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11ème VENTE GARDEN PARTY A CHEVERNY

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Lot 19
Hyacinthe RIGAUD (Perpignan, 1659 -Paris, 1743).

Portrait de Laurent Mazade.

Sur sa toile d'origine.

81 × 66 cm.

Signé et daté au dos: fait par Hyacinthe Rigaud, 1732.

Provenance : vraisemblablement l'un des deux portraits cités sans nom d'auteur – le deuxième étant le portrait par Coypel que nous présentons ci-dessous – dans l'inventaire après décès de Laurent Mazade, dressé à partir du 15 octobre 1743, et mentionnés dans une chambre de son hôtel de la rue Notre-Dame-des-Victoires: «N° 62: le portrait du dit deffunt peint sur toile dans sa bordure de bois doré et l'autre le portrait en pastel de feu Madame de Mazade avec Madame de La Reynière sous glace aussy dans sa bordure de bois doré ils ont été prisés et tirés pour mémoire» (Archives nationales, Minutier central, XCV/170).

Resté par héritage parmi les descendants du modèle. Conservé dans la famille de Laurent Mazade depuis ses origines, château des environs de Rennes.

Bibliographie : J. Roman, Le Livre de raison du peintre Hyacinthe Rigaud, 1919, p. 208. Ce portrait est traditionnellement considéré comme le portrait de Laurent Mazade. Dans Le livre de raison de Rigaud, apparaît en effet, parmi les noms de modèles portraiturés en 1732, celui de «M. Mazade, fermier général ». Or 1732 est précisément la date inscrite au dos de notre toile. Qualifié d'entièrement original (il exclut donc la participation de l'atelier), il fut vendu au modèle pour le prix de 600 livres. Le modèle était à l'origine d'une illustre famille de fermiers généraux qui par leurs alliances firent fortune au cours du XVIIIe siècle. Le père de Laurent, Étienne Mazade, était depuis 1719 conseiller et secrétaire du roi ainsi que contrôleur en la chancellerie établie à la cour des comptes, aides et finances de Montpellier. Mort en 1728, il avait eu deux fils, Guillaume, conseiller et secrétaire du roi, et Laurent; leurs dates de naissance respectives ne nous sont pas connues.

Ecuyer, fermier général, Laurent Mazade épousa par contrat du 5 août 1715, Thérèse des Queux. Cette dernière était la fille d'un avocat au Parlement, Pierre des Queux, et de Renée Louis Clerck. Le contrat révèle que Laurent était déjà propriétaire de deux maisons à Paris, l'une située rue du Crucifix-Saint:Jacques, l'autre rue Saint-Germain-l'Auxerrois. Trois enfants naquirent de son union avec Thérèse Queux : Henri Guillaume, né en 1717, qui devint conseiller du roi en sa cour de parlement et commissaire aux requêtes. Il épousa en 1738 Catherine Le Blair de Boisemont ; Laurent Joseph, né en 1719, qui devint fermier général et qui épousa Anne Claudine Meynaud ; et Marie-Madeleine Mazade, née le 28 mai 1716, portraiturée à la fois dans le portrait par Coypel quand elle était enfant, et dans le second portrait par Rigaud, œuvres que nous présentons toutes deux.

En 1727, Laurent vendit les deux maisons dont il était propriétaire pour la somme de 32000 livres et acquit l'année suivante de Pierre Dariague, trésorier du duc d'Orléans, une maison à Saint-Cloud pour la somme de 10 000 livres. Enfin, il était devenu suffisamment riche en 1736 pour acheter aux héritiers de Louis Denis Séguin, ancien président de la chambre des comptes, une grande maison située rue Notre-Dame-des-Victoires pour la somme importante de 212 500 livres. La famille Mazade n'y aménagea pas avant avril 1737 et elle s'était installée entre-temps rue de Richelieu.

