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ORANGERIE DE CHEVERNY POUR LA 19ème ANNÉE

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Lot 53
Simon VOUET (Paris 1590 - 1649)
Le repos pendant la fuite en Égypte.

Toile.

85 x 94 cm.
Restaurations et manques.

Bibliographie :
- W. Crelly, The painting of Simon Vouet, New-Haven et Londres, 1962, n°163 (Perdu, connu par la gravure) ;
- Catalogue de l'exposition Vouet, Paris, Grand Palais, 1990 - 1991, p.315, (Perdu, avec reproduction de la gravure p.142).

Ce tableau, correspond à la gravure inversée, datée de 1649, dernière pièce gravée par Dorigny d'après Simon Vouet de son vivant, et la seule qu'il réalisa cette année-là, sous le titre : Le repos pendant la fuite en Égypte. Le cuivre porte l'inscription : S.Vouet pinxit cum privil. Reg M.Dorigny Scul.1649, ainsi que le distique : Dum tua Virgo parens, inclinat in oscula natum, omnia cum nato se tibi subjiciunt. (De même que la Vierge s'incline devant l'enfant, de même toute chose s'incline devant toi.) .

Sur la gauche du tableau, Marie vue de profil, assise, retient délicatement, sur ses genoux, l'enfant Jésus, debout, à demi-nu qui la regarde. Tandis qu'en retrait, dans l'ombre Saint Joseph est absorbé par sa lecture. L'ensemble se détache sur un fond de paysage, qui s'étend à droite ; la Vierge est adossée à un sarcophage, abritée sous un palmier ; à ses cotés au premier plan, un chapiteau brisé recouvert d'un linge.
La relation entre la mère et son enfant retient l'attention comme sujet principal, abondamment illustré par Simon Vouet dans d'autres compositions : La Vierge à la colonne, (Saint-Pétersbourg, Musée de l'Ermitage) ; La Vierge et l'Enfant à l'ange (Caen, Musée des Beaux-arts) ; La Sainte Famille avec Sainte Elisabeth et Saint Jean-Baptiste (Musée du Louvre). De manière allusive, Vouet apporte des éléments de décorations qui réfèrent au repos de la Sainte Famille :
- Le palmier rappelle un épisode apocryphe de la Fuite en Égypte : Le Miracle du palmier, qui, sur la demande de l'Enfant Jésus, permettra à la famille de se nourrir et se désaltérer.
- Le relief pseudo-classique souligne un certain intérêt pour l'antique amorcé lors du séjour de Vouet à Rome, (La Vierge à l'Enfant, Sainte Elisabeth, Saint Jean-Baptiste et Sainte Catherine, Musée du Prado ; Sophonisba recevant la coupe de poison envoyée par Masinissa, Kassel.), qu'il réutilisera souvent comme support de ses figures. Le sarcophage préfigure la passion du Christ. Il est dit aussi que les vestiges antiques, brisés, évoquent la fin du monde païen, ruiné par l'avènement du fils de Dieu. (Voir Le repos de la Sainte famille, musée de Grenoble).
- Le Saint Joseph, à l'écart, (utilisé par Poussin dans un dessin préparatoire au tableau de Cleveland : La Sainte famille à l'escalier (1648) voir Nicolas Poussin, Paris, Grand Palais, 1994 - 1995, n° 176 ) et repris par Charles Mellin (Le repos pendant la fuite en Égypte, collection G. et R. Blum) se tient en marge d'un destin qu'il ne comprend pas.
Adjugé : 135 000 €
Simon VOUET (Paris  1590 - 1649)Le repos pendant la...
Lot 53
Lot 53
Vouet intègre parfaitement ses personnages au paysage. Les jeux d'ombre et de lumière montrent son intérêt pour l'enveloppe atmosphérique développée dans le paysage sur la droite. Les premiers exemples d'extérieur débutent lors de la période italienne de Vouet, (La Sainte Famille du Prado, La Sainte Famille Barberini, San Francisco) et préfigurent les tableaux parisiens. Il aurait été inspiré par Tassi , Breenbergh et Polenburgh. On parle d'une collaboration avec Patel dans certains paysages lumineux comme L'allégorie de la vertu (musée du Louvre). On cite encore Bellin, paysagiste oublié aujourd'hui, faisant partie du groupe de spécialistes utilisés par Simon Vouet dans son atelier.

