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Les fastes du Ier Empire

Mardi 07 avril 2020

extrait de "Adjugé. ! La Saga des Rouillac"
par Aymeric Rouillac,


"Créé empereur par le Sénat en 1804, Napoléon Ier est persuadé que seule une nouvelle dynastie, brassant dans un même sang l’ancien et le nouveau monde, est à même de donner stabilité à la France tout en préservant les acquis révolutionnaires. La cérémonie du sacre, mise en scène le 2 décembre par le peintre David à Notre-Dame de Paris, s’inspire de celle millénaire des anciens rois dans la cathédrale de Reims. Parallèlement, Napoléon bouleverse le Gotha européen par un jeu d’alliances familiales, mariant ses frères et sœurs aux plus vieilles lignées du continent, récompensant ses fidèles soldats par des trônes prestigieux.

La nouvelle noblesse d’Empire est aussi friande d’honneurs et d’étiquette que l’était l’ancienne, reproduisant la vie de cour qui avait précipité la fin des Bourbons. Ainsi, le piano-forte livré par Pleyel à la mère de l’empereur, Lætitia Bonaparte, est réalisé par le facteur même qui livrait Marie-Antoinette à Versailles, mais il est richement orné de verre églomisé figurant Apollon et Mercure (cat. 120). L’Antiquité est une source constante d’inspiration, que ce soit pour la pendule au char de Télémaque offerte aux maréchaux (cat. 122) ou pour une paire de brûle-parfum à col-de-cygne (cat. 119).

Renouvelant avec la tradition des grands soupers, Napoléon commande à l’orfèvre Auguste le service dit du « grand vermeil » d’après un modèle de l’Ancien Régime, pour orner la table de ses festins. Toute la famille impériale se lance dans une politique de com- mandes somptuaires. Les très rares pièces qui ont échappé aux fontes qui ont suivi la chute de l’Empire sont aujourd’hui conservées dans les plus grands musées. Nous avons eu la chance de retrouver la soupière du comte Defermon, intendant général de la caisse du Domaine extraordinaire de l’empereur et surnommé à ce titre « Defermon la caisse » (cat. 118) ! Réalisée par Cahier, le successeur de Biennais, la soupière qui reprend les caractéristiques des services impériaux avec ses têtes de femmes casquées, avait été précieusement conservée dans la descendance du ministre d’État jusqu’à sa vente."

"Adjugé ! La saga des Rouillac"
240 pages, 450 photos, 39 € aux éditions Monelle Hayot

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