Laurent mourut le 24 septembre 1743 dans son hôtel rue Notre-Dame-des-Victoires (Archives nationales, Y/15606, scellé du 24 septembre 1743). L'inventaire, qui fut dressé à Paris, à Saint-Cloud et à Saint-Prest (près de Chartres) à partir du 15 octobre 1743, révèle, outre la fortune immobilière de Laurent Mazade, sa richesse en vaisselle d'argent et en bijoux.
Adjugé : 213 429 €
Hyacinthe RIGAUD (Perpignan, 1659 -Paris, 1743). 
Portrait de Laurent Mazade....
Lot 19
Lot 20
Charles-Antoine COYPEL (paris, 1694 -Paris, 1752).

Portrait de Madame Mazade, née Thérèse des Queux, et de sa fille, Marie-Madeleine Mazade.

Pastel.

112,5 × 88,5 cm.

Provenance : vraisemblablement l'un des deux portraits cités sans nom d'auteur – le deuxième étant le portrait de Laurent Mazade par Hyacinthe Rigaud présenté ci-dessus –, parmi l'inventaire des biens de Laurent Mazade, fermier général, dressé à partir du 15 octobre 1743 et mentionné dans une chambre de son hôtel de la rue de Notre-Dame-des-Victoires. «N° 62 ... à l'égard des deux tableaux l'un qui est le portrait du d(it) deffunt peint sur toile dans sa bordure de bois doré et l'autre le portrait en pastel de feu Madame de Mazade avec Madame de La Reynière sous glace aussy dans sa bordure de bois doré ils n'ont été prisés et tiré seulement tiré pour mémoire» (Archives nationales, Minutier central, XCV/170).

Resté par héritage parmi les descendants des modèles. Conservé dans la famille depuis ses origines, château des environs de Rennes.

Ce sont la même provenance pour ce portrait et les deux autres, la similitude des traits de la petite fille dans le présent portrait et de ceux de la jeune femme portraiturée par Rigaud, et la mention dans l'inventaire de Laurent Mazade qui ont permis l'établissement de l'identité des modèles (voir notice des deux numéros précédents). Nous ne connaissons pas la date de naissance de Thérèse des Queux (son inventaire après son décès, en 1737, ne mentionne pas l'âge de la défunte). En revanche, nous savons que sa fille naquit en 1716. Or, à en juger d'après le pastel, la petite fille doit avoir entre six et neuf ans. Ainsi, Coypel dut réaliser ce portrait vers 1723-1725, soit peu après la mort de son père Antoine en 1722. C'est à partir de cette date qu'il reprit la charge de garde des tableaux et dessins de Louis XV ainsi que celle de premier peintre du duc d'Orléans. Cette importante redécouverte vient enrichir notre vision des débuts de Charles-Antoine Coypel. Peintre d'histoire à la différence de son aîné Rigaud, il montre aussi, à travers cet exemple, son talent de portraitiste. C'est aussi un magnifique exercice sur la modulation du blanc, et de ce point de vue il rejoint les préoccupations de son confrère de l'Académie, Jean-Baptiste Oudry. Seules quelques notes de bleus et de rouges librement appliquées viennent raviver la paleur de l'œuvre. Coypel, qui était lui-même auteur de pièces, aimait représenter des modèles liés à l'univers du théâtre: que ce soit des comédiens, des chanteurs, des poètes tragédiens, ou encore, comme c'est le cas ici, des amateurs: les riches parures de Mme Mazade et de sa fille, portant elle-même une guirlande de fleurs, leurs éventails et la présence du rideau à l'arrière-plan, suggèrent qu'elles s'apprêtent à partir au spectacle. Une certaine mise en avant des bijoux est peut-être une manière de révéler l'engouement de Mme Mazade mère et de sa fille pour ces objets précieux. Dans les inventaires successifs de la famille, les bijoux et diamants sont l'objet d'une prisée particulière, à chaque fois par le célèbre orfèvre Pierre-Denis Lempereur et avec des estimations très élevées. Dans l'inventaire de Grimod de La Reynière, une paire de boucles d'oreilles et pendeloques de diamants est prisée II 000 livres, tandis qu'un collier à brillants est prisé pas moins de 18 000 livres. En tant que double portrait féminin, il anticipe aussi celui de Mme Dupillé et de sa fille, peint en 1733, aujourd'hui dans une collection privée à Los Angeles (voir Thierry Lefrançois, Charles Coypel, Paris, 1994, n° 155-156).

