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24ème VENTE AUX ENCHÈRES À CHEVERNY

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Lot 6
Mathurin MÉHEUT (Lamballe, 1882 - Paris, 1958)
Projet de décor pour les fables de La Fontaine ou Le Livre de la Jungle.
Caséine sur panneau.
46 x 59 cm.
Provenance : collection Michel B., Vendôme.

Tendre admirateur du vivant et du quotidien, Mathurin Méheut offre au spectateur un art sans artifice. Né à Roscoff,en 1882, il sillonne sa région natale, son carnet de croquis en poche, et saisit, d'un trait vif, la faune, la flore et les thèmes populaires bretons. Ses pérégrinations le porteront jusqu'en Provence, en passant par la Sologne, mais aussi à l'étranger. Du Japon, Méheut retient la sobriété et la précision du dessin. À seize ans, il entre à l'école des Beaux-Arts de Rennes, puis à celle des Arts Décoratifs de Paris en 1902. Sa carrière débute réellement avec ses deux années passées à la Station Biologique de Roscoff où il étudie, à loisir et sur le motif, la faune et la flore maritimes. Mobilisé en 1914, il ne cesse de peindre la vie des tranchées. Artiste complet, il connaît un grand succès de son vivant. Peintre de la Marine, membre de l'Académie de Marine, peintre de l'armée, illustrateur de Colette et Genevoix, célèbre décorateur pour les manufactures de Sèvres et de Quimper, décorateur de la villa d'Albert Kahn et du restaurant Prunier… On ne compte plus les travaux du peintre, tendre et laborieux observateur de sa Bretagne natale. Il est l'artiste breton le plus célébré, témoin d'un monde de traditions aujourd'hui disparu.
Adjugé : 3 500 €
Mathurin MÉHEUT (Lamballe, 1882 - Paris, 1958) Projet de décor...
Lot 6
Lot 18
Camille PISSARO (Saint-Thomas, 1830 - Paris, 1903)
Julie allaitant Ludovic-Rodolphe, 1878.
Huile sur toile signée et datée en haut à gauche : 'C. Pissarro 78'.
46 x 38 cm.
Provenance :
-Légué à Julie Pissarro, la femme de l'artiste, en 1904.
- Vente, Paris, Hôtel Drouot, 31 mars 1927, n°51.
- Vente, Paris, Hôtel Drouot, 9 juin 1928, n°7.
- Acquis par Jos Hessel, Paris.
- Vente, Paris, Hôtel Drouot, 1er avril 1949, n°33.
- Vente, Paris, Hôtel Drouot, 21 mai 1951, n°56.
- Acquis par Champo, Paris.
- Par descendance, collection particulière, Touraine.
Expositions :
- 1930, février-mars, Paris, Musée de l'Orangerie, Centenaire de la naissance de Camille Pissarro;
- 1939, 31 mai au 17 juin, Londres, The Stafford Gallery, Constable, Bonington, C. Pissarro, n°10.
Bibliographie :
- Joachim Pissarro et Claire Durand-Ruel Snollaerts, Pissarro, catalogue critique des peintures, Wildenstein Institute Publications, 2005, tome II, n° 581, reproduit en noir et blanc p. 394.

Ayant rompu très tôt avec l'académisme, Camille Pissarro est considéré comme l'un des pères fondateurs du mouvement impressionniste.


Côtoyant Claude Monet dès la fin des années 1860, leurs liens se renforcent d'avantage lors de leur exil à Londres alors qu'ils tentent d'échapper à la guerre. Leur séjour outre-Manche leur permet de rencontrer le peintre Daubigny qui les présente à l'éminent marchand de tableau Durand-Ruel, qui, en fervent supporter des impressionnistes, se démena pour les faire sortir de l'inconnu.

Usant de couleurs pures, d'une lumière riche, d'une touche libre, et ce pour représenter des moments précis empreints de sa propre sensibilité et de ses impressions, Pissarro a pris part de plain-pied aux recherches de ce désormais célèbre mouvement pictural.

Le talent de Camille Pissarro s'est étendu à tous les genres : il a réalisé des paysages lumineux, des natures mortes et des nus inspirés, mais aussi des portraits intimistes, comme celui-ci, mettant en scène sa femme allaitant leur enfant avec beaucoup de simplicité.
Julie Vellay, de son nom de jeune fille, était fille d'un viticulteur bourguignon. Elle travaillait comme gouvernante chez les parents de Camille. Une dizaine d'années après s'être mis en ménage, ils se marièrent. Ensemble, ils eurent huit enfants que Pissarro représenta à de nombreuses reprises et à tout âge, dans des portraits empreints de tendresse. Représenté dans les bras de sa mère, Ludovic-Rodolphe, né en 1878, est leur cinquième enfant.

