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ORANGERIE DE CHEVERNY POUR LA 20ème ANNÉE - BEL AMEUBLEMENT

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Lot 36
Lot 57B
Étienne BOUHOT (Bard-lès-Epoisses 1780 - Semur-en-Auxois 1862)
Le magasin d'orfèvrerie de Jean-Baptiste Claude Odiot, rue l'Evêque, Butte Saint-Roch.

Toile signée en bas à droite, sur la façade de la maison, Bouhot.
Manques.

57,5 x 81,5 cm.

Exposition : Salon de Paris, 1822, n° 146.

Bibliographie :
« Les grands orfèvres de Louis XIII à Charles X » dans Connaissance des Arts, hors-série Grands artisans d'autrefois, Paris, 1965, reproduit ;
J.M Pinçon et O. Gaube du Gers, Odiot, l'orfèvre, Paris, 1990, reproduit en couleur p. 123.

Élève du peintre de panoramas Pierre Prévost, Étienne Bouhot expose au Salon depuis 1808. Il y reçoit une médaille de deuxième classe, en 1810, puis de première classe, en 1827. Il est nommé, en 1834, Directeur de l'École de dessin de Semur, nouvellement inaugurée.
Spécialisé dans les vues de rues, places, quartiers ou monuments parisiens, Étienne Bouhot choisit dans ce tableau de représenter la façade des ateliers de la maison Odiot. Anciennement installés au 270 rue Saint-Honoré, au coin de la rue de l'Échelle, les ateliers sont transférés par Jean-Baptiste Claude Odiot, en 1800, dans la rue L'Évêque, faisant l'angle avec la rue des Frondeurs, dans le quartier du Palais-Royal (cette rue n'existe plus aujourd'hui).
Contrastant avec l'importance de sa réputation, déjà bien établie, Odiot choisit une devanture de magasin assez modeste, les pièces d'orfèvrerie sont simplement présentées aux fenêtres de l'étage et sont, en l'occurrence, peu visibles.
Adjugé : 160 000 €
Étienne BOUHOT (Bard-lès-Epoisses 1780 - Semur-en-Auxois 1862)Le magasin d'orfèvrerie de...
Lot 57B
Lot 59
Adrien Louis Marie CAVELIER (Paris 1785 - 1867)
La psyché de l' Impératrice Marie-Louise.

Papier marouflé sur toile, sans châssis.

Signé et daté en bas à droite Cavelier Del 1810.
Porte en bas de la toile une inscription DESSIN GRANDEUR D'EXECUTION DE LA TOILETTE OFFERTE PAR / LA VILLE DE PARIS A.S.M. IMPERATRICE MARIE LOUISE / A L'OCCASION DE SON MARIAGE AVEC S.M. L'EMPEREUR NAPOLEON Ier / Exécutée en Argent et lapis par ODIOT d'après les Dessins de PRUDHON et CAVELIER.

295 x 172 cm.

Exposition : Odiot - Maître-orfèvre du XIXème siècle, Paris, Hôtel Georges V, 1975, n°6.

Bibliographie :
H. Bouilhet et H. Laurens, L'Orfèvrerie française aux XVIIIème et XIXème siècles, Paris, 1912, pp. 60-68, reproduit p.63 ;
« Les grands orfèvres de Louis XIII à Charles X » dans Connaissance des Arts, hors-série Grands artisans d'autrefois, Paris, 1965 ;
J.M Pinçon et O. Gaube du Gers, Odiot, l'orfèvre, Paris, 1990, pp. 104-105, reproduit p. 104 ;
S. Laveissière, Prud'hon ou le rêve du bonheur, Paris, 1997, n° 146.

Reprise en couleurs et en grandeur d'exécution d'après le dessin de Prud'hon représentant l'écran de toilette offert, par la Ville de Paris, à l'Impératrice Marie-Louise d'Autriche, lors de son mariage avec l'Empereur Napoléon Ier , le 2 avril 1810, dans la chapelle du Louvre (voir S. Laveissière, Prud'hon ou le rêve du bonheur, Paris, 1997, n° 146, reproduit).

Cette psyché a été exécutée par Jean-Baptiste Claude Odiot et le fondeur-ciseleur Pierre-Philippe Thomire en vermeil, nacre et lapis-lazuli. En raison du retard de l'exécution, l'ensemble du mobilier de toilette, composé d'une grande psyché, d'une table coiffeuse, d'une athénienne, d'un fauteuil, d'un candélabre et d'un coffre, ne sera offert à l'Impératrice que le 15 août.
Marie-Louise emporte son somptueux présent à Vienne en 1814, puis à Parme où il fut intégralement détruit sur son ordre afin de récupérer de l'argent pour soulager les malheureux lors de l'épidémie de choléra de 1832.

La psyché repose sur deux montants dont la base est formée de deux dauphins et surmontés de la Nef de la Ville de Paris, symbolisée par une barque égyptienne et ornée à la proue d'une figure d'Isis. Des papillons et des guirlandes de fleurs ornent les deux colonnes rondes des montants. A mi-hauteur, elles sont travaillées en lapis-lazuli et présentent un enroulement de lierre et une paire de flambeaux.
Sur les champs des bandeaux inférieurs et supérieurs sont développés différents motifs : pour le premier bandeau, sont disposés, de part et d'autre d'avirons antiques, des crocodiles et des coquillages ; pour le second, une courte bande de vigne est interrompue, au centre, par un vase.
Adjugé : 200 000 €
Adrien Louis Marie CAVELIER (Paris 1785 - 1867)La psyché de...
Lot 59
Lot 75
Prince Alex-Ceslas RZEWUSKI (1892-1983)
Portrait de la princesse Cora Caetani (1896-1974).

Gravure d'après pointe sèche, 1926.

41,5 x 49 cm.

