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À Vendôme, 2024 réservera-t-elle des enchères record à la Maison Rouillac ?

Jeudi 11 janvier 2024

La Nouvelle République, Edith Van Cutsem

Sous la loupe et le marteau des Rouillac, 3.000 objets sont proposés au fil de vingt ventes annuelles dont des pépites.

Après une excellente année 2023 marquée par deux ventes millionnaires, Aymeric et Philippe Rouillac, commissaires-priseurs, concoctent d’autres surprises.

La carte de vœux de la maison Rouillac est des plus explicites. Elle a enregistré quinze enchères millionnaires de 1999 à 2023 pour des objets aussi différents qu’une peinture de Monet partie à 2.326.000 € en 1999, la malle de Mazarin à 7.311.000 € en 2013 et un Bugatti qui a trouvé preneur en 2019 à 1.364.000 €.

Et en 2023, alors que le marché de l’art a chuté de 7 % sur le plan national après une année record en 2022, l’hôtel des ventes vendômois a enregistré deux ventes millionnaires ce qui a fait bondir son chiffre d’affaires de 48 % : un tableau de Fontana (1.550.000 €) et une œuvre de Shiraga (1.860.000 €).

Des ventes qui mettent en lumière l’hôtel des ventes vendômois qui a régulièrement les honneurs des caméras de télévision comme le 10 décembre dernier avec Familles de légendes sur France 2.

Pour ces quinze ventes exceptionnelles, cinq objets sont restés en France acquis par des collectionneurs ou par des musées. « C’est exceptionnel et nous n’aurons peut-être pas les mêmes bonnes surprises pour l’année qui s’ouvre ! », soulignent les Rouillac.

« Nous sommes comme une fabrique de millionnaires »

Et pour 2024, la maison entend continuer son action de « fabrique de millionnaires » en dénichant des œuvres dont les propriétaires qui sollicitent les Rouillac n’ont aucune idée de la valeur pécuniaire ou historique.

Sans oublier l’insolite telle la vente le 30 septembre 2023 pour 1 M€ de la collection de Jacques Passenaud de 80 poids lourds anciens conduite à Cormenon devant près de 500 personnes ou encore la 2 CV en bois d’un Tourangeau acquise pour 210.000 € par le Musée des arts forains. Et toujours en se limitant volontairement à vingt ventes par an avec deux cents numéros pour chacune.

« Aucun autre hôtel des ventes de grandes villes comme Orléans, Blois, Angers, Tours ne peut présenter une telle carte de visite. Pourtant, nous ne sommes qu’une petite maison à structure familiale implantée ici depuis quarante ans. Nos ventes d’objets sont le plus souvent de vraies découvertes, puisque le propriétaire en ignore la valeur, comme le coffre de Mazarin qui servait de bar ou le Fontana qui restait dans un placard par peur d’effrayer les enfants », souligne Philippe Rouillac.

« Pas de divine surprise car nous savons ce que nous vendons. »
Philippe Rouillac, commissaire-priseur Vendôme

« Quand un objet nous est confié, nous ne nous contentons pas d’une photo. Nous nous déplaçons pour l’observer et commencer un long travail de recherche ce qui explique que nous ne proposons en moyenne que 3.000 objets par an à travers vingt ventes. En 2023, sur 3.400 lots présentés, 2.800 ont trouvé preneurs dont vingt-cinq institutionnels comme le Palais de Monaco, le château de Fontainebleau, le Musée de la littérature à Bruxelles, la bibliothèque de l’Arsenal à Paris », ajoute Aymeric Rouillac. « Nous n’avons pas de divines surprises car nous savons ce que nous vendons ! »

En 2023, la totalité des archives de l’hôtel des ventes de Vendôme a été déposée gratuitement aux archives départementales, de 1817, date de la création de l’office à Vendôme jusqu’à la reprise en 1983 par Philippe Rouillac. Elles pourront être dépouillées par des chercheurs et être autant d’éléments d’informations sur les ventes de cette période y compris pendant la guerre.

Repères

Des expertises gratuites sur rendez-vous
• Pour trouver ces pépites, Philippe Rouillac propose depuis plusieurs années des expertises gratuites sur rendez-vous à Vendôme, Tours, Paris, Loche, Beaugency, La Chartre-sur-le-Loir. S’ajoute un traditionnel cycle de conférences comme samedi 27 janvier à Vendôme sur l’art de vivre en Val de Loire.
• L’hôtel des ventes de Vendôme compte huit salariés dont cinq historiens de l’art. Philippe et Aymeric Rouillac ont été rejoints par Brice Langlois, commissaire-priseur diplômé.
• La première vente de l’année à Vendôme est programmée au dimanche 28 janvier sur le thème du bel ameublement et dimanche 29 janvier sur des fonds de propriétés, le 12 mars sur l’Extrême-Orient avec notamment des grands cloisonnés chinois, le 29 avril sur les armes de collection dont des fusils de la chasse de Versailles, le 30 avril sur les souvenirs historiques.
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