Le spectateur pénètre donc ici dans l'intimité de la famille Pissarro, regardant aux côtés de l'artiste et père de famille, Julie qui, assise devant une fenêtre laissant filtrer une douce lumière, allaite son fils Ludovic-Rodolphe. Les tons sont chauds, les couleurs s'accordent avec harmonie et rien ne semble venir perturber cet instant de sérénité.
Adjugé : 330 000 €
Camille PISSARO (Saint-Thomas, 1830 - Paris, 1903)Julie allaitant Ludovic-Rodolphe, 1878....
Lot 18
Lot 25
Alexander CALDER (Lawnton, 1898 - New-York, 1976)
Comppsition.
Gouache sur papier, dédicacée, signée, datée en bas à droite : "A Emile Jubault amicalement Calder 1967".
73 x 108 cm.
Exposition :
- Tours, château de Tours, Alexandre Calder en Touraine, 2008.
Provenance : collection Maître Émile Jubault, notaire de Calder, par descendance, Touraine.

Alexander Calder s'arrête, pour la première fois, en Touraine, en 1953. Il découvre à Saché sur la route entre la Provence et la Bretagne. Il y visite les fils du sculpteur américain Jo Davidson. Le pays lui plaît. Quelques mois plus tard, il échange contre trois mobiles la maison "François Ier" d'un des fils de Jean Davidson, qui devient son gendre, deux ans plus tard. L'artiste noue de belles amitiés. Ses sculptures monumentales sont fabriquées par les établissements Biémont à Tours, à partir de 1962. Mais Calder est à l'étroit dans la petite maison François Ier. Il décide de faire construire sur une colline qui domine la vallée de l'Indre une maison et un atelier à la mesure de ses créations. 14 personnes différentes sont propriétaires des 17 parcelles qui composent le terrain convoité ! Pour déminer ce dossier complexe, il demande à Émile Jubault, notaire à Thilouze, de l'assister. Le jour dit, Calder passe chercher Me Jubault à son étude. Jean Davidson, ancien coureur automobile à Indianapolis, est installé au volant de la puissante Mercedes. Jamais les six kilomètres séparant Thilouze de Saché n'avaient été parcourus si rapidement. Au moment de traverser l'Indre, Davidson place sa voiture dans l'axe des cinq petits ponts métalliques qui enjambent la rivière et lance son engin à un train d'enfer. Jubault, assis à la place du mort, croit sa dernière heure arrivée... jusqu'à ce que Calder apostrophe son chauffeur : "Surtout ne le tue pas avant d'avoir acheté toutes les parcelles !" Bien que ce travail fût ardu, toutes les parcelles ont été réunies. Voir l'ensemble des constructions sur ce site exceptionnel de la vallée de l'Indre a été l'une des grandes fiertés professionnelles de Maitre Jubault. Quelques années plus tard, le sculpteur offre et dédicace à son notaire cette gouache en souvenir de cette aventure.

Alain Irlandes, commissaire de l'exposition "Calder en Touraine", avait découvert et exposé cette gouache, au château de Tours, du 6 juin au 19 octobre 2008. L'atelier Calder est aujourd'hui encore un lieu de création et de résidence d'artistes.
Adjugé : 16 000 €
Alexander CALDER (Lawnton, 1898 - New-York, 1976)Comppsition.Gouache sur papier, dédicacée,...
Lot 25
Lot 26
Max ERNST (Brülh, 1891 - Paris, 1976)
Colombe.

Pierre sculptée.

Haut. 30, Long. 38, Larg. 25 cm.

Provenance :
- Jardin de Max Ernst au Pin perdu, Huismes, Touraine,
- Collection Anne-Marie Marteau, Touraine,
- Collection particulière, Touraine.

En juillet 1954, Max Ernst reçoit le Grand Prix de la Biennale de Venise, qui lui ouvre de nouvelles perspectives et une reconnaissance internationale. Il achète en Touraine, la ferme du Pin, qu'il baptise avec son épouse Dorothea Tanning "Le pin perdu". S'ensuivent des années de création féconde, de grandes rétrospectives à travers le monde et de relations amicales avec ses nouveaux voisins. En 1969, des soucis de santé éloignent Max Ernst de Huismes, et il rejoint sa femme Dorothea dans le Var, à Seillans. L'artiste meurt à Paris, le 1er avril 1976.

"Pendant l'hiver de 1956, le centre culturel américain de Tours organise au musée de cette ville une exposition où Max Ernst se retrouve avec Dorothea Tanning, Man Ray et l'architecte Mies Van der Rohe : "Quatre Américains, dont deux Tourangeaux".
Mlle Anne-Marie Marteau, professeur de mathématiques au lycée de Tours, et grande animatrice attentive à tenir les consciences tourangelles en éveil, était à l'origine de cette manifestation, et de quantité d'autres : par exemple l'exposition des "Écrits et œuvre gravé" de Max à la Bibliothèque Municipale de Tours, avec un joli catalogue illustré, rédigé par Jean Hugues ; et, avec l'aide de Michel et Olivier Debré, de la maison Susse Fondeurs pour les bronzes et de Gilles Chauvelin, maire de Huismes, pour les travaux de sculptures en pierre dure, l'érection d'une fontaine de grande dimension à Amboise, la ville de Léonard de Vinci."

Bibliographie :
- "Max Ernst", catalogue de l'exposition aux Galeries Nationales du Grand Palais, du 16 mai au 18 août 1975, page 136.
Max ERNST (Brülh, 1891 - Paris, 1976)Colombe.Pierre sculptée.Haut. 30, Long....
Lot 26
Lot 55
Maurice de VLAMINCK (Paris, 1876 - Rueil-la-Gadelière, 1958)
Sur la Seine, vers 1909.
Huile sur toile signée 'Vlaminck', en bas à droite.
60 x 73 cm.
Provenance : collection René Clément, Monaco.

