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CENTENAIRE DE LA GRANDE GUERRE. AUTOGRAPHES, MÉDAILLES.

 
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Lot 607

Yolande de BAYE fille cadette de Joseph BERTHELOT baron de BAYE et de Marie OPPENHEIM.
Comme toutes les jeunes filles aristocrates de la Belle-Epoque, Mademoiselle Yolande partage son temps entre éducation, voyages et raouts parisiens. Un article paru en 1917 dans la Renaissance politique, économique, littéraire et artistique écrivait : " Yolande de Baye était une jeune fille très adulée, et qui semblait ne se plaire que dans le luxe et les fêtes dites parisiennes. Elle paraissait " ballet russe " plus que de raison. Et, tout de même, on l'aimait pour sa gentille bonne grâce. Ceux qui la connaissaient bien savaient qu'il y avait autre chose en elle de plus profond. C'est cela qui s'est révélé tout de suite en août 1914. "

Dès le commencement de la guerre, Yolande suivit l'exemple de sa mère et revêtit immédiatement la blouse blanche d'infirmière bénévole pour porter secours aux blessés revenant du front. Puis elle prodigua sa dot, toute sa fortune personnelle dans des ambulances sanitaires civiles et bénévoles qu'elle créa au front jusqu'aux premières lignes.
La baronne de Baye et sa fille créèrent ainsi 3 ambulances dont celles de Vitry-le-François et de Dugny.
En 1915, en vertu d'un contrat passé avec le ministre de la guerre, elle dirigea à Vitry-le-François avec le titre de surintendante d'ambulance, la fondation qui portait son nom et qui était annexée à une ambulance chirurgicale de l'armée. La IIe armée préparait alors l'offensive de la Champagne du 25 septembre 1915 et le service de santé de cette armée retira le plus grand bénéfice du concours aussi dévoué que généreux de Melle de Baye qui avait doté son ambulance d'un arsenal et d'un mobilier de chirurgie des plus perfectionnés. A la tête d'une importante équipe d'infirmières recrutées par ses soins et à sa charge, elle assura dans les meilleures conditions de confort matériel et de bien-être moral le traitement de nombreux blessés.
De mai à octobre 1916, elle contribua dans des conditions analogues à l'installation d'une importante formation pour le traitement des grands blessés à Deuxnouds-devant-Beauzée.
D'octobre 1916 à juillet 1917, elle partagea son temps et ses soins entre deux nouvelles formations sanitaires installées à Dugny et à Souilly. Grièvement blessée par l'éclatement d'un obus de gros calibre, en juillet 1917, où elle avait tenu à rester à son poste malgré de nombreux bombardements, Melle de Baye s'est consacrée depuis cette époque à l'amélioration des divers services de l'HOE de Souilly richement doté par elle d'instruments de chirurgie, d'appareils de stérilisation, de salles de récréation et de tout ce qui peut contribuer au bien-être physique et moral des malades et des blessés.
Sa détermination devient légendaire, puisqu'elle réussit en août 1917 à faire accepter au général Philippe Pétain de pouvoir installer une ambulance féminine et civile dans la zone de l'avant réservée en principe qu'aux seules forces militaires.
Déjà titulaire de la croix de guerre avec trois citations, elle reçut sur son lit d'ambulance des mains du général Pétain la croix de la légion d'honneur. En se rendant sur place, le président Raymond Poincaré remercia vivement la jeune demoiselle de son noble dévouement aux blessés et de son héroïsme. Elle lui répondit : " Je n'ai fait que mon devoir et tout ce que je demande, c'est de recommencer le plus tôt possible. " Elle apparaît ainsi comme une véritable héroïne dans tous les journaux de l'époque, allant jusqu'à faire la une de certaines revues.
De juin à novembre 1918 Melle de Baye a continué à apporter au service de santé de l'hôpital de Souilly et aux soldats de cette partie du front, le concours matériel et moral qui leur était si précieux. Mais c'est surtout en septembre et octobre à Glorieux lors des offensives franco-américaines de la région de Verdun, que Melle de Baye et son équipe ont donné toute la mesure de leur dévouement et leur tranquille courage. Ce fut pour l'ambulance française et pour les hôpitaux américains installés en ce point une période de surmenage intensif, de jour et de nuit, traversée de bombardements à explosifs ou à gaz. Les arrivées des blessés très graves y furent considérables et dépassèrent souvent les moyens mis en œuvre par les services américains qui n'avaient pas encore toute l'expérience des nôtres. Melle de Baye se dévoua sans compter à cette tâche supplémentaire très rude qu'elle s'imposait volontairement près des alliés.
Le service de santé américain a reconnu au reste les importants et dévoués services qui lui ont été ainsi rendus jusqu'à la conclusion de l'armistice. Quelques jours auparavant Melle de Baye dut s'arrêter atteinte d'une pleuropneumonie, dont l'extrême fatigue subie et l'influence du gaz ont été des armes déterminantes.
Dès l'armistice, elle prolonge avec sa mère leur engagement en codirigeant les cantines militaires de Sarrebruck et ce jusqu'en 1920.
A son retour à Paris, elle retourna vivre auprès de ses parents en leur hôtel particulier de l’avenue de la Grande-Armée, partageant désormais son temps au plaisir de la poésie et participant aux nombreuses célébrations du souvenir (présidente de la section du 17e arrondissement de l’union nationale des combattants, présidente du comité central des 8e, 16e et 17e arrondissements de la société de la Légion d’Honneur). Intime de la famille du maréchal Joffre, elle assista ce dernier jusqu’à son décès en janvier 1931.
Bien qu’elle ait eu de nombreux prétendants à l’instar d’Edmond Rostand, décédé le 2 décembre 1918 de la grippe espagnole, ou du général Pétain, elle ne se mariera jamais. Elle terminera sa vie en se retirant dans une communauté religieuse.

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