C'est une vie peu commune que celle du prince Alex-Ceslas Rzewuski. Authentique aristocrate, apparenté aux plus anciennes familles d'Ukraine et de Pologne, ce géant (il mesurait près de deux mètres !) est tour à tour, chef du train sanitaire de la grande duchesse Wladimir de Russie durant la Première Guerre mondiale, portraitiste mondain, puis religieux dominicain...
Ami du prince Félix Yousoupoff, de Winaretta de Polignac (née Singer), de Dolly Radziwill, de Misia Sert ou, encore, de Gaston Palewski, il est contraint de fuir la Russie des Soviets. Après un périple par la mer Noire, il parvient, ruiné, à Paris.
Doté d'un réel talent pour le dessin, il propose alors des caricatures des grandes figures de la vie mondaine à la presse magazine. Engagé à Fémina, puis à la Vie Parisienne, son talent le fait bientôt remarquer Outre-manche (Illustrated London News, Sketch).
La période d'activité de cet artiste qui connut un succès foudroyant, grâce à ses portraits, est extrêmement réduite. Commencée en 1920, elle prend fin en 1926, quand le prince Rzewuski, lassé par la vanité de ce monde, choisit d'entrer chez les Dominicains, au couvent de Saint-Maximin.
Le style de Rzewuski est marqué par l'influence du peintre et dessinateur Helleu. On connaît assez précisément la façon de travailler d'Alex-Ceslas Rzewuski, grâce à ses émouvants mémoires, parus aux éditions du Cerf sous le titre "À travers l'invisible cristal".
Installé dans sa maison de la rue Théophile Gautier, à Paris, l'artiste recevait tous les jours de la semaine, de dix heures à midi, les personnes qui lui commandaient leurs portraits, invariablement réalisés à la pointe sèche. La plupart des portraits étaient ensuite gravés par Rzewuski lui-même, à l'atelier de Jaquemin, passage des Favorites, dans le XIVème arrondissement de Paris.
Rzewuski expose à plusieurs reprises. Son exposition de portraits, à la galerie Georges Petit, en juin 1922, connaît un franc succès. Elle est à l'origine de nombreuses commandes (dont le portrait de Dolly Radziwill présenté ici). Elle est aussi à l'origine d'une commande pour le cinéma : Rzewuski a, en effet, réalisé les décors, d'un film de Blaise Cendrars.
Il passe peu d'oeuvres d'Alex-Ceslas Rzewuski en vente publique. Du fait de la brièveté de sa carrière artistique mais aussi parce que nombre de ses portraits se trouvent toujours en mains privées. Maître Philippe Rouillac a proposé l'an dernier à la vente (Cheverny, 11 juin 2007, n° 231) un très rare et très élégant portrait d'homme. Ceux qui ont connu le R.P. Rzewuski se réjouiront que les amateurs d'art puissent, une nouvelle fois, se familiariser avec une oeuvre marquée du double sceau de la distinction et du raffinement...

David Gaillardon.

Cousine de l'artiste, la princesse Cora Caetani fut l'amie du duc et de la duchesse de Windsor, de la princesse et romancière Marthe Bibesco, de Lady Cunard et du couple formé par Diana Mitford et Sir Oswald Mosley.
Mariée à Michelangelo Cateani, duc de Sermonetta, d'une illustre famille italienne, cette passionnée de musique eut le bonheur de voir sa fille Topazia épouser le célèbre chef d'orchestre Igor Markevitch. Le chef d'orchestre Oleg caetani, actuellement directeur de l'English National Opera, est son petit-fils.
Adjugé : 600 €
Prince Alex-Ceslas RZEWUSKI (1892-1983)Portrait de la princesse Cora Caetani (1896-1974).Gravure...
Lot 75
Lot 113
CHOCOLATIÈRE en argent, ciselée de côtes torses et de vagues, repose sur trois pieds cannelés à ressauts terminés par des enroulements. Les attaches fondues et décorées de panaches feuillagés. Sous une double coquille, le bec est ciselé de côtes torsadées. Le couvercle à poucette cannelée et plan, ce dernier à frételet pivotant, fait d'un bouton à décor godronné sur un disque lui-même ciselé de côtes. Anse en bois noirci à volute.
Poinçon de reconnaissance de la ville de Valenciennes vers 1760-1785. Maître orfèvre indéterminé.

Haut. 28 cm. Poids brut : 1080 g.

Provenance : collection orléanaise.

La juridiction de la Monnaie de Lille, dont dépend la ville de Valenciennes, constitue l'un des centres les plus réputés de l'orfèvrerie française au XVIIIème siècle. En 1738, la Cour des Monnaies de Paris ne recensait pas moins de 22 maîtres orfèvres dans la jurande de Valenciennes; ce qui en faisait le centre le plus important du Hainaut. À lire l'ouvrage de Nicole Cartier sur Les orfèvres de Lille (Paris-Louvain, Les cahiers du Patrimoine, 2006, vol. 2, passim), on se rend compte à quel point la production valenciennoise, dans la seconde moitié du XVIIIème siècle, s'est fait une solide réputation dans la fabrication de verseuses, cafetières et surtout chocolatières, dont ce modèle constitue la quintessence avec son décor ciselé de côtes torses et de vagues. D'ailleurs, nous retrouvons ce même décor dans d'autres chocolatières exécutées par les orfèvres valenciennois, que ce soit l'un des membres de la famille Oudart vers 1757 (Paris, Hôtel Drouot, 15 décembre 2003, n° 211) ou bien la veuve Payen en 1776 (Paris, Hôtel Drouot, 4 juin 2007, n° 94).
Adjugé : 6 000 €
CHOCOLATIÈRE en argent, ciselée de côtes torses et de vagues,...
Lot 113
Lot 116
TROPHÉE commémoratif des Jeux Floraux de Toulouse en argent et lapis-lazuli. Constitué d'un vase balustre à pans, fleuri d'un souci entouré de branchages. L'ensemble repose sur un socle carré de lapis-lazuli.
Il porte les mentions : « Jeux Floraux de Toulouse, Hommage à mon amie, 1812 » - sur le flanc et « A.M. ARDANT » sur la base.

Poinçon au coq de 1809 à 1819.
Empire. (accidents, manques).

Haut. 45 cm.

Provenance : famille Gardès depuis l'origine.

L'Académie des Jeux floraux est une société littéraire fondée à Toulouse, en 1323, par sept poètes, les « sept troubadours », qui forment le Collège de la Gaie Science. Elle tire son nom des Jeux floraux, fêtes célébrées à Rome en l'honneur de la déesse Flore.
Chaque année, une joute poétique en langue d'oc est organisée et les membres de l'Académie, appelés « mainteneurs », récompensent les auteurs des meilleures poésies. Ces récompenses revêtent la forme de cinq fleurs d'or ou d'argent : la Violette, l'Églantine, le Souci, l'Amarante et le Lys. Celui qui reçoit trois de ces fleurs porte le titre de « maître ès jeux ». Ronsard, Voltaire, Chateaubriand, Fabre d'Églantine, Alfred de Vigny, Victor Hugo... ont eu l'immense fierté de recevoir ce titre.
En 1694, la Compagnie des Jeux floraux devient l'Académie des Jeux floraux, appellation qu'elle conserve encore aujourd'hui. Louis XIV édicte les statuts de l'Académie et la langue des poèmes soumis à concours devient le français. Depuis 1894, elle se réunit à l'Hôtel d'Assézat, où elle continue d'attribuer des prix littéraires.
Il existe une hiérarchie dans les fleurs et dans les genres poétiques, qui évolue au fil du temps. Si à l'origine, la Violette d'or récompense les premiers prix de chaque catégorie, en 1694, elle est supplantée par l'Amarante d'or. Puis, à partir du XVIIIème siècle, l'Églantine d'or prime les sonnets, l'Amarante d'or est destinée aux odes, la Violette d'argent aux poèmes, épîtres et discours en vers, le Souci d'argent aux genres bucoliques, églogues, idylles, élégies et ballades et le Lys d'argent pour les hymnes à la Vierge.