Certificat de libre circulation à l'étranger.
Adjugé : 64 029 €
Charles-Antoine COYPEL (paris, 1694 -Paris, 1752). 
Portrait de Madame Mazade,...
Lot 20
Lot 21
e sa vie en 1722, prit la charge de fermier général qu'il avait rachetée à son beau-frère Jean Le Juge. La sœur de ce dernier, Marguerite Le Juge, mère de Gaspard, disparut au terme d'une très longue vie, à l'âge de 104 ans. Gaspard s'était marié en premières noces à Marie Anne Jeanne Labbé, qui mourut en 1730. Quand il se remaria, Marie-Madeleine Mazade lui apporta en dot plus de 150 000 livres en avancement d'hoirie. Trois enfants naquirent de ce second mariage : Laurent, qui en 1753 épousa Sauzanne Françoise de Gérente; outre sa fonction de fermier général, Laurent était aussi associé de l'Académie royale de peinture et de sculpture; Françoise Thérèse, qui en 1749 épousa Chrétien Guillaume Lamoignon de Malesherbes, premier président de la Cour des Aides; et Louise Thérèse qui en 1762 épousa Marc Antoine de Lévis. Grâce aux privilèges de sa profession, Gaspard Grimod s'était particulièrement enrichi. Après la mort de Laurent Mazade, Gaspard Grimod et son épouse avaient encore hérité de biens d'une valeur équivalente à 630000 livres. Ainsi, en 1740, ils achetèrent la propriété, terre et seigneurie de Clichy-la-Garenne pour le prix de 240000 livres. Six ans plus tard c'est le fief de Monceaux et celui de Liancourt qu'ils acquirent pour 14 000 livres. Enfin, en 1747, ils devinrent propriétaires d'un hôtel et de ses dépendances situés rue des Petits-Champs vis-à-vis de la rue des Bons-Enfants, le tout pour le prix de 300 000 livres. Gaspard mourut en 1754 à la tête d'une fortune immense, avec une masse successorale d'une valeur de 14 millions de livres. Parmi les objets précieux dans son inventaire, on note les bijoux et les porcelaine de Saxe. Le pastelliste Jean Valade est requis pour faire la prisée des quelque dix tableaux que possédait le défunt : à la différence de son fils et de son frère Grimod du Fort, qui commanda à Natoire une série de peintures d'histoire, Gaspard n'attachait que peu d'intérêt à cet art.

Ajoutons que Marie-Madeleine et son époux s'étaient fait portraiturer par Quentin de La Tour (1704-1788) et que leurs effigies furent présentées au Salon de 1751 (aujourd'hui dans une collection particulière, une version du portrait de Gaspard Grimod au musée Antoine-Lécuyer à Saint-Quentin; voir A. Besnard et G. Wildenstein, Quentin de La Tour, Paris, 1928, nos 171 à 176, fig. 31-33).

Marie-Madeleine Mazade se remaria avec Charles de Masso, marquis de La Ferrière, le 25 février 1756, et le contrat stipulait la séparation de biens des futurs époux. A la mort de Marie-Madeleine Mazade, en 1773, le marquis de La Ferrière était qualifié de lieutenant général des armées du roi, ancien lieutenant des gardes du corps du roi, sénéchal de Lyon et de la province du Lyonnois.
Adjugé : 45 735 €
e sa vie en 1722, prit la charge de fermier...
Lot 21
Lot 68
MONET Claude. (Paris, 1840 -Giverny, 1926).

