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ARCHIVES DU CHÂTEAU DE GOULAINE

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Lot 10
COMPAGNIE DES INDES. MANUSCRIT, Memoires, [1745-1754] ; 3 cahiers in-fol. cousus, 196 pages plus titres.
SOUVENIRS D'UN JEUNE FRANÇAIS EN INDE, DU TEMPS DE L'ADMINISTRATION DE DUPLEIX. Le narrateur, originaire de Châteaudun, s'enfuit de sa famille en septembre 1745, à l'âge de 17 ans, avec un ami, l'abbé P., pour s'engager comme volontaire dans la Compagnie des Indes. Il s'embarque à Lorient en janvier 1746 avec 500 autres hommes sur une escadre de la Compagnie composée de cinq vaisseaux : le Centaure, le Mars, le Brillant, la Baleine et l'Argonaute, sous escorte royale. Sans rencontrer d'Anglais, ils vont à Gorée, où la Compagnie a un comptoir (belle description du roi du pays : Lamel, un Africain élevé en France), puis ils poursuivent leur route, passant par les Canaries, l'Île de France (réception à bord de la reine et son mari Tacsimalo) et Mahé (côte de Malabar), arrivant à PONDICHERY le 8 octobre 1746. Il donne d'amples détails sur la situation naturelle de Pondichéry, les monuments, l'administration, la population, etc. Il en repart quelques jours plus tard dans un détachement qui va renforcer la garnison à MADRAS, récemment pris par LA BOURDONNAYE : dès lors, le récit foisonne de faits de guerre et de considérations sur les indigènes, le pillage, les intrigues, les souverains indiens et les administrateurs ou capitaines indigènes... On rencontre aussi les noms de DUPLEIX, PARADIS, BOSCAWEN, D'AUTEUIL, etc. En 1751, le narrateur, doté d'une belle écriture, devient le secrétaire de BUSSY, qui l'accable de travaux d'écriture et lui promet de l'avancement... Le dernier épisode de ces Mémoires se situe en juin 1752, et raconte le massacre d'un Divan, fort estimé " pour l'amitié qu'il portoit à la nation françoise ", par le " traître, et cruel VASSEKAN " ; ce dernier trouvera, lui aussi, une fin horrible : " il fût tué dans une sanglante bataille qu'il livra à son fils qui s'étoit revolté contre luy, et qui luy fit voler la tête dans un coup de sabre de dessus les épaules, au mois de may 1754 "...
Adjugé : 4 500 €
Lot 10
Lot 17
HENRI V, duc de Bordeaux puis comte de CHAMBORD (1820-1883). 4 L.A.S., Venise et Frohsdorf 1862-1867, au marquis de GOULAINE ; 10 pages in-8, enveloppes, la plupart avec cachets cire rouge.
Venise 29 mars 1862, remerciant pour la médaille commémorative de la défense du Saint-Siège par le général de LAMORICIERE : " La royauté pontificale n'est-elle pas le droit dans sa plus auguste expression ? Son trône dix fois séculaire n'est-il pas la sauve-garde de tous les trônes ? Et quoiqu'on puisse dire ou faire, sa cause n'est-elle pas inséparable de celle que nous servons ? C'est ce qu'a très bien compris cette héroïque jeunesse qui sous les ordres d'un illustre chef a volé au secours de la religion et de la société en péril, et se presse encore autour du Saint-Père pour le défendre jusqu'au dernier soupir "... 26 décembre 1863 : " ma femme et moi nous nous associons à votre douleur filiale. Vous connaissez mon juste attachement pour vous et pour toute votre famille "... Frohsdorf 6 décembre 1866, condoléances pour la mort de sa belle-mère la comtesse Donatien de SESMAISONS : " Celle que vous pleurez avait dans le cœur les admirables sentiments de noble fidélité de son excellent frère le Vte DAMBRAY "... 26 mars 1867, félicitations sur le mariage du fils aîné du marquis avec Mlle de BETHUNE-SULLY : " La naissance, l'éducation, la parfaite conformité de principes et de sentiments, tout dans cette union nous donne l'assurance que votre fils y trouvera le bonheur que ma femme et moi nous lui souhaitons du fond de notre âme "...
ON JOINT la minute a.s. de la lettre du marquis de Goulaine (4 mars 1862) envoyant la médaille ; la copie d'une longue lettre de Chambord (Frohsdorf 9 décembre 1866), et un impr. : Lettre de Monsieur le Comte de Chambord, 8 mai 1871.
Adjugé : 1 200 €
Lot 17
Lot 27
Daniel-François VOYSIN (1655-1717) ministre et chancelier de France. 11 L.A.S. et 1 L.S., Paris, Yssel et Versailles 1688-1710, à M. BREILLET DE LA VILLATE ; 22 pages formats divers, une adresse.
26 avril 1688 : " je vis dans une province que les muses ne connoissent pas encorre, les armes et les fortifications y sont plus d'usage que les sciences et les belles lettres " ; cependant il prétend ne pas abandonner Horace, Tacite, Ciceron... 29 juin 1698 : " Je suis venu a Issle pour travailler avec des commissaires d'Espagne au reglement des limites, en execution du traité de paix "... 20 janvier 1699 : il a eu plaisir de voir dans sa lettre " le portrait dun homme tel que je souhaitterois estre, mais bien different de moy ; je nay point oublié le temps que nous avons esté ensemble au Mesnil ny le plaisir que jay eu de lire avec vous quelques endroits d'Horace "... 24 mai 1700, c'est " une espèce de consolation dans une aussi forte douleur " que de lui parler de la perte de sa mère... 13 mai 1704 : " On travaille a leschange des prisoniers de la bataille d'Ochstet, les ennemis sy rendent asses difficiles "... 21 janvier 1706 : " Je suis occupé depuis quelques jours au mariage de ma fille aisnes elle espouse Me de LA BERCHERE mre des requestes fils unique fort riche et d'un nom tres ancien et tres distingue ans la robe "... 8 août 1706, éloge de son étude d'Horace... 4 août 1707, demandant à son corresp. l'éloge du Roi qu'il a composé et lu à son académie... - Jugement réservé sur cette composition : " je croy que lon ne peut avoir trop de retenue " ; il recommande l'éloquence de l'évêque d'Angers, dont le sermon de l'Avent prêché devant le Roi a soulevé " un applaudissement universel a la cour "... 9 juillet 1709, sur " la place dont il a plu au Roy de m'honnorer " [au département de la Guerre]... 19 mai 1710 : " Toutte lestude et la science doivent avoir pour objet de connoistre la verité, et cette connoissance nest sure quautant quelle nous affermit dans la relligion ; je serai toujours fort aise de proffiter du fruit de vos méditations "... ON JOINT des lettres au même par la mère de Voysin, née Madeleine GUILLARD (2), et par sa femme, née Charlotte TRUDAINE (2), le comte de LAVAL (2), M. de NOINTEL, MAUREPAS et l'abbé MENAGE.
