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C'est un fameux trois mâts !

Samedi 30 juillet 2016

Cette semaine, Brigitte sollicite Me Philippe Rouillac, notre commissaire-priseur, afin de connaître l’estimation d’une « peinture sur papier » signée L. Haffner.

« Je ne travaille pas, je navigue », voici ce que répondait Léon Haffner lorsqu’on lui demandait ce qu’il faisait. Né en 1881 à Paris, il découvre la mer durant des vacances au Havre. Coup de foudre ! Il vivra désormais pour la mer et la fera vivre à travers sa passion : le dessin. Yachtman, il est aux premières loges pour comprendre et observer les bateaux de plaisance, les voiliers… et l’eau ! Il les retranscrira avec une fidélité et une sensibilité sans pareil. Il se passionne aussi pour l’histoire de la Marine et se pique d’archéologie navale.Ses œuvres feront bientôt revivre avec précision les navires du passé. Très prolifique, il illustre nombre d’ouvrages et de revues tout au long de sa vie (il décède en 1972). Son ardeur à la tâche et son talent le font nommer « peintre officiel de la Marine » en 1918. Ce titre est accordé officieusement pour la première fois en 1830. C’est aujourd’hui le Ministre de la Défense qui le décerne ce titre à des peintres bien sûr, mais aussi à des sculpteurs, photographes ou en encore cinéastes dont l’œuvre est au moins en partie consacrée au monde de la mer. Leur nombre est limité à 40. Haffner fait rayonner la Marine française en peignant la plaisance, l’histoire et la guerre avec « netteté, vigueur et élégance » comme le relate un contemporain.

La gouache de notre lectrice figure une frégate datant de la fin du XVIIIe ou du début du XIXe siècle. Ce terme désigne un navire de guerre possédant un seul pont couvert accueillant une batterie pour un total compris entre 20 et 60 canons. La frégate la plus célèbre est sans conteste celle du marquis de Lafayette : l’Hermione. Celle de Brigitte est représentée de ¾ arrière, toutes voiles dehors. Le pavillon français est en bonne place, la scène se déroule donc probablement au début du XIXe siècle. La mer est plutôt agitée, si bien que des trombes d’eau sortent des sabords du pont supérieur. Ces derniers sont ouverts, laissant voir les bouches à feu. Un combat se préparerait-il ? Quoi qu’il en soit, l’œil expert de Léon Haffner nous offre ici une vue précise et détaillée d’un bâtiment de guerre vieux, à l’époque, de plus de cent ans. Cette gouache ensignée et titrée en bas à gauche. Une ancre est accolée à la signature, ce qui indique qu’Haffner est déjà « peintre de la Marine ». Mesurant 16 x 27cm, elle a vraisemblablement été peinte dans les années 1920-1930. Les marines, quelles qu’elles soient, ont généralement la cote. Les grandes qualités esthétiques de cette gouache raviront plus d’un amateur. En revanche, elle est de dimensions plutôt modestes et les œuvres d’Haffner figurant des yachts de course sont plus recherchées que ses créations historiques. Comptez néanmoins entre 120 et 150 € d’estimation.

L’occasion de souhaiter bon vent à celles et ceux qui prennent le large cet été, dans la joie de vous retrouver le samedi 3 septembre pour de nouvelles découvertes autour de vos trésors. Bonnes vacances ! Bonne chine !
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