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Le Char de la Victoire

Samedi 11 novembre 2017 à 07h

Cette semaine, Ilona interroge Aymeric Rouillac, commissaire-priseur afin de connaître la valeur d’une horloge.



Le chef de l’état ravive aujourd’hui la flamme qui brûle éternellement sur la tombe du Soldat Inconnu. Elle honore la mémoire des 1 397 800 soldats français morts pour la France durant la Grande Guerre. Les guerres ne se gagnent pas sans en payer le prix. Napoléon ne le savait que trop bien lorsqu’il lance le chantier de l’Arc de Triomphe qui ombrage aujourd’hui la « Dalle Sacrée ». Après la bataille d’Austerlitz, l’Empereur déclare à ses soldats : « Vous ne rentrerez dans vos foyers que sous des arcs de Triomphe ! ». Il se réfère aux pratiques guerrières de l’Empire romain.

À cette époque, la récompense suprême offerte à un général victorieux est le Triomphe. Si son action a permis d’établir la paix, d’étendre le territoire de Rome et de rapporter un butin conséquent, une parade somptueuse est organisée dans la capitale. Sur un char tiré par quatre chevaux, il pénètre dans la ville à la tête de son armée en passant sous un arc de triomphe. Le cortège est considérable et se compose notamment de nombreux prisonniers et chefs de guerre ennemis accompagnés de leurs familles. Ainsi, on voit notamment Vercingétorix suivre le char de Jules César lors de son Triomphe… Pour le général, c’est LA consécration. Imaginez donc les maréchaux Joffre, Lyautey, Pétain et Foch parader dans un char à travers Paris le 11 novembre 1918 !

La pendule de notre lectrice, intitulée « Le Char de la Victoire », présente un intérêt décoratif certain. Un socle de forme rectangulaire en marbre vert de mer met en valeur une imposante sculpture figurant un char antique à deux chevaux conduit par la déesse des armées : la Victoire. Le fait qu‘un cadran inscrit dans une roue donne l’heure devient ici presque un détail… Notre sculpture en régule est typique des productions de la fin du XIXe et du début du XXe siècle. Étant donné le type d’émaillage du cadran, il est fort probable qu’elle ait été réalisée après la guerre 14-18 pour célébrer la victoire. Les modèles en régule étant bien moins onéreux que ceux en bronze, chacun pouvait exposer sa fierté et son patriotisme sur la cheminée de son salon. La fonte n’est pas de grande qualité, on remarque ici et là de nombreux défauts. Le plus embêtant étant le bras gauche de notre Victoire qui semble avoir été brisé et ressoudé, voir même reconstitué. Une blessure survenue lors de la folle course Transitalique aux côtés d’Astérix et Obélix ? Si la gloire ne s’achète pas, cette pendule, elle, se négociera entre 100 et 150 €.
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