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Les Causeuses de Camille Claudel

Mardi 01 mai 2018

L'exemplaire personnel de Reine Marie Paris, petite nièce de l'artiste


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Numéro 48 de la vente

Camille CLAUDEL (Fère-en-Tardenois, 1864 - Montdevergues, 1943)

Les Causeuses,
modèle créé en 1896.

Épreuve en bronze à patine brun-noir signée et datée " C.Claudel 1896 " sur le devant.
Porte le cachet de la fonderie Coubertin et le n°4/8 ; fonte posthume à la cire perdue.

Haut. 37, Larg. 28, Prof.33 cm.

L'épreuve des Causeuses présentée ici figurera dans le prochain catalogue raisonné de Reine-Marie Paris et Philippe Cressent. Elle est accompagnée d'un certificat d'authenticité.

Provenance : Collection de Madame Reine-Marie Paris, petite nièce de l'artiste.

Camille CLAUDEL. The Gossips. Brown patinated bronze proof signed and dated 'Claudel in 1896', Coubertin's founder stamp. Posthumous lost wax casting.

Littérature en rapport :
- Reine-Marie Paris, Arnaud de la Chapelle, L'œuvre de Camille Claudel, Adam Biro, Edition d'Art et d'Histoire Arhis, 1991, modèle en plâtre reproduit p.173 et sous le n° 46 ;
- Reine-Marie Paris, Camille Claudel re-trouvée, Catalogue raisonné, Éditions Aittouarés 2000, modèle répertorié sous le N°43-5, pp.373-377.
- Anne Rivière, Bruno Gaudichon, Danièle Ghanassia, Catalogue raisonné Camille Claudel, Troisième édition augmentée, éditions Adam Biro, 2001, modèle fondu par Rudier en 1965 répertorié sous le N°41.9, pp.134-136 ;
- Reine-Marie Paris, Philippe Cressent Camille Claudel, intégrale des oeuvres, éd. Culture economica, Paris, 2014, modèle de la même série reproduit sous le n°244 p.500, décrit p. 501 ;

Présentation sur TV Tours


émission TiLT, animée par JCK

Les Causeuses de Camille

Présentation avec le cabinet Sculpture et collections

Alors que ses relations avec Rodin se tendent au début des années 1890, Camille Claudel s’émancipe peu à peu de l’influence du maître de Meudon. Au-delà de la fin de son orageuse relation amoureuse avec son illustre professeur, c’est tout l’art de Camille Claudel qui prend alors une nouvelle direction. C’est dans ce contexte particulier que l’artiste crée Les Causeuses. En empruntant cette nouvelle voie, Camille Claudel s’aventure dans un art plus intimiste, plus singulier, plus personnel et s’affranchit de l’influence de Rodin. Les Causeuses est donc une œuvre charnière et un jalon important dans la carrière de l’artiste.

Observatrice compulsive du monde qui l’entoure, Camille Claudel, s’inspire et dessine d’après nature les scènes de la vie quotidienne. En 1893, dans une correspondance avec son frère Paul alors en poste aux États-Unis, elle décrit ce qui est sans doute la genèse des Causeuses : la conversation animée et secrète d’un groupe de femmes dans un wagon de chemin de fer. En transcendant cet instantané de la vie ordinaire, l’artiste nous propose une vision dont l’originalité et la modernité s’allient à une vision universelle des rapports humains. Nos bavardes voyageuses sont immortalisées dans une nudité intemporelle. Coiffées de volumineux et voluptueux chignons savamment dénoués, elles sont assises en cercle, l’une nous fait face, les trois autres tournent le dos au spectateur ; elles sont penchées en avant dans une attitude de conspiration mystérieuse et enjouée. Le décor du wagon de chemin de fer disparaît pour laisser la place à un étrange paravent d’aspect rupestre qui, lui aussi, participe à la confusion des notions de temps et d’espace.

Une première version en plâtre des Causeuses, aussi titrée La Confidence ou Les Bavardes, est exposée au Salon de 1895. Les critiques sont élogieuses et Mathias Morhart grand soutien et premier biographe de l’artiste écrit : « (...) quatre femmes assises les unes en face des autres dans l'étroit compartiment d'une voiture de chemin de fer et qui semblaient se confier on ne sait quel précieux secret devaient lui suggérer ce prodigieux chef-d’œuvre : les Causeuses. (….) Je ne crois pas me tromper en disant qu'il n'existe à peu près aucune œuvre moderne qui ait l'envergure des Causeuses. (...) Elle est, d’ailleurs, sans parenté précise avec quoi que ce soit que nous connaissons. » (« Mlle Camille Claudel », Mercure de France, p. 745).

Les critiques du Salon sont élogieuses, différentes versions vont alors être réalisées du vivant de l’artiste ou à titre posthume et dans différents matériaux pour répondre à cet important succès critique. L’ensemble de ces œuvres est aujourd’hui dispersé entre collections particulières et collections publiques, certaines n’étant plus localisées :
- Le plâtre original avec paravent (n°22 du Salon de 1895) n’est plus localisé.
- Un plâtre sans paravent est conservé dans une collection particulière.
- Un marbre avec paravent n’est plus localisé.
- Trois plâtres avec paravent sont conservés au musée Rodin (inv.S6291 et S6292) et au musée d’art et d‘histoire de Genève (inv.1996-0006).
- Un plâtre avec paravent cédé par Reine-Marie Paris est conservé au musée Camille Claudel.
- Un marbre sans paravent est conservé dans une collection particulière.
- Une version en bronze et onyx est conservée au musée Rodin (inv.S.1006).
- Une version a été fondue par Blot à dix exemplaires en 1905 ; ils sont conservés dans diverses collections particulières.
- Un unique exemplaire (à ce jour) posthume fondu par Georges Rudier en 1965 est conservé au musée Rodin (inv.1365).
- Douze exemplaires fondus après 2010 à partir du plâtre du musée Camille Claudel par la fonderie Coubertin dont un exemplaire conservé au musée Camille Claudel (EA.I/IV) et l’exemplaire que nous présentons (n°4/8).

Notre bronze fondu par la très réputée fonderie de Coubertin (Saint-Rémy-lès-Chevreuse, 78) qui collabore avec le musée Rodin (elle transcrit aussi en bronze les œuvres de Picasso, Bourdelle, Gargallo ou encore Couturier ) a été exécuté à partir du plâtre provenant de la collection de la petite nièce de Camille Claudel, Reine-Marie Paris. Une version en bronze de la même série que l’œuvre que nous présentons a été cédée au musée Camille Claudel au moment de sa création, en même temps que le plâtre dont elle est issue.
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