Ce Souci d'argent a été décerné en 1812, peu après le rétablissement de l'Académie (1806) qui avait été suspendue pendant la Révolution. A.M Ardant a été récompensé du Souci d'argent pour une élégie intitulée "La Grèce".
Aujourd'hui, dans une des sociétés littéraires les plus anciennes du monde occidental, cette classification est encore valable avec quelques variantes et la création de fleurs récompensant de nouveaux genres.

Violette Guy
Adjugé : 1 900 €
TROPHÉE commémoratif des Jeux Floraux de Toulouse en argent et...
Lot 116
Lot 121
Exceptionnelle PAIRE de CABINETS en LAQUE du JAPON noire à décor de paysages or.
Seconde moitié du XVIIème.

Ils reposent sur une paire de piètements en bois sculpté et doré. Premier tiers du XVIIIème.
Redorure et resculpture de masques postérieures.

LES CABINETS

Paire de cabinets en laque noire ouvrant en façade par deux vantaux à décor en relief or maki-e de paysages lacustres. Les rives présentent des rochers, des arbres et un groupe de pavillons nichés parmi les rochers et la végétation. Sur le vantail de droite de l'un des cabinets, un vol de canard et sur le vantail de gauche les sommets lointains de montagnes dont sans doute le Mont Fuji.

Les faces latérales de ces cabinets présentent un décor très inhabituel d'un grand espace de laque noire. Dans la partie inférieure gauche, un oiseau est posé près d'un buisson, sur l'autre face un faisan tandis qu'un rocher très escarpé et quelques branchages s'accrochent à l'extrémité droite et gauche des panneaux.
Sur le second cabinet, on retrouve une composition du décor pratiquement identique : sur la face droite un rocher très escarpé avec une pagode à son sommet, sur la face gauche des sommets montagneux ainsi que des arbres et un pavillon.

Les dessus des cabinets en laque noire avec décor or de paysages lacustres, rochers, montagnes et pavillons. Sur l'un des cabinets, trois volatiles figurent au premier plan.
La face arrière de ces cabinets fait exceptionnellement l'objet d'un laquage noir soigné avec décor en son centre d'un cartouche montrant un petit paysage de montagnes et de végétaux sur fond de laque poudrée argent.

Les faces latérales et le dessus formant léger ressaut sont encadrés ainsi que les vantaux d'une bordure en laque aventurine or.

Belle ornementation de cuivre ciselé et doré pour les importantes entrées de serrure, les charnières et les écoinçons. Les poignées latérales en bronze ciselé et doré furent rapportées dans la seconde moitié du XIXème siècle.

L'intérieur des cabinets se compose de dix tiroirs en laque noire au décor en relief or de paysages. Encadrement poudré or. La face interne des vantaux en laque noire nous montre deux petits paysages en partielle superposition. L'un des paysages sur fond poudré or, l'autre sur fond argent.

Japon, seconde moitié du XVIIème.
Bel état de conservation de la laque et du décor. Sur le dessus de l'un des cabinets, quelques blanchiments de la laque noire.

Haut. 66, Larg. 77, Prof. 48 cm.
Adjugé : 330 000 €
Exceptionnelle PAIRE de CABINETS en LAQUE du JAPON noire à...
Lot 121
Lot 138
PAIRE de CONSOLES en acajou et placage d'acajou. Elles reposent sur deux pieds antérieurs en colonnettes, décorées d'une double bague dorée dans la partie supérieure et inférieure, et couronnés de figures ailées en bronze doré. Pieds postérieurs en pilastre réunis par une plinthe de forme rectangulaire.
La ceinture est ornée de bronzes dorés à décor de fleurs de lotus, palmettes et couronne de laurier. Bronzes attribués à Pierre-Philippe THOMIRE (1751-1843).
Dessus de marbre blanc.

Estampille JACOB FRERES RUE MESLEE.

Consulat - Empire.

Haut. 80, Larg. 76, Prof. 40,5 cm.

Provenance : grande demeure de la vallée de la Loire.

L'estampille "JACOB FRERES RUE MESLEE" fut utilisée de 1796 à 1803. Sur trois générations, de 1765 à 1847, les Jacob constituent l'une des familles les plus célèbres de menuisiers-ébénistes parisiens. Reçu maître en 1765, Georges Jacob (1739-1814), le fondateur de la dynastie, se signale par des meubles d'une grande inventivité qui séduisent la reine Marie-Antoinette et le comte d'Artois. En 1796, il cède son fonds à ses deux fils, Georges II (1768-1803) et François-Honoré-Georges (1770-1841) qui prolongent les créations de leur père en se révélant particulièrement novateurs dans l'utilisation raffinée de l'acajou. Cette collaboration va durer sept ans. Une période durant laquelle les commandes prestigieuses affluent : l'ameublement de la maison du général Bonaparte, rue Chantereine, à Paris, le décor de la chambre de Madame Récamier pour son hôtel de la rue de La Chaussée-d'Antin, le mobilier du salon de musique du château de Malmaison pour Joséphine de Beauharnais. Les deux frères réalisent alors des meubles d'une noble sobriété qui, par une économie de moyens dans l'ornementation, constituent des modèles d'élégance fort recherchés.

Ces consoles datent de cette époque. Caractéristique de l'influence gréco-égyptienne sous le Consulat, leur répertoire ornemental est similaire à celui d'une paire de consoles-jardinières en acajou, conservées au Musée national du château de Fontainebleau (inv. F 684 C), qui présentent elles aussi une structure en colonnettes et un décor de bustes ailés. Provenant de l'hôtel du général Moreau, rue d'Anjou, à Paris, où elles figuraient dans la chambre de l'épouse du général, elles sont installées en novembre 1804 au palais de Fontainebleau. À l'origine, ces consoles-jardinières comportaient un fond de glace qui a été remplacé dans la seconde moitié du XIXème siècle. Mais, à la différence de ces consoles, elles ne portent pas l'estampille des frères Jacob, même si tout laisse à penser qu'elles proviennent bien de leur atelier si l'on suit les développements de Denise Ledoux-Lebard (Les ébénistes du XIXème siècle, p. 295). Ces consoles pourraient donc conforter l'hypothèse que les consoles-jardinières de Fontainebleau proviennent bien de l'atelier des Jacob. Peut-être même, à l'origine, formaient-elles un ensemble cohérent qui se serait trouvé dispersé lors de la confiscation du mobilier du général Moreau par Bonaparte ?
Adjugé : 26 000 €
PAIRE de CONSOLES en acajou et placage d'acajou. Elles reposent...
Lot 138
Lot 140
ENSEMBLE comprenant un SECRÉTAIRE et une COMMODE en acajou et placage d'acajou.

