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8ème VENTE GARDEN PARTY A CHEVERNY

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Lot 300
DIDEROT et D'ALEMBERT. Encyclopédie ou Dictionnaire raisonné des Sciences, des Arts et des Métiers, par une société de gens de lettres...

Paris, Briasson, David, Le Breton, Durand, 1751-1780.

35 volumes, in-folio veau époque, dos à 6 nerfs ornés de fleurons dorés, pièces de titre maroquin rouge, pièces de tomaison maroquin brun (sauf pour les volumes de pl. 6 à 12, les 4 volumes de supplément et les 2 volumes de tables pour lesquels les p. de tom. sont en maroquin bleu ou vert), double filet doré sur les coupes, tranches rouges.

L'ouvrage comprend :

― 17 volumes de texte (1751-1765). Édité à Neufchastel, chez Faulche, à partir du volume 8.

― 4 volumes de supplément. Amsterdam, Rey. 1776-1777.

― 12 volumes de planches dont un de supplément. Paris, Briasson..., 1762¬1772 (Panckoucke, Stoupe, Brunet, Rey, 1777 pour le volume de supplément).

― 2 volumes de tables. Paris, Panckoucke et Amsterdam, Rey, 1780.

Édition originale entièrement publiée à Paris malgré les fausses adresses auxquelles la Censure royale obligea les éditeurs. Bien complet du frontispice (dessiné par COCHIN et gravé par PRÉVOST) du tableau replié et des 3 129 planches. Petits défauts de reliure à quelques coiffes ou coins sinon bel exemplaire. Rares piqûres ou mouillures marginales sans gravité.

3 132 planches, 70 000 articles, 250 collaborateurs.

Bibliographie: LOUGH, Essay on the « Encyclopédie»..., 1968. Sur son importance historique et intellectuelle : Printing and the Mind of Man; DARNTON, The Business of Enlightenment; PINAULT, L'Encyclopédie, PUF, 1993.

Exposition : Au temps de DIDEROT et de l'Encyclopédie, Musée royal de Mariemont Mur Ian Wetz, Belgique, mars 1994.

Provenance : bibliothèque d'une demeure de la vallée du Loir.

Vente assistée de M. Michel BIZET, expert (tél. 54 80 00 84).

En présence de Me Michel BERRAUD, notaire à Azay-le-Rideau en Indre-et-Loire.
Adjugé : 28 203 €
DIDEROT et D'ALEMBERT. Encyclopédie ou Dictionnaire raisonné des Sciences, des...
Lot 300
Lot 301
Charles-Ferdinand, duc de BERRY. ALBUM DE DESSINS, constitué par le comte Charles-Ferdinand de LA ROCHE (1820-1900), fils naturel du duc de Berry. Album obl. in-fol., toile verte, couronne et titre dorés sur le plat supérieur « F. R. Dessins de S. A. R. Monsgr. le duc de Berry ».

Album de 26 dessins aquarellés et légendés par La Roche, sur calque et probablement d'après des originaux du duc de Berry, représentant des scènes de la vie du duc de Berry, entre 1785 (environ) et 1814: le duc de Berry et le duc d'Angoulême enfants au château de Beauregard; le comte de Provence et le duc de Berry à Namur en 1793 ; soldats et officiers de l'armée de Condé (dragons, hussards, cavaliers) ; scènes de combats entre Républicains et Autrichiens; défense de l'Isar en août 1796 ; victoire à Schlingen de l'archiduc Charles sur Masséna; scène à Locko en 1799 ; le duc de Berry en Angleterre et avec sa maîtresse Amy Brown, etc. En tête de l'album, portrait gravé du duc de Berry, et notes biographiques.

On a ajouté 13 dessins par le comte de La Roche: « cheminée où fut prise S. A. R. Madame (la duchesse de Berry) en 1832 à Nantes» ; vues de Brünsee et scènes de la vie à Brünsee autour du comte de CHAMBORD (1845¬1852) ; portraits du comte de Lucchesi Palli, Henri V, comte de Chambord; aquarelle représentant le service funèbre du comte de Chambord au château de Chambord...

ON JOINT un ensemble de documents :

― P. A. S par Henri de Bourbon, prince de CONDÉ (1637).

― Copie du mémoire de Marie-Thérèse-Charlotte, duchesse d'Angoulême, pendant sa captivité au Temple (1792-1795).