Ce tableau traduit une atmosphère paisible en accord avec le sujet, animé uniquement par les jeux de l'enfant et de sa mère. Les drapés y sont moins soucieux des rythmes décoratifs et soulignent l'élégance majestueuse de la Vierge à la physionomie caractéristique et aux longs doigts fuselés. Notons encore le sentiment de nature, les détails classiques évoquant les travaux d'un La Hyre ainsi que l'atticisme parisien des années 1645. Tous ces éléments autorisent une datation tardive, autour de 1647- 1648, appuyée par la gravure de 1649.

Ce tableau, repris plusieurs fois dut être célèbre :
- On signale une copie passée en vente, comme atelier de Simon Vouet (vente anonyme, Paris, Hôtel Drouot, 25 Juin 2004).
- Ainsi qu'un tableau attribué à Michel Dorigny (Toile, 69 x 57,5cm), reprenant fidèlement la partie droite de la gravure. (Versailles, Palais des congrès, 14 mars 1976, n°77, reproduit).

Provenance : grande collection privée orléanaise.
Lot 53
Lot 55
Charles Emmanuel Joseph LE CLERCQ (Bruxelles 1753 - 1821)
La toilette du soir.

Toile.
Porte une étiquette au dos avec la mention : Vente Dr. Roth, 1888 (Mireur, page 465, volume 2)
43,5 x 36,5 cm.

Provenance :
Vente Docteur Roth, Paris, 13 avril 1888 ; (Deshays)

Bibliographie :
H. Mireur, Dictionnaire des ventes d'arts en France et à l'étranger aux XVIIIe et XIXe siècles, volume 2, Paris, 1911, p.465, n°40-32, (comme : scène d'intérieur) ;
M. Sandoz, Jean-Baptiste Deshays, Paris, 1977, p.130, n°ZZ 15, (pas de Deshays).

On connaît plusieurs portraits : La comtesse d'Artois et ses enfants (Versailles, musée du château), Marie-Antoinette en vestale (collection privée), Marie-Antoinette avec ses enfants, (collection privée). Ses petites scènes d'intérieur aux coloris suaves et au faire porcelainé détaillent, comme sur notre tableau, les accessoires et mobiliers d'un style soigné. Elles contribuèrent à associer Charles Le Clercq à un groupe de peintres de la fin du XVIIIème siècle : Louis-Lié Perrin Salbreux (1753-1817), Jean-Baptiste Gautier-Dagoty (1740-1786) ou Frédéric Schall (1752-1825) qui réalisèrent portraits, scènes de genre et petites compositions en pied.
Le mode de représentation en négligé ou déshabillé de mousseline ou percale, représente une nouveauté dans le dernier tiers du XVIIIème siècle. De plus, la coiffure à la reine mise à la mode, dans les années 1775-1780, par Marie-Antoinette, le modèle de la robe à volants, et la présence du lit Louis XVI permettent une datation des années 1779-1780.
Charles Emmanuel Joseph LE CLERCQ (Bruxelles 1753 - 1821) La...
Lot 55
Lot 68
Augustine COCHET (Melle ou Mme de Saint-Omer), (Saint-Omer 1788 - Paris 1832).
Portrait des trois fils du général Foy.

Toile.

Signée et datée en bas à droite St Omer 1826.

200 x 153 cm. Manques, soulèvements.

Riche cadre en bois doré à palmettes, de la Restauration (accidents).

Provenance : Château de la Sarthe, conservé dans la famille depuis l'origine.

