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ORANGERIE DE CHEVERNY pour la 17ème année - Art déco, Bijoux, Islam

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Lot 199B
COLLECTION BACHTOLD

Jacques BACHTOLD (1886-1939)

La passion du beau, telle a été la politique suivie par Jacques Bachtold, tout au long de sa vie.
Industriel et collectionneur, ce négociant quitte la Suisse pour Saint-Étienne-du-Rouvray (Seine-Inférieure), sur la partie maritime de la Seine, près de Rouen, où il crée en 1928 une importante usine de papier, au capital de 5 millions de francs : les papeteries de la Chapelle.

Partisan de "l'Esthétique dans l'industrie" suivant le titre de la plaquette éditée par sa société Papier-holding à Zurich, il cherche partout un cadre harmonieux. Son usine est sans cesse modernisée et embellie, pour le confort de ses ouvriers.
Le succès est grandissant. Il fournit le papier journal de tous les grands quotidiens français d'avant-guerre.

Fortuné, en vue, il s'intéresse aux créateurs Art Déco et passe directement commande à Jules Leleu en 1927 de nombre de meubles et luminaires pour son usage personnel. Il se constitue ainsi une collection - aux lignes élégantes et sobres - qu'il enrichira de pièces de Lalique, Simmen, Bastard, puis Poillerat. Sa femme, Justine Serres veille à l'harmonie des pièces, commandant tableaux, tentures, rideaux et papiers assortis. Ils choisissent Leleu, synonyme de grande décoration, de luxe, de création. Les fastueuses productions en ivoire de Bastard complètent le raffinement de leur intérieur.

Leurs héritiers livrent aux enchères à Cheverny l'intérieur de leur appartement parisien des années 30, rue de Rivoli : ensemble homogène, de qualité - accompagné généralement de leurs rares et recherchées factures d'origine.


Ph. R.





COLLECTION BACHTOLD        ...
Lot 199B
Lot 200
Jules LELEU (1883-1961)
Important mobilier de salle à manger en palissandre et placage de palissandre comprenant:

- une importante table de salle à manger à plateau ovale à entablement souligné d'un rang de larges cannelures. Il repose sur deux piétements colonne cannelée sur réception débordante à gradins.
Haut. 74, Larg. 212, Prof. 112 cm

- suite de huit chaises et deux fauteuils bout de table à dossiers cintrés légèrement renversés et ajourés. La ceinture de l'assise est soulignée d'un motif de cannelures. Les pieds antérieurs sont fuselés cannelés.
Chaises: Haut. 79, Larg. 48, Prof. 55 cm.
Fauteuils: Haut. 83, Larg. 62, Prof. 63 cm. (n°589 de la maison Leleu)

- enfilade à ressaut à un caisson central ouvrant à cinq tiroirs sans traverses. De part et d'autre deux larges portes galbées ouvrent sur un intérieur aménagé d'étagères. Le bâti est souligné de larges cannelures. Le meuble reçoit sur sa partie haute une dalle de marbre vert de mer. Le meuble repose en façade sur quatre pieds boule. Entrées de serrure disque et tirage des tiroirs en ivoire.
Haut. 98, Long. 230, Prof. 58 cm. (n° 586 de la maison Leleu)

- argentier à trois faces vitrées, et bâti souligné de cannelures. Il ouvre dans sa partie basse à deux portes pleines à entrées de serrure en ivoire.
Haut. 180, Larg. 120, Prof. 40 cm. (n°584 de la maison Leleu)

Facture de la Maison Leleu du 27 avril 1927.

Bibliographie:
Modèles similaires reproduits dans:
- Mobilier et Décoration, 1926 p.79.
- Mobilier et Décoration, 1927 p.132.
- Viviane JUTHEAU, Jules et André Leleu, Éditions Vecteurs, 1989, p.38.
- L'Art Vivant, octobre 1926.
- Y. BRUNHAMMER, Art Déco Style, p.41.

Le buffet dit de " salle à manger d'ambassade " valut un Grand Prix à Jules Leleu lors de l'Exposition internationale des arts décoratifs et industriels de 1925.
Adjugé : 47 000 €
Jules LELEU (1883-1961)Important mobilier de salle à manger en palissandre...
Lot 200
Lot 223
Lot 263
Émile DERRÉ (1867-1938)
"La Primavéra - petit poème de marbre", marbre blanc.

Ode gravé sur le voile : " Primavera Madeleine. E.D. Toute blanche et fleurie, au printemps fiancée, tu répands ses senteurs et la joie en mon coeur. Garde bien ma pensée enlacée en tes fleurs. Je vieillis mon enfant, mais je sens ma jeunesse revivre dans tes yeux. En toi, tout mon espoir refleurira sans cesse. Ô mon printemps radieux, bientôt ton petit sein, comme en bouton de rose s'ouvrira sans effort. L'enfant frais et rose où ton amour repose sans penser à la mort. E. Derré ".

