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Album de dessins de Boniface comte de Castellane

Dimanche 11 juin 2017 à 14h30

La vie d'officier entre 1813 et 1820.



Esprit Victor Boniface comte de CASTELLANE (Paris, 1788 - Lyon, 1862), maréchal de France.

ALBUM de dessins sur la VIE d'OFFICIER, 1813-1820.


Album de format à l'italienne pleine reliure contenant 97 pages avec + de 50 dessins au lavis et rehauts aquarellés, ou à la mine ; la plupart légendés, datés et signés " B.C. ".

Ces dessins réunis sous forme d'un recueil relié et de manière non chronologique, ont été réalisés entre 1813 et 1820 en majorité par Boni de Castellane (excepté 4 dessins), lors de ses séjours dans les demeures familiales ou en garnison.

Pour une partie de ces croquis, le jeune officier de Castellane s'est inspiré d'estampes militaires gravées, coloriées et diffusées à l'époque par l'éditeur parisien Martinet (rue du Coq), entre 1807 et 1814.

Album : Haut. 27, Larg. 38 cm.
(déchirures, froissures, restaurations anciennes).

Provenance : anciennes collections du château de Rochecotte, souvenirs relatifs aux familles de Talleyrand et Castellane.

Présentation sur TV Tours


Émission Tout Sur Un Plateau, présentée par Émilie Tardif.

Été 1813, 7 dessins :
- « 5e régiment d'infanterie légère, sergent de carabiniers ; [en arrière-plan] tente de l'Empereur » fait à « Reuil, ce 4 juillet 1813, B.C. »,
- Un dragon à cheval porte-étendard du 24e régiment de dragons, fait à « Reuil, 7 juillet 1813, B.C. »
- « Traineur d'armée »
- « Garde d'honneur du 1er régiment » [d'après planche 292, Martinet], fait à « Reuil, ce 14 juillet 1813 », représentant un garde d'honneur à cheval du 1er régiment de la garde impériale, revêtu du nouvel uniforme en vigueur d'après le décret impérial du 3 avril 1813 : shako rouge, plaque argentée portant un aigle déployé, torsades blanches, plumet vert forcé au sommet rouge pour le 1er régiment, dolman vert, collet et parements rouges, passementeries blanches enlacées à la hussarde sur la poitrine et sur toutes les coutures, trèfles sur les épaules, boutons ronds argentés, fourragères et glands blancs ; pelisse de même couleur qui se place sur l'épaule gauche. Pantalon rouge à la hongroise avec galons blancs sur les coutures, bottes par-dessus coupées en cœur sur le devant, éperons argentés.
- « Grenadier de la garde impériale, marchande d'eau-de-vie suivant l'armée » [d'après planche 117, Martinet], fait à « Reuil, 18 juillet 1813 »
- « Brunet rôle de moutonnet dans une journée de garnison/ Apprendre à faire des armes ? Eh ben, est-ce qu'on v'là pas de toutes faites ? » [d'après planche 353, Martinet], fait à « Reuil, 24 juillet 1813, B.C. »
- « Grenadier d'infanterie de ligne, sentinelle à l'armée » [d'après planche 224, Martinet], fait à « Reuil, 26 juillet 1813 »
- La traversée d'un pont, fait à « Acosta le 8 septembre 1813, B.C. »

« Brunet rôle de moutonnet dans une journée de garnison/ Apprendre à faire des armes ? Eh ben, est-ce qu'on v'là pas de toutes faites ? », fait à « Reuil, 24 juillet 1813, B.C. »


