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Qui veut acheter des camions de légende ?

Jeudi 21 septembre 2023

Le Parisien Aujourd'hui en France, Christian Panvert

La plus grande collection française sera vendue aux enchères le 30 septembre.

« Bienvenue dans le temple des poids lourds ! » lance le commissaire-priseur Aymeric Rouillac, après avoir tiré le
rideau métallique de l’imposant bâtiment en briques, une ancienne tannerie au bord d'une rivière, à Cormenon
(Loir-et-Cher). C’est dans cette nef que Jacques Passenaud, décédé à 90 ans, en 2022, a consacré sa retraite à sauver
et restaurer les plus beaux camions ayant roulé sur les routes françaises.

Sa collection a commencé par la restauration de la camionnette de son grand-père, d’origine auvergnate, venu à pied jusque dans le Loir-et-Cher pour travailler comme vendeur de peaux de lapin. Puis par celle de son père, ferrailleur, et enfin par son propre véhicule, un GLC Ricardo de 1956.

72 véhicules en vente

Jacques Passenaud a consacré trente ans de sa vie à les bichonner. Sa collection est considérée par Jean-François Colombet, rédacteur en chef du mensuel spécialisé « Charge utile » et consultant de la vente, comme « la plus importante en France et l’une des premières en Europe ». Les enfants de Jacques Passenaud, Denis, Henri et Catherine, ont pourtant décidé de s’en séparer - mais « pour le plus grand bonheur des collectionneurs »,disent-ils en chœur.

La vente aux enchères, organisée le 30 septembre à Cormenon, compte 190 lots dont 72 véhicules de légende.
Entre les moteurs d’exception, les accessoires, les pompes à huile ou à essence, on peut admirer, éclairé par des lampes accrochées au plafond, le mythique camion de la marque suisse Saurer, plus de 2 tonnes, avec sa cabine en bois et sa gigantesque remorque. Les imposantes roues arrivent quasiment à la taille du visiteur. « Ce sont les premiers camions à avoir traversé le continent américain d’est en ouest, en 1911,soit 8 500 km. Ils roulaient à 20 km/h et dépensaient 50 litres aux 100 km. Celui-ci est estimé à 20 000 € », précise Aymeric Rouillac.

«Ce sont des ancêtres »

Un autre, dit « nez de requin », le Willème LD, est estimé, lui, à 8 000 €. II a été popularisé par Jean Gabin, qui donnait la réplique à la jeune Jeanne Moreau, dans le film « Gas-oil » de Gilles Grangier, sorti en 1955. II y a encore ce Citroën de 1935, sur lequel Jacques Passenaud a appris à conduire en 1945, dès l'âge de 6 ans.
« Ce sont des ancêtres. C’était une époque où il y avait quasiment autant de constructeurs que de besoins dans
les régions. Mais, après la Seconde Guerre mondiale, Renault a racheté une partie des constructeurs, et Volvo,
une autre. Depuis, les modèIes se sont standardisés
», analyse Aymeric Rouillac.

Dans les allées, parmi les autres pépites, on découvre aussi une ambulance Renault AGC3 de 1939 qui ne fut fabriquée qu’à 3100 exemplaires, d’anciens véhicules militaires telle la « Licorne » Laffly de 1939, qui équipait l’armée française.

Exposition publique du 28 au 30 septembre, avant la vente organisée le samedi 30 à partir de 14heures
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