Le tableau représente à côté du buste du général Foy, ses trois enfants :
-Fernand, comte Foy, futur secrétaire d'ambassade, pair de France,
-Tiburce, vicomte Foy né en 1816, futur sous préfet à Bernay puis préfet des Ardennes,
-Max, baron Foy né en 1820, futur général de brigade.

Maximilien Sébastien Foy né à Hams dans la Somme et mort à paris le 28 novembre 1825 fut un général de l'Empire. Il participa aux Cent Jours, devint député libéral et bénéficia d'une grande popularité. Lors de ses obsèques, près de 100 000 personnes suivirent le corbillard mené dans les ures de Paris par ses trois fils. L'inhumation se conclut par l'adoption des enfants par la Nation, au moyen d'une souscription publique.

Augustine Cochet fut l'élève e Philippe Chéry. Elle peignit d'abord des tableaux d'histoire puis des scènes de genres et des portraits. Elle exposa régulièrement au Salon entre 1812 et 1835, dont en 1831 le portrait de la comtesse Foy. Originaire de Saint-Omer dans le Pas-de-Calais, elle a dû connaître la famille du général Foy originaire de la Somme, département voisin.
Adjugé : 19 000 €
Augustine COCHET (Melle ou Mme de Saint-Omer), (Saint-Omer 1788 -...
Lot 68
Lot 75
École FRANÇAISE de la fin du XVIIIème siècle.
Les noces aldobrandines.

Gouache, papier marouflé sur toile.

85 x 270 cm.

Ce tableau est une reprise de la célèbre fresque exposée dans la salle dite Aldobrandine du Vatican.

Datant de l'époque d'Auguste (1er siècle avant Jésus Christ), Les noces aldobrandines sont le seul tableau romain qui soit parvenu jusqu'à nous. Cette fresque a été découverte à Rome vers 1604 - 1605 sur l'Esquilin, dans le périmètre sans doute occupé aujourd'hui par la place Vittorio Emanuele.

L'œuvre doit son nom à la famille qui en fut propriétaire. Jean Aldobrandini, son découvreur, qui la légua ensuite au cardinal Pietro Aldobrandini, neveu du Pape Clément VIII. Le Cardinal la conserva dans le célèbre palais Aldobrandini qu'il fit construire à Rome au début du XVIIème siècle, parmi sa collection d'antiques, de toiles de Véronèse et de Titien. Les noces aldobrandines y demeurèrent jusqu'en 1818, date à laquelle elles furent cédées au Pape Pie VII. Depuis lors, la fresque est exposée au Vatican, dans la salle qui lui doit son nom, et qui fut décorée, en son temps, par Guido Reni.

Comme souvent, l'art romain reprend un thème grec. La mythologie est appliquée à la représentation d'un mariage ordinaire, mêlant idéal et réel. Par sa technique et son iconographie, Les noces aldobrandines renvoient aux fresques de la Villa des Mystères. Certains ont cru y voir Thétis et Pelée, Alexandre et Roxane, ou bien un sujet tiré du théâtre d'Euripide. Il s'agit plus vraisemblablement d'une évocation du mariage que l'on peut mettre en correspondance avec le 61ème poème de Catulle, développant un thème similaire, le 1er siècle avant Jésus Christ étant l'âge d'or de la poésie latine.

Les noces aldobrandines, d'une dimension de 90 x 240 cm, ne sont en fait qu'un fragment d'une fresque beaucoup plus vaste. Le thème des noces est abordé en une succession d'images reprenant les différentes phases du cérémonial : Vénus apaise les craintes de la mariée assise, une femme verse les parfums rituels, un homme (Dionysos ou le marié ?) attend.

Il existe plusieurs reprises de cet unique tableau romain qui, de tout temps, devait susciter l'admiration des peintres. Ainsi, une toile, conservée aujourd'hui à la Galerie Doria Pamphili de Rome, fut longtemps attribuée à Poussin.
Adjugé : 14 000 €
École FRANÇAISE de la fin du XVIIIème siècle.Les noces aldobrandines.Gouache,...
Lot 75
Lot 79
École FRANÇAISE vers 1600.
Portrait de Henri IV et sa famille.