Cette oeuvre fait l'objet d'un certificat par la Galerie Charpentier en date du 6 avril 1966. Cette oeuvre fait l'objet d'un avis d'inclusion dans le catalogue critique de l'œuvre de Maurice de Vlaminck par le Wildenstein Institute en date du 7 décembre 2011.
Vlaminck a consacré une part importante de son œuvre aux paysages. Amoureux de la vallée de la Seine, il ne s'en éloigna que très rarement, faisant ainsi des rives du fleuve un de ses thème de prédilection.
À la recherche de motifs et thèmes pittoresques tels que des péniches, voiles blanches ou barques, il arpenta les berges de l'ouest parisien, de Chatou à Argenteuil en passant par Carrières sur Seine, Nanterre, Bougival ou encore Le Havre.
Au fil des années les paysages restent les mêmes, mais le style et le trait de l'artiste évoluent au gré de ses influences et inspirations créant des atmosphères très différentes.
La période fauve de l'artiste qui dura plusieurs années laisse des œuvres empreintes de couleurs pures, jetées sur la toile sans véritable attention portée aux détails.
Au moment où il atteint les limites du mouvement fauve, autour de 1907/1908, Vlaminck découvre Paul Cézanne et ses constructions plus appliquées.
Survient alors un tournant important dans son art, sous l'influence de ce grand maître, couleurs et compositions évoluent, ses tonalités gagnent en profondeur et en nuance. Certaines teintes sourdes de Cézanne apportent un effet dramatique que Vlaminck apprécie particulièrement.
Il attache d'avantage d'importance au travail et à la construction des volumes. Il intègre dans ses paysages des maisons ou des villages complets, véritables prétextes à des structures géométriques.

'Bords de Seine', sa composition réfléchie et la maîtrise de ses couleurs bleutées, est un bel exemple de la période cézanienne de l'artiste.
Adjugé : 280 000 €
Maurice de VLAMINCK (Paris, 1876 - Rueil-la-Gadelière, 1958)Sur la Seine,...
Lot 55
Lot 60
Kees VAN DONGEN (Delfshaven, 1877 - Monaco, 1968)
Portrait de Madeleine Grey à la rose.

Huile sur toile signée 'Van Dongen' en bas à gauche, datée sur le châssis : '1929'. Inscrite sur le châssis et au dos de la toile 'Alexandrie'.

55 x 47 cm.

Provenance :
- Collection Sparey, neveu du général Édouard Requin, portraituré par Van Dongen en 1916, Alexandrie (?).
- Galerie Schmit, Paris.
- Collection René Clément, Monaco.

Expositions :
- 1942, Paris, Galerie Charpentier, Van Dongen, n°31 ;
- 1969, Galerie Schmit, Cent ans de Peinture Française, n°40 ;
- 1973, Galerie Schmit, Tableaux de maîtres français 1900-1955, n°21.

Cette oeuvre fait l'objet d'un certificat de Robert Schmit, en date du 24 avril 1974.
Cette oeuvre fait l'objet d'un avis d'inclusion au catalogue raisonné de l'œuvre de Kees Van Dongen par le Wildenstein en date du 9 janvier 2012.


A plusieurs reprises, Kees Van Dongen voyagea en Méditerranée ; il se rendit notamment deux fois en Egypte : une première en 1913 et une seconde fois en 1928. Ces deux séjours eurent un impact important sur sa peinture, tant du point de vue de sa palette, à la fois plus vive et plus raffinée, que de son inspiration, plus riche.

Durant son second séjour sur la Terre des Pharaons, il fit la connaissance de Madeleine Grey lors d'un diner mondain dans un cabaret d'Alexandrie. La jeune cantatrice française également de passage dans la ville égyptienne lui fit une forte impression.

Le corps féminin a toujours occupé une place centrale dans l'art de Van Dongen. Dès ses premières créations, encore étudiant à l'Ecole des Beaux Arts de Rotterdam, puis pendant sa période fauve, il s'est toujours plu à peindre les femmes.
Dans les années 1920, très attiré par les milieux mondains, il excelle dans la représentation des personnalités féminines de la vie parisienne, à qui il consacre de nombreux portraits.

Son attirance pour les femmes le conduit à réaliser le portrait de Madeleine Grey à son retour en France. La jeune artiste est représentée de profil, son visage de face vers son auditoire et se détournant de la rose éclatante qu'elle tient devant elle. Son cou est habillé d'un long collier de perles blanches. Ses grands yeux en amande sont accentués par un maquillage prononcé, constitué d'un fard vert vif et un large trait de khôl noir. Van Dongen réussit ainsi une alliance parfaitement équilibrée entre sophistication et sensualité.

Ce portrait, si caractéristique de sa production des années 1920 et 1930, compte parmi ses plus belles illustrations de femmes appartenant à ce milieu huppé du 'Tout-Paris' dans lequel Van Dongen évoluait.


