Le mobilier de Balzac à Saché, est à vendre
Vendredi 08 juin 2018
La Nouvelle République, Pascal Landré
Le moulage de la main droite de Balzac, le portrait du Curé de Tours et la table de chevet marquée par la cafetière de Balzac.
Trois lots intitulés “ Balzac à Saché ” seront proposés à la trentième vente aux enchères de la Maison Rouillac, dimanche, au château d’Artigny à Montbazon.
A la mort de Balzac, en 1850, sa veuve, la célèbre Madame Hanska, vendait le mobilier parisien de l’écrivain qui n’avait pas été saisi par ses créanciers. Mais le mobilier du château de Saché, où Balzac séjourna de 1823 à 1848 chez ses amis Margonne, ne lui appartenant pas, n’était pas saisi.Parmi les héritiers des Margonne figurait René Benjamin (1885-1948), prix Goncourt 1915, qui revendit en 1926 le château à Paul Métadier, lequel y aménagea un musée en 1951 avant d’en faire don au département sept ans plus tard.
Récemment, les descendants des Benjamin ont souhaité confier à la Maison Rouillac des pièces du mobilier de Saché, au temps où Balzac y vivait. Une commode, des fauteuils, des chaises, une table, de la vaisselle… et, surtout, trois objets qui attisent toutes les curiosités. Il s’agit d’abord de la petite table de chevet de l’écrivain, qui porte une marque noire due aux brûlures provoquées, selon la tradition familiale, par la cafetière du grand Honoré, caféinomane invétéré.
Un autre objet attire l’attention : le portrait de l’abbé Quinquet, chanoine de la cathédrale Saint-Gatien de Tours, à la fin du XVIIIe siècle, qui, selon les Rouillac, est « probablement à l’origine de la rédaction du “ Curé de Tours ” ». Enfin, le lot comprend le moulage de la main droite de Balzac, réalisée sur son lit de mort, par le sculpteur David d’Angers.
Avisé en priorité de cette vente par les Rouillac, le conseil départemental n’a pas souhaité préempter ces lots. « On peut comprendre que le Département ait d’autres priorités que de remeubler Saché », observe Me Aymeric Rouillac.
Le mobilier de Balzac a-t-il des chances d’être conservé en Touraine ? « Il le faudrait, pense Aymeric Rouillac, car c’est le seul mobilier restant qu’a connu Balzac à Saché. »
Des offres alléchantes sont déjà parvenues… des États-Unis et du Japon, où des inconditionnels de l’écrivain tourangeau se montrent encore plus gourmands que les Polonais et les Russes, pourtant fervents admirateurs de l’auteur du « Lys dans la vallée ».
Le prix ? On parle d’une estimation de 100.000 euros pour les trois lots. Voire plus…