― Deux manuscrits de mémoires d'un émigré de l'Armée des Princes, le chevalier Frédéric de BACHET de Méziriac (sa nièce Clara de Bachet épousa Ferdinand de La Roche (1817-1908)), très intéressant sur l'émigration ; et divers documents concernant M. de Bachet.

Six pièces, 1829-1835, concernant la scolarité des deux frères de La Roche à Versailles.

― Douze lettres ou copies de lettres adressées à Charles-Ferdinand de La Roche ou à ses fils Ferdinand-Charles (1844-1922) et Charles-Ferdinand (1849-1921), notamment sur des souvenirs du duc de Berry.

― Plus divers documents et une photographie de Brünnsee.

Album familial de photos souvenirs, Chambord et de La Roche, avec boîte à musique.

Quatre médailles commémoratives en bronze: Louis XVI, Louis XVIII, Charles-Ferdinand, duc de Berry.

Tableau, portrait de Charles-Ferdinand de La Roche, signé en haut à gauche C. DUCHESNE, daté 76. Toile. 65 × 54 cm.
Adjugé : 1 906 €
Charles-Ferdinand, duc de BERRY. ALBUM DE DESSINS, constitué par le...
Lot 301
Lot 302
Gabriele D'ANNUNZIO. Manuscrit autographe signé en tête, « Aux bons chevaliers latins de France et d'Italie ». 234 pages in-fol. sur papier ingres à vignettes et devises (Sufficit Animus Prima Squadriglia Navale et Memento Audere Semper), sous deux chemises en velours et toile, plats recouverts d'étoffe ancienne brochée, gardes et rubans de soie, attaches et rivets de cuivre en forme de fleurs de lys. TRÈS IMPORTANT ET SUPERBE MANUSCRIT EXALTANT L'AMITIÉ FRANCO-ITALIENNE QUI FUT ADRESSÉ AU PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUE ALBERT LEBRUN EN SEPTEMBRE 1935. Mussolini venait de refuser l'arbitrage de la Société des Nations dans le conflit qui l'opposait au Négus et s'apprêtait à envahir l'Éthiopie. D'Annunzio décida alors d'appuyer publiquement l'action du Duce et accepta avec enthousiasme d'écrire ce long message qui devait détourner la France de la coalition antifasciste. Il l'envoya au président Albert Lebrun qui ne répondit pas car -c'est du moins la raison officielle -il n'avait pas qualité pour le faire. La première partie de ce manuscrit reprend des passages de la nouvelle « Le Dit du sourd et du muet », composée dès 1930, où d'Annunzio rendait hommage à la langue et au pays de France en imaginant être venu en France avec Brunetto Latini, et, sourd et muet, avoir recouvré la parole en 1266 en voyant pleurer le roi Louis à la Sainte-Chapelle.

La seconde partie, rédigée en août 1935, a un caractère plus ouvertement politique et se réfère aux événements en cours. Ce texte sera publié la même année dans Teneo te Africa, recueil de ses écrits relatifs à la guerre d'Éthiopie (cf. Gabriele d'Annunzio, par Paolo Alatri, Fayard, 1992).

La page de titre est ainsi rédigée, à l'encre rouge et noire :

Gabriele d'Annunzio

mutilé de guerre

aux bons chevaliers latins

de France et d'Italie.

« Pour léalté maintenir»

XXVII aout MCMXXXV.

Le manuscrit, écrit à l'encre de Chine dans la superbe calligraphie de d'Annunzio, débute ainsi :

« Je suis le très studieux écrivain français du jeu de la Rose et de la Mort, légitimement au nombre des Écrivains combattants de France, aussi bien que des simples combattants, des mutilés et des invalides, qui m'ont fait le grand honneur de me recevoir dans leurs associations. Après vingt ans révolus; après la bonne guerre sans trêves et ma trop longue aventure adriatique achevée dans le meurtre fraternel, je viens de parfaire un nouveau livre en prose française, le livre de mon amour au langage français, "à la parleure plus delitable" de mon ancêtre florentin, le livre de mon dévouement sans bornes à ma seconde patrie, le dédiant « aux bons chevaliers latins de France et d'Italie» pour opposer hardiment un lumineux témoignage à des ombres importunes. »

L'écrivain explique pourquoi il a choisi la devise des Lusignan pour accompagner son texte, et comment lui-même est lié irréductiblement à la tradition française et à ses grandes figures littéraires...

« Ma première adolescence respirait en deux langages, semblait exhaler son angoisse expressive par l'un et par l'autre de ses deux poumons distincts. Déjà elle sentait, elle savait que le langage est une chose charnelle la plus mystérieuse entre les choses de la chair. » ...