Marie de Médicis est assise sur une chaise à bras à côté du roi qui porte la croix du Saint-Esprit et un chapeau à plumet blanc. Son manteau est posé négligemment sur une table couverte d'un tapis. Au premier plan, on distingue deux enfants. Le plus jeune, vêtu de blanc, est assis sur les genoux de sa gouvernante et donne la main gauche au souverain. Le second, plus âgé, avec un chapeau dans sa main droite se tient debout devant Henri IV. Quatre grands seigneurs, chevaliers du Saint Esprit, entourent, au troisième plan, la famille royale.
Il s'agirait du jeune Louis (né en 1601), futur Louis XIII, sur les genoux de sa nourrice, Mme de Monglat. L'enfant plus âgé, figuré debout, est probablement César de Vendôme, fils du souverain et de Gabrielle d'Estrées, né sept ans plus tôt en 1594, et légitimé l'année suivante.

Gouache sur vélin.

20 x 30 cm.
Cadre du XVIIème siècle.

Oeuvre en rapport : tableau de Léonard Gaultier, d'après François Quesnel, "La Famille d'Henri IV", 1602, gravure au burin, publiée par Jean Leclerc. Paris, Bibliothèque nationale de France, département des estampes.

Un véritable message politique, destiné à asseoir la nouvelle dynastie, dans des temps encore très troublés, sous-tend cette représentation toute pacifique du Roi et de sa famille, où le Dauphin est figuré plus grand que César de Vendôme, pourtant plus âgé que lui.

Source : Les arts décoratifs sous Louis XIII et Anne d'Autiche, Paris, Grand Palais, catalogue RNM, 2002, p.342 reproduction de la gravure.
Adjugé : 6 300 €
École FRANÇAISE vers 1600.Portrait de Henri IV et sa famille.Marie...
Lot 79
Lot 80
Rosalba CARRIERA (Venise 1675 - 1757)
Portrait de Watteau dit Portrait à la chaise.

Pastel.

33 x 25 cm, bande de papier rajoutée en bas.

Usures et piqûres.

Provenance :
Vente La Live de Jully, Paris, 5 - 16 mars 1770, n° 129 (Portrait de Watteau en buste, on voit le haut d'une chaise sur laquelle il est supposé assis, pastel de 12 pouces sur 10) ;
Acquis 113 livres à cette vente par Rémy ;
Dans la même famille depuis 1930, collection tourangelle.

Bibliographie :
J. Wilhelm, "Le portrait de Watteau par Rosalba Carriera", Gazette des Beaux - Arts n° XLII, Paris, 1953, pp 235 à 246, reproduit fig. 3 ;
J. Cailleux, "Un portrait de Watteau par Rosalba Carriera", in Miscellanea J. Q. van Regteren, Amsterdam, 1969, pp. 174 à 177 ;
B. Sani, Rosalba Carriera, Turin, 1988, cité sous le n° 143.

