Lot 31

Claude MONET (1840-1926). L.A.S., Giverny 17 janvier 1891, à Maurice ROLLINAT ; 4 pages in-8 (lég. fentes aux plis).
BELLE LETTRE AU POETE MAURICE ROLLINAT. " Combien il y a de temps que je veux vous écrire, j'espérais toujours pouvoir vous annoncer ma venue avec l'ami GEFFROY, mais vous savez ce qu'il est difficile de mettre ses projets à exécution, quand l'un est prêt à partir, c'est un autre qui est retenu soit par le travail ou les nécessités de l'existence. [...] nous nourrissons toujours cet espoir d'aller passer près de vous quelques bonnes journées et je me tromperai bien si nous n'arrivons pas à exécuter notre projet pour le commencement du printemps. Dès que cela me sera possible je me fais fort d'entraîner les autres "... Il s'inquiète de ne pas voir souvent de vers de Rollinat dans le Figaro, et parle avec chaleur du souvenir de son séjour à Fresselines ; il déplore que Rollinat ne vienne pas plus souvent à Paris :
" Bien qu'aimant la nature et la retraite, il faut se montrer un peu. [...] Quand on a votre talent il ne faut pas trop se calfeutrer "... Il évoque Rollinat à la pêche, " escalandant ces beaux rochers au dessus des gouffres et quand j'y songe je voudrais être près de vous, il y a tant de belles choses que je me suis refusé d'aller voir, pris pas cette lutte de travail qui m'obsède et m'entraîne sans cesse. Pour le moment je passe mes jours à peindre dans la neige et sur les glaçons, et toujours à la recherche de l'impossible, mais n'est-ce pas là le bonheur "...

Adjugé : 3 200 €