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MOBILIER de CHÂTEAUX

 
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Lot 34

Comtesse Valentine de BIENCOURT(1839-1929)
Henri de Montmorency à cheval en tenue...
Comtesse Valentine de BIENCOURT(1839-1929)
Henri de Montmorency à cheval en tenue...
Comtesse Valentine de BIENCOURT(1839-1929)
Henri de Montmorency à cheval en tenue...
Comtesse Valentine de BIENCOURT(1839-1929)
Henri de Montmorency à cheval en tenue...
Comtesse Valentine de BIENCOURT(1839-1929)
Henri de Montmorency à cheval en tenue...

Comtesse Valentine de BIENCOURT(1839-1929)
Henri de Montmorency à cheval en tenue d'apparat, 1911

Plaque en bronze fondue et ciselée en haut relief gravée en haut à droite "HENRI DE MONTMORENCY COMTE DE DAMVILLE CONETABLE DE FRANCE NE A CHANTILLY EN 1534 MORT A AG.DE 1614".
Signée en bas à droite Ctesse DE. BIENCOURT et datée 1911.
Fonte à la cire perdue avec le cachet du fondeur "CIRE PERDUE A.A HÉBRARD"

Haut. 29,7 Larg. 28.5 cm.

La Comtesse de Biencourt nait Chaponay à Paris le 11 août 1839. Elle perd sa mère, marquise de Chaponay (1819-1841) alors qu’elle n’a que deux ans, son père, le marquis César de Chaponay (1804-1882), confie alors son éducation à une institutrice d’origine Italienne. Cette dernière constate que la jeune marquise possède très tôt un goût pour le dessin et le modelage la pousse à copier d’après nature les animaux de la ferme près du château de Beaulieu. C’est ainsi qu’un bœuf couché est exécuté par l’enfant qui n’a alors qu’une douzaine d’année. Le perfectionnement de sa formation se fait par un artiste lyonnais, M. Jean-Baptiste-Louis Guy (1824-1888) alors professeur de modelage à l’École Municipale de dessin du Petit-Collège. Jeune femme, ses journées sont rythmées par les montés à cheval et les rencontres avec ses amis qu’elle organise avec son mari, Léon de Biencourt (1833-1871). Elle sculpte alors pendant ses longues discussions, ainsi son atelier est visité par de nombreux notables comme le Comte et la Comtesse de Lude, la Comtesse de Broissia ou encore la Baronne de Saint-Joseph.

Mais la guerre éclate en 1870 et son mari, après de nombreuses distinctions aux champs de bataille qui lui vaut de recevoir la croix de la Légion d’honneur, décède en mai 1871. La Comtesse se consacre alors entièrement à ses trois filles dont l’aînée vient d’avoir à peine treize ans. Elle rachète la propriété du prince Léon Radziwill dans le quartier des Champs-Elysées ; c’est pour la meubler qu’elle exécute ses ouvrages les plus importants. Elle construit, dans un premier temps, des maquettes en bois puis les recouvre de terre glaise. Un moulage de plâtre est ensuite coulé sur cette sculpture, toujours en présence de la Comtesse. C’est elle enfin qui ciselle le plâtre. C’est par ces procédés qu’elle moule de bougeoir, des encriers et par parties des meubles, des vases ou encore des cheminées. Le plâtre est ensuite confié à MM. Durand, ciseleurs et ébénistes, pour exécuter les sculptures définitives en bronze, en bois ou encore en marbre. Au début de sa production, quelques pièces ont été confiées à Dasson comme un cartel et une paire de candélabres et sont mises dans le commerce. Cette mise sur le marché est très rare dans la production de la Comtesse ; elle se produit que pour deux autres occasions. La première à la demande de M. de Bonnechose, il fut créé six exemplaires d’un porte-parapluie « Caducée de Mercure » dont les propriétaires étaient M. de Bonnechose, la duchesse de Levis-Mirepoix, née Chaponay, le musée de Lyon et les trois filles de la Comtesse. La deuxième occasion concerne, à la demande du duc de Doudeauville alors ambassadeur de France à Londres, des porte-menu en argent afin de servir pour les diners de l’Ambassade. Sinon tous les autres œuvres sont uniques et les moules sont détruits.

Puis, avec son âge, la Comtesse de Biencourt émet des difficultés à utiliser la terre glaise et se tourne vers la marqueterie. Elle compose ainsi des dessins qu’elle reproduit sur des plaques de bois, d’écaille, d’étain ou encore de cuivre afin de les scier finement. Elle confectionne ainsi des boîtes, des miroirs mais aussi des meubles. Elle réussit notamment à utiliser la technique « Boulle » des XVIIe et XVIIIe siècles. Vers 1892, elle se met à voyager avec certaines de ses filles en Amérique du Nord et Centrale puis au Moyen-Orient et au Maghreb et enfin dans le sud de l’Europe. En Italie, la Comtesse débute des reproductions en cire perdue de quelques chefs d’œuvres des XVIe et XVIIe siècles, comme Saint Georges de Carpaccio à l’église des Esclavons à Venise. Parfois elle travaille juste à partir d’une photographie ou d’une carte postale, le reste de la sculpture est comblé par sa mémoire.

En 1904 à l’occasion de l’exposition consacrée aux primitifs français à la Bibliothèques Nationale de France avec les figures historiques des Bourbons, la Comtesse reprend ses travaux d’imitation car elle reproduit les effigies du dauphin Charles Orland (1492-1495), fils d’Anne de Bretagne et de Charles VIII, et de la jeune princesse de Suzanne de Bourbon (1491-1503), fille du duc Pierre de Bourbon et d’Anne de Beaujeu. Le premier buste est conservé au musée des Arts décoratifs de Lyon où le salon reconstitué sous son nom est semblable à son intérieur, tandis que le deuxième est au château de Blanville (Eure-et-Loir), ils sont tous les deux reproduit par le fondeur Hébrard.

Biencourt-Cossé, L’œuvre de la Comtesse de Biencourt, née Chaponay (1839-1929), Paris, novembre 1932.

Estimation : 1 000 € ~ 1 200 €

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