Adjugé : 800 €
Lot 27
Lot 32
Charles-Henri, comte d'ESTAING (1729-1794) amiral. 2 L.A.S., 1753-1756, [au comte d'ARGENSON, ministre de la Guerre] ; 2 pages et demie in-4.
Paris 31 janvier 1753 : " Un restte d'esperance m'enhardit encore, peutêtre qu'il m'égare : le public prétend que Mr le Chevalier de Lévy a refusé d'aller au Canada. Je vous suplie d'accepter la démition de mon régiment ; j'y suis décidé ; ce n'est pas un tort que d'en avoir eu un ; je ne l'ai plus : cette première demarche me donne t'elle le droit de renouveller mes prieres, et mes sollitations ? Mon peu de talents cause vos refus. Souffrés que je tache de me rendre plus digne de vos bontés en servant comme aide de camp de Mr de Moncalme [MONTCALM] ou, s'il le faut, comme volontair "... Avranches 23 avril 1756 : " Le desir d'être utile a Mr de Chansenai m'a peutêtre rendu imprudent [...]. Mr TEXIER exilé à Avranche a été blessé par un nomé Mr de Boisjoselin surnumerair dans la seconde compagnie des Mousquetaires ; il est mort de sa blessure trente-six heures apres ; le grand Viquaire qui l'a exhorté la caché autant qu'il a pu, il m'est venu prier de faire enlever le corps, et m'a assuré que c'etoit la voye la plus sure pour evitter a la famille des poursuittes onéreuses ; les précautions de la justice, qui avoit des indices que c'etoit un duel, ont empéchées l'enlevement pendant la nuit, il a eté executé le matin, sans violence, par des soldats qui n'ont pu être reconûs ; le maître de la maison s'y est oposé par ses cris ; la garde la plus voisine est venue quoique un peu tard a son secours, elle a fait des patrouilles ; touttes les formalités exterieures ont été remplies ; le regiment fesoit alors l'exercice, et il ne peut je crois y avoir que des soupçons, sans preuves, si vous ne blamés point une demarche aussi hasardée, je me pardonnerai a moimême d'avoir fait entérer dans un champ le beaufrère de Mr de Chansonai "...
Adjugé : 950 €
Lot 32
Lot 35
Marc-René, marquis de VOYER. CORRESPONDANCE FAMILIALE comprenant environ 170 lettres, la plupart L.A.S. ou L.A., de lui à ses enfants, ou de ses enfants à lui adressées, Les Ormes et Paris 1771-1782 ; 290 pages in-4 ou in-8.
IMPORTANTE CORRESPONDANCE FAMILIALE AVEC SES JEUNES ENFANTS : Aline (1764-1812), Constance (1765-1785), Pauline (1767-1791) et René, dit " Fanfan " (1771-1842). Les lettres se répartissent ainsi : 41 du marquis, dont 40 à Pauline, et une à Constance, Pauline et René ; 60 d'Aline ; 47 de Constance et 2 de son mari, Frédéric de Chabannes ; 36 de Pauline ; 20 de René (plus quelques ajouts sur les lettres de ses sœurs) ; la marquise de Voyer, née Constance de MAILLY (1734-1783), ajoute parfois un post-scriptum aux lettres des enfants . La première lettre de l'aînée des filles annonce la naissance de René : " Maman nous a fait un petit frère qui nous fait grand plaisir venés vite ici pour le voir vous le trouverés très joli et très aimable " (19 septembre 1771). Très affectueuse, cette correspondance livre aussi d'intéressants aperçus sur l'éducation et le bagage culturel d'enfants de la noblesse dans la deuxième moitié du XVIIIe siècle : les filles s'amusent à écrire en latin ou italien, et le fils en allemand ; ils parlent de leurs études en géographie, histoire, musique et dessin, de la lecture de vers de VOLTAIRE et de lettres de Mme de SEVIGNE (" elle a un stil qui me plaît tres fort je crois qu'il y a eu peu de femme qui est ecrit aussi bien qu'elle ses plaisanteries sont charmantes ", écrit Pauline à douze ans), et ils assurent constamment leur père de leur application, de leurs bonnes résolutions et de la satisfaction de leurs maîtres... Il est question du départ des troupes françaises pour la guerre d'AMERIQUE, de la prise de Grenade et de celle de Saint-Domingue, du jardin de M. de BOUGAINVILLE, du mariage de Mlle de CHOISEUL, des voyages de la Cour à Fontainebleau, des naissances du Dauphin et de " Madame Marie ", des pièces de théâtre à la Comédie Française, de l'Opéra (notamment Iphigénie de GLUCK, ou Aline reine de Golconde de MONSIGNY, qui inspire à Aline âgée de 12 ans ces réflexions : " La musique, quoique françoise, m'a fait plaisir : car il faut que vous sachiez que je suis assez difficile en musique. Cependant je l'aime beaucoup. Je préfère celle de Gluck à l'italiene et à la françoise. Je dis en general car dans ces dernieres je trouve parfois de fort jolies choses. Mais en tout celle de Gluck me paroit plus majestueuse et plus expressive "), de monuments à Paris et des illuminations, d'une exposition de tableaux (dont La Malédiction paternelle de GREUZE), une réception à Gennevilliers chez M. de Fronsac (avec les acteurs Dugazon et Caillot), de visites chez Mlles de Rochechouart, de Polignac, de Coigny, etc. De son côté, le père encourage sa fille Pauline dans la voie de la réflexion, évoquant Saint Louis et le fanatisme religieux, la guerre d'Indépendance américaine (qui " ne m'intéresse que comme une belle tragedie "), Brutus et César, Jean-Jacques ROUSSEAU, Bossuet... Etc. ON JOINT 2 autres L.S. du marquis de Voyer, 9 lettres ou pièces à lui adressées relatives aux enfants, une L.A.S. de René, 1817 et divers documents.
