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PAIRE DE VASES COUVERTS

Rouillac vases couverts Richelieu

Paire de VASES COUVERTS

en porphyre rouge, ou en quartzite, à côtés torses inversées, en forme d'urne à panse et col à décor de godrons creux spiralés à anses doubles annelées terminées en pinces de homard et reposant sur des bases à piédouche. Couvercles à godrons creux spiralés à côtes inversées. Socles quadrangulaire à pans évidés montés en bronze doré et boutons en fruits éclatés.

D'après les dessins des vases de porphyre rouge antique par Giovanni Angelo Canini pour le Cardinal de Richelieu, Rome, 1633.

Rome (?), XIXème siècle.

Haut. 73, Diam. 51 cm.

Poids : environ 75 kilos chacun.

Provenance : collection particulière, Tours.

Bibliographie :
- Philippe Malgouyres, "Porphyre : La pierre pourpre, des Ptolémées à Bonaparte", éd. Réunion des musées nationaux, 2003.
- Collectif, "Richelieu à Richelieu. Architecture et décors d'un château disparu", éd. Silvana, 2011.

Le porphyre rouge antique provenait du désert oriental égyptien, où il fut exploité par les Romains jusqu'au Ve siècle après J.-C. Sa rareté, sa dureté, mais surtout la couleur pourpre dont il tire son nom lui ont conféré un fort symbolisme impérial, puis christique. La continuité de l'Empire romain dans la Chrétienté se manifeste dans le constant réemploi d'œuvres antiques. Suger, l'abbé de Saint-Denis, fait monter, en aigle, un vase antique en porphyre vers 1140, aujourd'hui conservé au Louvre. Le porphyre devint un matériau de prédilection pour les objets d'art de luxe aux XVIIe et XVIIIe siècles.
Le Cardinal de Richelieu obtient, en 1633, le permis d'exporter de Rome 122 statues et cinq vases, dont quatre en porphyre, pour orner la galerie de son château en Touraine. La paire de vases, dont s'inspire la nôtre, y aurait encadré un buste d'Alexandre. Richelieu commande le dessin de ses sculptures à Giovanni Angelo Canini, dont le recueil est conservé par le département des arts graphiques du Musée du Louvre. À la mort du Cardinal, ces vases sont achetés par Mazarin pour le roi Louis XIV. On retrouve cette paire de vases précisément décrite à Versailles, dans l'inventaire de 1722, avec ses pinces d'écrevisse ou de homard. Ils trônent dans l'enfilade triomphale de La Galerie des Glaces et des deux salons qui la jouxte : celui de la Guerre et de la Paix. 36 vases de porphyre, en paire, alternent avec 17 vases d'albâtre, dans une débauche royale de pierres pourpres dures et de pierres blanches tendres. Ces vases sont aujourd'hui conservés par le Musée du Louvre, héritier des collections royales. D'autres vases semblables ont quitté la France pour la Wallace Collection, le John Paul Getty Muséum ou le Musée du Prado. Avec le tarissement des œuvres et des colonnes antiques dans lesquels ces vases étaient sculptés au XVIIème, des mines de porphyre ont été découvertes et exploités à travers l'Europe au XIXème et au XXème. Ce sont ainsi des gisements de quartzite, provenant de la région de Saint-Pétersbourg en Russie, qui fournissent le légendaire "porphyre russe" du tombeau de Napoléon aux Invalides.
Montée en bronze doré, comme on aimait le faire sous le règne de Louis XV, notre paire de vases présente, à la différence de ceux du Louvre, mais conformément au dessin de Canini, des côtes torsadées inversées, en regard les unes des autres, dans un jeu de miroirs à la symétrie parfaite.
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