« Étretat, la falaise d'Aval au coucher de soleil»

Exécuté en 1883.

Huile sur toile.

Signée et datée en bas à gauche: Claude Monet 83.

Hauteur: 60 cm -23"1/2.

Largeur: 81 cm -31"7/8.

Provenance :

― Acheté à Monet par Durand-Ruel, juillet 1883 (?).

― Georges Petit, Paris, 1883 (?).

― Collection particulière, France, 1914. Conservé dans cette même famille depuis quatre-vingt-cinq ans.

Bibliographie :

― L. Venturi, Les Archives de l'Impressionnisme, Paris-New York, 1939, t. l, p. 259 ;

― J. Clay, préface R. Huyghe, L'impressionnisme, Réalités-Hachette, 1971, p. 197, reproduit en couleurs;

― D. Wildenstein, Monet, vie et œuvre, Lausanne-Paris, 1979, t. II, n° 816, p. 100-10 1 (reproduit) et p. 230 (lettre n° 367) ;

― D. Wildenstein, Monet, catalogue raisonné, Wildenstein Institute, 1996, t. II, n° 816, p. 303 (reproduit).

Exposition :

― Musée Carnavalet, Paris (décembre 1952 -février 1953) : chefs-d'œuvre des collections parisiennes, n° 67, catalogue.

Œuvres en rapport :

― « Étretat, soleil couchant », huile sur toile, 55 × 81 cm, signée et datée en bas à gauche, 1883, North Carolina Museum ofArt, Raleigh (N° Inv. 67.24.1);

― « Coucher de soleil », huile sur toile, 60 × 73 cm, signée et datée en bas à gauche, 1883, Musée des Beaux-Arts de Nancy (N° Inv. 85.2.1) ;

― « Sortie de bateaux de Pêche à Étretat », huile sur toile, 66 × 81 cm, signée et datée en bas à gauche, 1886, musée Pouchkine, Moscou (N° Inv. 3308).

Après un court passage au Havre, Claude Monet se rend à Étretat le 31 janvier 1883. Il s'installe pour trois semaines à l'hôtel Blanquet dit «Au rendez-vous des artistes ». Cette vue, exécutée depuis l'extrémité orientale de la terrasse, au pied de la falaise d'Amont, montre l'Aiguille en avant de la Porte d'Aval.

Claude Monet réalisa deux séries à Étretat, l'une en 1883 et l'autre en 1886. Si, en 1886, Claude Monet laisse apparaître la plage dans la partie gauche de ses peintures, en 1883 il ne représente que la mer et l'impressionnante falaise, donnant encore plus de force à ses compositions.

Certificat de libre circulation à l'étranger.
Adjugé : 2 134 286 €
MONET Claude. (Paris, 1840 -Giverny, 1926). 
« Étretat, la falaise...
Lot 68
Lot 149
OBJETS D'ART,

BEL AMEUBLEMENT

Rilly

Une des plus jolies routes de Touraine est celle qui mène de Sainte-Maure à Richelieu. Elle traverse un paysage fait de vallons harmonieux et de petits villages placés sur les collines, où il fait bon rouler lentement pour détailler chaque clocher, chaque pigeonnier marquant une ferme aux allures de gentilhommière.

A mi-chemin, en traversant Rilly, rien ne signale la maison qui, au centre du bourg, a remplacé l'ancien château dont on retrouve des vestiges dans le jardin topiaire qui l'entoure. Une importante grille et à gauche deux grands ifs taillés comme des pions d'échiquier, annoncent les charmilles abritant les statues de marbre patinées par les hivers successifs, que Monsieur de Rilly avait rapportées de ses voyages italiens.

La masse solide et carrée de la maison abrite l'atmosphère merveilleuse de ces pièces dans lesquelles des générations ont accumulé les portraits de familles, les commodes dont la marqueterie brille doucement dans l'ombre; dans une vitrine, le minuscule soulier de la duchesse de Choiseul; sur la cheminée, le portrait au perroquet bleu de Madame Dupin, propriétaire de Chenonceau à la fin du XVIIIe siècle, célèbre par sa beauté, et, ce qui est plus rare pour l'époque, pour son intelligence et sa bonté.