Adjugé : 10 000 €
Lot 35
Lot 36
Marc-René, marquis de VOYER et CHARLES X. 3 L.A.S. du marquis de VOYER, dont 2 avec apostilles autographes en marge du comte d'ARTOIS, futur Charles X, 1775-1777 ; cahier de 10 pages et quart in-fol., 4 pages in-4 et 2 pages in-fol.
La Rochelle 2 septembre 1775. Long mémoire pour exposer le rôle qu'il a joué dans la fuite d'une jeune fille, enfant naturelle d'une ancienne maîtresse et ancienne protégée du maréchal de BELLE-ISLE et du marquis de STAINVILLE, et d'un certain M. de BURLAMACK, mort peu après la naissance de sa fille. Celle-ci, baptisée comme bâtarde de parents inconnus, fut élevée comme demoiselle, manqua de peu d'être mariée à un homme âgé, puis finit par s'enfuir avec un homme à qui Voyer donna une recommandation pour Mannheim et quelque argent, mais dont il apprit plus tard qu'il avait déjà été embastillé pour avoir enlevé une jeune fille en Hollande, qu'il avait mangé une partie de son bien, et qu'il avait une femme et des enfants... Voyer conclut cette confession romanesque en recommandant au prince l'homme honorable qui avait épousé la mère aventurière sans rien savoir de ses antécédents et qui ignore encore toute l'histoire de la fille, laquelle sans doute préférera se mettre dans un couvent après ses couches, et en tout cas refusera toutes les propositions de mariage qu'on pourrait lui faire... Londres 8 avril 1777. Voyer voudrait recommander à S.A.R. de renoncer aux courses, qui demandent plus d'étude et de calcul qu'on ne le pense. Cependant pour égaliser les hasards et rendre sa " fantaisie " moins onéreuse, il recommande le secret absolu... Il expose ses démarches pour gagner la confiance de Lord ABINGDON, associé du marquis de ROCKINGHAM, et celle de Lord GROSVENOR, afin de lui procurer un bon cheval d'essai et trois ou quatre chevaux ou juments de 30 mois au plus et connus du seul propriétaire, ainsi qu'un entraîneur et un jockey capables de modération. Le prince approuve tout, depuis " le grand secret " jusqu'au recrutement : " Comme nous navons point de jockai il faut en avoir un bon. Je pense bien que l'on ne scauroit trop payer un bon traineer "... Quant aux fonds à engager, il aimerait " que cela ne passat pas quinze a dix huit cent louis "... Aux Ormes 24 août 1777. Voyer annonce l'arrivée du " fameux Mexico ", sans sa selle ; il ne pourra se rendre à Fontainebleau que le 1er novembre, mais enverra à l'avance " mon jocket subalterne avec deux jumens très médiocres seulement pour faire nombre dans la course des jumens " ; il recommande de ne permettre à qui que ce soit d'entrer dans son écurie... Le prince répond en marge à chaque article : " Si vous ne trouves pas les passeports a Bordeaux ce sera la tante de Polignac que j'en avois chargé. Je m'envais envoier tout de suite les passeports a Calais. [...] Je suis charmé que vous ayes un aussi bon cheval que Mexiço. Le cheval mort est ce grand cheval bai brun fils de Sampson nommé Phocion, c'est une petite perte. Je vous previens que pour faire courir une jument il faut signer au svepstakes et deposer 100 louis "...
Adjugé : 800 €
Lot 36
Lot 40
[Marc-René, marquis de VOYER]. Environ 85 L.A. à lui adressées par des dames, la plupart par une " cousine ", 1765-1779 et s.d.
CORRESPONDANCE GALANTE ET AMOUREUSE. Plaintes et reproches de la femme amoureuse mais sans distractions ; elle adresse ses lettres à Paris, Versailles, Asnières et aux Ormes, parfois par paquets, et une fois au nom de SAINT-LAMBERT, ami du marquis : " songés que je vous aime a la folie "... " vous ne pouviés rien me dire de plus agréable, que l'assurance que vous me donnés de m'aimer toujours "... " il m'eut eté bien doux de vous inspirer le desir de partager une passion bien vraye et bien tendre "... " je suis payée pour craindre d'inspirer de l'amour, vous connoissés ma situation, quelque seduisant que soit votre sisteme, il ne peut exciter en moy que des regrets, nous sommes l'un et l'autre dans des situations a ne pouvoir nous y livrer "... " vous etes tout pour moy, mon cher cousin et je ne suis rien pour vous "... " j'espère que le retour de Me votre mere vous facilitera des momens de liberté, et comme je me flatte que vous partagés mon impatience, je me flatte que vous saisirés promtement les occassions de me voir [...] je voudrois que ce fût vendredy, je croi que mon mari ira ce jour la a Versailles, j'irai aussy avec grand plaisir lorsque Mr votre pere le trouvera bon "... " je ne sçay sy vous trouverés que je vous parle le langage de l'amour, sy je le parle mon cœur en est d'accord "... " je vous adore, je vous desire, je vous regrette encore plus "... D'autres lettres d'une dame dans un couvent à Hyères, d'une femme à Paris qui lui reproche de mener une vie de chien, d'une autre qui l'accuse : " Vous estes un animal, je sçais quelle est la maladie de madame d'Argenson [...] Sufit, je me tais : cest toujours un grand malheur pour vous de ne me pas voir ce soir tous les gens que jay trouvés en mon chemin m'ont dit que j'etois jolie comme un ange [...]. C'est l'amour qui commande il me semble que je suis un peu insolente qu'en dites-vous. Le comte de Fr... est bien honneste daller a Chambord et de vous laisser sa petitte maison "...

