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En avant la musique

Samedi 13 juin 2015

Cette semaine, Maryvonne sollicite l’ouïe d’Aymeric Rouillac, commissaire-priseur, afin de connaître la valeur de vieux disques.

Le premier enregistrement de voix au monde a lieu en 1860. Il est réalisé grâce à une machine nommée phonautographe. Et cela se passe en France. Il fallait un sujet bien sérieux pour une telle prouesse technique me direz-vous. Un mot de l’Empereur Napoléon III ? Un vers déclamé par VictorHugo ? Quelques notes jouées par Hector Berlioz ? Que nenni ! La toute première voix humaine à avoir été capturée est celle de l’inventeur du phonautographe, Édouard-Léon Scott de Martinville, chantant… « Au clair de la lune » ! L’appareil de Scott est une merveille mais possède un handicap de taille : il permet d’enregistrer les sons, mais pas de les réécouter... Il fallu attendre 2008 et une tête de lecture virtuelle pour pouvoir écouter le scientifique pousser la chansonnette !

L’AméricainThomas Edison améliore cette machine et dépose en 1877 le brevet du phonographe. Il permet d’enregistrer – et de lire ! – des sons sur des cylindres, d’abord en étain, puis en cire. Mais ces derniers ne peuvent être recopiés et se détériorent rapidement, ne permettant qu’un nombre limité de lectures. Malgré tout, son invention est déjà fort populaire. Dix années plus tard, un allemand, Émile Berliner, brevette le disque et son lecteur sous le nom de gramophone. Le disque peut être, par moulage, recopié indéfiniment. Fait d’un nouveau matériau, il est constitué de résine à base de cire, de coton et d’ardoise ; plus résistant, sa durée de vie est supérieure à celle du cylindre. En ajoutant à cela le fait que les disques sont bons marché, il n’est pas étonnant de voir « la machine parlante » d’Edison disparaître peu à peu au profit du premier tourne-disque de l’histoire. En Allemagne, Berliner fonde la première usine de pressage de disques : la Deutsche Grammophon. Bientôt, le fameux petit chien planté devant un gramophone qui reconnaît « la voix de son maître » s’implante dans le monde entier.

Imaginezla révolution : la musique n’est plus uniquement accessible aux élites.Elle débarque dans le salon des particuliers, même modestes. La diffusion rapide et l’immense succès populaire du disque donne naissance à de véritables vedettes de la chanson. La France n’est pas en reste et innove. En 1904, le label Odéon commercialise les premiers disques enregistrés en double face.C’est le cas de celui situé en haut à gauche sur la photographie de notre lecteur. La société Pathé est la tête de proue des entreprises françaises du secteur. Ses disques se lisent avec une tête de lecture à saphir inusable, qui évite l’opération pénible de changer sans cesse les aiguilles usées. Pathétique protège son marché en rendant impossible l'usage de ses disques sur d'autre appareil et la lecture de disque étrangers sur un appareil Pathé... Les géants actuels de l'informatique n'ont rien inventé !

L’apparition du disque microsillon, plus connu sous le nom de vinyle, à la fin des années 40 m et tout le monde d’accord. La suite, nous la connaissons : le CD dans les années 80 et aujourd’hui, la disparition programmé de ce dernier. Mais ses ancêtres restent aimés et collectionnés. De nos jours, certains artistes mettent un point d’honneur à éditer leurs chansons sur des vinyles pour le plus grand bonheur des amateurs. Le marché des 33 et 45 tours repart de plus belle grâce à la musique électronique !

Les disques 78 tours de notre lecteur datent du début du XXe siècle. Selon leur rareté et la notoriété de leur artiste, leur prix peut varier de quelques euros, à plusieurs dizaines. Le prix d’un son suranné si charmant, dont vous trouverez peut-être des échos à l’occasion de la 20e fête de la Musique qui se tient, ce soir, à Trôo, en avant-première nationale !
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