Dans le journal de son séjour parisien, Rosalba Carriera mentionne Antoine Watteau à trois reprises. Les deux artistes, qui évoluent dans le même milieu et qui sont protégés par le grand collectionneur Pierre Crozat, se rencontrent lors du retour de Watteau d'Angleterre, en août 1720. Très malade, il ne reste à ce dernier que quelques mois à vivre. Rosalba mentionne qu'elle entreprend un portrait de Watteau à la demande de Crozat le 11 février 1721. Le 15 mars, elle quitte définitivement la France.
Depuis sa commande, nous perdons la trace du pastel qui réapparaît dans la vente de La Live de Jully en 1770, alors grand amateur d'artistes contemporains français. Il est acquis par le marchand Rémy, qui servait souvent de prête-nom à d'importants collectionneurs. Le portrait disparaît à nouveau jusque dans les années 1950, où Jacques Wilhelm le redécouvre dans une collection particulière et lui consacre un article très complet.
Il existe suffisamment de portraits ou d'autoportraits de Watteau pour que l'identification du modèle puisse se faire aisément, bien que Rosalba Carriera ne soit pas réputée pour son art de la ressemblance. Les dimensions sont caractéristiques des formats adoptés par l'artiste lors de son séjour en France. Une longue inscription d'époque au verso reprend largement la notice que Dézallier d'Argenville a consacrée à Watteau, en 1745.
Nous pouvons rapprocher ce dessin du pastel conservé au Städelisches Institut de Francfort, connu depuis 1762 et qui en est l'étude préparatoire (voir B. Sani, Rosalba Carriera, Turin, 1988, n° 143, reproduit n° 118). Moins spontané que son ébauche, Watteau n'aurait posé qu'une seule fois, ce portrait offre cependant un charme particulier, dû au mouvement insufflé au modèle et souligné par l'emploi assez inhabituel chez Rosalba d'un élément de mobilier, le haut d'une chaise.
Jean Cailleux, a en 1969, proposé d'identifier le portrait de 1721 avec celui du Museo Civico de Trévise, et provenant de la descendance de la famille Gabrieli proche de la pastelliste (voir J. Cailleux, Op. cit. supra, reproduit p. 364).

Il nous semble que le charme extraordinaire de ce portrait, sa sensibilité presque wattesque, l'inscription ancienne au revers et la provenance La Live de Jully font largement pencher la balance en faveur de ce pastel.
Rosalba CARRIERA (Venise 1675 - 1757)Portrait de Watteau dit Portrait...
Lot 80
Lot 83
John OPIE (Sainte Agnès 1761 - Londres 1807)
Portrait du marquis de Lafayette.

Sur sa toile d'origine, ovale.
Signé en bas à droite Opie / ...

63 x 54 cm.
Accidents.

Bien qu'il existe une importante iconographie concernant le marquis de La Fayette, et bien que le peintre John Opie eut conçu une grande admiration pour ce personnage, ce portrait est une œuvre originale restée inédite jusqu'à nos jours. En effet, on n'en trouve nulle mention dans le catalogue de l'oeuvre du peintre rédigé par John Jopes Rogers ( Opie and his works : being a catalogue of 760 pictures by John Opie, R. A., preceded by a Biographical Sketch, Londres, 1878). On n'en trouve également nulle trace dans les Mémoires de Madame Opie, pourtant très disserte sur les visites qu'elle rendit à La Fayette, des années après la mort de son mari, que ce soit dans son hôtel parisien ou bien en son château de la Grance.

Il est très probable que Opie a rencontré La Fayette avant la Révolution, peut - être au cours d'un voyage en Europe. C'est sans doute de cette époque que date une admiration réciproque, dont témoigne l'accueil fait à Amelia Opie durant ses visites. Ce portrait résulte peut-être de cette amitié à moins qu'il ne s'agisse là d'une commande, La Fayette étant perçu comme un véritable héros dans les milieux anglo-saxons et protestants.

La Fayette porte l'uniforme de simple officier, qui nous permet très vraisemblablement de dater ce portrait des années pré - révolutionnaires, sans doute même de 1788. L'uniforme, à épaulette à franges côté gauche, et à contre - épaulette sans franges côté droit, est similaire à celui porté sur le portrait attribué, autrefois, à Danloux et, aujourd'hui, à Boilly, daté de 1788 et conservé à Versailles (Catalogue du Musée National du Château de Versailles - Peinture - t. I, n° 582, reproduit). À partir de juillet 1789, le général portera un uniforme différent qui figure sur le portrait de Boze (G. Fabre, Boze, portraitiste de l'Ancien Régime, Paris, 2004, n° 59, reproduit).

Provenance : collection parisienne.

Adjugé : 30 000 €
John OPIE (Sainte Agnès 1761 - Londres 1807)Portrait du marquis...
Lot 83
Lot 104
ORIFLAMME
En soie brodée de fils d'or à décor d'un dragon fendant les nuages.

Chine. XIXème.

Long. 241, Haut. 217 cm.