Il avoue avec orgueil travailler depuis des années à l'alliance fraternelle de « cette grande patrie latine qui va de la Flandre française à la mer de Sicile », et parle avec lyrisme de la guerre de 1914-1918, de ses discours et écrits louant « le miracle français », de son engagement auprès des Alliés, de son expédition de Fiume en 1919 jusqu'aux événements de 1935. « Il n'y a pas un mouvement de générosité, pas un sentiment humain dans cette Europe si armée et si lâche, qui croit encore que la lâcheté assure la paix. Heureusement, il n'y a pas une âme un peu fière, en Italie et en France, qui ne souffre de cette odieuse tentative ... » C'est pourquoi la France doit être solidaire de sa sœur latine dans cette guerre africaine contre la domination humiliante de l'Empire britannique, elle doit soutenir « cette jeune nation ivre de volonté et de liberté, conduite par ce Chef que Borgne voyant avait annoncé en ses Chants de la Souvenance et de l'Attente... »

Il évoque certaines de ses œuvres comme Le Martyre de saint Sébastien, Le Chèvrefeuille ou La Pisanelle pour déclarer son attachement à la France. Il estime qu'il faut refuser les négociations et les marchandages des politiciens banquiers frauduleux, les décisions de la SDN, « de vieilles danaïdes diplomatiques dont les tonneaux ne sont que des chaises percées à jour... » Il espère donc ardemment la rupture avec Genève et souhaite que l'Italie se jette avec courage dans le combat d'outremer.

Le texte se clôt sur une évocation de la mort de l'aviateur Jean Roulier le 15 août 1916, et par des citations de L'Ode pour la résurrection latine:

«Je crie et j'invoque les deux noms divins,

Les plus hauts de la terre

Jusqu'à ce que le ciel entier s'enflamme

de la double ardeur

( ... )Je crie et j'invoque : ô Italie! ô France »...

Le manuscrit est daté en fin : 27 août 1935. Il est placé dans de PRÉCIEUSES CHEMISES DE RICHE ÉTOFFE ANCIENNE BROCHÉE. On joint un article relatif à ce manuscrit et à son envoi à Albert Lebrun.

ON JOINT une L.A.S., Arcachon II août (1913), à la comédienne Berthe BADY (5 pages in-4° enveloppe). Au sujet de sa pièce Le Chèvrefeuille (qui devait être créée le 14 décembre 1913 au théâtre de la Porte-Saint-Martin). D'Annunzio attend des nouvelles plus claires en ce qui concerne les dates possibles, il ne veut pas entrer dans « un débat odieux» qui l'opposerait à Henry Bataille et peut réserver sa pièce pour une époque plus favorable... Il n'a pas retrouvé tout son courage pour supporter la solitude de la Lande, « mais la mélancolie est la muse voilée des œuvres fortes » ...
Adjugé : 7 927 €
Gabriele D'ANNUNZIO. Manuscrit autographe signé en tête, « Aux bons...
Lot 302
Lot 428
Albert MARQUET (1875-1947). Le port de Boulogne-sur-Mer, 1930. Huile sur toile, signée en bas à gauche.

60 × 81 cm.

Bibliographie : figurera dans le catalogue raisonné de l'œuvre complète d'Albert Marquet, actuellement en préparation par M. Jean-Claude Martinet, publié par le Wildenstein Institute.

Historique :

― ... « après avoir passé quelques mois au soleil en Espagne, Marquet» qui avait vite la nostalgie des ciels vivants « décida d'aller vivre l'été 1930 à Boulogne-sur-Mer... » (Catalogue exposition Marquet, Orangerie des Tuileries, 1975-1976, p. 113).

― Acheté à Albert Marquet par la galerie Druet (rue Royale à Paris) le 14 octobre 1930 sous le n° 12859.

― Acquis par M. Trystram à la galerie Druet.

― Conservé dans la famille depuis ses origines.

Mentions :

― Au verso sur la toile et le châssis, nos 64, 42, 8, 40.

― Au verso sur le châssis étiquette galerie Druet n° 12859.

― Au verso sur le châssis : 2 tampons encre « Douane Centrale - Exportation» et« Bâle (?) 11-29 ».

― Au verso étiquette (imprimée et mentions manuscrites) collée sur la toile : ministère de l'Education nationale et des Beaux-Arts

Direction des musées nationaux

Orangerie des Tuileries

Exposition

Albert Marquet

Boulogne-sur-Mer

Propriétaire: M. Trystam

38, rue Guynemer

numéro du catalogue : n° 61.

