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Pour les enfants sages

Samedi 02 janvier 2016

Aujourd’hui, Georges nous apporte trois volumes du périodique « Guignol – Cinéma de la jeunesse » de 1931 et 1932 et désirerait en découvrir la valeur. Notre commissaire-priseur Philippe Rouillac lui répond.

La fin des vacances de Noël approchant et la météo n’étant pas encore propice aux bonhommes de neige et aux descentes en luge, vous êtes peut-être en manque d’inspiration pour occuper vos chères têtes blondes. Pourquoi ne pas leur proposer une bande dessinée ? Attention, il n’est pas ici question de mangas japonais ou de comics peuplés de super héros américains mais de récits « made in France » ! Avant d’être publiés en albums, les bandes dessinées et les récits illustrés étaient ainsi diffusés dans des périodiques que tous les enfants (et sûrement certains adultes) étaient impatients de découvrir dans leur boîte aux lettres.

La revue «Guignol-Cinéma de la Jeunesse» est diffusée par l’éditeur Montsouris à partir de juillet 1919 et ce jusqu’en 1936. D’abord publiée irrégulièrement, elle parait le deuxième et quatrième dimanche du mois avant de devenir un hebdomadaire en 1932. S’il n’est pas le premier à être publié, Guignol est toutefois plus ancien que les périodiques légendaires du 9e art tels que « Le petit vingtième » qui verra le jour en 1928 et diffusera les aventures de Tintin l’année suivante, « Lejournal de Mickey » en 1934 ou « Le journal de Spirou » publié seulement en 1938. Si ces périodiques s’adressent dans un premier temps uniquement à la jeunesse, ils séduisent progressivement toute la famille. Malins, les éditeurs en profitent pour y glisser quelques publicités.

La revue qui nous intéresse cette semaine tire son nom d’un héros populaire français, Guignol. Né il y a plus de 200 ans à Lyon dans l’imaginaire de Laurent Mourguet, il a également donné son nom au théâtre de marionnettes mettant en scène le trio comique Guignol, Gnafron et Madelon qui dépeint avec humour les actualités de la semaine depuis le milieu du XIXesiècle. La célèbre émission de Canal + n’a donc rien inventé !

Si l’on a découvert l’histoire de Guignol, qu’en est-il du « cinéma de la jeunesse « ? À l’époque, le cinéma existe déjà (lesFrères Lumière l’ont inventé en 1895) et il devient progressivement parlant –comme nous l’avons vu cette année à notre vente d’Artigny. Mais, en réalité, le cinéma n’est autre qu’une succession de scénettes préalablement esquissées dans de petites cases. Le trésor de Georges en est donc un parfait exemple : la revue présente au fil de ses 52 pages non seulement deux bandes dessinées mais également un film illustré, un dessin animé humoristique et une pièce de guignol que le lecteur pourra mettre en scène chez lui ! Les illustrations sont signées Etienne Le Rallic, Maurice Cuvillier ou Ferran et n’ont rien à envier à celles d’un certain Hergé. En couleurs ou en noir et blanc, les histoires se succèdent et les bambins s’y plongent avec émerveillement dès la sortie de l’école.

Les périodiques d’autrefois ont aujourd’hui été rassemblés dans des volumes cartonnés correspondant à chacune des années de publication. Ce sont trois de ces volumes que nous envoie Georges, regroupant les années1931 et 1932. Ces recueils de nostalgie ne sont toutefois pas rares sur le marché et se vendent régulièrement en ligne ou sur les brocantes autour de cinq euros par numéro. En ce temps de fête, conseillons plutôt à Georges d’en profiter en famille pour savourer ces nombreuses aventures trépidantes dignes de Star Wars …
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