Provenance :
Prise de guerre du général Édouard Collineau, lors du sac du palais d'Été à Pékin, le Yuanming yuan (qui signifie le Jardin des Jardins), résidence attitrée de l'empereur de Chine, en octobre 1860.

Dans ses Souvenirs, le général de Montauban évoque le pillage d'un bâtiment abritant une quantité importante d'étoffes de soie. Il explique que l'empereur les réservait pour son usage personnel et celui de la cour.

Henri Collineau écrit dans Mémoires sur le général Collineau :
"Le 7 octobre, à 8 heures du matin, le général de Montauban, suivi de son état-major et un brigadier anglais accompagné de ses officiers, allèrent visiter le palais (...). Dans cette enceinte aussi grande que la ville de Paris entourée entièrement de hautes et solides murailles, on pouvait compter jusqu'à six cents kiosques en bois peint (...). Tous regorgeaient d'objets en or et en argent, ornés de pierres précieuses, d'armes richement damasquinées (...) de meubles somptueux, de fourrures d'un grand prix, d'étoffes de soie. Il y avait des salles tellement remplies de richesses matérielles et artistiques, qu'il est impossible d'en dépeindre la magnificence On peut bien dire ici sans crainte d'exagérer qu'on avait sous les yeux une vision des mille et une nuits."

Selon Madame Henriette Lemoult, née Collineau : "c'est un drapeau qui flottait au Palais d'été quand les troupes l'ont enlevé. Nous l'avons conservé précieusement".
Il est conservé dans la famille depuis cette origine.

Adjugé : 10 000 €
ORIFLAMME En soie brodée de fils d'or à décor d'un...
Lot 104
Lot 134
Exceptionnel FAUTEUIL et son REPOSE-PIED en acajou, mouluré et sculpté.
Puissants accotoirs en griffon, fenestrage, rosaces, motifs ogivaux, entrelacs.

Travail Troubadour, néo-gothique. XIXème.

Portant une étiquette sous le fauteuil : " Brun E F S 183, grand-père de Ernest Théodore Brun décédé à Orgerus le 29 janvier 1943, selon lui le maître E. Brun (1805-1868) fut le sculpteur de l'Autel de la Patrie à l'Arc de Triomphe et ancien pensionnaire de Rome de 1835 à 1838. Quod attestator ego, ciré d'Orgerus et tampon du diocèse de Versailles ".

Fauteuil : haut. 195, long. 70, prof. 77 cm.
Tabouret : haut. 14, long. 53, larg. 41 cm.

Ce fabricant pourrait être un Fourdinois, Tahan, Bellangé, Cremer, Durand...

À rapprocher pour des éléments de comparaison :
- chaises bois sculpté et doré de Jacob-Desmalter, vers 1817-1820, pour le cabinet gothique de la comtesse d'Osmond. Paris, musée du Petit Palais.
- prie-Dieu d'Auguste-Émile Ringuet-Leprince pour l'exposition des produits de l'industrie de 1844. Chantilly, musée Condé.
- sièges du château d' Hoffmeister, Saxe-Cobourg
- fauteuils cabinet, chambre, salon pour Louis II de Bavière, château de Neuschwanstein, Bavière.

Bibliographie :
- L'art décoratif en Europe : du néoclacissisme à l'art déco, Alain Grüber, Citadelles-Mazenod, 1994, p.p. 158, 172, 180-183
- Gothic revival : architecture et arts décoratifs de l'Angleterre victorienne : exposition présentée et organisée par le musée d'Orsay, RNM, 1999.
- Viollet-le-Duc : the french gothic revival, Jean-Paul Midant, l'Aventurine, 2002.
Exceptionnel FAUTEUIL et son REPOSE-PIED en acajou, mouluré et sculpté.Puissants...
Lot 134
Lot 140
COLONNE FLORENTINE en faïence polychrome.

