pour l'enseignement révèlent des connaissances générales sur la décoration dont nous sommes heureux de pouvoir faire l'éloge." Les Frères Robert dirigent en effet l'école de de la réunion des fabricants de bronze de la rue Saint-Claude, dont ils finiront par démissionner.

Notre vase balustre en marbre rouge monté sur pied douche est de style rocaille. Son iconographie évoquant les bacchanales est à rapprocher de commandes passées sous le règne de Louis XV, à l'exemple des panneaux de Bouchardon pour la fontaine de Grenelles. Ce type de vase au décor iconographique très riche est typique de la production des Frères Robert. Un modèle similaire donné à la manière des Robert s'est vendu à New-York (Christie's, New-York, 2008, n° 26). Ses anses rappellent celles d'un autre vase présenté en vente à Paris (Marc-Antoine Kohn, 10 septembre 2014). n° 94).
Estimation : 5 000 €
FRÈRES ROBERT. VASE d'APPARAT de forme balustre sur piédouche à...
Lot 143
Lot 144
CHARON FRÈRES. PAIRE d'ENCOIGNURES à façade mouvementée en bois de placage ouvrant à un vantail. Riche décor marqueté d'un large bouquet de fleurs. Ornementation de bronzes ciselés et dorés. Reposant sur trois pieds droits. Elles sont coiffées de marbre brèche d'Alep.

Époque Napoléon III, signée sur les serrures : CHARON FRERES Ebénistes de L'Empereur à Paris.

Haut. 108, Prof. 48 cm. (marbres avec encoches)

Charon Frères, fabricants d’ébénisterie d’art, fournisseurs brevetés de Napoléon III. Leur association dura de 1855 à 1860 et chacun eu sa propre entreprise. Ils étaient établis 2, rue de Braque exécutant des meubles, nécessaires et meubles de fantaisies.
Maxime, l’aîné, conserve la boutique rue de Braque près des Archives jusqu’en 1863 et le titre de fournisseur breveté S.M. L’Empereur. Alexandre-Prosper, le jeune, s’établit après avoir quitté son frère en 1860, au 104 rue du Temple, puis au 18 rue du Petit-Thouars de 1866 à 1872. Il conserve également le titre de fournisseur breveté de l’Empereur. De plus, il reçut un brevet d’invention pour ses sculptures en ronde-bosse. Commandes officielles de Maxime : le 21 mai 1860, au palais des Tuileries, pour le Cabinet de l’Empereur, une grande bibliothèque en acajou avec bronzes ciselés et dorés au mercure ou encore deux vitrines pour l’appartement de l’Empereur, le 21 mars 1861.
Les frères Charon exécutent le meuble à bijoux de l'Impératrice Eugénie, présentement conservé au musée des arts décoratifs, parmi les chefs d'oeuvre des grands ébénistes (n°44).
Adjugé : 10 000 €
CHARON FRÈRES. PAIRE d'ENCOIGNURES à façade mouvementée en bois de...
Lot 144
Lot 166
Gabriel VIARDOT (Paris, 1830-1906). TABLE DE BIBLIOTHÈQUE en bois exotique sculpté et gravé. Le plateau de forme rectangulaire est recouvert d'une peinture japonaise à décor de pagode et d'oiseaux branchés sur un fond doré à la feuille. Il s'ouvre en partie latérale par deux tirettes ornées de façon similaire et deux tiroirs. Ceinture gravée de filets à la grecque et centrée de fleurs et bambous. Deux pieds patins ajourés d'enroulements japonisants sont réunis par une entretoise ornée d'un spectaculaire dragon sculpté en ronde bosse.
Signée Viardot.

Fin XIXe, vers 1870-1880.

Haut. 73,5, Larg. 120, Larg. avec tirettes déployées 224, Prof. 71 cm.
(petits manques à la peinture).

Provenance : collection particulière, La Roche-Guyon.
Un modèle similaire a été vendu à Paris (Vente Sotheby's, 9 avril 2008, n° 263).

