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LONGWY, CIBOURE, FAÏENCES, PORCELAINES

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Lot 100
" LA POTERIE DE CIBOURE 1919-1945 "
Séverine Berger, édition Atlantica 1997.

Cette manufacture illustre le foisonnement de richesses de la céramique française au début du XXème siècle.

Fondée en 1919 à Saint-Jean-de-Luz par trois camarades de guerre, Etienne Vilotte (1881-1957), Louis Benjamin Floutier et un certain Lukas (connu par sa signature LVK), la manufacture de poterie entend profiter de la célébrité de la région et du retour de la céramique dans les arts décoratifs.
En effet, le succès de Biarritz, tout proche, débute sous le second Empire quand l'Impératrice Eugénie choisit cette petite ville de pêcheurs comme lieu de villégiature. Dès lors la région est fréquentée pour une population cosmopolite, aisée à la recherche de raffinement et de modernité.
Les premiers associés choisissent la technique du grès utilisant les gisements de Ciboure et de la Négresse. Le coloris de grand feu est imposé par une cuisson des pièces entre 1200 et 1300°.

Dirigée par E. Vilotte jusqu'en 1945, la manufacture développe une première production de formes classiques dans le goût néo-grec, découlant du courant "Art Déco", et mises au point par le premier tourneur : Lukas .
Le catalogue de 1930 propose à la clientèle des amphores, bombyx, alabastres, cratères, coupes plates, lécythes, hydries, stammos... tous décorés dans le goût néogrec mis au point par Floutier, 1er prix de Rome.

Après le rachat de la poterie par Rodolphe Fischer en 1945, la production s'oriente vers le style néo-basque. L'intérêt pour un style régional traversé par la modernité apparaît tout d'abord dans l'architecture comme en témoigne la villa du couturier Jean Patou par Louis Süe ou le Casino de Saint de Luz "La Pergola" par Robert Mallet Stevens.
Elle suit aussi la vocation touristique de la ville dont la clientèle recherche des scènes pittoresques, appliquées à des formes utilitaires. Cette évolution stylistique s'accompagne d'un changement technique : les pièces sont désormais moulées, le tour est progressivement abandonné.

La marque " VE " utilisée depuis 1922, date de création officielle de la poterie, est abandonnée en 1951 pour la marque " RF " des initiales de son nouveau propriétaire Rodolphe Fischer. Elle change à nouveau pour " MF " quand Max Fischer prend la suite de son père.

L'entreprise connaît alors le succès et multiplie les points de vente : Bordeaux, Toulouse, Paris par l'intermédiaire de grands magasins. Elle poursuit son activité jusqu'en 1995 sans véritable changement.

Bibliographie:
" La Poterie de Ciboure 1919-1945 ", Séverine Berger, édition Atlantica 1997.

" Poteries, Faïences Française ", Tardy, 2ème édition, 1949.
Adjugé : 100 €
Lot 100
Lot 130
MANUFACTURE DE MONTIÈRES.

Montières se situe dans les environs d'Amiens.

La production de la manufacture étalée entre 1917 et 1938 seulement est révélatrice du regain d'intérêt pour la céramique au début du XXème siècle.

Propriété de Désiré Borck, il en confie la direction artistique à Jean Barol, céramiste expérimenté. Celui-ci fournit, en même temps que le savoir-faire, les matières premières et la technique. Amputé d'une main pendant la première guerre mondiale il doit cesser une partie de son travail. Il s'entoure alors de jeunes artistes issus pour la plupart de l'écoles des Beaux Arts d'Amiens.

En 1920, Marcel Corbillon reprend l'atelier. Il fait appel à des artistes étrangers qui donnent des modèles uniques révélant leurs origines. Après une première production marquée par le style Art Nouveau, comme des vases à fond de terre cuite laissée brute, ou encore des décors d'émaux irisés (entre 1917 et 1920), il oriente la production vers une stylistique plus proche du style Art Déco.
En 1923, Désiré Borck reprend seul la direction de la manufacture.
A partir de 1925,sous l'influence de l'exposition " des Arts Décoratifs " qui consacre le mouvement " Arts Déco ", la production se modernise. C'est alors que les premiers fonds craquelés apparaissent.
En 1927, l'association de Désiré Borck avec Pierre Motton maintient l'orientation moderne de la manufacture. Ce dernier élabore, dans un premier temps, un répertoire décoratif stylisé influencé de l'art d'extrême orient. Il développe l'exportation des pièces aux États Unis et remporte un franc succès auquel la crise de 1929 met brutalement terme.
Il abandonne les émaux irisés qui ont fait la célébrité de Montières au profit d'émaux unis. Puis il crée la marque GENO, déposée en 1930. Les formes sont alors radicalement modernes, géométrisées à l'extrême.

