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Le roi de la petite reine

Samedi 31 octobre 2015

Cette semaine Bruno, de Villebarou, fait appel à Aymeric Rouillac, commissaire-priseur, afin qu’il l’éclaire sur un Vélosolex de 1946.

Cette semaine Bruno, de Villebarou, fait appel à Aymeric Rouillac, commissaire-priseur, afin qu’il l’éclaire sur un Vélosolex de 1946.

Qui aujourd’hui pourrait se passer de la roue ? Cette invention, ô combien pratique, vieille de 6 500 ans, est partout.Nous nous intéressons cette semaine à un des nombreux moyens de locomotion qui ne pourrait exister sans elle : le vélo.Son ancêtre est inventé en Allemagne par le baron Drais en 1817. Il baptise sa création vélocipède, composé du mot latin velox, rapide et du suffixe pède : « aux pieds rapides ». En France, nous lui préférons le mot draisienne. C’est une bicyclette sans pédales que l’on fait avancer en poussant avec les pieds. Malheureusement, l’invention fait un flop ! Mais une idée fabuleuse va changer la donne. En1861, un serrurier parisien ajoute des pédales à cet incommode véhicule. La petite reine est née ! Elle prend la forme que nous lui connaissons dans les années 1880 mais ne cessera d’évoluer techniquement : chaîne, roue libre, pneu, levier de vitesse, suspensions…. Toujours plus de vitesse pour de moins en moins d’efforts ; le mariage du moteur et du vélo est inévitable ! L’idée est ancienne mais ne devient célébrissime qu’à partir de 1946, année de la naissance du Vélosolex !

Il est le fruit de deux ingénieurs français passionnés de mécanique et au fait des techniques publicitaires. Pour baptiser leur société, ils lancent un concours : son nom doit être inédit, sans aucune signification, pouvant se prononcer dans toutes les langues et ce, en cinq lettres et deux syllabes : Solex ! Nom qui ne désignera bientôt plus que leur célèbre cyclomoteur. Une motorisation de 45 cm3 permet de le conduire sans permis, dès 14 ans. Léger, rustique et économique, autant de qualités qui font que son succès, dans notre pays brisé par la guerre, est immense. Moins d’une semaine de travail est nécessaire pour se l’offrir. Pour ce prix, vous voici libre de vous déplacer à 28km/h en ne consommant qu’un litre au 100, « un sou au kilomètre » ! Bientôt, « la bicyclette qui roule toute seule » arpentera toutes les routes de France. Les modèles, évoluant au gré des avancées techniques, sont innombrables. De1946 à 1988 (fin de la production), ce ne sont pas moins de 7 000 000 de Solex qui sont commercialisés ! En 2005 s’ouvre un nouveau chapitre avec le « e-Solex », entièrement électrique.

Le premier Solex produit en avril 1946 porte le numéro 1000.Celui de notre lecteur n’en est pas éloigné. Certains détails techniques nous permettent de le dater avant le mois de décembre, à l’image du cadre démontable et des haubans en tubes. De ce fait, il doit être numéroté entre 1 400 et 2 700. Mais un détail choque : une manette de levage se dresse au-dessus du moteur. Or celle-ci n’apparaît qu’en 1951 ! Ainsi, il est fort probable que le cadre, le porte-bagages et les jantes dites « en chapeau de gendarme » soient d’origine, mais que le moteur ait été remplacé. Tout collectionneur de Solex recherche des modèles uniques ou en petite série. Parmi les modèles standards, les plus prisés sont ceux des années1940 qui, en bon état, peuvent atteindre 1 000 €. Mais le moteur du Solex de Bruno n’est pas né avec ce cadre. Ceci déprécie sa valeur, mais sachez que l’amateur se concentrera d’abord sur l’état du cadre et des chromes, bien plus onéreux à restaurer. Et en l’occurrence, ces derniers ne paraissent pas en parfait état de conservation…

Comptez au moins 300 € dans une bourse spécialisée, ce qui n’est pas rien ! N’hésitez pas à ressortir le vôtre pour parcourir la campagne en ces belles journées d’automne.
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