ON JOINT 12 lettres ou pièces, dont 2 L.A. de VOYER, l'une d'amour, l'autre suggérant une rupture, et une lettre à la fille naturelle d'une ancienne maîtresse de Voyer, Mme de Norbeck.
Adjugé : 2 600 €
Lot 40
Lot 42
René de Voyer de Paulmy, marquis d'ARGENSON (1796-1862) homme de lettres et érudit. Environ 110 L.A. (dont une trentaine de L.A.S. " René "), 1804-1835, la plupart à SA MERE (née Sophie de ROSEN), ou à SON PERE le député René, marquis d'ARGENSON ; 260 pages in-4 ou in-8, nombreuses adresses.
Les lettres sont écrites de Paris, Berne, Strasbourg, Le Douhet, Chatellerault, Poitiers, Royan, Eaux-Bonnes, ou du château familial des Ormes. A sept ans, René parle avec enthousiasme de visites au Jardin des Plantes et au Louvre, et envoie une fable : L'Ane caressant son maître... A douze ans, il parle d'une visite chez Mme de JAUCOURT, et raconte un voyage en Suisse avec son père... De Strasbourg, en 1813-1814, il répercute quelques échos de la guerre, des fêtes de la Restauration, puis raconte, le 26 mars 1815, la " parfaite tranquillité " de " la dernière révolution " ; " l'on se flatte toujours que la guerre n'aura pas lieu " (23 avril 1815)... Il parle de son demi-frère Victor de BROGLIE, dont il défend un projet de mariage [avec Albertine de STAËL] considéré par leur mère comme une mésalliance (1816), puis, marié lui-même, remplit de longues pages de nouvelles de sa femme et de leurs enfants, de leurs affaires de propriété et d'argent... Allusions aux élections, demandes de livres d'histoire et de littérature ; on relève les noms de BARTHELEMY, CHATEAUBRIAND, LAINE, LAMOIGNON, ESCHASSERIAUX, Benjamin CONSTANT, les STAËL, MICHAUD, TISSOT... Quelques autres lettres sont adressées à son beau-père Mathieu FAURE à Saintes, une à SA FEMME, née Anne-Marie-Faure, au pépiniériste Choisnard, à l'avocat Pontois, etc. ON JOINT un petit dossier de lettres ou pièces diverses : convocation maçonnique, circulaire impr. de son père, prospectus , etc.
Adjugé : 4 000 €
Lot 42
Lot 43
Victor, duc de BROGLIE (1785-1870) homme politique et ministre. 12 L.A.S. et 2 L.A., à son BEAU-PERE René de Voyer, marquis d'ARGENSON, ou à son DEMI-FRERE René d'ARGENSON, plus 2 L.A.S. à des tiers, 1796-1839 et s.d. ; 24 pages in-4 ou in-8, qqs adresses.
CORRESPONDANCE FAMILIALE. Dourdan 5 floréal [IV] (24 avril 1796) : il est dans le jardin apprenant des racines grecques, et déisre " impatiemment de voir mon charmant petit frere "... Les Ormes 6 ventose : il envoie " la traduction du discours de Darius à ses soldats avant la bataille d'Arbelle " (traduction jointe)... [Broglie] : il a dîné chez M. de BONNEVILLE, " qui avant hier lorsque j'allai à l'administration me fit un grand compliment au milieu de l'assemblée, qui m'étourdit si fort que je ne scus quoi repondre "... Paris 12 prairial, il regrette de ne pouvoir " finir le cours de Botanique que j'ai commencé à l'École Centrale. [...] Le cours de botanique que nous fait Mr BRONGNIART est fort élémentaire, et très peu étendu, puisqu'il ne nous fait pas les genres, ni les espèces, et qu'il ne nous donne, que des principes de Botanique, et de Phisiologie végétale "... - " Je fais tous les jours de la geométrie, des extraits de la Physique de Brisson, et je traduis des morceaux des hommes illustres de Plutarque. Je dessine une grande partie de la matinée et le soir, je lis de l'Anglois avec Maman. Quand, j'ai quelque temps de reste, je m'amuse à traduire quelques morceaux de Tacite, et de Sophocle "... - " Maman a eu la bonté de consentir a faire venir de Paris avec son Génie du Christianisme les Poemes d'Hesiode que j'ai dessein de traduire "...
[Vers 1805], il examine les trois carrières qui se présentent à lui : les armes, la diplomatie (il pourrait commencer comme commis dans les bureaux de M. de TALLEYRAND), ou le civil : " Je puis espérer par l'impératrice d'être auditeur du Conseil d'État ; le débouché est la sous-préfecture en attendant mieux ; et la place de Chambellan, la première est la seule qui me conviendroit "... Cependant " une fois qu'on aura parlé de moi à l'Empereur, quelque soit la chose qu'il propose, il faut ou l'accepter ou se resoudre à n'être rien "... [Mars 1820], demandant la brochure des deux discours de BROUGHAM sur le commerce et la culture des grains... Paris 11 juillet 1821, au député Mathieu FAURE : " M. d'Argenson m'a prévenu qu'il vous serait agréable ainsi qu'à lui que je consentisse en faveur du mariage de René d'Argenson, mon frère avec Mademoiselle votre fille, une antériorité d'hypothèque de sa dot, sur l'obligation qui a été consentie à mon profit par M. d'Argenson et qui est spécialement affectée sur la terre de Paulmy ; j'y consens avec plaisir "... Broglie 1er septembre [1832] : " je remettrai moi-même votre demande à M. d'ARGOUT, en la lui recommandant de mon mieux "... Coppet 10 mai, pour remettre à M. PINEL, ou " à tout autre médecin, chargé de guérir de semblables maladies ", la consultation au sujet du pauvre Charles, et de remettre à LAFAYETTE " une de ces opinions "... Etc.

ON JOINT 1 L.A.S. et 2 L.A. (minutes) de son demi-frère à lui adressées (1836-1847), et un manuscrit autogr. du même : Fragment d'un mémoire relatif aux biens de la famille de Rosen en Alsace (procès soutenu contre le domaine) (1823 ?, 31 p. in-8), concernant les biens de leur famille maternelle ; plus une l.a.s. de Doussaint, curé des Ormes, au marquis d'Argenson, à propos de l'abjuration de la fiancée protestante de Victor de Broglie, 1er mars 1815.
