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Derrière les œuvres et objets d’art expertisés se cache souvent une histoire, mais laquelle ?

Dimanche 14 janvier 2024

La Nouvelle République, Bruno Bouchet

Jean-Luc (à gauche) est venu apporter un tableau dont la datation remonte au 19e siècle selon Aymeric Rouillac.
Aymeric Rouillac avec ce tableau du 19e siècle, dont l’auteur est inconnu.

Vendredi 12 janvier 2024, toute la journée, la maison Rouillac était présente à Loches pour des expertises gratuites d’œuvres et d’objets d’art, appartenant à des particuliers venus faire estimer leurs biens. Il n’est pas toujours évident de retracer l’histoire de ces derniers.

Serrant dans ses mains le cabas à l’effigie d’une grande enseigne de supermarché contenant un tableau, Jean-Luc patiente dans la salle du moulin des Cordeliers à Loches.

En cette fin de matinée, vendredi 12 janvier, cet habitant de Loches est un peu venu à contrecœur. « Ma femme n’aime pas ce tableau alors que moi, je le trouve plutôt pas mal », affirme-t-il. Lorsque son tour arrive, il est accueilli, avec le sourire, par Aymeric Rouillac, organisateur de la journée d’expertises gratuites qu’il donne avec son père Philippe, et Brice Langlois, l’un de leurs collaborateurs.

Fils de roi ou chef militaire vendéen ?

Les deux hommes se sont croisés la veille, lorsque Jean-Luc est venu assister à la conférence « Belles au bois dormant du marché de l’art ». « J’adore ce que vous faites et je vous demanderais bien une dédicace après l’estimation », glisse Jean-Luc à Aymeric Rouillac qui n’en demandait pas tant. « Quelle est son histoire ? », demande d’emblée l’expert. « C’est un tableau acheté à Emmaüs, il y a quelques années, pour 150 € », répond Jean-Luc, réexpliquant au passage les raisons de sa venue.

Le commissaire-priseur entre alors dans le vif du sujet. Il inspecte d’abord les contours et s’attarde sur un cadre en bois mal en point, brisé en plusieurs endroits. « Il y a des traces de moisissure un peu partout, n’hésitez pas à le nettoyer. »

S’attardant davantage sur le pastel représentant « un bel enfant aux yeux bleus et cheveux blonds bouclés », Aymeric Rouillac estime sa date de réalisation autour de 1830 voire 1840, « en pleine époque romantique, car beaucoup de douceur se dégage de ce dessin. » Alors que le tableau rappelle au commissaire-priseur « le fils de Louis XVI et Marie-Antoinette », ce dernier sort son smartphone et amorce une recherche sur Internet. « Avec l’intelligence artificielle, on peut faire beaucoup de choses de nos jours », annonce-t-il, sans franchement en apprendre davantage sur l’œuvre. « Moi, je pensais à un chef militaire vendéen, notamment avec sa large ceinture noire », lâche Jean-Luc.

La NR mène l’enquête

Le verdict tombe alors : « Selon moi, il vaut 150 €. Nettoyez-le et recollez le cadre avec de la colle à bois », préconise l’expert tourangeau.

Nous n’en saurons pas davantage sur l’histoire de ce tableau non signé, alors La Nouvelle République lance un appel à ses lecteurs et lectrices, au cas où ce tableau leur évoquerait quelque chose…

Pour toutes informations au sujet de l’histoire de ce tableau, vous pouvez nous écrire à : nr.loches@nrco.fr ou nous appeler au 02.47.59.03.07.
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