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ARCHIVES DU CHÂTEAU DE GOULAINE

 
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Lot 70

Antoine-Maurice-Apollinaire, comte d'ARGOUT. MANUSCRITS ET NOTES autographes pour ses MEMOIRES,...

Antoine-Maurice-Apollinaire, comte d'ARGOUT. MANUSCRITS ET NOTES autographes pour ses MEMOIRES, [vers 1840] ; fort cahier in-8 de 134 pages (rel. cart. rouge sans le plat sup.), et environ 470 pages formats divers sous deux chemises vertes (dos basane verte).
IMPORTANT MANUSCRIT ET NOTES POUR UN PROJET DE MEMOIRES QUI NE VIRENT JAMAIS LE JOUR.
Le comte d'Argout, quatre fois ministre (plus deux fois par intérim) sous Louis-Philippe, jette dans le cahier les grandes lignes de ses Mémoires qui amènent le lecteur jusqu'au récit de sa prestation de serment au Conseil d'État (1810). Le volume se composent de nombreuses énumérations d'éléments à inclure (" souvenirs de famille ", fréquentations à Paris, à la Côte-Saint-André, à Veysillieu en Isère, administrateurs à Anvers, etc.), aussi bien que de récits assez détaillés et de réflexions sur sa vie et la société en général. Une énumération de " ce qui m'a le plus servi ", par exemple - comprenant son caractère, son travail, sa bienveillance pour les collaborateurs, son éloignement des coteries, sa patience à écouter, etc. -, débouche sur une longue analyse sur le thème " de l'utilité des inimitiés, et du danger des amitiés. En général on n'est bien servi que par ses ennemis "... Le détail de la cérémonie de prestation du serment incite le mémorialiste à commenter l'institution du serment aujourd'hui et jadis... Parmi les épisodes les plus intéressants de ces Mémoires, on relèvera des pages consacrées à sa jeunesse d'émigré (en Suisse, en Allemagne, en Angleterre), le retour en France après le 18 Fructidor, ses études à Paris (" entièrement nulles ", mais il s'acharne sur Horace, la danse, la natation et le tir au pistolet), ses débuts dans l'administration à Anvers (la société française s'y trouve " implantée comme une colonie "), l'incendie qui ravagea le bal donné à l'ambassade d'Autriche en l'honneur du mariage de Napoléon et Marie-Louise (d'Argout porte secours à la duchesse de Rovigo, dont il deviendra " non pas amoureux, mais très émoustillé " lors d'un séjour subséquent à Nainville ; malgré sa tentative d'" usurper les droits d'un amant ", elle interviendra en sa faveur auprès du duc de Bassano pour le faire nommer auditeur au Conseil d'État)... Parmi les nombreuses personnalités nommées dans ce volume figurent NAPOLEON, d'Argenson, Bessières, Malhouet, Oudinot, Pontécoulant, Oudinot duc de Reggio, Reille, Mme Récamier, Mmes de Choiseul, de Clermont, de Mirepoix, etc.
Un dossier rassemble des notes, documents et ébauches en vue de la continuation de son projet de Mémoires, couvrant les dernières années de l'Empire, les deux Restaurations et la fin de sa participation au gouvernement (1836), plus quelques pages sur l'affaire des fonds secrets (1837). D'abondantes notes chronologiques furent sans doute prises par d'Argout d'après ses agendas : fréquentations à Paris, Wagram, la chute de l'Empire, le retour puis la fuite de Louis XVIII, analyse des " fautes sous la première restauration ", " souvenirs du 20 mars et des 100 jours " : " nous fréquentions assidument la chambre des députés. David en faisait partie, il nous procurait constamment des places soit dans les tribunes, soit dans les couloirs, nous vivions pour ainsi dire pêle-mêle avec les législateurs "... Ébauches sur la seconde Restauration... Dossiers relatifs à la fin de son ministère des Finances : minutes de longues lettres à THIERS, président du Conseil, notamment sur la guerre en Espagne ; notes sur les débats avec Thiers ; " dates et faits " concernant la succession espagnole ; plan d'un discours défendant sa politique ; " arguments pour et contre " une intervention militaire en Espagne (parallèle entre Don Carlos et Henri IV, rappel de l'historique de l'affaire) ; plusieurs versions d'une intervention à la Chambre des Pairs, janvier 1836... Etc.

Adjugé : 10 000 €

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