VASE au col évasé, bagué, à décor de grotesques entourant quatre médaillons polylobés contenant des figures en grisaille sur un fond noir à la manière de camées. Une paire d'anses ajourées, constituées de deux serpents traités au naturel, affrontés et finement enroulés, rejoint la lèvre émaillée d'ocre à décor d'une frise de feuilles d'eau. Elles s'appuient sur l'épaule à deux mascarons polychromes, ailés et grimaçants. La panse est ornée, sur une face, d'un large médaillon contenant une scène polychrome d'histoire antique. Elle figure, devant un premier plan occupé par des ennemis vaincus, la distribution des honneurs d'un César victorieux. Le troisième plan s'ouvre sur un forum antique.
La seconde face est couverte d'un décor de grotesques mêlant chimères, putti, animaux fantastiques, médaillons à décor de grisaille, pots enflammés, trophées et guirlandes. Il s'appuie sur un piédouche bagué à décor de grotesques.

SELLETTE composée de cinq éléments. La partie supérieure, recevant le vase, est composée de deux registres : le premier, scandé de mascarons sert de réceptacle. Le second, cintré, scandé de trois consoles ocre, est orné d'une guirlande de fruits polychromes en haut-relief sur un fond bleu. Ce réceptacle s'appuie sur un fût balustre, à décor de grotesques, chimères canéphores et cuirs découpés, à la base godronnée. Il repose sur une sphère ornée de trois médaillons à décor de grotesques flanqués de mascarons en relief.
L'ensemble s'appuie sur un socle triangulaire formé en ronde-bosse de trois chimères polychromes séparant trois putti, allégories de la peinture, de l'architecture et de la sculpture.

(manques et restaurations).

Italie, fin du XIXème. Signée au revers du socle GINORI à Florence.

Haut. 73 cm, pour le vase.
Haut. 121 cm, pour la sellette.
Haut. de l'ensemble 193 cm.

L'ensemble de ce décor est une réinterprétation du décor dit a raffaellesche. Créé dans les années 1560 à Urbino, il mêle motifs inspirés de l'antiquité et scène historiée. Il trouve son nom dans son inspiration, les fresques exécutées par Raphaël aux loges du Vatican. L'évocation des répertoires iconographiques de la Renaissance appartient aux nombreuses recherches et synthèses stylistiques de la fin du XIXème, ajoutant aux connaissances historiques les audaces technologiques modernes.
Adjugé : 11 000 €
COLONNE FLORENTINE en faïence polychrome.VASE au col évasé, bagué, à...
Lot 140
Lot 144
SÈVRES, porcelaine dure. Soucoupe à décor corail, à l'étrusque - de palmettes stylisées en menues flèches dans des oves allongées sur le marli - rayonnant d'herbacées et roseaux au centre. (petites égrénures).

Lettre date "KK" pour 1788. Pfeiffer décorateur.

Diamètre : 16,9 cm.

Provenance : Cette rarissime soucoupe fait partie du précieux service historique - dit à l'étrusque - réalisé pour la laiterie de la reine Marie-Antoinette au château de Rambouillet.

Le peintre Hubert Robert, superviseur du projet de la laiterie et "conseiller artistique" pour l'exécution par Sèvres des "ustensiles" de la laiterie et Jean-Jacques Lagrenée, co-directeur artistique, furent chargés de la réalisation de ce service.
Il fut à Sèvres le grand diffuseur du style étrusque et créa de nouvelles formes s'inspirant notamment de la collection de vases "étrusques" rassemblée par Denon et déposée à Sèvres en 1786, à l'instigation du comte d'Angiviller.
Cette soucoupe faisait partie de la dernière livraison du 15 mai 1788.

Sobriété, décor au naturel, simplicité, absence totale de dorure, caractérisent ce service épuré, dont de rares pièces ont été conservées, comme le gobelet vendu à Paris en juin 2000, pour la somme record de 1.050.000 F.

In fine rappelons, que ce service historique comportait le célèbre bol-sein de la Reine...

Sources : Antoine d'Ablis, "Sèvres 1756-1783", Dossier de l'art, n°54, février 1999.

Nous remercions Georges Lefebvre pour la reconnaissance de cette pièce.