Adjugé : 3 200 €
Lot 43
Lot 47
CHARLES X (1757-1836). L.S. " Charles Philippe ", Edinbourg janvier 1799, à Charles de BARENTIN ; 2 pages in-fol.
JUGEMENT D'UN MANUSCRIT DE L'ANCIEN GARDE DES SCEAUX SUR NECKER ET LA REVOLUTION [Réfutation des erreurs et des faits inexacts ou faux répandus dans un ouvrage publié par M. Necker en 1796, intitulé "De la Révolution française", manuscrit acquis par la Bibliothèque Royale en 1830 et publié en 1844, sous le titre Mémoire autographe de M. de Barentin [...] sur les derniers conseils du roi Louis XVI]. Il a lui avec intérêt son ouvrage, " que j'ai vu avec satisfaction s'élever contre les faits allégués par M. NECKER, un contradicteur, qui communiquoit aux preuves des faussetés qu'il relevoit, le poids de la grande dignité qu'il remplissoit, et celui non moins considérable de l'estime dont il jouit. [...] Vous aviez si sagement posé les bornes que votre prudence vous avoit fait juger convenables, que c'est avec surprise que je vous ai vu vous en écarter. Des digressions sur l'origine du crédit de M. Necker, sur diverses causes de la révolution, sur la situation de la Cour à l'égard du Parlement, sur celle du Parlement à l'égard de la Cour, de telles discussions m'ont paru appartenir plus à l'histoire, qu'au plan que vous vous étiez prescrit "... Cela lui fait craindre que Barentin n'ait permis à d'autres plumes de se joindre à la sienne, comme le prouve " la manière dont vous présentez les motifs qui me firent écrire un billet d'invitation à l'ordre de noblesse, aux états généraux ". Le comte d'Artois critique Barentin d'avoir répété " des opinions hazardées par l'ignorance, sur l'influence des courtisans. [...] vous propagez des bruits vagues, et mal fondés. Cette partie de votre ouvrage doit donc être entièrement retranchée "... Et il fait cette déclaration : " Si un sentiment indépendant de mon opinion, avoit pu influer sur la détermination que j'ai prise, elle ne peut être attribuée qu'à la connoissance positive que j'avois, que le Roi considéroit cette mesure, comme un devoir absolu de ma part "...
Adjugé : 2 000 €
Lot 47
Lot 48
LOUIS XVIII. P.A.S. et 3 P.A., Mittau 5 juin 1799 ; 4 pages in-4 ou in-8 (légères runissures).
INSTRUCTIONS POUR LE MARIAGE DU DUC D'ANGOULEME AVEC MADAME ROYALE (le 10 juin 1799, à Mittau).
" Pour éviter toute discussion sur l'ordre dans lequel les témoins que j'appelle à la signature du contrat et de l'acte de célébration de mariage de mon neveu avec ma niece, seront nommés dans ces actes et les signeront, mon intention est de suivre à cet égard la regle établie pour l'Ordre du St Esprit, c'est à dire, de faire passer les premiers ceux qui sont Ducs et Pairs ou héréditaires, suivant l'ancienneté de leurs Duchés et ensuite ceux qui ne le sont pas, suivant l'ancienneté de leurs grades militaires respectifs "... Il dresse deux listes nominatives, pour le contrat de mariage et la célébration... - " Je crois qu'il est convenable d'appeler aussi à la signature du contrat l'Abbé EDGEWORTH à qui je veux donner toutes les distinctions qui sont en mon pouvoir, ainsi que l'Abbé Marie en qualité de Précepteur du marié. S'il est d'usage, ce que j'ignore, que des femmes signent comme témoins, nous y appellerons Mde la Csse de La Tour d'Auv. et Mde la Dsse de Serent "... - " 1° On me presse de ne pas faire le mariage au château, parce que la chapelle est trop petite pour contenir ce qu'il y a de François ici et cette raison me touche si fort, que je crois que malgré la laideur de la Paroisse, j'y céderai. 2° A l'article de mon frere, il faut mettre Ch. Ph. de France, fils de France (Monsieur) frère du Roi "... - Il préfère le premier projet de contrat, sous quelques réserves concernant la dénomination de la Reine et de la feue Reine [sa femme et sa belle-sœur, Marie-Antoinette], l'emploi abusif du titre d'Altesse Royale (" donné en France aux petits-fils de France et non aux enfans de France "), et quelques autres formulations. Il désigne les témoins...
Adjugé : 3 000 €
LOUIS XVIII. P.A.S. et 3 P.A., Mittau 5 juin 1799...
Lot 48
Lot 49
CHARLES X. 2 L.A.S. " Charles Philippe ", Edinbourg 31 janvier et 6 février 1802, à Charles de BARENTIN, à Londres ; 2 et 1 pages in-4, adresses avec sceaux cire rouge aux armes.
A PROPOS DE LAURENT DE VILLEDEUIL [ancien Contrôleur général des Finances et ancien ministre de la Maison du Roi], qu'il est allé voir à York : " Je me suis informé avec empressement de sa situation et de celle de sa famille, et j'ai vu avec une peine veritable quelle est telle que sil n'obtient pas promptement un traitement du G[ouverne]ment, il va se trouver dans l'impossibilité de pourvoir a la subsistance de sa femme et de ses enfants. J'ai pensé sur le champ a emploier mes efforts en faveur d'un magistrat que j'aime depuis 28 ans quil m'est attaché, et qui a servi le Roi avec autant de zele que [de] devouement ". Il charge Barentin de faire les démarches " pour le faire placer sur l'etat des magistrats emigrés, pour un traitement qui se monte a 150 ou 200 £ "... Il a particulièrement droit à la générosité du Gouvernement Britannique, à " une epoque ou les depenses du gment a l'egard des émigrés sont extremement reduites "... - Lettre de condoléances : " Si comme vous le dites mon interet peut vous procurer quelques consolations, croyés quil est aussy vif que sincere, et que les droits que vous avés acquis sur mes sentiments, pour votre honorable conduite, seront toujours imprescriptibles "...