"C'était un peu snob vous savez Alexandrie. Il y avait une magnifique avenue qui est comme les Champs-Élysées chez nous. On allait toujours y prendre l'apéritif puis déjeuner. Il y avait de riches personnages de la haute société. C'était presque tous des juifs. Avec des fortunes colossales. Tout le gratin passait par là. Les Israël connaissaient des masses de gens. J'ai vu des tas de mondains. C'est là que j'ai connu Van Dongen. C'était dans un cabaret où on m'avait emmené manger des mets égyptiens, des choses mûries dans des feuilles de vignes un peu grasses. Il séjournait alors en Égypte. On est resté un bon moment à bavarder."
in Gérard Zwang, "La vie et les amours de Madeleine Grey (1896-1979)", L'Harmattan, Paris, p 97.
Adjugé : 940 000 €
Kees VAN DONGEN (Delfshaven, 1877 - Monaco, 1968)Portrait de Madeleine...
Lot 60
Lot 70
BUGATTI BABY, 1929.
Type "Baby" 52. 3 B. N° de série 319 A. Couleur bleue.
1929.

Technique :
Le numéro de série est frappé sur la tôle d'appui du dossier du siège et sur le tablier. La caisse est en tôle d'aluminium, montée sur un châssis.

Le capot avant est maintenu par deux sangles de cuir. Le véhicule est équipé d'une suspension avant à lames sur essieu rigide. L'arrière est équipé d'un essieu rigide fixe. Les pivots avant et l'essieu arrière sont équipés de graisseurs. La direction, à vis, est transmise par barres et biellettes à rotules.

Le moteur est électrique, de marque PARIS-RHÔNE, N° 54137. Il est alimenté par une batterie moderne de 12 volts. Le tableau de bord est équipé d'un ampèremètre de contrôle de charge et d'un contacteur : marche arrière/arrêt/marche avant.
Les 17 km/h sans permis...

L'accélération est assurée par une pédale qui agit sur un rhéostat à 6 positions. L'entraînement se fait sur les roues arrière, par l'intermédiaire d'un démultiplicateur. Le freinage à tambour, sur les 4 roues, est commandé par câble à l'aide d'un levier à main situé sur le côté droit, à l'extérieur du véhicule.

Les roues, en aluminium, sont équipées de pneus gonflables DUNLOP CORD " BALLON " Type JUVÉNILE. Une roue de secours est fixée, sur le côté gauche de la voiture, par une sangle de cuir.

Historique :
En 1927, lors du salon de l'automobile de Milan, Bugatti expose un modèle miniature du Grand Prix Bugatti, dont l'original a été conçu pour le jeune Roland, né en 1922, second fils d'Ettore Bugatti : les Baby Bugatti sont nées.

Jeune Prince - le futur roi du Maroc, Hassan II, se voit offrir un exemplaire de Bugatti 52 Baby, en compagnie de son père, à l'occasion de leur visite aux usines Molsheim.
Le futur roi des Belges, Baudouin, enfant s'est vu offrir parallèlement, un exemplaire comparable.

Cet exemplaire, "première main", a été offert en 1957, au fils d'un garagiste de Saint-Aignan-sur-Cher - et a été conservé précautionneusement - par lui, depuis.

Bibliographie :
- H.G. Conway, Foulis Haynes, "Bugatti, le pur-sang des automobiles", 4ème édition, p.213-215 : "These Baby Bugattis were much sought after in France and were often seen on the promenades at Deauville and other smart resorts. Today they are collector's pieces "
- Hergé, "Tintin au pays de l'Or Noir". Hergé pousse le réalisme à offrir à l'insupportable héritier, l'infernale Abdallah, un modèle réduit de Bugatti 52 - semblable à celui présenté - mais de couleur rouge.

Musée :
- La cité de l'automobile, le Musée national Schlumpf à Mulhouse conserve une Bugatti 52 semblable, un exemplaire des 300 produits entre 1927 et 1930.

Exposition :
- "Des jouets et des hommes", Paris au Grand-Palais (septembre 2011 - janvier 2012), puis Helsinki (février - mai 2012). Le n°411 du catalogue est une Bugatti biplace en tandem, type 44 torpédo, de 1928.
Adjugé : 47 000 €
BUGATTI BABY, 1929. Type "Baby" 52. 3 B. N° de...
Lot 70
Lot 71
DESCRIPTION DE L'EGYPTE ou Recueil des observations et des recherches qui ont été faites en Egypte pendant l'expédition de l'armée française. Paris, Imprimerie Impériale, Imprimerie Royale, 1809-1828.

TEXTE :
21 volumes de texte grand in-4 brochés en couverture d'attente contenant 4 portraits, 3 cartes, 11 tableaux dépliants et 27 planches.
Ces 21 vol. brochés sont ainsi composés :
- Etat moderne : 7 volumes (tome 1 : 2 vol. + tome 2 : 5 vol.)
- Antiquités : 8 volumes (Mémoires : 4 vol. + Description :4 vol.)
- Histoire Naturelle : 6 volumes (tome 1 : 3 vol. + tome 2 : 3 vol.)

1 vol. de texte grand in-folio, contenant la préface de 92 pp., l'avertissement de 18 pp. et l'explication des planches. Demi-maroquin rouge de l'époque, dos lisse orné, plats en papier maroquiné rouge à encadrement de dentelles dorées.