En 1937 la manufacture déménage à Sèvres et la même année elle figure au catalogue de l'exposition internationale à laquelle Pierre Motton obtient une médaille d'or. Malgré cette récompense, elle ferme l'année suivante faute de successeur.

" Montière ", Michel Souchon, édition Syntaxe, Amiens 1987.
Lot 130
Lot 187
STRASBOURG.
Grand PLAT oblong à bord contourné "façon argent" à décor au petit feu polychrome de fleurs chatironnées. Marque en bleu sous la couverte HANNONG Joseph et numéro de forme 113.
XVIIIème siècle. Circa 1760-1775.
Long. 54, Larg. 39,5 cm.

Joseph Hannong est le fils de Paul Hannong, petit fils de Charles-François Hannong fondateur de la manufacture de faïence de Strasbourg. Ce dernier crée dès 1709 une fabrique de pipe en terre. Cette même année, un édit de Louis XIV ordonne la fonte de toute pièce d'argenterie pour redonner au royaume les moyens financiers de poursuivre les guerres engagées par le roi. Dès lors, la faïence se substituant à l'orfèvrerie jouit d'un engouement général. En 1721, Charles François s'associe au premier faïencier de Strasbourg, dix ans plus tard, il cède la manufacture à son fils Paul Hannong qui poursuit et développe l'activité jusqu'à sa mort en 1760.
En 1762, son fils Joseph Hannong lui succède jusqu'à sa fuite vers Munich en 1781. Ce dernier, passionné par le secret de la porcelaine, n'opère pas de grands changements stylistiques mais s'efforce de développer le rayonnement national et international de la production strasbourgeoise.
Dés 1766, il pratique la numérotation des pièces et en 1771 il publie un catalogue marchand regroupant ces références. Le plat que nous présentons porte le numéro de forme 113 en dessous de la signature de Joseph Hannong. A ce numéro correspond le plat "façon argent" évoquant "la dette" de la faïence à l'orfèvrerie.
Les fleurs chatironnées ornant le plat rappellent par leur diversité la production de Joseph Hannong : elles rassemblent des roses, des jonquilles, des tulipes, des oeillets, des myosotis...

EXPOSITION :
Un plat de forme semblable, au décor comparable appartenant au musée des Arts Décoratifs de Strasbourg a été exposé :
- à Paris en 1932, sous le numéro 2163
- à Strasbourg en 1975, sous le numéro 293
- au Grand Palais à Paris en 1980, sous le numéro 470 à l'occasion de l'exposition "Faïences Françaises" (reproduit p.299 du catalogue)
Adjugé : 1 300 €
STRASBOURG.Grand PLAT oblong à bord contourné "façon argent" à décor...
Lot 187
Lot 300
Suzanne RINAUD est née à Vincennes le 25 octobre 1915. Après ses études secondaires et le baccalauréat, elle entre en 1933 à l'École supérieure des Beaux-Arts de Paris : elle sera dans l'atelier de M. SABATÉ (portrait et paysage). Parallèlement elle suit les cours de l'École des Arts Décoratifs et prépare le concours de professeur de dessin de la Ville de Paris et celui des Lycées et Collèges. Elle sera admise au second en 1938.

En 1939, elle épouse Jean YGAUNIN, professeur de Lettres classiques : elle signera désormais ses oeuvres de l'un ou l'autre nom.
Durant la guerre, avec ses élèves de 6ème et 5ème, elle organise un atelier où l'on fait des santons (en argile séchée et peinte), inspirés des bergers et des artisans de Provence, puis des autres provinces de France et elle organise une exposition.

Après 1945, installée dans la région parisienne, elle fait des santons (en argile blanche cuite et peinte) : elle exécutera pour l'École N. D. de Boulogne une crèche de 100 personnages, dont 30 Anges musiciens. Parallèlement, elle s'initie à la technique des émaux de grand feu, des surémaux et des ors, et elle expose au Salon de la Société Nationale des Beaux-Arts (section décoration). En 1951 elle reçoit le prix Albert Lecreux et fait désormais partie du Jury de la Société.

Chaque année, en novembre-décembre, elle fait une exposition privée dans l'atelier d'une amie, avenue des Ternes : santons, tableaux de céramique, cadres de miroir, tables basses avec dessus en céramique, vases, grandes coupes décorées, service à thé ou à café, assiettes décoratives, porte-couteaux, et elle exécute les commandes de ses fidèles clients. Elle s'inspire du monde musical (Orphée et Eurydice, Daphnis et Chloé ; elle traite les sujets religieux (la Vierge et certains saints).

Elle cessera son activité en 1985, à son départ de Paris.
Elle mourra à Orléans le 29 février 1988.
Son activité en tant que céramiste a été importante ; elle a laissé aussi quelques sanguines et des toiles, paysages, portraits ou sujets imaginaires qui prouvent la diversité de son talent.
Lot 300
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