ON JOINT un billet a.s. " Charles " (déchirure avec perte du début).
Adjugé : 700 €
Lot 49
Lot 53
LOUIS XVIII. P.S., contresignée par Charles-Henri DAMBRAY, Gand 2 mai 1815 ; 3 pages in-fol. (qqs fentes aux plis et lég. bruniss.).
IMPORTANT DOCUMENT HISTORIQUE : LE CELEBRE MANIFESTE DE GAND, SIGNE PAR LE ROI ET SON GARDE DES SCEAUX EN EXIL.
" La France, libre et respectée, jouissoit, par nos soins, de la paix et de la prospérité qui lui avoient été rendues, lorsque l'évasion de Napoléon Buonaparte de l'Isle d'Elbe et son apparition sur le sol François ont entraîné dans la revolte la plus grande partie de l'Armée. Soutenu par cette force illégale, il a fait succéder l'usurpation à l'autorité légitime, et la Tyrannie à l'équitable Empire des lois. Les efforts et l'indignation de nos sujets, la majesté du Trône et celle de la Représentation Nationale ont succombé à la violence d'une soldatesque mutinée que des chefs, traîtres et parjures, ont égarée par des espérances mensongères. Ce criminel succès ayant excité, en Europe, de justes allarmes, des armées formidables se sont mises en marche vers la France, et toutes les Puissances ont prononcé la destruction du Tyran "... Dénonçant le règne de l'Usurpateur comme un règne de terreur et d'artifices, il invite ses sujets à fuir les périls et les malheurs auxquels cet homme les expose. " François ! saisissez les moyens de délivrances offerts à votre courage ! Ralliez vous à votre Roi, à votre Père, au Defenseur de tous vos droits ! Accourez à lui pour l'aider à vous sauver, pour mettre fin à une révolte dont la durée pourroit devenir fatale à notre Patrie, et pour accélérer, par la punition de l'auteur de tant de maux, l'époque d'une réconciliation générale ! "...
Adjugé : 8 000 €
LOUIS XVIII. P.S., contresignée par Charles-Henri DAMBRAY, Gand 2 mai...
Lot 53
Lot 56
[Procès de Louis-Pierre LOUVEL (1783-1820)]. MANUSCRITS et NOTES autographes du Chancelier DAMBRAY, 1820 ; 25 pages autographes formats divers, et 13 pages in-fol. avec qqs ajouts autographes.
PROCES DE L'ASSASSIN DU DUC DE BERRY. Le Chancelier DAMBRAY, président de la Chambre des Pairs, dirigea les débats. L'ensemble comporte des interventions aux séances des 15, 22, 23 et 29 mai, 5 (" seance secrette " en chambre du Conseil avant l'audience publique) et 6 juin 1820, ainsi que des notes sur ses devoirs et pouvoirs en tant que président, un " avis " sur la publication d'un rapport du juge d'instruction BASTARD D'ESTANG, des questions à poser, des notes sur les témoins appelés pour déposer aux débats, un examen de la question des " pretendus complices de Louvel ", une copie des arrêtés de non-lieu ou d'inculpation des accusés de complicité, etc. " Questions à faire à Louvel. Est ce vous qui avés assassiné M. le duc de Berry. - Reconnoissés vous le poignard qui vous êtes representé comme instrument du crime. - Reconnaissés vous pareillement le second stilet qui a été saisi sur vous a l'instant de votre arrestation. - Par quel motif avés vous poignardé Son Altesse Royale. - M. le duc de Berry vous avoit il jamais donné quelque sujet de haine personnelle. Aviés vous contre lui quelque motif danimosité, vous avoit-il fait quelque injure, avoit il causé quelque prejudice ou envers une des personnes de votre famille. - Pourquoi dans votre haine contre la famille Royale tout entiere aviés vous choisi de preference le prince le moins rapproché du trone "... Et sur le projet d'assassiner le Roi et les Princes à Calais, en 1814 : " pourquoi en arrivant de Metz netes vous pas resté a Paris pour chercher les occasions de l'executer, et êtes vous parti tout de suite pour Fontainebleau, et de la pour l'isle d'Elbe. [...] cest moins encore la haine contre les Bourbon qu'un amour effrené pour Bonaparte, qui vous a conduit jusqu'à l'isle d'Elbe, et vous a inspiré le desir d'un voyage qui vous detournoit de vos pretendus desseins ", etc. Citons aussi cette page prévue pour le 6 juin : " Une cour supreme dont les jugemens sont inattaquables vient d'appliquer la peine prononcée par la loi au crime odieux dont vous même vous reconnoissés coupable : le moment de la justice est arrivé, vous navés plus rien a esperer de celle des hommes [...] le dieu que vous avés meconnu, que vous avés outragé, dont vous semblés encore braver la puissance, va bientôt peser vos actions et jusques vos plus secrettes pensées dans la balance de son eternelle justice "... Etc.
Adjugé : 11 000 €
Lot 56
Lot 62
Apollinaire, comte d'ARGOUT. Plus de 150 lettres ou pièces, XVIIe-XIXe siècle, la plupart classées dans des dossiers constitués et annotés par le comte d'Argout.
IMPORTANT DOSSIER D'ARCHIVES FAMILIALES ET ETAT-CIVIL. Documents relatifs à la mort et la succession de Robert comte d'Argout, ancien gouverneur général des Îles sous le Vent (1798). Contrat de mariage de Robert Maurice comte d'Argout, fils du précédent (1786). " Procès-verbal de la dévastation de Vessillieux en 1789 pièce utile à conserver parcequ'elle constate la brulure de nos papiers de famille " (mention autogr. de d'Argout). Nombreux extraits de registres d'état civil, de paroisse (baptême, sépulture) ou de bureaux des finances et domaines. Commissions de capitaine et de lieutenant-colonel (1741 et 1768). Brevets militaire de son père au service de la Grande-Bretagne (1794). Certificats de scolarité et de résidence (époque révolutionnaire). Mémoires de fournisseurs, extrait d'inscription au Grand-Livre de la dette publique viagère (1807). Procurations. Testaments, dont celui de son père Étienne-Maurice. Inventaires, dont celui, après décès, de sa mère, née Louise Elisabeth de Vaulserre des Adrets (1821). Conventions sous seing privé et correspondance avec Jacques LAFFITTE et Cie. Lettres d'homonymes non apparentés, dont la requête d'un collégien de Charleville, avec réponse de la main de MERIMEE. Quittances. Épreuve corrigée d'une notice biographique (second Empire). Lettres à lui adressées. Etc.