SECRÉTAIRE VERTICAL à ABATTANT en acajou et placage d'acajou. Montants en gaine surmontés de cariatides. Partie supérieure ouvrant à un tiroir et un abattant à contrepoids découvrant sept tiroirs et trois casiers. La partie inférieure ouvre à deux vantaux masquant une étagère et deux tiroirs. Il repose sur quatre pieds droits. Riche ornementation de bronzes dorés et ciselés : poignées de tirage à anneaux et mufles de lion, étoiles, palmettes et têtes de cariatides.
Entrées de serrure à trèfle.
Dessus de marbre gris Sainte-Anne.

Haut. 139, Larg. 98, Prof. 43,5 cm.

COMMODE en acajou et placage d'acajou. Montants en gaine surmontés de cariatides. Elle ouvre en façade à un tiroir en ceinture et trois rangs de tiroirs. Elle repose sur quatre pieds droits. L'ornementation de bronzes dorés reprend celle du secrétaire. Entrées de serrure à trèfle.
Dessus de marbre gris Sainte-Anne.

Haut. 91, Larg. 127, Prof. 60,5 cm.

Empire, début XIXème. (accidents et manques).

Provenance : grande demeure de la vallée de la Loire.

La sobriété de ses formes très architecturées et son répertoire iconographique antiquisant rapprochent cet ensemble des réalisations de Bernard MOLITOR reçu maître le 26 octobre 1787. Commode comparable reproduite sous le n° 19 dans l'ouvrage d'Ulrich Leben, Molitor. Ébéniste de Louis XVI à Louis XVIII, Saint-Rémy-en-L'Eau, Éditions d'Art Monelle Hayot, 1992, p. 180.
Adjugé : 7 000 €
ENSEMBLE comprenant un SECRÉTAIRE et une COMMODE en acajou et...
Lot 140
Lot 143
PENDULE à L'ÉGYPTIENNE en terre cuite et bronze doré. Elle représente une femme aux seins dénudés, revêtue du Pschent, la coiffe royale de l'époque pharaonique, portant le cadran émaillé à chiffres romains, signé de BAUSSE, au Méridien, boulevard d'Antin, à Paris.

Empire.

Haut. 50, Larg. 16,5, Prof. 13 cm. (accident).

Provenance : grande demeure de la vallée de la Loire.

Avec la campagne d'Égypte de Bonaparte en 1798, la pendule à sujet connaît une grande vogue. Les horlogers trouvent alors dans l'Égypte ancienne une nouvelle source d'inspiration. Dès la fin du Directoire et durant toute la période consulaire, on voit apparaître une multitude de sphinx, pharaons, mastabas ornés de hiéroglyphes, pyramides et temples qui renouvellent le décor en lui donnant une forme très archéologique. Mais, dès les débuts de l'époque impériale, l'influence égyptisante entre en concurrence avec les figures de l'Antiquité gréco-romaine qui, bientôt, deviennent omniprésentes. Par l'utilisation de la terre cuite associée au bronze doré, cette pendule constitue un exemple original que l'on peut rapprocher, malgré quelques variantes, d'un dessin de l'architecte anglais Thomas Hope qui a servi de modèle pour une pendule à l'Égyptienne en bronze patiné et doré (Paris, Hôtel Drouot, 26 avril 1991, n° 149).

Bibliographie :
- Jean-Dominique Augarde, Les ouvriers du Temps. La pendule à Paris de Louis XIV à Napoléon Ier, Genève, Antiquorum éditions, 1996, p. 358.
- Pierre Kjellberg, Encyclopédie de la pendule française du Moyen Âge au XXe siècle, Paris, Les éditions de l'Amateur, 1997, p. 380-381.
Adjugé : 7 000 €
PENDULE à L'ÉGYPTIENNE en terre cuite et bronze doré. Elle...
Lot 143
Lot 145
ARMOIRE en noyer mouluré et richement sculpté. Fronton ajouré d'un putto canéphore encadré de chiens, de sirènes feuillagées, d'oiseaux et d'enfants musiciens. Corniche sculptée de rinceaux feuillagés, têtes de putti et grappes de raisins. Montants et faux dormant ornés de termes et motifs feuillagés. Deux vantaux décorés en bas-relief de douze panneaux sur trois registres :
- quatre saisons : Printemps, Été, Automne, Hiver.
- quatre vertus morales : Justice, Espérance, Force, Prudence.
- quatre éléments : Feu, Eau, Air, Terre.
Pieds antérieurs à pattes de lion. Côtés à panneaux.

Languedoc, milieu du XVIIème siècle. (Éléments rapportés).

Haut. 262, Larg. 186, Prof. 74 cm.

Provenance : collection Amiral S., près de Nîmes.

Cette armoire ou « cabinet » fait partie d'un ensemble de meubles rares et caractéristiques réalisés dans le Bas-Languedoc, entre Nîmes et Pézenas, au cours de la seconde moitié du XVIIème siècle. Cette région des Cévennes méridionales, à forte majorité protestante, a connu, après l'Édit d'Alès de 1629, confirmant les acquis de l'Edit de Nantes notamment sur la liberté religieuse, une période de stabilité et de prospérité.
Cette production réalisée par un petit nombre d'artistes (issus pour partie de sculpteurs de marine des arsenaux de Toulon) est profondément liée à la Réforme et au maniérisme baroque, associant aux thèmes de la Renaissance française, l'Humanisme toscan.
Réalisations tardives dans la tradition décorative du XVIème siècle, les thèmes sont bibliques et mythologiques, inspirés de gravures de Hugo Goltzius, Martin de Voos et François Perrier.

Bibliographie :
- Musée du Vieux Nîmes, "Les armoires figurées du Bas Languedoc", Barbentane, 2000.
- Jacques Thirion, "Le mobilier du Moyen Âge et de la Renaissance en France", Dijon, Éditions Faton, 1998, p. 198 et 219.

