L’art déco de Janniot au service de l’État

La Gazette Drouot, Caroline Legrand

Alfred Janniot a réalisé de nombreuses commandes durant les années 1930 : ce dessin est un travail préparatoire pour le bas-relief de l’hôtel des Postes de Puteaux.

Cette feuille a été conservée jusqu’à ce jour dans la descendance en Touraine de l’architecte Jean Niermans (1897-1989). C’est à ce dernier que l’on doit l’édification, en 1934, du tout nouveau et moderne hôtel de ville de Puteaux. Grand Prix de Rome en 1929, fils de l’architecte de l’hôtel Negresco à Nice, il reçut d’importantes commandes publiques, tout comme le sculpteur Alfred Janniot. Les deux hommes se sont peut-être rencontrés à Nice… Quoi qu’il en soit, l’architecte choisit spécifiquement le sculpteur des bas-reliefs du musée des Colonies de la Porte-Dorée, en 1931, pour décorer sa toute nouvelle création. Dans ce lieu public novateur, l’hôtel de ville est accolé à un nouvel hôtel des postes, dont l’entrée sera donc aussi ornée par Janniot. Celui-ci conçoit une fabuleuse composition allégorique sur le thème des ancien et nouveau mondes enfin reliés, comme visible sur ce dessin préparatoire. Une muse centrale incite les habitants des deux continents à se réunir et à communiquer. Rappelons que le sculpteur s’est fait une spécialité des figures féminines au charme intemporel, devenant ainsi l’un des acteurs du renouveau de la tradition figurative à cette époque, aux côtés de Maillol et de Delamarre. Niermans et Janniot cessèrent leur collaboration dans les années suivantes, au grand dam du premier, qui avait contacté son sculpteur favori pour le nouveau Théâtre de Chaillot à Paris. Mais Janniot était déjà fort occupé par l’esplanade du Palais de Tokyo…

TABLEAUX MODERNES ET CONTEMPORAINS, SCULPTURES, BRONZES, DESIGN, ARTS DÉCORATIFS DU XXE
Dimanche 12 Novembre 2023 - 14:30 (CET) - Live
Palais des Congrès Le Vinci, 26, boulevard Heurteloup - 37000 Tours
Rouillac

TOURS 37
Palais des Congrès Le Vinci, 26, boulevard Heurteloup -
Dimanche 12 novembre à 14 h 30 - Tableaux modernes et
contemporains, sculptures, bronzes, design, arts décoratifs
du XXe - Expert(s) : M. Veyssière - Rouillac OVV,
02.54.80.24.24. Voir Gazette no 37.

Issues de différentes collections privées, les toiles en présence célébreront la peinture moderne. Bernard Buffet, naturellement, devrait être au plus haut, avec 60 000 à 80 000 € prévus pour un Bouquet de roses variées II, œuvre signée et datée 1976, avec tampon de la galerie Maurice Garnier au dos. 40 000/50 000 € seront ensuite attribués à une toile d’Olivier Debré, Blanche, de 1965, monogramée et signée, datée « Noël 65» ». Plus ancien, puisque de 1942, se détachera Le Bouquet blanc de Maurice Estève, passé par la collection Jacques et Lydie Bazaine (25 000/35 000 €). Aux limites de l’abstraction se rangera ensuite une composition fleurie par Charles Lapicque, Faune II, peinte en 1953 (10 000/15 000 €). Du côté des sculptures s’avancera tout d’abord de Diego Giacometti Le Couple (autour de 1957), épreuve en bronze à patine brune, signée et monogrammée, attendue à 15 000/20 000 €. Une figure, également de bronze, lui succédera : ce Personnage totem par Bernard Lorjou, à 10 000/15 000 €. D’Alexander Calder et pour la même estimation, on proposera L’Âne, un autre bronze à patine brune d’un modèle de 1930, monogrammé « CA » et fondu en 1966 à 6 exemplaires non numérotés. Enfin, pour une somme similaire, sera à portée l’une des célèbres tables basses IKB d’Yves KLein, à l’inimitable pigment International Klein Blue, en verre et Plexiglas. Voir articles pages 36, 166