Estimation : 1 200 € ~ 1 500 €
Lot 62
Lot 63
Apollinaire, comte d'ARGOUT. Environ 170 lettres ou pièces, vers 1806-1856, classées dans des dossiers constitués et annotés par le comte d'Argout.
BEL ENSEMBLE SUR LA CARRIERE ADMINISTRATIVE ET POLITIQUE DU COMTE D'ARGOUT. Correspondance relative à son premier emploi comme receveur des contributions à Anvers (1806) ; commissions ; nomination comme auditeur au Conseil d'État (1810), puis inspecteur général (1811), conseiller d'État en service ordinaire (1819) ; nomination comme préfet des Basses-Pyrénées (1815), puis du Gard (1817) ; dossiers de documents réunis par d'Argout relatifs à son obtention d'une pairie héréditaire (1825), à ses fonctions ministérielles et administratives successives (1830-1834), à ses décorations : brevet du Lys (1814), chevalier de la Légion d'honneur (1827), commandeur (1833), grand-croix (1847) ordre royal de Léopold (1836), l'Aigle blanc de Russie (1847)... Fin de carrière comme gouverneur de la Banque de France... Notes autographes de d'Argout sur ses collègues, minutes autographes de réponses à leurs lettres... On relève des lettres ou pièces signées par FRANÇAIS de Nantes, le duc de BASSANO, DESSOLLE, MONTMORENCY, PASQUIER, LAINE, SERRE, PEYRONNET, VILLELE, ROY, DARU, PORTALIS, HOCHET, COURVOISIER, CHANTELAUZE, PASTORET, GUIZOT, SEBASTIANI, J. LAFFITTE, BARTHE, LOUIS-PHILIPPE, HUMANN, PASSY, DAVILLIER, DUCHATEL, VITET, SOULT, MORTIER, MARTIN DU NORD, THIERS, GERARD, etc. 6 discours imprimés de d'Argout devant la Chambre des Pairs (un en double), un numéro du Moniteur, etc.
Adjugé : 2 000 €
Lot 63
Lot 70
Antoine-Maurice-Apollinaire, comte d'ARGOUT. MANUSCRITS ET NOTES autographes pour ses MEMOIRES, [vers 1840] ; fort cahier in-8 de 134 pages (rel. cart. rouge sans le plat sup.), et environ 470 pages formats divers sous deux chemises vertes (dos basane verte).
IMPORTANT MANUSCRIT ET NOTES POUR UN PROJET DE MEMOIRES QUI NE VIRENT JAMAIS LE JOUR.
Le comte d'Argout, quatre fois ministre (plus deux fois par intérim) sous Louis-Philippe, jette dans le cahier les grandes lignes de ses Mémoires qui amènent le lecteur jusqu'au récit de sa prestation de serment au Conseil d'État (1810). Le volume se composent de nombreuses énumérations d'éléments à inclure (" souvenirs de famille ", fréquentations à Paris, à la Côte-Saint-André, à Veysillieu en Isère, administrateurs à Anvers, etc.), aussi bien que de récits assez détaillés et de réflexions sur sa vie et la société en général. Une énumération de " ce qui m'a le plus servi ", par exemple - comprenant son caractère, son travail, sa bienveillance pour les collaborateurs, son éloignement des coteries, sa patience à écouter, etc. -, débouche sur une longue analyse sur le thème " de l'utilité des inimitiés, et du danger des amitiés. En général on n'est bien servi que par ses ennemis "... Le détail de la cérémonie de prestation du serment incite le mémorialiste à commenter l'institution du serment aujourd'hui et jadis... Parmi les épisodes les plus intéressants de ces Mémoires, on relèvera des pages consacrées à sa jeunesse d'émigré (en Suisse, en Allemagne, en Angleterre), le retour en France après le 18 Fructidor, ses études à Paris (" entièrement nulles ", mais il s'acharne sur Horace, la danse, la natation et le tir au pistolet), ses débuts dans l'administration à Anvers (la société française s'y trouve " implantée comme une colonie "), l'incendie qui ravagea le bal donné à l'ambassade d'Autriche en l'honneur du mariage de Napoléon et Marie-Louise (d'Argout porte secours à la duchesse de Rovigo, dont il deviendra " non pas amoureux, mais très émoustillé " lors d'un séjour subséquent à Nainville ; malgré sa tentative d'" usurper les droits d'un amant ", elle interviendra en sa faveur auprès du duc de Bassano pour le faire nommer auditeur au Conseil d'État)... Parmi les nombreuses personnalités nommées dans ce volume figurent NAPOLEON, d'Argenson, Bessières, Malhouet, Oudinot, Pontécoulant, Oudinot duc de Reggio, Reille, Mme Récamier, Mmes de Choiseul, de Clermont, de Mirepoix, etc.
Un dossier rassemble des notes, documents et ébauches en vue de la continuation de son projet de Mémoires, couvrant les dernières années de l'Empire, les deux Restaurations et la fin de sa participation au gouvernement (1836), plus quelques pages sur l'affaire des fonds secrets (1837). D'abondantes notes chronologiques furent sans doute prises par d'Argout d'après ses agendas : fréquentations à Paris, Wagram, la chute de l'Empire, le retour puis la fuite de Louis XVIII, analyse des " fautes sous la première restauration ", " souvenirs du 20 mars et des 100 jours " : " nous fréquentions assidument la chambre des députés. David en faisait partie, il nous procurait constamment des places soit dans les tribunes, soit dans les couloirs, nous vivions pour ainsi dire pêle-mêle avec les législateurs "... Ébauches sur la seconde Restauration... Dossiers relatifs à la fin de son ministère des Finances : minutes de longues lettres à THIERS, président du Conseil, notamment sur la guerre en Espagne ; notes sur les débats avec Thiers ; " dates et faits " concernant la succession espagnole ; plan d'un discours défendant sa politique ; " arguments pour et contre " une intervention militaire en Espagne (parallèle entre Don Carlos et Henri IV, rappel de l'historique de l'affaire) ; plusieurs versions d'une intervention à la Chambre des Pairs, janvier 1836... Etc.