Œuvres en rapport :

― Albert Marquet a toute sa vie été fasciné par les ports, on ne compte plus les représentations d'Hambourg, de La Rochelle, Collioure, Naples, Menton, Saint-Tropez, Rouen, Honfleur, Rotterdam, La Chaume, Paris, Alger... et Boulogne-sur-Mer. Il semble avoir été tout particulièrement satisfait de la présente toile -car il la reprit en lithographie.

― Lithographie, Port de Boulogne, impression en noir, tirée à 75 exemplaires, épreuve sur Chine et 6 exemplaires sur Japon nacré (28 × 38 cm).

― Lithographie considérée par la critique et les experts comme « la plus célèbre et la plus importante estampe de l'artiste. Rare et recherchée ». (Collection Petiet, 6e vente, Paris, 3 juin 1994.)

― Cette planche a été reproduite notamment – dans l'ouvrage La gravure originale en France par Claude-Roger Marx (1939), sous le n° 100 – et en couverture du catalogue (n° 6 d'août 1975) L'art et la marine au musée de la Marine, au Palais Chaillot.
Adjugé : 76 225 €
Albert MARQUET (1875-1947). Le port de Boulogne-sur-Mer, 1930. Huile sur...
Lot 428
Lot 442
Le témoignage d'un Tourangeau « industriel-agriculteur » de la fin du XIXe

Industriel, ingénieur centralien, constructeur de la gare de Lyon et du Grand Palais de Paris, de la caserne de Saïgon comme d'un marché couvert au Brésil, participant à l'Exposition universelle de 1889, M. Armand MOISANT n'oublia pas pour autant son village tourangeau de Neuillé-Pont-Pierre, où il vit le jour en 1838.

La réussite de ses affaires lui permit d'acquérir en 1878 le château de la Donneterie, vieille demeure tourangelle du XVIIe, où il rebâtit (1878-1889) un important château de style Renaissance dans le goût d'Azay-le-Rideau, contenant un intéressant mobilier néo-gothique.

D'une famille de modestes cultivateurs ― Moisant, républicain épris d'idées libérales et sociales imagina, parallèlement, une ferme modèle ... ― -« Il sut créer dans la partie la plus aride et déshéritée de la Touraine, des exploitations agricoles dont les méthodes de culture lui valurent la prime d'honneur en 1892 et servirent de modèle à tous les cultivateurs de la contrée... » (extrait de La France contemporaine, t. IV).

Sur son domaine de la Donneterie de 615 ha, à Neuillé-Pont-Pierre, il organisa l'exploitation de deux fermes, celle de Thoriau et celle de Platé. Réalisations dans le prolongement des réflexions des Encyclopédistes et des travaux des physiocrates de la fin du XVIIIe siècle ― avec un soupçon de fourriérisme pour certains aspects utopistes.

Elu premier magistrat de sa commune pendant vingt-deux ans, puis conseiller général, il ne se lassa jamais de perfectionner son domaine agricole: canalisation des eaux pluviales, du purin, système autonome de distribution du foin dans les wagonnets sur rail... !

Ce vaste projet, réalisé entièrement, donna lieu à de véritables reportages photographiques en 1879 et après la modernisation en 1889. Les idées de progrès d'Armand Moisant s'exprimèrent aussi dans son souci de représenter son exploitation agricole, céréalière, porcine, laitière...

Au château de la Donneterie l'ensemble de ces documents, certains de grandes dimensions (aquarelles et gouaches de 150 × 120 cm), ainsi que les photos étaient réunis dans une pièce spéciale, à laquelle on accédait par un escalier très étroit. Situé au-dessus de l'escalier principal, au plafond en dôme, tout ce Cabinet d'amateur était tendu de tissus rouge cerise, les œuvres accrochées à des cimaises ou présentées de façon oblique, le tout éclairé par une verrière: surprenant et très original en province! « Un Musée » dans l'esprit des Salons parisiens de la fin du XIXe siècle...

Concrétisation de ses efforts, Armand Moisant, parallèlement président de la Chambre de Commerce de Paris en 1900 et commandeur de la Légion d'honneur, avait plaisir à se retrouver dans l'œuvre tourangelle de sa vie, le « château neuf » de la Donneterie, et à se retirer dans son salon d'exposition, jusqu'à sa disparition en 1906 : cartes, photographies sur papier albuminé, gouaches, aquarelles, plans et relevés, plus de 30 œuvres originales formant un tout cohérent. Témoignage unique d'un phalanstère agricole en Touraine il y a cent ans.