ATLAS :
9 vol. grand in-folio et 3 vol. in-plano, tous en reliure uniforme demi-maroquin rouge de l'époque, dos lisses ornés, plats en papier maroquiné rouge à encadrement de dentelles dorées.
Ces volumes sont ainsi répartis:
- Antiquités : 5 vol. in-folio contenant 426 planches (frontispice compris) dont 30 pl. en couleurs et la carte de l'Egypte ancienne. Les 5 pages-titres sont roussies sinon beaux ex.
- Etat moderne : 2 vol. in-folio contenant 171 planches dont la carte de l'Egypte moderne. Beaux ex.
- Histoire naturelle : 3 tomes en 2 vol., in-folio contenant 244 planches dont 15 en couleurs. Beaux ex.

Les 112 planches reliées dans les 2 volumes in-plano (3 tomes en 2 volumes) complètent, comme à l'habitude, les planches comptées ci-dessus dans les vol. in-folio.

Atlas géographique : 1 volume grand in-plano contenant 53 planches dont le titre gravé, une carte d'assemblage et le tableau des signes, un feuillet de format plus court avec la liste des ingénieurs ayant participé à l'atlas.

Au total 894 planches dont 45 finement coloriées. Exemplaire bien complet de toutes ses planches ce qui assez rare.

ÉDITION ORIGINALE ET DE PREMIER TIRAGE DE CE MONUMENT DE L'HISTOIRE DU LIVRE. Réf. : Atabey, 343 ; Blackmer, 476 ; Brunet, II, 616.

Quelques rares rousseurs, petits frottés et petites épidermures, un bas de coiffe légèrement coupé et restauré mais un superbe ensemble dans un état exceptionnel.
Deux rares feuillets de la même époque sont joints à cet ensemble :
1- " Tableau général et sommaire des planches de la description de l'Egypte (édition originale) "
2- Schéma explicatif pour " un meuble propre à renfermer les volumes de la Description de l'Egypte. "

Provenance :
- Cadeau du Roi CHARLES X (par ordonnance du 12 novembre1826) à Guy de LAVAU (1787-1874), préfet de police de Paris (1821-1828), conseiller d'État, officier de la Légion d'honneur, préfet de la Congrégation et membre de l'ordre des chevaliers de la Foi, membre fondateur de la Société archéologique, scientifique et littéraire du Vendômois.
- Bibliothèque du château de Meslay, Loir-et-Cher. (Voir l'historique in-fine)
Adjugé : 85 000 €
DESCRIPTION DE L'EGYPTE ou Recueil des observations et des recherches...
Lot 71
Lot 84
Démeter CHIPARUS (Dorohoi, 1886 - Bagneux, 1947)
Danseuse, circa 1925.
Sculpture chryséléphantine, bronze émaillé à froid et partiellement argenté et doré. Sur une base en placage d'onyx polychrome, signée sur le socle "DH. CHIPARUS".

Ce modèle de danseuse, produit à partir de 1922, est édité par la fonderie des Neveux de L. Lehman à Paris.
Haut. 32, Long. 25, Larg. 6 cm. (sculpture seule).
Haut. 47, Long. 25, Larg. 12 cm. (avec socle).
(mains accidentées).
Provenance : collection particulière, Paris.

Bibliographie :
- Alberto SUAYO, "Chiparus, un sculpteur art déco", éditions Abbeville, 1993, modèle similaire reproduit page 127.
- Exemplaire similaire dans la vente Dray, 6 juin 2006, Paris, Christie's, n°137.

Le mouvement " Art Déco " naît du choc de la Première Guerre Mondiale et s'éteint avec la Seconde. Logé dans l'œil du cyclone, c'est un oasis de lignes pures, de richesses et de modernité. Déméter Chiparus est le sculpteur le plus significatif du mouvement. Né en 1886, en Roumanie, ses danseuses et ses enfants rieurs constituent l'essentiel de son œuvre, entre les années 1914 et 1933. Chiparus s'inspire du théâtre français, de l'Égypte antique, mais surtout des Ballets Russes de Serge de Diaghilev. Ses sculptures de danseuses gagnent ainsi une grâce et une souplesse presque surnaturelles. Elles sont dites chryséléphantines : du grec " chrysós ", l'or, et " elephántinos ", l'ivoire. Le Zeus de Phidias à Athènes, troisième Merveille du Monde, est l'exemple le plus célèbre et le plus impressionnant, avec ses 12 mètres de hauteur, de statue chryséléphantine. L'épiderme des figures de Chiparus est effectivement en ivoire, le costume en bronze ou en argent, le socle est, pour les plus belles pièces, en onyx. Le luxe des matériaux et le précieux de la finition correspondent au goût de des amateurs d'Art Déco : la recherche de la nouveauté en conservant l'exigence de la pièce unique.
Adjugé : 19 000 €
Démeter CHIPARUS  (Dorohoi, 1886 - Bagneux, 1947)Danseuse, circa 1925.Sculpture...
Lot 84
Lot 101
ENSEMBLE DE MOBILIER AYANT GARNI LE CHÂTEAU DE CANDÉ EN TOURAINE comprenant :
CANAPÉ quatre places à oreilles, en bois naturel mouluré, piétement torsadé recouvert de tapisseries d'Aubusson anciennes.
FAUTEUIL À CRÉMAILLÈRE en bois naturel, à haut dossier et accotoirs à manchettes, recouvert de tapisseries d'Aubusson anciennes.
CHAISE en bois naturel à haut dossier de style Louis XIII ancien, recouverte de tapisseries d'Aubusson anciennes.
CABINET DEUX-CORPS en bois naturel et placage, dont loupe. Il ouvre, dans la partie supérieure en retrait, à deux portes et deux tiroirs, et, dans la partie inférieure, à deux portes et deux tiroirs. Montants à colonnes torses et trois motifs sculptés sous la corniche, d'aigles aux ailes déployées sur des branchages de chêne.
TABLE en chêne reposant sur quatre pieds à colonnes torses, réunis par une entretoise à colonnes torses.

