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Des enchères ordinaires semées de belles surprises

Lundi 25 mai 2020

La Nouvelle République, Édith van Custem

Le rouleau a été écrit entre 1470 et 1483.
Le rouleau a été écrit entre 1470 et 1483.

Reportées pour cause d’épidémie, trois ventes vont se succéder à compter de ce mardi à Vendôme. Avec des lots insolites.

Pas moins de 1.000 lots en trois jours ! C’est ce que propose l’agenda de l’hôtel des ventes où les enchères seront organisées à partir de mardi 26 mai, dans le strict respect des consignes sanitaires avec la présentation des objets souhaités uniquement sur rendez-vous. Quant à la vente, elle se déroulera en live avec un auditoire limité pour respecter les mesures de distanciation.

Ouverture mardi avec une série de livres anciens dont des ouvrages de littérature, d’histoire et diverses documentations. Vente de 1.000 bandes dessinées mercredi réunies par un collectionneur, également passionné de vinyles qui avaient été dispersés dernièrement par l’étude Rouillac. Et enfin, jeudi, la vente d’autographes et de documents issus de plusieurs fonds.

Un velin de trois mètres

Parmi ces centaines de pages jaunies qu’il a fallu trier et déchiffrer, un texte d’une inattendue actualité qui liste les mesures prises à Pernes, près d’Avignon contre la peste noire en 1566. Elle est signée du cardinal Georges d’Armagnac, co légat d’Avignon avec Charles de Bourbon-Vendôme… On y impose le confinement. On y interdit toutes assemblées de jour comme de nuit. On y liste les peines et supplices encourus dont l’estrapade. Le bourreau attache dans le dos les bras de la victime à des cordes, puis la hisse et la suspend pour la faire tomber brusquement mais sans laisser le corps toucher terre !
Autre exemple de texte d’intérêt fort pour l’histoire, cet épisode des guerres de religion avec le siège de Saint-Jean-d’Angely. Trois missives de 1620-1621 du baron de Modène, prévôt de France adressée à Jean de Tulle, évêque d’Orange, qui rend hommage au courage du roi Louis XIII alors âgé de 20 ans, lors du siège de la ville.

Également des lettres signées de Marguerite d’Autriche, unique héritière de Charles le Téméraire, fiancée à 3 ans au futur roi de France Charles VII et élevée au château de Plessis-les-Tours à La Riche (Indre-et-Loire). Et une version abrégée de 1270 des enseignements de Saint-Louis à son fils le prince Philippe, futur Philippe III le Hardi qui lui succédera avant son départ pour la 8e croisade.

Le plus insolite reste un velin de 3 mètres de long peu courant, d’autant que ce manuscrit est daté de la fin du XVe siècle et raconte par le menu, l’histoire de roi de France. Un travail de scribe d’un moine d’une belle calligraphie d’écriture gothique avec des motifs en couleurs pour l’initiale des chapitres qui n’ont pas pâli avec le temps. Normal ! Le parchemin se présente sous la forme d’un rouleau. La chronique, se terminant par la mort de Charles VII et le couronnement à Reims de Louis XI, est supposée avoir été écrite entre 1470 et 1483 et était probablement destinée aux étudiants et aux collèges quand les rouleaux beaucoup plus longs allant jusqu’à 32 mètres pour un rouleau de la bibliothèque Sainte Geneviève à Paris et 17 à 21 mètres pour celui de Rouen !

Des ventes qui se présentent comme des livres d’histoire avec un exemplaire du journal « L’Aurore » et du célèbre « J’accuse » d’Émile Zola, une lettre de Marie Curie, un poème écrit de la main d’Apollinaire…

Mardi 26 mai, mercredi 27 et jeudi 28 mai, à 14 h, à l’Hôtel des ventes, route de Blois, tél. 02.54.80.24.24 ou sur Internet : www.rouillac.com
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