Gabriel-Frédéric Viardot (1830-1906) et son frère Louis-Gustave, ébénistes et sculpteurs sur bois, ouvrent en 1835 rue Rambuteau à Paris un magasin de meubles d'art et de fantaisie sous l'enseigne "Viardot Frères et Cie". Ils exposent notamment à l'Exposition Universelle de 1855. L'année 1860 marque une césure : Gabriel-Frédéric crée son propre atelier au 5, rue du Grand-Chantier sous le nom "G. Viardot", tout en prenant la direction de la maison familiale sise rue Rambuteau jusqu'en 1872. Il travaille alors successivement au 15, rue de Chaume, au 3, rue des Archives (1878) et au 36, rue Amelot à la fin du XIXe.

Outre le magasin, il crée une véritable fabrique de meubles inspirés des pièces exportées de Chine et du Japon et adaptés au goût de la clientèle européenne. Il se libère souvent de la forme de ces modèles pour dessiner une ligne plus riche et un décor plus exotique à l'aide de panneaux de laque, d'incrustations de nacre et de bronzes. Il obtient quatre médailles à l'Exposition universelle de Paris de 1867, une médaille d'argent en 1878 et une médaille d'or en 1889. Fournisseur de l'Escalier de Cristal, Viardot est considéré comme l'un des premiers à se spécialiser dans le Japonisme. Le musée d'Orsay conserve trois belles pièces de Gabriel Viardot : une vitrine, une table à thé à double plateau et un miroir monté sur chevalet.

Littérature :
- D. Ledoux-Lebard, "Le Mobilier français du XIXe siècle", Paris, éd. l'Amateur, 2000, pp. 614-615.
- P. Thiébaut, "Contribution à une histoire du mobilier japonisant : les créations de l'Escalier de Cristal" in Revue de l'art, 1989, n°85, pp. 76-83.
Adjugé : 6 500 €
Gabriel VIARDOT (Paris, 1830-1906). TABLE DE BIBLIOTHÈQUE en bois exotique...
Lot 166
Lot 173
Eugène ROUSSEAU (1827-1890). PICHET en cristal, à panse bombée et col droit à deux anneaux en cristal fumé. Le corps émaillé en léger relief d'un décor japonisant en bleu, rouge, vert et blanc cerclé d'or. Il se compose de deux figures géométriques (circulaire et ovale), de branches fleuries et d'un coléoptère. L'anse coudée en verre clair de lune appliquée. Repose sur un piédouche évasé. Numéroté 418 au stylet, non signé.
Vers 1874-1878.
Haut. 21 cm. (quelques griffures et infimes manques à l'émail)

Si Eugène Rousseau rime invariablement avec le service qui porte son nom réalisé en collaboration avec Félix Bracquemond dès 1866, c'est véritablement dans l'art verrier que son génie est sublimé. Pionnier du japonisme, il se distingue par son grand sens artistique qui le pousse à imaginer des décors, des couleurs et des formes inédites. Et c'est cet oeil esthète qui contraindra les artisans de son atelier à innover, à imaginer des techniques nouvelles pour donner vie aux inventions de son esprit. Ainsi, non content d'impulser cette révolution esthétique qui accouchera de l'Art Nouveau, Rousseau renouvelle l'art verrier et lui lègue une kyrielle de procédés novateurs. Giuseppe Cappa dit de lui : "On l'a considéré comme un "moderne" en son temps; il l'est encore aujourd'hui : c'est là le miracle de longévité d'un artiste qui a su s'élever au-dessus de son époque".
Quelle meilleure illustration que notre pichet ? Pureté de la ligne, sobriété du décor : une pièce élégante et intemporelle, malgré ses presque 150 années. Son décor est très similaire à celui d'une coupe et un vase en cristal jaune paille de Rousseau reproduits pages 389 et 390 dans l'ouvrage de Giuseppe Cappa : "L'Europe de l'Art Verrierr - Des Précurseurs de l'Art Nouveau à l'Art Actuel". Tous deux sont datés des années 1874-1878. L'un est signé, l'autre non. L'auteur précise : "Eugène Rousseau (...) s'est fort peu soucié de signer ses créations avant 1885". C'est vraisemblablement le cas pour notre pichet.

Nous remercions M. Benjamin Zurstrassen pour son aide quant à l'identification de cette pièce.
Estimation : 500 €
Eugène ROUSSEAU (1827-1890). PICHET en cristal, à panse bombée et...
Lot 173
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