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ARCHIVES DU CHÂTEAU DE GOULAINE

 
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Lot 36

Marc-René, marquis de VOYER et CHARLES X. 3 L.A.S. du marquis de VOYER, dont 2 avec apostilles autographes en marge du comte d'ARTOIS, futur Charles X, 1775-1777 ; cahier de 10 pages et quart in-fol., 4 pages in-4 et 2 pages in-fol.
La Rochelle 2 septembre 1775. Long mémoire pour exposer le rôle qu'il a joué dans la fuite d'une jeune fille, enfant naturelle d'une ancienne maîtresse et ancienne protégée du maréchal de BELLE-ISLE et du marquis de STAINVILLE, et d'un certain M. de BURLAMACK, mort peu après la naissance de sa fille. Celle-ci, baptisée comme bâtarde de parents inconnus, fut élevée comme demoiselle, manqua de peu d'être mariée à un homme âgé, puis finit par s'enfuir avec un homme à qui Voyer donna une recommandation pour Mannheim et quelque argent, mais dont il apprit plus tard qu'il avait déjà été embastillé pour avoir enlevé une jeune fille en Hollande, qu'il avait mangé une partie de son bien, et qu'il avait une femme et des enfants... Voyer conclut cette confession romanesque en recommandant au prince l'homme honorable qui avait épousé la mère aventurière sans rien savoir de ses antécédents et qui ignore encore toute l'histoire de la fille, laquelle sans doute préférera se mettre dans un couvent après ses couches, et en tout cas refusera toutes les propositions de mariage qu'on pourrait lui faire... Londres 8 avril 1777. Voyer voudrait recommander à S.A.R. de renoncer aux courses, qui demandent plus d'étude et de calcul qu'on ne le pense. Cependant pour égaliser les hasards et rendre sa " fantaisie " moins onéreuse, il recommande le secret absolu... Il expose ses démarches pour gagner la confiance de Lord ABINGDON, associé du marquis de ROCKINGHAM, et celle de Lord GROSVENOR, afin de lui procurer un bon cheval d'essai et trois ou quatre chevaux ou juments de 30 mois au plus et connus du seul propriétaire, ainsi qu'un entraîneur et un jockey capables de modération. Le prince approuve tout, depuis " le grand secret " jusqu'au recrutement : " Comme nous navons point de jockai il faut en avoir un bon. Je pense bien que l'on ne scauroit trop payer un bon traineer "... Quant aux fonds à engager, il aimerait " que cela ne passat pas quinze a dix huit cent louis "... Aux Ormes 24 août 1777. Voyer annonce l'arrivée du " fameux Mexico ", sans sa selle ; il ne pourra se rendre à Fontainebleau que le 1er novembre, mais enverra à l'avance " mon jocket subalterne avec deux jumens très médiocres seulement pour faire nombre dans la course des jumens " ; il recommande de ne permettre à qui que ce soit d'entrer dans son écurie... Le prince répond en marge à chaque article : " Si vous ne trouves pas les passeports a Bordeaux ce sera la tante de Polignac que j'en avois chargé. Je m'envais envoier tout de suite les passeports a Calais. [...] Je suis charmé que vous ayes un aussi bon cheval que Mexiço. Le cheval mort est ce grand cheval bai brun fils de Sampson nommé Phocion, c'est une petite perte. Je vous previens que pour faire courir une jument il faut signer au svepstakes et deposer 100 louis "...

Adjugé : 800 €

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