Canapé : Haut. 107, Long. 229, Prof. 69 cm.
Fauteuil : Haut. 122, Larg. 64, Prof. 81 cm.
Chaise : Haut. 114, Larg. 53, Prof. 64 cm.
Cabinet : Haut. 195, Larg 155, Prof. 63 cm.
Table : Haut. 71, Long. 111, Larg. 67 cm.

(accidents, manques, restaurations).

Provenance :
- Collection Fern Bedaux, château de Candé, Touraine.
- Vente aux enchères de sa succession, 1972, Tours.
- Château du Lion, Preuilly sur Claise, Touraine.
- Château de La Mardelle, Indre.

Bibliographie :
- Marie-Françoise SASSIER, "Candé entre rêve et réalité", Conseil général d'Indre et Loire, Tours, 2005. Dans la bibliothèque, le canapé reproduit pp. 104 et 128, le fauteuil reproduit p.128 ; dans le grand-salon, la table reproduite pp. 130 et 154 ; dans le bureau, la chaise reproduite p.114.

Ce mobilier ancien, d'inspiration Louis XIII, garnissait les pièces de réception du château de Candé en Touraine lors du mariage d'Édouard VII et de Wallis Simpsons, les futurs Prince et Princesse de Galles le 3 juin 1937.
Adjugé : 10 000 €
ENSEMBLE DE MOBILIER AYANT GARNI LE CHÂTEAU DE CANDÉ EN...
Lot 101
Lot 120
SALON AUX FABLES DE LA FONTAINE ET AUX ENFANTS JARDINIERS.
Sept fauteuils et un canapé en hêtre mouluré, sculptés et rechampis gris. Dossier cabriolet en chapeau de gendarme et, feuilles d'acanthe à l'amortissement des montants. Les accotoirs se terminant en volutes reposent sur des consoles galbées. Dés de raccordement sculptés de fleurons. Pieds fuselés et cannelés.

Style Louis XVI, XIXème siècle.

Belle garniture combinée en tapisserie d'Aubusson. Les assises d'après les dessins des Fables de La Fontaine par Jean-Baptiste Oudry : le Renard et la Cigogne (2) ; le Corbeau et le Renard ; les deux Chèvres ; le Chien qui lâche sa proie pour l'ombre ; le Chat, la Belette et le Petit Lapin ; le Chat et les deux Moineaux. Les dossiers d'après les enfants jardiniers de François Boucher, dont Le petit architecte.

Louis XV - Louis XVI, XVIIIème siècle.

Canapé : Haut. 99, Larg. 134, Prof. 57 cm.
Fauteuils : Haut. 89,5, Larg. 58, Prof. 51 cm.
(usures, un pied restauré)

Provenance : château de La Sarthe.

Jean de La Fontaine (1621-1695) s'inspire de l'auteur antique Ésope pour livrer, au tournant du XVIIème siècle, l'un des chefs d'œuvre de la littérature française : Les Fables. Moraliste et poète, La Fontaine reste à l'écart de la vie de la Cour, mais fréquente les salons littéraires parisiens, avant d'entrer à l'Académie française en 1684. Ses fables sont reprises par de nombreux artistes, et notamment le grand peintre animalier du XVIIIème siècle : Jean-Baptiste Oudry (1686-1755). Peintre de Louis XV, Oudry travaille pour la Manufacture de Beauvais qu'il dirige par la suite, tout comme celle des Gobelins qui fournit exclusivement le domaine royal. Oudry dessine les Fables de La Fontaine entre 1729 et 1734. Une suite de ces dessins est convertie en cartons de tapisseries, et tissée seulement seize fois, entre 1736 et 1777. Après la mort d'Oudry, les dessins sont gravés en quatre volumes sous la direction de Cochin. La Manufacture d'Aubusson s'empare alors du thème, qu'elle diversifie, pour créer, à son tour, les merveilleuses assises de ces sièges, parangons de l'Art de Vivre à la Française.

Les figures enfantines que l'on retrouve sur les dossiers de ce salon ont été réalisées d'après les dessins de François Boucher (1703 - 1770). Le peintre développe le thème des enfants jardiniers à partir de 1750, sous l'influence de la Marquise de Pompadour et de son entourage. Les enfants vaquent à des occupations de grandes personnes, évoluant dans un univers idéalisé dont ils sont les maîtres. "Le Petit architecte" appuyé sur son instrument de mesure se retrouve sur l'un des quatre panneaux peints par Boucher pour le château de Sceaux, présentés en 2006 lors de la vente annuelle à Cheverny.