Quand on sait que les propriétaires la comptent parmi leurs ancêtres, ainsi que le duc de Berry, on comprend pourquoi ces lieux ont le charme naturel que seules les générations peuvent donner à une maison.

Extrait et photo in Belles demeures de Touraine, par Paul-facques LÉVÊQUE. CLD, 1978, p. 111 à 118.
OBJETS D'ART, 
BEL AMEUBLEMENT 
Rilly 
Une des plus jolies routes...
Lot 149
Lot 165
BUREAU PLAT, double face, en bois de placage. Ceinture chantournée ouvrant à six tiroirs; bois de violette, marquetés de satiné. Pieds cambrés. Belle et riche ornementation de bronzes ciselés et dorés, figurant des masques de Bacchus; et en ornement des chutes d'angle de bustes de femme « espagnolettes ». Entrées de serrure en cartouche festonné à fleurettes et rinceaux feuillagés. Prises de poignées en guirlandes feuillagées et fleuries. Sabots feuillagés en griffes de lion. Plateau à ceinture de bronze à astragale cannelée et coquilles; garni de cuir.

Style Régence. Fin XIXe.

Haut. 80, Long. 174, Larg. 88,5 cm.

Provenance : collection de l'ancien consul général de France à Lausanne.

Copie du bureau plat, en placage d'amarante, bronzes aux espagnolettes, de l'ancienne collection Bensimon, passé dans la collection Jean Gismondi à Paris :

― estampillé CAREL, vers 1730, selon A. Pradère,

― attribué à Charles CRESSENT, selon P. Kjellberg.

De Cressent sont conservés de grands bureaux plats en bois de placage orné de bronzes dorés, chutes d'angle à espagnolettes: au Musée du Louvre (au XIXe ministère de la Guerre), au château de Versailles (bureau sur lequel fut signé le traité de paix de 1919), à la Wallace Collection de Londres, à la Résidence de Munich, au Waddesdon Manor, au Paul-Getty Museum de Malibu, à la National Gallery de Washington.

Marchand-ébéniste et sculpteur, établi rue Notre-Dame-des-Victoires, Charles Cressent (1685-1768) est certainement l'ébéniste le plus représentatif du style Régence, au point que tous les beaux meubles de cette époque lui ont été systématiquement attribués; négligeant ses contemporains moins célèbres parmi lesquels Jacques-Philippe Carel (maître en 1723 -actif entre 1724 et 1750). L'erreur est facile, Cressent n'ayant estampillé aucun meuble.

A l'origine d'une typologie de bureau qui a marqué de son sceau le style Régence, Cressent a eu de nombreux émules qui lui ont emprunté non seulement l'architecture rigoureuse des lignes et le contour rectiligne du plateau, héritiers de l'époque Louis XIV, mais surtout son décor de bronze à l'abri des excès du Rocaille.

Dès 1723, comme le prouve la saisie de ses modèles opérée alors par la corporation des fondeurs, il possède en magasin des motifs de bronze. Aussi, très vite, certains de ces motifs, les plus fréquents chez l'ébéniste, sont devenus les poncifs de son temps: guirlandes de fleurs, cartouches festonnés, figures et masques humains, griffes et bustes.

Comme les commodes bronzées au singe, les bureaux bronzés aux espagnolettes sont les ornements caractéristiques des meubles de Charles Cressent.

Le décor de bronze auquel Cressent, sculpteur de formation, attache beaucoup d'importance, se régénère par ses espagnolettes, même s'il garde encore des éléments louis-quatorziens comme les feuilles d'acanthe. Ces espagnolettes sont des bustes de femmes empruntés à la serrurerie des poignées de fenêtre; cette appellation est un hommage à l'infante d'Espagne Marie-Thérèse, épouse de Louis XIV.

