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Enchères : dessins de joaillerie et manuscrits inédits

Vendredi 12 septembre 2025

La Renaissance du Loir-et-Cher, Méryl Serthelon

Quand les bijoux ont été perdus, restent les dessins.

Au cours de l'année, les commissaires-priseurs Rouillac organisent des ventes aux enchères à thèmes dont certaines consacrées « aux manuscrits et vieux papiers ». Ce sera le cas ce 18 septembre à Vendôme.

« On nous appelle plutôt pour du mobilier, des tableaux mais on est toujours attentif aux vieux papiers. On sait qu'on peut y rencontrer la petite et la grande histoire », s'émerveille le commissaire-priseur Aymeric Rouillac.
Preuve en sera dans quelques jours lors des enchères du 18 septembre à 14h à l'hôtel des ventes de Vendôme où le dessin du glaive de Napoléon Ier (1812) côtoiera les lettres du marquis de Sade.
Le premier a été découvert dans un château en Bourgogne au printemps. « Les propriétaires savaient qu'ils avaient des papiers appartenant à un ancêtre bijoutier. On était là-bas pour autre chose. Ils m'ont demandé si ces archives pouvaient avoir un intérêt. On les a étudiés, comparés... Quand ils ont découvert ces dessins qui datent d'après le mariage de Napoléon avec Marie-Louise d'Autriche, ils étaient estomaqués. »
Et il y a de quoi. « Napoléon a fait faire un glaive spécialement pour le diamant, sans doute le plus important de France avec ses 140 carats. II est toujours exposé au musée du Louvre aujourd'hui. C'est le plus célèbre de France, présent sur la couronne des rois et là on a le premier jet, c'est complètement fou. »
Le glaive a été démonté sous les Cent Jours, détaillant les diamants qui le composaient.

Les lettres du marquis de Sade

Ce que retient aussi Aymeric Rouillac, c'est que les bijoutiers ont continué de travailler même après la fin de l'Ancien Régime. « Napoléon s'est appuyé sur leur savoir-faire. Même si c'est l'une des plus terribles parties de l'histoire de France, le marché du luxe a perduré », s'étonne-t-il. Et alors que ces différents artisans ne conservaient pas les dessins, « c'est une excellente surprise et un réel témoignage historique » d'avoir mis la main sur ces fonds de dessins comme celui provenant de l'atelier Gibert/Martial-Bernard qui furent les fournisseurs officiels de la cour de l'Empire, de la cour royale et du ministère des Affaires étrangères.
Parmi les pièces présentées le 18 septembre, il y aura aussi cinq lettres inédites du marquis de Sade - estimées entre 2 000€ et 3 000€ - appartenant à un collectionneur de la région. Depuis l'asile de Charenton, l'écrivain y raconte le sauvetage de sa bibliothèque, son procès avec son épouse et ses relations familiales.
Et les manuscrits liés aux grands noms n'ont rien à envier aux papiers d'illustres inconnus. « On a le journal d'un soldat, celui d'un bagnard envoyé à Cayenne. Son récit, c'est celui de Jean Valjean avant Les Misérables. »
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