Modèles d'armoires comparables :
- Musée Vulliot Saint-Germain à Pézenas.
- Musée du Vieux Nîmes.
- Musée Cévenol au Vigan.
- Musée Fabre à Montpellier.
- Musée d'Art et d'Histoire à Narbonne.
Adjugé : 21 000 €
ARMOIRE en noyer mouluré et richement sculpté. Fronton ajouré d'un...
Lot 145
Lot 148
COMMODE « MAZARINE » dite « au jasmin » à trois tiroirs bombés en cabochon. Montants saillants, en console, découpés à champ plat. Plateau à cornière de laiton en placage de noyer blond à trois réserves polylobées et écoinçons à décor marqueté sur fond de bois brûlé de vase fleuris, fleurs au naturel et fleurs de jasmin d'ivoire, acanthes, personnages à la Téniers, oiseaux et papillons. Façade à décor de branches fleuries et acanthe. Côtés ornés de bouquets dans des réserves rectangulaires à encadrements géométriques de larges filets. Ornementation de bronzes : poignées tombantes, entrées de serrures, mascaron féminin et sabots de biche.

Thomas Hache, vers 1710-1715. (Usures et accidents au placage).

Haut. 83, Larg. 128, Prof. 70 cm.

Provenance : collection Amiral S., près de Nîmes.

Cette commode rassemble toutes les caractéristiques de forme, de montage, de décor et de bronzes de la production de Thomas Hache. Un modèle très proche est illustré dans l'ouvrage de Pierre Rouge, "Le génie des Hache" (Dijon, Éditions Faton, 2005, p. 198, n° 70).

Né à Toulouse, en 1664, c'est dans l'atelier de son père Noël Hache que Thomas entame sa formation. Son « tour de France » l'amène à Paris où il travaille très probablement dans l'atelier de Pierre Gole.
Cet ébéniste du Roi est l'un des premiers à avoir apporté de Hollande les nouvelles techniques de marqueterie de fleurs au naturel qualifiées de « peintures en bois », si brillamment illustrées par André-Charles Boulle.
Installé à Grenoble vers 1693, Thomas Hache réalise une synthèse entre les techniques venues de Hollande et la marqueterie dite « à l'italienne » en utilisant non plus des bois des Îles mais principalement les bois fruitiers indigènes et les loupes de bois des Alpes teintés ou au naturel. Ses motifs décoratifs sont puisés dans les répertoires de Paul Androuet du Cerceau, Jean-Baptiste Monnoyer et Jean Bérain.
Adjugé : 92 000 €
COMMODE « MAZARINE » dite « au jasmin » à...
Lot 148
Lot 150
PENDULE à L' ÉLÉPHANT en bronze doré, ciselé et patiné. Un singe portant une ombrelle cornaque un éléphant barissant. L'ensemble repose sur une base rocaille composée de fleurs, feuillages et chardons. Cadran orné de fleurs de lys, signé JB Baillon. Poinçons au C couronné.

Louis XV.
Mouvement signé JB Baillon à Paris numéroté 2721.
Inscription manuscrite au revers du cadran : " a. m. martinieres P. maison Du Roy 30 décembre 1748".

Haut. 43,5 cm.

Provenance : Baronne d'Oberkirch, amie de la grande duchesse de Russie. Conservée dans la famille depuis. Propriété tourangelle.

Le poinçon au "C couronné" est un impôt auquel tous les ouvrages de cuivre et de bronze sont assujettis entre 1745 et 1749. L'édit de 1745 exige que "les ouvrages vieux et neufs (...) qui sont et seront fabriqués, soient visités et marqués". Il inclut tous les ouvrages "de cuivre pur, de fonte, de bronze, de cuivre mélangé, moulu, battu, plané, gravé, doré, argenté et mis en couleur, sans aucune exception" qui doivent porter une marque. L'explication de ces dates a été donnée par Henry Nocq : 1745, ce sont les moments difficiles de la guerre de Sucession d'Autriche et il faut subvenir aux besoins militaires; 1749, la paix d'Aix-la-Chapelle assainit les finances.
La Maison du roi, pour laquelle était destinée cette pendule, est une administration domestique existant en France sous la Monarchie. Réglementée par Henri III en 1578, puis par Colbert, elle est dirigée par le Grand Maître de France, l'un des personnages les plus importants du Royaume, chargé de fournir en meubles et objets les résidences royales. Elle comporte trois grandes divisions : la Maison civile, la Maison militaire et la Maison ecclésiastique.

Les pendules à animaux connaissent un grand succès sous le règne de Louis XV. Les animaux "exotiques" fascinent. Ainsi, se développent les pendules au rhinocéros, au dromadaire, au taureau. La pendule à l'éléphant est le modèle le plus en vogue. L'éléphant animal noble et robuste, figure dès la Renaissance sur certaines horloges à automates exécutées notamment à Augsbourg. Il existe plusieurs modèles de pendules à l'éléphant : le mouvement est tantôt surmonté d'un Chinois à l'ombrelle, tantôt d'un Indien avec carquois et flèches, enfin d'un amour.
Le modèle de cette pendule peut être attribué au bronzier Jean Joseph de Saint Germain. Un exemplaire de ce modèle est conservé à la résidence de Bamberg, en Bavière et un autre appartenait personnellement à Jean-Baptiste Baillon.

L'horloger Jean-Baptiste Baillon est reçu " valet de chambre-horloger ordinaire de la Reine " en 1727, " premier valet de chambre de la Reine " en 1748 et " Valet de chambre-horloger de la dauphine Marie-Antoinette " en 1770. Établi place Dauphine en 1738, puis rue Dauphine après 1751, il possède également à Saint-Germain-en-Laye jusqu'en 1765, la seule manufacture privée en France au XVIIIème siècle. Il collabore avec les bronziers et les ébénistes les plus prestigieux de son époque : Caffieri, Osmond, Saint Germain, Lieutaud...


Adjugé : 95 000 €
PENDULE à L' ÉLÉPHANT en bronze doré, ciselé et patiné....
Lot 150
Lot 152
MOBILIER DE SALON à châssis en bois relaqué, mouluré et sculpté. Dossier plat à traverse supérieure cintrée. Ceinture mouvementée sculptée d'une nervure et d'un cartouche central orné d'une fleurette stylisée. Pieds cambrés nervurés. Accotoirs à manchettes, supports d'accotoirs mouvementés.
Il comprend un canapé à trois places et huit fauteuils à la Reine.
Garni d'une tapisserie fine d'Aubusson du XVIIIème siècle ornée de médaillons dans des alentours fleuris. Assises ornées de scènes d'après les fables de La Fontaine, dossiers à animaux et enfants jardiniers à la Boucher.

Travail vraisemblablement du Sud-Ouest (Toulouse ?). Louis XV. (renforts et restaurations).

Haut. Larg. Prof.