Ultime précision concernant ce domaine modèle : les bâtiments comme l'espace environnant rationnellement organisé de la ferme de Platé ont été classés par le ministre de la Culture, en 1995, Monuments historiques.

Le domaine de la Donneterie est resté dans la famille Moisant jusqu'en 1983, où étaient conservés jusqu'à aujourd'hui les documents que nous livrons :

Laurent Victor ROSE

Série de onze aquarelles sur papier marouflé illustrant la ferme modèle de la Donneterie, représentant respectivement :

― Domaine de la Donneterie. Plan parcellaire. État de l'exploitation en 1878. 94 × 134 cm.

― Domaine de la Donneterie. Plan parcellaire. État de l'exploitation en 1889. 96 × 135 cm.

― Plan d'ensemble de la ferme de Thoriau. 90 × 116 cm.

― Plan d'ensemble de la ferme de Platé. 94 × 116 cm.

― Vue d'ensemble de la ferme de Thoriau. 68 × 103 cm.

― Vue d'ensemble de laferme de Platé. 69 × 103 cm.

― Ferme de Platé. Vacherie-Bouverie. 63 × 98 cm.

― Ferme de Platé. Porcherie. 63 × 98 cm.

― Ferme de Platé. Granges et magasin. 63 × 95 cm.

― Coupe de la beurrerie de Thoriau. 35 × 55 cm.

― Coupe de la porcherie de Platé. 47 × 67 cm.

Signées.

« Laurent Victor ROSE figura au Salon de 1870 à 1874. Il a produit de nombreux dessins industriels. » (Bénézit.)

Ces vues cavalières aux franches couleurs allient réalisme scientifique et une certaine naïveté: l'étude des gestes élémentaires de la vie rurale est inscrite dans un cadre qui n'est pas sans rappeler celui des fermes modèles de l'économie dirigiste: ici, le symbole de progrès n'est pas encore le tracteur mais déjà la machine à vapeur.

Louis-Émile DURANDELLE (1839-1917).

Série de vingt tirages sur papier albuminé représentant l'état de l'exploitation en 1789 (3 de format 35 × 44 cm, 4 de format 19 × 26,5 cm environ) et en 1889 (5 de format 27 × 45 cm, 8 de format 20 × 26,5 cm environ).

La plupart portent un timbre à sec: « Durandelle, 4, Fg Montmartre, Paris ». Louis-Emile DURANDELLE, installé à Paris, 22, boulevard des Filles-du-Calvaire, puis 4, rue du Faubourg-Montmartre, fut actif de la fin des années 1860 jusque dans les années 1890, notamment en collaboration avec Delmaet de 1866 à 1888.

« Spécialisé, comme le précise le prospectus de 1868, dans la "reproduction artistique industrielle et commerciale", l'atelier Delmaet et Durandelle propose ses services à des particuliers» (Catalogue de l'exposition « Photographier l'architecture », Musée des Monuments français, 1994).

Ces photographies de Durandelle illustrent avec acuité les idées particulièrement avancées d'Armand Moisant: elles conjuguent l'aspect documentaire, habituel chez Durandelle (cf. ses photographies sur la construction de l'Opéra de Paris, les fouilles du Louvre, la construction de la Tour Eiffel), à une vision sociologique et ethnographique (intérêt pour les ouvriers agricoles et leurs costumes, par exemple les coiffes des femmes, description des travaux des champs...), irriguée par l'idée de progrès.

« Il apparaît comme un photographe engagé aux côtés des architectes et ingénieurs dans l'exaltation des techniques d'édification, ou simplement du projet esthétique global» (Histoire de voir, de l'invention à l'art Photographique, Paris, 1989). La succession des cycles photographiques de 1879 à 1889 vise à (dé)montrer l'évolution qu'a connue ce «pays », ce terroir du «Jardin de la France », avec l'arrivée d'une volonté réformatrice capable de transcender les contingences locales: constructions de nouveaux bâtiments, rationalisation du travail. Ainsi, en 1889, l'état de l'exploitation reflète la prospérité générée par les idées républicaines.

Joint un portrait photographique d'Armand Moisant, de l'atelier Disderi, pour la France contemporaine.
Adjugé : 9 147 €
Le témoignage d'un Tourangeau « industriel-agriculteur » de la fin...
Lot 442
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