Haut. 45,5 cm.

Exposition : Salon des Artistes français en 1932.

Émile Derré a toujours rêvé "d'art fraternel et largement humain". Passionné, idéaliste, il a célébré la femme et l'amour avec tendresse.
Sur les façades de Paris, en collaboration avec l'architecte Théodore Petit, il a notamment sculpté une femme à l'opulente chevelure : "la chevelure étonnante de la femme", 8, rue Alphand, Paris 16ème. Ce thème de la femme - invitation au bonheur, est surtout illustré dans le "Chapiteau des baisers" que l'on peut voir dans les Jardins du Luxembourg.

Ainsi, lorsqu'il présente "la Primavéra - petit poème de marbre" au Salon des artistes français de 1932, Derré est un artiste confirmé et reconnu. Il joindra "La Paix" à la Primavéra : un plâtre qui illustre ses choix politiques, tout comme ses portraits d'Émile Zola en dreyfusard ou Louise Michel, figure de la Commune. On retrouve dans ce buste de jeune femme en marbre coiffé d'un voile et d'un ode à l'amour, l'artiste romantique et passionné. Il se suicide en 1938, confronté sans doute à une plus triste réalité.
Émile DERRÉ (1867-1938)"La Primavéra - petit poème de marbre", marbre...
Lot 263
Lot 350
LAMPE DE MOSQUÉE au nom de l'émir Sayf al-Din Qawsûn,
attribuée à Philippe-Joseph BROCARD (Paris, 1831-1896)
France, vers 1875.

Haut. 27, Diam. à l'ouverture. 20 cm.

Une fêlure de cuisson, au niveau de l'un des anneaux de suspension, est arrêtée par deux trous volontaires (un trou visible et l'autre bouché), procédé fréquemment utilisé.

Avec son coffret d'origine en bois recouvert d'un papier grenat vieilli et décoloré.
Haut. 24, Larg. 28,5, Prof. 33 cm.

Provenance : château de Touraine depuis plus de cent ans.

Belle et importante lampe de mosquée en verre soufflé transparent légèrement teinté, sur petit piédouche, munie de six agrafes de suspension, aux émaux polychromes et dorés surlignés de rouge. Sur le col évasé, en réserve sur fond bleu se déploie un grand registre coranique calligraphié en thuluth, début du verset 35 de la sourate XXIV al-nur (la Lumière) " Allahû nûr as-sama' wa'l ard /Dieu est la Lumière du Ciel et de la Terre ". Le registre est interrompu par trois médaillons circulaires inscrits du blason du commanditaire, titulaire de la fonction d'échanson : blason composé, de deux divisions, présentant dans la partie basse un calice rouge en réserve sur fond jaune or, la partie haute faisant corps avec le verre. L'ouverture et la base du col présentent un ruban de rinceaux foliés animés d'oiseaux tête-bêche.
Sur l'épaulement, composition répétitive d'un fronton de volutes en réserve sur fond bleu, flanqué de deux paons affrontés et ponctués de rondeaux de lotus.
La panse est parée en bleu d'une grande inscription souveraine en thuluth, se détachant sur des arabesques blanches à palmettes vert, jaune, rouge : " Mimma 'umila bi rasm al-maqar al-'âli al-mawlawî al-mâlikî al-makhdûmi Sayf al-Dîn Qawsûn as-sâqî al-Malikî al-Nâsirî / fait sur l'ordre de sa haute Excellence, le maître, le royal, le bien servi, Sayf al-Dîn Qawsûn, l'échanson d'al-Malik al-Nâsir ".
Le fond est décoré de trois médaillons circulaires reprenant le blason du commanditaire, dans des accolades bleues mouvementées où s'intercalent des pendentifs de fleurons vert, jaune, rouge et blanc.

Cette lampe de mosquée porte le décor essentiel des lampes de mosquée en verre émaillé de l'époque mamelouke des XIIIème et XIVème siècles : l'épigraphie donnant les versets de la sourate de la Lumière, et des inscriptions souveraines et honorifiques. Ainsi nous savons que la lampe a été commanditée par Sayf al-Din Qawsûn pour sa mosquée au Caire ; Qawsûn, l'un des émirs du sultan Nasir Muhammad ibn Qalaûn (1293-1341), fut son échanson, fonction symbolisée par un calice, ici rouge sur fond doré représentant le blason personnel de Qawsûn.