Au lendemain de son mariage célébré à Paris le 26 mai 1813 et fêté dans le château familial d'Acosta (près de Meulan dans les Yvelines) où il passa une partie de sa jeunesse, Boni de Castellane séjourne dans l'autre demeure familiale à Reuil (Seine et Marne) du 26 juin au 15 juillet. Ce château des Rohan Chabot est la propriété de sa belle famille. D'après son journal publié, on lit qu'il reçoit le 28 juin la nouvelle de sa nomination et promotion au 1er régiment des gardes d'honneur par décret du 21 juin : « Je suis colonel major du 1er régiment des gardes d'honneur. Je suis étourdi de cette nouvelle ; je n'y crois guère./ [1er juillet] J'ai confirmation de ma nomination de colonel-major. Les jours passent bien vite quand on est heureux, et la vie de la campagne est bien douce avec un intérieur comme le nôtre. Parvenu en 9 ans de simple soldat au grade de colonel, j'étais des 3 plus jeunes de l'armée, une brillante carrière était ouverte devant moi ; il ne fallait que vivre sous Napoléon pour arriver aux plus hauts emplois militaires. Trois choses m'ont fait un grand plaisir dans mon métier : les épaulettes de sous-lieutenant, la Légion d'honneur et le grade de colonel./ [22 août] J'avais 25 ans. 1200 chevaux sous mes ordres… ». Il fait un aller-retour à Paris le 16 juillet pour commander ses nouveaux uniformes de garde d'honneur, et rejoint son régiment cantonné à Versailles le 27 juillet suivant.

Été 1814, 9 dessins :
- « Grenadier de la garde impériale russe ; Tambour de la garde imp. russe ; Grenadier russe, troupe d'élite, régiment à la suite de garde imp. » [d'après planche n°2 de la série « Armée des souverains alliées, soldats de l'armée russe, 1814, Martinet], fait à « Reuil, 10 juillet 1814, B.C. »
- « Général de brigade d'infanterie russe ; chef d'escadron des dragons du Grand duc Constantin ; officier d'infanterie russe, grande tenue ; officier russe d'infanterie en négligé » [d'après planche n°1, de la série « Armée des souverains alliées, soldats de l'armée russe, 1814, Martinet], fait à « Reuil, 14 juillet 1814, B.C. »
- « Chef d'escadron des cosaques réglés de la garde impériale russe » [d'après planche n°1 de la série précédente], fait à « Reuil, 18 juillet 1814, B.C. »
- « Le nouvelliste sans argent » [d'après une caricature de 1814 gravée et éditée par Maleuvre à Paris, rue Pierre Sarazin], fait à « Acosta, 5 août 1814, B.C. »
- « Nourrice vandale en Saxe », fait à « Acosta, 6 août 1814, B.C. »
- « Fiancée vandale » et « Femme vandale en grand deuil », fait à « Acosta, 8 août 1814 »
- « Paysan vandale en Saxe », fait à « Acosta, 12 août 1814, B.C. »
- « Jeune fille vandale allant à l'église » et « Paysanne vandale », fait à « Acosta, 22 août 1814, B.C. »
- Vue du château d'Acosta et alentours (sans légende, ni date)

« Grenadier de la garde impériale russe ; Tambour de la garde imp. russe ; Grenadier russe, troupe d'élite, régiment à la suite de garde imp. », fait à « Reuil, 10 juillet 1814, B.C. »


Au premier retour des Bourbons en 1814, les régiments des gardes d'honneur furent licenciés et les colonels mis en disponibilité. Le colonel de Castellane partage désormais son temps disponible entre les propriétés de Reuil et d'Acosta.

Hiver 1814, 4 dessins :
- « Vision de M. de la Jobardière, n°1, 1814 », fait à « Reuil, 2 décembre 1814, B.C. »
- « n°2 M. de la Jobardière arrive à Paris (il rencontre un militaire de ses amis) », fait à « Reuil, 4 décembre 1814 »
- « n°3 M. de la Jobardière chez son secrétaire », fait à « Reuil, 7 décembre 1814, B.C. »
- « M. de la Jobardière décoré du Lys, se pousse chez les grands », fait à « Reuil, 12 décembre 1814, B.C. »

« Vision de M. de la Jobardière, n°1, 1814 », fait à « Reuil, 2 décembre 1814, B.C. »


Ces quatre dessins ont été reproduits d'après des estampes caricaturales de « Monsieur de la Jobardière » diffusées dans la presse de l'époque.
Dès 1814 avec l'avènement des Bourbons, la presse met en scène le retour massif des émigrés au pays, par opposition au patriote. Les caricaturistes de l'époque aiment représenter l'émigré sous des traits parodiés : corps déformé, n'étant plus à la mode vestimentaire du moment, figuré comme un noble sénile incapable de s'adapter. Le parcours du noble émigré est toujours le même : retour à la capitale, retrouvailles avec d'autres nobles, fréquentation de la cour et des ministères pour la course aux places, réclamation des anciens titres et droits.