Adjugé : 10 000 €
Antoine-Maurice-Apollinaire, comte d'ARGOUT. MANUSCRITS ET NOTES autographes pour ses MEMOIRES,...
Lot 70
Lot 80
Jean-Baptiste JOURDAN (1762-1833) maréchal. 6 L.A.S. ou P.A.S., 11 L.S. ou P.S. et 1 L.A. (minute), 1790-1832 ; 22 pages formats divers, nombreux en-têtes, qqs vignettes et adresses (qqs petits défauts).

Nivelles 23 messidor II (11 juillet 1794), au général SCHERER : ordre d'assiéger Landrecies, puis Le Quesnoy, pendant que PICHEGRU se charge des places de Condé et de Valenciennes… Warens 25 thermidor II (12 août 1794), au même : ordres pour la prise du Quesnoy… Andernach 3 prairial III (22 mai 1795), au général MARCEAU, sur la convention franco-autrichienne relative à l'échange de prisonniers de guerre non-combattants… Oberhadamar 24 prairial IV (12 juin 1796), au commissaire FERES, à propos des subsistances… Turin 24 thermidor X (12 août 1802), au général HEDOUVILLE, ministre plénipotentiaire de la République en Russie, au sujet d'un congé pour le citoyen Caumes… Milan 15 floréal XII (5 mai 1804), à BERTHIER : " J'ai ordonné les arrêts au général COMPERE "… 17 germinal XIII (7 avril 1805), au général GARDANNE, pour la réunion des troupes de l'Armée d'Italie aux environs de Castiglione, pour une revue de l'Empereur… 3 prairial XIII (23 mai 1805), au Prince LOUIS, connétable de l'Empire et gouverneur général des départements au-delà des Alpes : recommandation de Mothrée, ex-inspecteur général de police en Piémont, pour la direction des opérations de haute police… Naples 19 juillet 1806, à LACEPEDE, grand chancelier de la Légion d'honneur, recommandant le major Chiarizia pour la décoration… D'autres recommandations écrites comme député de la Haute-Vienne ou gouverneur des Invalides, à Louis-Philippe, à des ministres (Gaudin, Soult, Clermont-Tonnerre), au maire de Limoges, etc.

ON JOINT un dossier de plus de 20 pièces relatives à sa succession ou à l'érection d'une statue à Limoges.
Estimation : 500 € ~ 700 €
Jean-Baptiste JOURDAN (1762-1833) maréchal. 6 L.A.S. ou P.A.S., 11 L.S....
Lot 80
Lot 81
Jean-Baptiste JOURDAN. 12 L.S. ou P.S., dont une avec post-scriptum autographe, et 2 lettres dictées (incomplètes), 1808-1809, au maréchal VICTOR, duc de Bellune ; 27 pages et demie in-fol., montées sur onglets en tête d'une copie manuscrite des Mémoires du maréchal Jourdan, avec un portrait gravé, rel. demi-maroquin vert, dos orné aux abeilles impériales.

CORRESPONDANCE DE LA GUERRE D'ESPAGNE. Vittoria 30 octobre 1808. Ordres de la part du Roi Joseph relatifs au cantonnement de la 2e division du corps d'armée de Victor ; il regrette d'avoir dû laisser sa 3e division à Durango : " il était essentiel d'arrêter l'ennemi qui menaçait de se porter sur les communications de l'Armée avec la France ; & le corps de M. le Mal Duc de DANTZIG n'était pas suffisant pour cela "… Madrid 22 janvier 1809 : l'Empereur a quitté Valladolid pour Paris ; le Major-général restera jusqu'au 25, et le Roi est chargé de commander l'armée… 29 janvier, ordre du Roi de se rapprocher de Tolède : " vous aurés déjà dispersé les insurgés d'Alcazar San-Juan "… Il est aussi question des généraux LASALLE, VALENCE et LEVAL… 22 mars, copie de sa lettre au général LAPISSE : " vous devez être en marche sur Ciudad Rodrigo. Le Roy desire beaucoup que vous chassiez l'ennemi de cette ville "… 1er juin, ordre d'exécuter son mouvement sur Alcantara en vue de dégager le duc de DALMATIE en jetant des troupes sur le Portugal " de manière à menacer Lisbonne et les derrières de l'armée anglaise "… 9 juin : le Roi estime Victor en état de battre le général CUESTA ; " s'il recule vous le suivrez "… 10 juin : retraite d'Oporto du duc de Dalmatie ; ordre de se porter sur la rive droite du Tage : " Vous desarmerez et détruirez autant que possible le château de Mesida " ; instructions détaillées sur les mouvements des généraux LEVAL et SEBASTIANI… 22 juillet, réunion des troupes à Salamanque… Illescas 3 août, mise en garde contre un rapport fait au commandant d'Escalona, qui a pu être dicté par un général ennemi… Mostoles 4 août, reconnaissances pour bien situer l'armée anglaise, afin que S.M. décide des mouvements à faire… 4 août, 8 heures du soir : mouvements de troupes pour attaquer le général VANEGAS à Aranjuez… Madrid 22 août : " l'ennemi réunit des forces considérables du côté de Coria "… 26 octobre : ordres aux divisions allemande et polonaise, et à celle du général MILHAUD, de continuer le mouvement vers le Tage…

On a relié à la suite de cette correspondance une copie tardive du manuscrit des Mémoires militaires du maréchal Jourdan (Guerre d'Espagne) [publiés en 1899 par le vicomte de Grouchy].
Estimation : 1 000 € ~ 1 500 €
Jean-Baptiste JOURDAN. 12 L.S. ou P.S., dont une avec post-scriptum...
Lot 81
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