Canapé : 101 192 59 cm.
Fauteuils : 89 61,5 52 cm.

Provenance : famille Gardès depuis l'origine.

Au XVIIIème siècle, la tapisserie d'un siège représentait, en moyenne, sept fois la dépense engagée pour un bois de siège courant menuisé et sculpté. Dans son ouvrage sur L'art du siège au XVIIIème siècle en France, Bill Pallot indique que le prix du tapissier incluait les « matériaux nécessaires à la garniture, comprenant le prix des sangles, des clous, du crin…, celui des matériaux nécessaires à la couverture, comprenant les tissus, les passementeries et enfin celui de la « fasson », calculée au temps passé, en régie horaire, comprenant la mise en forme de la garniture et la correspondance des motifs de tissus ». La manufacture d'Aubusson, comme celle de Beauvais ou des Gobelins, avait elle-même un atelier où les tapissiers garnissaient les sièges sur commande.

Bibliographie :
Bill G.B. Pallot, L'art du siège au XVIIIème siècle en France, Paris, ACR-Gismondi Éditeurs, 1987, p. 83.
Adjugé : 32 000 €
MOBILIER DE SALON à châssis en bois relaqué, mouluré et...
Lot 152
Lot 161
ENSEMBLE de HUIT THÉÂTRES en carton et papier polychrome. Chaque théâtre est constitué de six petits panneaux en carton et papier fort découpé qui s'emboîtent dans un socle en bois à espacements. Les différents éléments du décor ont été collés après avoir été découpés à partir de gravures colorées. Reprenant l'architecture des théâtres avec un rideau, une avant-scène, une scène et un arrière-plan, ils sont animés de figurines costumées.
Ils portent, au revers du dernier panneau, une inscription à l'encre noire qui indique le numéro d'ordre et le sujet de la représentation. Pour trois théâtres, une mention supplémentaire imprimée en noir figure sur le devant du premier panneau : "J. Wachsmuth inv. et del. C[um]. Priv[ilegio].S[acrae] C[aesaris]. Maj[estatis]. Mart. Engelbrecht excud. A[ugusta].V[indelicorum]". Sur des dessins originaux de Jeremias Wachsmuth, ces théâtres ont été édités sous la direction de Martin Engelbrecht, à Augsbourg avec privilège impérial.

Augsbourg, milieu du XVIIIème. (quelques accidents).

Haut. 19, Larg. 23, Prof. 20 cm. (division possible).

- "Cinquième représentation : Présentations des Cinqs cens (sic). La vûe, l'odorat, louÿ, le goût, et le mouvement." Dans une campagne bucolique, de petits tableaux didactiques mettent en situation chacun des cinq sens.

- "Sixzième (sic) [...]". Un banquet joyeux, la chasse au cerf et la pêche au filet évoquent les plaisirs de la nature.

- "Septième représentation : Présentation des quatres (sic) élémens : l'air, le feu, la terre et les cieux." Sur leurs chevaux, des cavaliers s'entraînent au combat sous les yeux d'une foule rassemblée derrière une longue balustrade.

- "Septième représentation : Représentation d'un très beau balle (sic) masqué, dans une belle salle". Une scène de bal masqué avec des personnages vêtus à l'italienne dans un décor en trompe-l'oeil de style Rococo.

- "Huitième représentation : Représentation d'une très belle assemblée et colation dans une salle chenpette (sic)". Au milieu d'un riche décor d'inspiration Renaissance avec de puissants Atlantes, des convives goûtent à des mets délicats au son de la musique.

- "Neuvième représentation : Représentation d'une jolie foire dans une ville de Hanovre". Marchands, badauds et curieux viennent au marché et assistent à une pièce de théâtre tandis qu'un amuseur public fait des tours de passe-passe.

- "Dizième représentation : Présentations d'une belle promenade avec une fontaine". Autour d'une fontaine où l'eau coule abondamment, des hommes et des femmes se promènent dans un palais.
Adjugé : 5 000 €
ENSEMBLE de HUIT THÉÂTRES en carton et papier polychrome. Chaque...
Lot 161
Lot 168
BUFFET en noyer mouluré et sculpté. Il ouvre à deux vantaux. Riche décor du répertoire iconographique Louis XV : rinceaux fleuris et grenades éclatées sur la ceinture, feuilles d'acanthe et large coquille rocaille sculptées sur la traverse inférieure chantournée. Sur le vantail de droite, dans un cartouche mouvementé, une gourde, un chapeau, un panier tressé et des pampres évoquent les travaux des champs. Une cornemuse, une fleurette et une gerbe de blé rappellent, sur celui de droite, les plaisirs de la campagne après la moisson. Montants arrondis et côtés moulurés. Pieds antérieurs galbés en escargots et petits sabots. Pieds postérieurs droits.

Travail provençal de qualité. XVIIIème-XIXème.

Haut. 98, Larg. 139, Prof. 61 cm. (accidents).

Provenance : collection Amiral S., près de Nîmes.

Le XVIIIème siècle constitue l'âge d'or du mobilier provençal. Les formes Louis XV à panneaux chantournés, larges moulures et pieds galbés envahissent alors les meubles. Les fustiers, ces menuisiers ébénistes des villes du Midi, s'inspirent des formes créées par les ornemanistes pour mettre au point un répertoire iconographique où les fines sculptures de motifs floraux et végétaux donnent au mobilier toute son élégance. Ce buffet constitue un bel exemple de ce travail qui, loin des modèles parisiens, a su inventer son propre langage. La sculpture est ici omniprésente : elle habille la ceinture, les vantaux, les montants et les pieds. Les branches fleuries voisinent avec les volutes, et les attributs de la campagne avec les coquilles rocailles. Une richesse toute baroque qui reste, cependant, maîtrisée par un sobre jeu de moulurations en creux et en relief sur les deux vantaux et les côtés.
Adjugé : 1 500 €
BUFFET en noyer mouluré et sculpté. Il ouvre à deux...
Lot 168
Lot 173
GUÉRIDON en placage de loupe d'orme reposant sur trois colonnes à embases, réunies par une entretoise évidée, et terminées par des roulettes. Ornementation de bronze doré et ciselé tel que feuilles de lotus et frise de laurier.
Le plateau circulaire est richement peint d'un décor émaillé polychrome - sur plaque d'ardoise - où se mêlent l'inspiration pompéienne et l'influence de la Renaissance. Un premier registre rend hommage à la peinture de l'Antiquité : sur un fond noir, une frise représente deux jeunes femmes ailées offrant une libation. Dans un camaïeu de bleu et rose, deux griffons assis se font face de part et d'autre d'une fleur dont les feuilles se terminent par des enroulements d'arabesques et de rinceaux fleuris. Au centre, dans un médaillon de forme ronde, deux putti tirent le char d'une déesse à l'imitation des triomphes antiques tandis que Mars, Athéna, Aphrodite et Hermès annoncent et couronnent sa victoire.