L'analyse du laboratoire SERMA* nous indique qu'il s'agit d'un objet datant du XIXème siècle.
Adjugé : 18 000 €
LAMPE DE MOSQUÉE au nom de l'émir Sayf al-Din Qawsûn,attribuée...
Lot 350
Lot 350B
Même si les matières colorantes des émaux sont compatibles avec les matières premières utilisées pendant l'Islam médiéval, la pureté du verre support, la même forte proportion de plomb contenue dans tous les émaux, la concentration élevée en cobalt de l'émail bleu et l'utilisation d'arséniate de plomb comme agent opacifiant indiquent qu'il s'agit d'un objet qui ne peut être antérieur à la fin du XVIIIème siècle.

La lampe est intéressante sous tous ses aspects ; on ne peut qu'apprécier la grande qualité d'exécution. De plus, toutes les caractéristiques de l'objet permettent de l'attribuer à Philippe-Joseph Brocard, verrier français bien connu du XIXème siècle.
Brocard débute comme restaurateur d'objets d'art et d'antiquités. La découverte des verres islamiques marque une étape importante dans son œuvre ; il apprend alors la technique de l'art verrier et des émaux polychromes, ceux-là même utilisés par les artistes syriens aux XIIIème et XIVème siècles dans les décors peints sur leur production de verre qui est restée d'inégalée. Il montre la première fois ses réalisations lors de l'Exposition universelle de Paris en 1867.

L'œuvre de Philippe-Joseph Brocard a été partiellement étudiée et de façon éparse, mais on ne peut négliger ses talents de restaurateur et sa maîtrise de l'art du verre; par exemple, l'observation d'une restauration qu'il a effectuée sur le piédouche d'une bouteille ancienne en verre, conservée au musée des Arts décoratifs, numéro d'inventaire 4422 (acheté en 1888 à la vente Goupil à Paris), ne permet pas de différencier à l'œil nu l'apport de matériaux du XIXème et ceux de la bouteille authentique du XIVème siècle.

Gaston Wiet, conservateur du musée du Caire du début du XXème siècle, cite uniquement trois lampes au nom de Qawsûn dans son inventaire de 1929 sur les lampes en verre émaillé : la première qui se trouve actuellement au Metropolitan Museum of Art, New York (anciennes collections Mannheim, et J. Pierpont-Morgan), la seconde qui était dans la collection C. Gérôme et dont on a perdu la trace, et la troisième qui se trouve au musée du Caire, signée par Brocard.

Un dernier élément vient s'ajouter : l'objet, qui est dans la famille depuis plus de cent ans, a été acquis par un ancêtre architecte qui avait accompagné la délégation française lors de la réalisation des travaux de construction du canal de Suez.


*Laboratoires SERMA Expertises, 218-228 Avenue du Haut-Lévèque, 33600 Pessac, France.
Le rapport du laboratoire SERMA, en date du 12 novembre 2004, sera remis l'acquéreur.
Lot 350B
Lot 416B
ORIFLAMME
En soie brodée de fils d'or à décor d'un dragon fendant les nuages.

Chine. XIXème.

Long. 241, Haut. 217 cm.

Provenance :
Prise de guerre du général Édouard Collineau, lors du sac du palais d'Été à Pékin, le Yuanming yuan (qui signifie le Jardin des Jardins), résidence attitrée de l'empereur de Chine, en octobre 1860.

Dans ses Souvenirs, le général de Montauban évoque le pillage d'un bâtiment abritant une quantité importante d'étoffes de soie. Il explique que l'empereur les réservait pour son usage personnel et celui de la cour.

Henri Collineau écrit dans Mémoires sur le général Collineau :
"Le 7 octobre, à 8 heures du matin, le général de Montauban, suivi de son état-major et un brigadier anglais accompagné de ses officiers, allèrent visiter le palais (...). Dans cette enceinte aussi grande que la ville de Paris entourée entièrement de hautes et solides murailles, on pouvait compter jusqu'à six cents kiosques en bois peint (...). Tous regorgeaient d'objets en or et en argent, ornés de pierres précieuses, d'armes richement damasquinées (...) de meubles somptueux,de fourrures d'un grand prix, d'étoffes de soie. Il y avait des salles tellement remplies de richesses matérielles et artistiques, qu'il est impossible d'en dépeindre la magnificence On peut bien dire ici sans crainte d'exagérer qu'on avait sous les yeux une vision des mille et une nuits."

Selon Madame Henriette Lemoult, née Collineau : "c'est un drapeau qui flottait au Palais d'été quand les troupes l'ont enlevé. Nous l'avons conservé précieusement". Il est conservé dans la famille depuis cette origine.

ORIFLAMME En soie brodée de fils d'or à décor d'un...
Lot 416B
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