Sous la Restauration, Boni de Castellane est rappelé au service et Louis XVIII lui confie le commandement du 5e régiment des Hussards, recréé le 31 août 1815 sous le nom du régiment des Hussards (ou Houzards) du Bas-Rhin. Cantonné à Provins puis à Soissons, une partie du régiment prend ses quartiers dans la ville de Chartres le 20 avril 1817. De 1818 à 1819 à Pontivy et de 1820 à 1822 à Moulins :
- Double pages « Route de poste » représentant un postillon, une estafette et une diligence, fait à « Reuil, le 18 juin 1817, B.C. »
- Deux officiers anglais, non légendé, fait à « Chartres, le 19 juillet 1817, B.C. ».
- « entrée d'un paquebot dans le port de Douvres », au crayon, fait à « Pontivy, 28 novembre 1819, B.C. ». Pour des raisons familiales, Boni de Castellane fit un séjour de 3 semaines à Londres en novembre 1817, en passant par Douvres.
- Double-pages : à gauche, le quartier de cavalerie avec légendes (sous-préfecture, caserne, pavillon, écuries) ; et à droite « Pontivy, vue de la prison prise de la maison de M. Leclerc et entrée de la rue royale », au lavis. Sur le feuillet suivant, plusieurs paragraphes autographes portant des appréciations et des critiques sur diverses familles de Pontivy : « Pontivy/ Société de Pontivy/ maison Condé : mad. Condé excellente, Adèle est folle, Julie a été bien (…)/ maison Liscouët : mad. Liscouët excellente personne recherchée, a été coquette et bien, mad. Barrère (Hortense) jolie veuve gentille, ponctuelle (…)/ maison Boblaye : mad. Boblaye mielleuse, face de renard ; Melle Lise Boblaye grosse grande, les yeux mourants, elle a les pieds si gros…etc » En garnison en 1819 à Pontivy, il brise l'ennui en se remettant au dessin, avec cette belle oeuvre en double page.
- Feuillet suivant : « Maison de M. Leclerc à Pontivy », au crayon, fait en « Avril 1819 ».

Double pages « Route de poste » représentant un postillon, une estafette et une diligence, fait à « Reuil, le 18 juin 1817, B.C. »


S'y ajoutent d'autres dessins et ébauches, sans date ni lieu comme « Vestris » et « Mad. Gardel », deux interprètes du ballet pantomime intitulé « La Dansomanie » créé à l'Opéra de Paris en 1800, transposition du Bourgeois gentilhomme de Molière ; ainsi que 4 dessins réalisés par un capitaine du génie à Moulins en 1820, représentant : « le Chevalier de Dreuille colonel de cavalerie », « Un Anglais à Moulins en 1820 », un couple dansant, « M. de Jaroufflet, aumônier…à Moulins ».

The Boniface de Castellane carnet of sketches about the LIFE of an OFFICER, 1813-1820.

Découvrez les autres souvenirs relatifs aux familles de Talleyrand et Castellane provenant du château de Rochecotte en vente à Artigny :


N° 130 : Environ 74 croquis par Henri de Castellane (Paris, 1814 - Rochecotte, 1847), lors d'un voyage de la Loire jusqu'à la côte d'Azur, de septembre 1833 à mai 1834.


N° 134 : Cinq lavis d'encre par Pauline de Talleyrand-Périgord (Paris, 1820 - Rochecotte, 1889) signés et datés 1829.


N° 135 : Matrice de bouton aux armes du Maréchal de Castellane
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