Restauration.

Haut. 75, Diam. 61,5 cm.

Provenance : grande demeure de la vallée de la Loire.

Sous la Restauration, les guéridons sont à la mode. Mises au goût du jour par l'administrateur de la Manufacture de Sèvres, Alexandre Brongniart, dont il arrête lui-même les principes généraux dans un mémoire destiné au Garde Meuble de la Couronne en 1823, ces petites tables rondes font l'objet de nombreux projets de décor. Si la peinture sur porcelaine connaît, avec Jean-Charles Develly et Moïse Jacobber, son heure de gloire, les recherches sur d'autres supports comme l'ardoise, la lave volcanique ou la pierre mobilisent tout autant les peintres que les savants. C'est ainsi que pour l'Exposition des Produits de l'Industrie de 1834, l'architecte Jacques-Ignace Hittorff présente un panneau émaillé sur lave volcanique dont la critique loue aussi bien la perfection matérielle que la richesse des couleurs. Malgré le soutien actif du comte Chabrol de Volvic, préfet de la Seine sous Louis XVIII, ces recherches n'aboutiront pas, faute de moyens et de véritable intérêt commercial.
La peinture sur ardoise demeura, elle aussi, toujours marginale.

Remontant probablement vers 1830 ou peut-être avant, ce guéridon témoigne d'une réelle maîtrise stylistique. Si l'inspiration est d'évidence italienne, renvoyant au décor dit à raffaellesche, elle s'inscrit dans la tradition de la peinture décorative de la fin du règne de Louis XVI. En effet, le répertoire ornemental reprend les mêmes arabesques et les mêmes références à l'Antiquité que dans les hôtels particuliers de la fin du XVIIIème siècle. On pense au boudoir de l'hôtel d'Aumont, mais plus certainement au salon de l'hôtel Hosten, créé en 1793 par Claude-Nicolas Ledoux et Rousseau de la Rottière, dont les panneaux peints de grotesques sont aujourd'hui conservés dans les collections du J. Paul Getty Museum. Sur l'un des panneaux supérieurs des portes, la composition s'organise symétriquement : une vasque fleurie, un sarcophage sculpté d'une frise et deux cariatides ailées dont le corps se termine en enroulements de feuillages. Ce guéridon reprend cette forme très architecturée en substituant, aux femmes ailées, des griffons. Il pourrait avoir été exécuté par un artiste parisien qui, très certainement, a travaillé dans le domaine du grand décor intérieur.
Mais l'attribution à un peintre attaché à la Manufacture de Sèvres n'est pas exclue non plus.
Adjugé : 12 500 €
GUÉRIDON en placage de loupe d'orme reposant sur trois colonnes...
Lot 173
Lot 189
ENSEMBLE comprenant un SECRÉTAIRE et une COMMODE en acajou et placage d'acajou blond.

SECRÉTAIRE VERTICAL à ABATTANT, ouvrant à un tiroir en partie haute. L'abattant dissimule huit tiroirs en façade dont trois tiroirs secrets et trois casiers. Les deux vantaux découvrent un coffre et une tablette. Les montants en acajou sont arrondis et cannelés. Ils présentent en partie haute une plaque de laiton dite "grattoir". Le motif de cannelure est repris sur les montants postérieurs pour simuler des pilastres. Les panneaux d'acajou blond sont encadrés de filets d'acajou et de citronnier marquetés, créant un jeu de contrastes entre les essences claires et sombres. Piètement toupie. Une moulure en laiton court sous le tiroir, autour de l'abattant et des vantaux pour renforcer cet effet. Une galerie de laiton entoure le marbre. Serrures à trèfle.
Dessus de marbre veiné blanc. (accidents).

Haut. 141, Larg. 97, Prof. 39 cm.

COMMODE rectangulaire ouvrant à trois rangs de tiroirs. Mêmes caractéristiques que le secrétaire : montants arrondis et cannelés repris en pilastre à l'arrière du meuble. Tiroirs encadrés dans des filets marquetés d'acajou et citronnier alternant essences claires et sombres. Piètement toupie.
Dessus de marbre veiné blanc. (accidents).

Haut. 91, Larg. 123,5, Prof. 57,5 cm.

Louis XVI. Fin XVIIIème.

Provenance : ensemble livré comme la table bouillotte (n° 190) aux époux Duport. Puis transmis par leur deuxième fille Éléonice à son fils, le baron Jules Blanc (1820-1911), et enfin aux Gardès par descendance. Conservés dans la famille depuis l'origine.
Le portrait de Monsieur et Madame Duport par Pierre Revoil est présenté à cette même vente sous le n° 55.
Adjugé : 6 000 €
ENSEMBLE comprenant un SECRÉTAIRE et une COMMODE en acajou et...
Lot 189
Lot 216
GARNITURE de CHEMINÉE en faïence émaillée, bronze doré et marbre rouge griotte. Elle comprend une PENDULE et une PAIRE de CANDÉLABRES.

Décorée de rinceaux fleuris polychromes, la PENDULE de forme ovale est sommée d'un arc et d'un carquois posés sur des branchages fleuris. Le cadran émaillé est encadré par deux anses latérales à mufles de lion qui enserrent un anneau dans leur gueule. Elle est portée par deux femmes en bronze patiné vêtues à l'Antique. Base en forme de colonne tronquée en marbre rouge griotte, cannelée et enrichie de feuilles de laurier en bronze doré, rang de perles et frise d'entrelacs. Elle repose sur huit pieds toupie.

PAIRE de CANDÉLABRES en bronze ciselé et doré à neuf lumières. Ils sont formés d'un vase ovoïde en faïence polychrome et d'une monture en bronze doré. La panse est ornée, sur une face, d'un large médaillon contenant une scène galante où un couple s'enlace sous le regard coquin de petits Amours. La seconde face est décorée d'attributs musicaux. Elle s'appuie sur un piédouche bagué ciselé d'une frise de feuilles d'acanthe. Sur l'épaulement de chacun des vases, une paire de bustes de femmes drapées à la grecque souligne les anses ajourées de style Louis XVI. Base en forme de colonne tronquée en marbre rouge griotte, cannelée à décor de feuilles de laurier, rang de perles et frise d'entrelacs en bronze doré.

Napoléon III, fin du XIXème.

Haut. 117, Larg. 36, Prof. 33 cm, pour la pendule.
Haut. 107, Larg. 28, Prof. 23 cm, pour les candélabres.