Abondamment repris, ces bustes de femmes à coiffe de dentelles qui semblent sorties de l'univers de Watteau demeurent cependant, de par leur finesse d'exécution, incomparables; et se distinguent par le détail des bijoux portés, tels riches colliers et boucles d'oreilles.

Remarquons que Carel ne reprend pas les bijoux de Cressent sur ses espagnolettes.

Références : Alexandre Pradère, Les ébénistes français, de Louis XIV à la Révolution, Éd. « Société Nouvelle des Éditions du Chêne », 1989. Reproduction pleine page couleurs et détail du bureau modèle de Carel, p. 140.

Pierre Kjellberg, Le mobilier français du XVIIIe siècle, Les Éditions de l'amateur, 1989, p. 201 à 204.
BUREAU PLAT, double face, en bois de placage. Ceinture chantournée...
Lot 165
Lot 174
SUITE de huit FAUTEUILS en bois mouluré et relaqué gris. Dossier à la Reine en médaillon, consoles d'accotoirs en coup de fouet et ceinture sinueuse et bombée. Quatre pieds fuselés à cannelures rudentées, terminés par une bague nue portant le dé de raccordement sculpté d'une rosace.

Estampillée G. IACOB.

Louis XVI.

Haut. 98,5 cm, Larg. 64 cm, Prof. 50 cm.

Provenance : château Parfondal en Pays de Braye (Seine-Maritime). Propriété de la famille Janzé.

JACOB (XVIIIe-XIXe), une des plus fameuses dynasties d'artisans, fournisseurs – à Paris entre 1765 et 1847 – des différents régimes politiques qui se sont succédé, de la famille royale et de plusieurs grandes cours d'Europe. JACOB Georges (1739-1814), reçu maître le 4 septembre 1765, est «le plus célèbre et aussi le plus prolifique de tous les menuisiers en sièges du XVIIIe siècle français... C'est dans l'agencement et la décoration des pieds et dans les accotoirs des fauteuils que l'on rencontre des formules qui ont été lancées, sinon imaginées, par Jacob. Nombre de ses sièges reposent sur des pieds fuselés à cannelures rudentées. Ces pieds se raccordent à la ceinture par un dé ou case, orné d'une rosace. Cet élément, qui deviendra d'un usage courant dans la majorité des sièges Louis XVI classiques, a probablement été utilisé pour la première fois par Georges Jacob ou par son maître Delanois ».

Référence : Pierre Kjellberg, Le mobilier français du XVIIIe siècle, Les Éditions de l'amateur, p. 409-434.
Adjugé : 30 490 €
SUITE de huit FAUTEUILS en bois mouluré et relaqué gris....
Lot 174
Lot 209
ENSEMBLE CHARLES X : MEUBLE D'APPUI, LIT et TABLE DE CHEVET, en palissandre et placage de palissandre. Belle marqueterie, soulignée de filets, de palmettes, rosaces, volutes, rinceaux et branches feuillagées, en incrustation de houx et citronnier.

Le MEUBLE à hauteur d'appui, à plinthe et patins, ouvre à un tiroir en ceinture et deux portes. Celles-ci découvrent deux tiroirs plaqués de loupe d'orme. Dessus de marbre gris Sainte-Anne.

(Manque un patin.)

Haut. 97 cm, Larg. 137 cm, Prof. 60,5 cm.

Marque au pochoir de «Meynard et fils ain. Fg. St Antoine. N° 52 ».

Le LIT de travers présente des chevets galbés.

Modèle à plinthe et patins.

Haut. 109 cm, Larg. 138 cm.

La TABLE de CHEVET ouvre à un tiroir en ceinture et une porte. Modèle à plinthe monté sur roulettes.

Haut. 80 cm, Larg. 43,5 cm, Prof 37 cm.

Charles X, vers 1828-1832.

Provenance : collection comte François de Rilly, château de Rilly, en Touraine.

