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ORANGERIE DE CHEVERNY POUR LA 19ème ANNÉE

 
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Lot 80

Rosalba CARRIERA (Venise 1675 - 1757)Portrait de Watteau dit Portrait...
Rosalba CARRIERA (Venise 1675 - 1757)Portrait de Watteau dit Portrait...

Rosalba CARRIERA (Venise 1675 - 1757)
Portrait de Watteau dit Portrait à la chaise.

Pastel.

33 x 25 cm, bande de papier rajoutée en bas.

Usures et piqûres.

Provenance :
Vente La Live de Jully, Paris, 5 - 16 mars 1770, n° 129 (Portrait de Watteau en buste, on voit le haut d'une chaise sur laquelle il est supposé assis, pastel de 12 pouces sur 10) ;
Acquis 113 livres à cette vente par Rémy ;
Dans la même famille depuis 1930, collection tourangelle.

Bibliographie :
J. Wilhelm, "Le portrait de Watteau par Rosalba Carriera", Gazette des Beaux - Arts n° XLII, Paris, 1953, pp 235 à 246, reproduit fig. 3 ;
J. Cailleux, "Un portrait de Watteau par Rosalba Carriera", in Miscellanea J. Q. van Regteren, Amsterdam, 1969, pp. 174 à 177 ;
B. Sani, Rosalba Carriera, Turin, 1988, cité sous le n° 143.

Dans le journal de son séjour parisien, Rosalba Carriera mentionne Antoine Watteau à trois reprises. Les deux artistes, qui évoluent dans le même milieu et qui sont protégés par le grand collectionneur Pierre Crozat, se rencontrent lors du retour de Watteau d'Angleterre, en août 1720. Très malade, il ne reste à ce dernier que quelques mois à vivre. Rosalba mentionne qu'elle entreprend un portrait de Watteau à la demande de Crozat le 11 février 1721. Le 15 mars, elle quitte définitivement la France.
Depuis sa commande, nous perdons la trace du pastel qui réapparaît dans la vente de La Live de Jully en 1770, alors grand amateur d'artistes contemporains français. Il est acquis par le marchand Rémy, qui servait souvent de prête-nom à d'importants collectionneurs. Le portrait disparaît à nouveau jusque dans les années 1950, où Jacques Wilhelm le redécouvre dans une collection particulière et lui consacre un article très complet.
Il existe suffisamment de portraits ou d'autoportraits de Watteau pour que l'identification du modèle puisse se faire aisément, bien que Rosalba Carriera ne soit pas réputée pour son art de la ressemblance. Les dimensions sont caractéristiques des formats adoptés par l'artiste lors de son séjour en France. Une longue inscription d'époque au verso reprend largement la notice que Dézallier d'Argenville a consacrée à Watteau, en 1745.
Nous pouvons rapprocher ce dessin du pastel conservé au Städelisches Institut de Francfort, connu depuis 1762 et qui en est l'étude préparatoire (voir B. Sani, Rosalba Carriera, Turin, 1988, n° 143, reproduit n° 118). Moins spontané que son ébauche, Watteau n'aurait posé qu'une seule fois, ce portrait offre cependant un charme particulier, dû au mouvement insufflé au modèle et souligné par l'emploi assez inhabituel chez Rosalba d'un élément de mobilier, le haut d'une chaise.
Jean Cailleux, a en 1969, proposé d'identifier le portrait de 1721 avec celui du Museo Civico de Trévise, et provenant de la descendance de la famille Gabrieli proche de la pastelliste (voir J. Cailleux, Op. cit. supra, reproduit p. 364).

Il nous semble que le charme extraordinaire de ce portrait, sa sensibilité presque wattesque, l'inscription ancienne au revers et la provenance La Live de Jully font largement pencher la balance en faveur de ce pastel.

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