Provenance : collection Amiral S., près de Nîmes.
Adjugé : 33 000 €
GARNITURE de CHEMINÉE en faïence émaillée, bronze doré et marbre...
Lot 216
Lot 223
Aurore LAUTH SAND (1866-1961)
Deux POUPÉES en tissu, l'une habillée en gitane avec un châle, l'autre en Sévillane avec une mantille, signées et datées 1916 sur la cuisse gauche.
Joint une lettre d'Aurore LAUTH SAND de 1916 décrivant et authentifiant ces poupées.

Haut. 36 cm. pour la poupée gitane
Haut. 45 cm. pour la poupée sévillane


Aurore LAUTH SAND, petite-fille de George Sand, vécut toute sa vie dans la célèbre maison de Nohant. Elle est la fille de Maurice Dudevant (1823 -1889), fils de l'écrivain, qui fut à la fois peintre, comédien et marionnettiste.
En 1846, George Sand construit un théâtre dans sa maison de Nohant pour occuper les longues soirées d'hiver berrichonnes et, en 1847, son fils Maurice invente un théâtre de marionnettes. Le premier castelet fut improvisé avec deux chaises, une serviette et des morceaux de bois habillés, mais très vite il construit un théâtre plus élaboré.
Les représentations du théâtre de marionnettes, dit des "petits acteurs", ne deviennent régulières qu'à partir de 1854. Entre 1854 et 1872, il y eut environ cent-vingt représentations de marionnettes à Nohant. En mars 1876, peu de temps avant sa mort, George Sand écrivit un long texte sur ce théâtre qui figure dans le second tome des Œuvres autobiographiques.

La lettre d'Aurore LAUTH SAND, adressée à l'heureux acquéreur des poupées de l'époque, date de 1917. L'émotion liée au souvenir des représentations théâtrales de Nohant est encore vibrante :
"... deux poupées signées et portant avec elle, un peu de ce parfum qui m'est si cher et que vous "sentez" sans l'avoir connu. Pour que vous ayez choisi les deux poupées qui, seules ont sur le dos, un petit bout matériel de Nohant, il fallait bien que vous eussiez l'intuition du sentiment."

Le châle et la mantille des deux poupées proviennent donc des accessoires de marionnettes qui étaient encore en place à Nohant en 1916.
Adjugé : 1 000 €
Aurore LAUTH SAND (1866-1961)Deux POUPÉES en tissu, l'une habillée en...
Lot 223
Lot 224
LONGWY. Grand PLAT représentant le Château de Chambord sur fond émaillé bleu turquoise et bleu de Sèvres. Rehauts d'or. Signé M.P. CHEVALLIER. Édition limitée : n° 6 sur 100 exemplaires. Monogramme : Rehaussé par Albert KIRCHTETTER (reprend son activité en 1942 et quitte son poste en 1976). Marque : Blason simple couronné entouré de la mention "ÉMAUX DE LONGWY - FRANCE ATELIER D'ART." Cette marque fut utilisée pour la première fois en 1949 et correspond toujours à des pièces en émaux d'une exceptionnelle qualité.

Diam. 46 cm.

Le nom de Maurice-Paul Chevallier (1892-1987) est étroitement associé au succès de la Manufacture de Longwy au XXème siècle. Ancien élève de l'École des Arts Décoratifs de Paris, il entre en 1925 comme assistant-décorateur et se fait très vite remarquer par la qualité de son travail sur émaux. Couronné de succès lors de l'Exposition coloniale de 1931, il invente de nouveaux modèles où se mêlent les influences de la Chine ancienne, du Japon et de l'Art Déco. Surtout talentueux dans la création de pièces originales, il dessine des vases pour le Grand Duché du Luxembourg, le général de Gaulle et la reine d'Angleterre. Son association avec Albert Kirchtetter a donné lieu à de véritables oeuvres d'art parmi lesquelles la série des châteaux de la Loire à laquelle appartient notre modèle.

Bibliographie : Dominique Dreyfus, Émaux de Longwy, Paris, Massin éditeur, 1998, p. 29.

Provenance : collection vendômoise.
Adjugé : 500 €
LONGWY. Grand PLAT représentant le Château de Chambord sur fond...
Lot 224
Lot 226
Ensemble de DEUX POTS À TABAC de forme conique en bois peint polychrome. Le couvercle rond et la panse à décor de bonnet phrygien, cocarde tricolore et devises révolutionnaires sur fond bleu.

L'un des pots à tabac présente sur le couvercle un bonnet phrygien orné de la cocarde tricolore, deux branches de chêne entrelacées et une devise peinte en rouge sur fond bleu "VIVE LA LIBERTÉ". Sur la panse décorée d'un réseau de rubans tricolores centrés d'une cocarde, figure une inscription directement inspirée de la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen du 26 août 1789 "LES HOMMES LIBRES SONT ÉGAUX DEVANT LA LOI". Dans une réserve encadrée d'un rang de perles et de quatre cocardes, le fléau de la justice, surmonté d'un bonnet phrygien, est représenté par une épée haute et par une équerre dont les branches sont posées sur deux plateaux.

Sur le couvercle du second pot à tabac, la balance de la justice a été représentée. Le fléau est surmonté d'un bonnet phrygien. Sur la panse, un soleil révolutionnaire a été sculpté. Une couronne de feuilles de laurier et de chêne, retenues par des cocardes tricolores, l'encadre. Dans une réserve, on peut lire la devise suivante : "SOUS LA RÉPUBLIQUE L'INTERET DE TOUS PASSE AVANT L'INTERET D'UN SEUL". La République est proclamée le 22 septembre 1792. Destinés à renfermer le tabac à priser, ces pots constituent un témoignage particulièrement intéressant de la libéralisation du commerce du tabac sous la Révolution. En effet, sous l'Ancien Régime, les fermiers généraux percevaient un droit sur le tabac dont ils détenaient le monopole, ce qui en faisait un produit de luxe. C'est par une loi du 27 mars 1791 que l'Assemblée nationale mit fin à ce monopole et permit à chaque citoyen de cultiver et de vendre du tabac. Par décret du 29 septembre 1793, la Convention le classa même parmi les denrées de première nécessité et en fixa le prix maximum à vingt sous la livre. C'est dire l'importance qu'il occupait alors dans la vie quotidienne.

Révolution, et d'après - XIXème. Reprise à la polychromie.

Haut. respectives 21 et 22 cm.

Provenance : grande demeure de la vallée de la Loire.

Des pots à tabac similaires sont conservés au Musée Carnavalet (inv. OM 200, 5/6/7).
Adjugé : 800 €
Ensemble de DEUX POTS À TABAC de forme conique en...
Lot 226
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