La maison «MEYNARD ET FILS AINÉ », établie 52, rue Saint-Antoine et passage de la Boule-Blanche, a été fondée en février 1833 par Guillaume Meynard, né en 1782, neveu de l'ébéniste Claude-Mathieu Magnien. Par acte sous seing privé, il prit comme associé son fils aîné, Guillaume-Mathieu. La raison sociale étant Meynard Père et Fils Aîné, «le père s'occupait des acquisitions des matières premières, du règlement de ces acquisitions et de la tenue des caisses. Le fils était chargé de la direction des ouvriers ». La maison continua à être citée dans les Almanachs du Commerce à MEYNARD ET FILS AINÉ jusqu'en 1848. Après, seul le fils resta en nom.

Ils participèrent aux Expositions des produits de l'industrie Française à partir de 1834, et, d'après les rapports, ils étaient placés parmi les premiers ébénistes. Ils obtinrent une médaille d'argent à cette première exposition. Les formes des meubles présentés «sont pures et sévères. Le bois est travaillé avec perfection; les incrustations sont d'une délicatesse achevée ». La maison «employait un grand nombre d'ouvriers et était placée parmi les premières par ses ventes considérables en province et à l'étranger ».

Référence : Pierre Kjellberg, Les ébénistes du XIXe siècle, 1795-1889, Les Éditions de l'amateur, p. 481-482.

Modèle à rapprocher du meuble d'appui provenant de l'ancienne collection de Nicole Gérard, reproduit p. 482.
Adjugé : 3 659 €
ENSEMBLE CHARLES X : MEUBLE D'APPUI, LIT et TABLE DE...
Lot 209
Lot 245
Important MOBILER de SALLE à MANGER, en acajou sculpté et mouluré, comprenant : 12 chaises cannées, une table à rallonges, une paire de dessertes et un buffet-vitrine.

De fortes et profondes moulures concourent à l'impression de force contenue qui se dégage de cet ensemble. Il présente des courbes tendues, puissantes. Belle ornementation naturaliste sculptée de branchages de myrtilles inféodés à la forme et de têtes de femme feuillagée et couronnée de fleurs.

Entrées de serrure et mains, en bronze doré orné de nénuphars.

Art nouveau, École de Nancy. Attribuée à Paul A. DUMAS.

Les CHAISES, à dossier et assise chantournée cannés, reposent sur des pieds antérieurs légèrement cambrés.

Haut. 103 cm, Larg. 49,5 cm, Prof. 45 cm.

La TABLE à rallonges repose sur quatre pieds galbés à entretoise ajourée de formes lancéolées et ornée de branchages de myrtilles. Montée sur roulettes.

Haut. 73 cm, Long. 129 cm, Larg. 120 cm.

Les DESSERTES à quatre niveaux présentent une paire de tiroirs en ceinture et une glace d'entre-deux. Reposent sur deux pieds miches.

Haut. 162 cm, Larg. 123 cm, Prof. 53 cm.

Le BUFFET présente une paire de vantaux surmontés de deux tiroirs en ceinture, encadrés de niches et coiffés d'une vitrine – foncée d'une glace – accolée de deux présentoirs. Repose sur six pieds miches.

Haut. 225 cm, Larg. 223 cm, Prof. 58 cm.

Provenance : famille poitevine.

Membre de l'École de Nancy, DUMAS Paul A., établi rue Notre-Dame-des-Victoires à Paris, reprend la maison Barbedienne. Les meubles qu'il réalise «restent dans l'ensemble assez classiques... , mais avec des apports Art nouveau... parfois prépondérants qui rappellent les modèles de VALLIN... de MAJORELLE ».

Référence : Pierre Kjellberg, Le mobilier du XXe siècle, Les Éditions de l'amateur, p. 192-193.

Modèle similaire reproduit p. 193.
Adjugé : 37 350 €
Important MOBILER de SALLE à MANGER, en acajou sculpté et...
Lot 245
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