Adjugé : 11 100 €
SÈVRES, porcelaine dure. Soucoupe à décor corail, à l'étrusque -...
Lot 144
Lot 150
MOBILIER du GRAND SALON de BEAULON

Édifié entre 1820 et 1824, pour Louis Bayon d'une lignée de marchands et banquiers lyonnais, ce château est :
- pour son bâti, de style retour des Émigrés, avec parc à l'anglaise
- et pour sa décoration intérieure, la transposition d'un appartement de La Plaine Monceau, en province, sous la Restauration. Le décor est total et harmonieux. Les boiseries s'harmonisent avec les sièges ; tout est conçu en chêne naturel traité à la capucine. Comme pour le château d'Abondant (conservé au Louvre), le mobilier s'intègre dans les boiseries.

Conservé par la famille depuis l'origine.

SUITE de DIX FAUTEUILS en chêne mouluré et sculpté. Dossiers droits, sommés d'une feuille d'acanthe sur une corniche moulurée d'enroulements affrontés, se terminant sur les côtés en consoles agrémentées d'une chute de fleurettes. Accotoirs à manchettes se terminant en enroulements ornés d'une feuille d'acanthe, reposant sur des consoles moulurées, terminées en enroulements ornés d'une feuille d'acanthe. Dès de raccordement à fleurettes. Ceinture droite et moulurée. Pieds antérieurs à bulbes cannelés reposant sur un fût fuselé et cannelé. Pieds postérieurs sabre.
Garniture de tapisserie d'Aubusson, figurant sur un fond vert des oiseaux fantastiques dans des enroulements de rinceaux de feuilles d'acanthe et de pampres. (usures pour certaines tapisseries).

Travail de la suite de FOURDINOIS.

XIXème.

Haut. 111, Larg. 65, Prof. 56 cm.
Adjugé : 8 500 €
MOBILIER du GRAND SALON de BEAULONÉdifié entre 1820 et 1824,...
Lot 150
Lot 170
TAPISSERIE DE BRUXELLES
Le Triomphe de la foi catholique.
Dans le galon inférieur : marque de la ville : un écu de gueules entouré de deux B (Bruxelles Brabant) et monogramme du licier F.V.H. pour François 1er van den Hecke (actif de 1630 à 1665).
Modèle dû à Pier Paul Rubens (1579 - 1640).

Le dessin à l'origine de cette importante et belle tapisserie baroque se trouve dans les collections du Fitzwilliam Museum à Cambridge (G.B.), tandis qu'un modello (huile sur toile) est conservé aux Musées Royaux d'Art et d'Histoire de Bruxelles.
Les collections du Patrimonio Nacional d'Espagne conservent une tapisserie similaire au Monastère de Los Descalzas Reales à Madrid.

Sur un chariot ouvragé tiré par deux anges et poussé par des putti se dresse une jeune femme un calice à la main. Elle symbolise la Foi. À ses côtés, est agenouillé un ange portant une croix. Dans un cartouche en haut de la tapisserie, sont inscrits les mots FIDES CATHOLICA
Dans la tenture du Triomphe de l'Eucharistie, composée de onze tapisseries dont le Triomphe de la foi catholique, Rubens abandonne la bordure classique encadrant la tapisserie au profit d'une architecture soulignant le sujet et comportant des colonnes latérales un entablement et une architrave.
Tissée en laine et soie, la tapisserie présente des usures et plusieurs endroits retissés.

XVIIème siècle, vers 1640.

390 x 630 cm.

Provenance : ancienne collection du comte Armand, château de Bar-sur-Aube.

Références bibliographiques :
- Guy Delmarcel - 1999 - La tapisserie flamande - p. 233 et 366.
- Catalogue de l'exposition tenue à Lille du 6 mars au 14 juin 2004 : Rubens - n° 157, p. 290 - notice par Hans Devisscher.

TAPISSERIE DE BRUXELLESLe Triomphe de la foi catholique. Dans le...
Lot 170
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