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Esquisse du portrait de Washington par Princeteau

Dimanche 16 juin 2019 à 14h

Esquisse à l’huile sur toile pour le portrait conservé à l’ambassade des États-Unis à Paris, vers 1876

René Pierre PRINCETEAU (Libourne, 1843 - Fronsac, 1914)

Portrait équestre du général George Washington, c. 1876

Esquisse préparatoire et mise au carreau du tableau présenté à l’exposition Universelle de Philadelphie en 1876 et conservé dans la résidence de l’ambassadeur des États-Unis en France.

Huile sur toile.

Haut. 90, Larg. 72,5 cm. (accidents et restaurations, rentoilée).

Provenance : collection parisienne.

Oil on canvassketch for the portrait of Washington by Princeteau, kept at the United States Embassy in Paris, circa 1876.

Certificat bien culturel de libre circulation hors du territoire français.

Bibliographie : Marguerite Stahl, « Gentleman Princeteau, 3, Portraits et portraits équestres », éd. Le Festin, 2008. Le portrait achevé reproduit, p. 78-83.

Références pour le tableau achevé :
• Exposition universelle de Philadelphie, 1876, "Centennial Exhibition of Arts, Manufactures and Products of the soil and mine", exposition du centenaire de l'Indépendance du 4 juillet 1776.
• Famille d'Amade, Pontus.
• 1937-1939 : Paris, dépôt de la Société des Cincinnati.
• 1954-1970 : Paris, dépôt du musée de l’Armée.
• Vente Palais Galliera, 3 décembre 1972, lot n°164.
• Achat et don de M. l'Ambassadeur K. Watson pour l'ambassade des États-Unis à Paris, exposé depuis à la résidence de l'ambassadeur des États-Unis, 41, rue du faubourg Saint-Honoré.

« L’esquisse du portrait de Washington pour le centenaire de l’Indépendance américaine »
par Jacques Farran


Aussi solennelle que dynamique, cette esquisse représente un général retenant de la main gauche un cheval à la robe baie. Puissant, mais maitrisé par son cavalier, le groupe pose sous un ciel orageux. Celui qui fut deux fois président des États-Unis est vêtu du costume jaune et bleu foncé, avec des épaulettes, un sabre et les éperons couleur or. L'hiératisme de Washington, découvrant de sa main droite son bicorne comme pour saluer le spectateur, s'oppose au mouvement de la crinière du cheval pris au vent d'un bord de mer. À gauche, quatre voiliers se détachent des embruns, surplombant une masse terrestre indéfinissable. Probablement les navires de l'amiral De Grasse. À droite, une haute masse sombre représenterait le fort de Yorktown ; elle surplombe un objet fumant qui pourrait être un canon. Dans l'extrémité inférieure gauche, deux boulets parachèvent la composition.


Si le tableau exposé à l'ambassade des États-Unis se distingue par certains détails de notre esquisse, la restauration qu'il a subie ne permet pas de l'apprécier tel qu'il fut présenté à l'Exposition universelle de 1876. Une ancienne carte postale (16,3 x 11,2 cm, coll. part. Général Amade) livre toutefois une version de ce tableau plus proche de celle de notre esquisse.


La masse du coin inférieur gauche s'est transformée en un canon qui disparait à droite. Le fort figuré à droite a été coiffé d'une bannière étoilée. Les autres éléments, intensité des couleurs et naturalisme du portrait, relèvent de l'achèvement du tableau et non pas d'une transformation de la composition, transposée sur une toile seize fois plus grande (Haut. 369, Larg. 296 cm).

Célébrant le centenaire de l'indépendance américaine à l'Exposition universelle de Philadelphie, le tableau achevé connaît de prestigieux écrins, avant d'être exposé dans un lieu propre à témoigner de l'amitié franco-américaine : l'ambassade des États-Unis à Paris. René Princeteau, peintre animalier spécialisé dans la représentation équestre livre ici son chef-d'œuvre. La France, plus vieil allié des États-Unis, envoie à Philadelphie un portrait équestre « à la Van Dick » du père fondateur américain.

En 1871, débute la construction de la Statue de la Liberté, présent en gage de l'amitié outre-Atlantique… L'œuvre colossale ne pouvant être livrée à temps pour l'Exposition de Philadelphie, Bartholdi fit exposer l'élément le plus symbolique : le bras porte torche. Notre esquisse, chaînon manquant de l'élaboration du fameux portrait de Washington, présenté la même année, est un témoin majeur de l'américanophilie de la fin du XIXe siècle.

Ce tableau n'est pas sans rappeler le portrait de Washington par Charles Willson Peale offert à Rochambeau que nous avons vendu à Cheverny en 2002. L'amitié ancestrale franco-américaine se poursuit cent ans après l'engagement de Lafayette auprès des "Insurgent" en 1776. Sous le pinceau de Princeteau, George Washington est représenté comme le père de la nation américaine, il laisse l'image d'un fondateur d'empire, d'un grand soldat et d’un citoyen.
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