La même combinaison des fables de La Fontaine pour l'assise et des enfants jardiniers sur le dossier se retrouve sur un fauteuil Louis XV de 1765 conservé au musée des Arts Décoratifs de Bordeaux (numéro d'inventaire 11319). Le musée Jean de La Fontaine à Château-Thierry conserve une suite de six sièges d'époque Louis XV garnis d'une tapisserie de Beauvais représentant les fables d'après Oudry.
Adjugé : 6 000 €
SALON AUX FABLES DE LA FONTAINE ET AUX ENFANTS JARDINIERS.Sept...
Lot 120
Lot 137
PAIRE de FLAMBEAUX de SCÈNE en tôle laquée bleue, la base conique à décor or d'une couronne royale, d'une couronne de lauriers et portant le chiffre des Théâtres Royaux. Plaques d'inventaire du Mobilier Royal au revers portant le numéro 2281.

Louis-Philippe.

Haut. 26,5 cm, Diam. de la base 12,5 cm. (petits manques et légers enfoncements).

Provenance : château du Chinonais, Touraine.

Les trois coups du Brigadier retentissent, les lumières se tamisent et les derniers chuchotements de la salle laissent bientôt place aux voix éthérées des comédiens. Magie du théâtre ancien où, sous des perruques poudreuses et des costumes chamarrés, les artistes jouent la dernière pièce à la mode. Voltaire voyait, dans le théâtre, un moyen de rassembler les hommes pour les rendre " sociables ", il est l'espace publique où l'opinion peut enfin s'exprimer. Au XIXème siècle, Louis-Philippe mène sa politique en ce sens. Sous son règne dit "bourgeois", il encourage auteurs et comédiens et fait construire des théâtres. Avant d'investir Les Tuileries, le roi réside au Palais Royal. Depuis 1692, date à laquelle Louis XIV le donne en apanage à son frère Philippe d'Orléans, il est le foyer de la branche cadette Bourbon. La Comédie Française s'y installe en 1799…ce qui dut grandement influencer le goût du futur roi pour le théâtre. À l'époque, pas de spots, on éclaire le spectacle grâce à une rangée de flambeaux sur le devant de la scène. Les flambeaux de notre lecteur adoptent une forme épurée, la base conique qui est lestée permet de stabiliser l'objet. Ce détail est d'importance, car nombreux sont les théâtres, comme la fameuse Fenice de Venise, qui périssent dans les flammes. Un mécanisme à ressort permet à la bougie de remonter au fur et à mesure qu'elle se consume. Ces flambeaux sont en tôle peinte bleue, technique inventée en Italie au XVIIIème siècle. Peinte à l'or sur la base, une mystérieuse abréviation " Ttres Rx " surmontée d'une couronne. La forme des couronnes indique le rang de celui dont elle ceint la tête, celle-ci est fermée, c'est une couronne royale. Elle fait écho à une grande couronne de laurier. Les Théâtres Royaux ! Provenance de rêve pour ces objets d'apparence modeste. La tôle peinte permet aisément les repeints, et il est possible que ces flambeaux aient été anoblis à tort. Scrutons-les attentivement.... Sous leurs bases, une plaque numérotée et gravée " MR " nous indique qu'ils proviennent du Mobilier Royal. Cette administration rassemble, gère et attribue les meubles et objets destinés aux demeures de la couronne.
Pour ces témoins muets des plaisirs de la dernière monarchie française, une estimation de 2000 euros peut être avancée…et pourrait bien s'envoler au théâtre des enchères !
in "Que valent vos trésors ?", la Nouvelle République du Centre-Ouest, 24 mars 2012.
Estimation : 2 000 €
PAIRE de FLAMBEAUX de SCÈNE en tôle laquée bleue, la...
Lot 137
Lot 140
Rare PAIRE de CANDÉLABRES BRÛLE-PARFUMS AUX CYGNES en bronze ciselé et doré, à plaques de porcelaine.
Deux plaques de porcelaine au motif des amours de Vénus, sur un nuage, sont enchâssées sur un socle rectangulaire en tôle à frise de lotus, fleurettes et rang de perles. L'une figure une jeune déesse couronnée par quatre amours présentant un panier fleuri et une torche enflammée. L'autre figure Cupidon décochant une flèche, entouré de quatre amours : rêveur, à la coupe, au panier de fruits et à la flûte.
Deux cygnes de bronze, aux ailes déployées, le cou orné d'un ruban et d'un collier de perles sont affrontés, en pendant, sur chaque socle. Leurs queues sont à l'amorce d'une palme richement ciselée de feuillages et de fleurs. Les palmes se terminent en enroulement, soutenant chacune un brûle-parfum suspendu par trois chaînettes. Couvercle à palmes ajourées, fretel et cul de lampe en pomme de pin, navette de godrons.
Une corne d'abondance en bronze, prend appui sur l'enroulement des palmes, pour donner naissance à cinq bras de lumières et, à un feu central, formant candélabre. Riches ciselures de rinceaux et feuillages.
XIXème siècle.
Haut. 81 cm, Larg. 22 cm, Prof. 22 cm.
Plaques de porcelaine : Haut. 9 cm, Larg. 16 cm.
Provenance : conservés dans la même famille depuis le XIXème siècle.

