Cormenon : une vente aux enchères qui affole les collectionneurs

La Nouvelle République, Edition Loir et Cher

Samedi 30 septembre 2023, se déroulera, à Cormenon, dans le nord du Loir-et-Cher, la vente aux enchères de la collection de poids lourds de Jacques Passenaud, décédé le 29 octobre 2022. C’est la plus grande collection de camions qu’il puisse exister en France, peut-être même d’Europe que le chiffonnier, d’origine auvergnate, avait décidé d’installer dans des locaux d’une ancienne tannerie.

À la retraite, pendant trente ans, le passionné s’était mis en quête de collecter des véhicules qu’il a ensuite remis en état de marche. « Mon père avait décidé à sa retraite de collectionner les camions, car il estimait en avoir énormément cassé pendant sa vie professionnelle », rappelle son fils Denis Passenaud. Cette vente, organisée par les commissaires-priseurs Philippe et Aymeric Rouillac, rassemble 190 lots, soixante-douze véhicules de légende et de nombreux moteurs d’exception et autres accessoires automobiles.

Les estimations varient entre 30 € pour une pompe à huile Aster à 15.000 à 20.000 € pour le mythique camion Saurer Ade 1911, avec son volant à droite, ses pneus à bondages et sa remorque, de même type que les camions qui ont traversé l’est américain.

Un autre camion à usage civil dit "nez de requin", le Willem LD de 1958 », avec une mise à prix 8.000 à 10.000 € a été popularisé par Jean Gabin dans le film Gasoil.

« L’histoire de la passion de notre papa »

Bien d’autres véhicules militaires et camions incendie sont ainsi à vendre au plus offrant. « Cette collection, c’est l’histoire de la passion de notre papa, sans lui, ce musée perd 80 % de son histoire. Il avait tant d’anecdotes à raconter pour chaque camion. Nous ne disposons pas de ses connaissances. Dans le cadre de sa succession, nous avons décidé de confier cette vente à la famille Rouillac, une entreprise de proximité », explique Denis Passenaud.

Le défunt n’ayant laissé aucune directive pour le devenir de ce musée unique après sa mort « la décision de la vente aux enchères a été très difficile à prendre. Nous y sommes contraints. Créer un musée du poids lourd à Mondoubleau, ouvert au public, ce n’est pas possible », ajoute Catherine Passenaud, la fille de Jacques. Quoi qu’il en soit, "cette vente de cœur", qui s’inscrit dans une succession, excite les collectionneurs aux quatre coins de l’Europe. « Ces pièces, telles que les moteurs, ne sont pas destinées à devenir des tables de salon, mais bel et bien à être installées sur d’autres véhicules », sourit Aymeric Rouillac.