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Toutes en bikini !

Samedi 09 juillet 2016

Cette semaine, Eric écrit depuis la station balnéaire de Tarnos, dans les Landes. Il sollicite Me Philippe Rouillac, notre commissaire-priseur, afin d’en connaître un peu plus sur une statue en plâtre.

De belle taille (62 cm de long pour 55 de haut), cette statue figure une danseuse au tambourin.Un genou fléchi, une jambe étendue, elle adopte une position lascive. Ses bras jouent avec un drapé, tandis qu’elle tient d’une main l’instrument qui donnera le rythme à sa danse. Ces spectacles inspirés de l’Orient sont très à la mode dans les années 1920-1930. Pour les sculpteurs, ces femmes légèrement vêtues, sensuelles, sont un prétexte pour réinventer le nu. Les plus belles, graciles, aériennes, sont en bronze dit chryséléphantin, car les carnations sont faitesd’ivoire sculpté. L’artiste joue également souvent avec des patines colorées, donnant naissance à des bronzes polychromes. Le maître en ce domaine est sans conteste Demetre Chiparus. Malheureusement, ce dernier n’est pas l’auteur de l’objet de notre lecteur qui porte la signature d’un parfait inconnu : « Mélani ». En plâtre moulé et vernissé pour les couleurs, il porte un numéro (682) rappelant le caractère d’édition de multiples de l’œuvre. Cette production bon marché ne se distingue ni par ses qualités esthétiques, ni par sa finesse d’exécution. De plus, cette sculpture présente usures et manques, dont le nez. Elle aura peine à se vendre plus de 30 € en brocante

Un lecteur qui nous écrit de la côte basque, le soleil qui revient, les vacances… Il n’en faut pas plus pour que notre intérêt se porte sur la tenue de notre danseuse et nous amène à fêter un anniversaire bien singulier : les 70 ans du bikini !
Son créateur, un français nommé Louis Réard, espère que son invention fera l’effet d’une bombe atomique. C’est donc tout naturellement qu’il le baptise du nom d’un atoll du pacifique choisi par la France pour un essai nucléaire. Il fait sa première apparition le 5 juillet 1946 lors d’un défilé parisien. Les réactions sont à la hauteur de ses espérances, l’accueil explosif : cette tenue est jugée indécente, vulgaire, obscène ! Jusque-là, les femmes avaient tout fait pour dissimuler leur corps lors des bains de mer. Si le deux-pièces est assez répandu au début des années 40, il ne laisse jamais le nombril apparent. C’estsur ce point que se cristallise la fronde ! Mais la Côte d’Azur s’en moque ! À l’image de Brigitte Bardot, les jeunes femmes, de Saint-Trop’ àNice, ne jurent que par ce maillot de bain dès le début des années 50. En 1957, un magazine américain écrit : « il est (…) inconcevable qu’une fille pourvue d’une simple once (…) de décence s’avise de porter pareille chose ». Moins de 10 années plus tard, le bikini a conquis la planète. Le Time affirme qu’il est « presque ringard » de ne pas porter de bikini sur la plage. Aujourd’hui il s’est imposé aux quatre coins du Monde. Allez, tous en cœur : « Son petititsi bitsi tini ouini, tout petit, petit, bikini ».
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