Bibliographie :
- Odile NOUVEL-KRAMMERER (dir.), "L'aigle et le papillon : Symbole des pouvoirs sous Napoléon 1800-1815", Les arts décoratifs, Paris, 2007.

"Attribut d'Apollon depuis le jour de sa naissance, et tirant le char que Zeus lui offre, le cygne s'impose comme une figure majeure des arts décoratifs, à partir du Consulat, dans des circonstances qui restent imprécises. On sait que Joséphine en commande plusieurs pour le parc de Malmaison, y compris des cygnes noirs provenant du détroit de Bass. (...) À la même époque, les cygnes ornent le lit de Madame Récamier conçu par Louis-Martin Berthault en 1800, et, sa vogue se répand dans le mobilier. On le retrouve à l'hôtel de Beauharnais à Paris, dans le programme iconographique apollinien, commandé, par le prince Eugène en 1803. Le cygne est omniprésent dans l'art décoratif, pendant tout l'Empire, avant de disparaitre, à la Restauration."
Adjugé : 65 000 €
Rare PAIRE de CANDÉLABRES BRÛLE-PARFUMS AUX CYGNES en bronze ciselé...
Lot 140
Lot 151
Paire de VASES COUVERTS en porphyre rouge, ou en quartzite, à côtés torses inversées, en forme d'urne à panse et col à décor de godrons creux spiralés à anses doubles annelées terminées en pinces de homard et reposant sur des bases à piédouche. Couvercles à godrons creux spiralés à côtes inversées. Socles quadrangulaire à pans évidés montés en bronze doré et boutons en fruits éclatés.

D'après les dessins des vases de porphyre rouge antique par Giovanni Angelo Canini pour le Cardinal de Richelieu, Rome, 1633.

Rome (?), XIXème siècle.

Haut. 73, Diam. 51 cm.

Poids : environ 75 kilos chacun.

Provenance : collection particulière, Tours.

Bibliographie :
- Philippe Malgouyres, "Porphyre : La pierre pourpre, des Ptolémées à Bonaparte", éd. Réunion des musées nationaux, 2003.
- Collectif, "Richelieu à Richelieu. Architecture et décors d'un château disparu", éd. Silvana, 2011.

Le porphyre rouge antique provenait du désert oriental égyptien, où il fut exploité par les Romains jusqu'au Ve siècle après J.-C. Sa rareté, sa dureté, mais surtout la couleur pourpre dont il tire son nom lui ont conféré un fort symbolisme impérial, puis christique. La continuité de l'Empire romain dans la Chrétienté se manifeste dans le constant réemploi d'œuvres antiques. Suger, l'abbé de Saint-Denis, fait monter, en aigle, un vase antique en porphyre vers 1140, aujourd'hui conservé au Louvre. Le porphyre devint un matériau de prédilection pour les objets d'art de luxe aux XVIIe et XVIIIe siècles.
Le Cardinal de Richelieu obtient, en 1633, le permis d'exporter de Rome 122 statues et cinq vases, dont quatre en porphyre, pour orner la galerie de son château en Touraine. La paire de vases, dont s'inspire la nôtre, y aurait encadré un buste d'Alexandre. Richelieu commande le dessin de ses sculptures à Giovanni Angelo Canini, dont le recueil est conservé par le département des arts graphiques du Musée du Louvre. À la mort du Cardinal, ces vases sont achetés par Mazarin pour le roi Louis XIV. On retrouve cette paire de vases précisément décrite à Versailles, dans l'inventaire de 1722, avec ses pinces d'écrevisse ou de homard. Ils trônent dans l'enfilade triomphale de La Galerie des Glaces et des deux salons qui la jouxte : celui de la Guerre et de la Paix. 36 vases de porphyre, en paire, alternent avec 17 vases d'albâtre, dans une débauche royale de pierres pourpres dures et de pierres blanches tendres. Ces vases sont aujourd'hui conservés par le Musée du Louvre, héritier des collections royales. D'autres vases semblables ont quitté la France pour la Wallace Collection, le John Paul Getty Muséum ou le Musée du Prado. Avec le tarissement des œuvres et des colonnes antiques dans lesquels ces vases étaient sculptés au XVIIème, des mines de porphyre ont été découvertes et exploités à travers l'Europe au XIXème et au XXème. Ce sont ainsi des gisements de quartzite, provenant de la région de Saint-Pétersbourg en Russie, qui fournissent le légendaire "porphyre russe" du tombeau de Napoléon aux Invalides.
Montée en bronze doré, comme on aimait le faire sous le règne de Louis XV, notre paire de vases présente, à la différence de ceux du Louvre, mais conformément au dessin de Canini, des côtes torsadées inversées, en regard les unes des autres, dans un jeu de miroirs à la symétrie parfaite.
Adjugé : 23 500 €
Paire de VASES COUVERTS en porphyre rouge, ou en quartzite,...
Lot 151
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