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Tables légères... Pour une novuelle année

Samedi 31 décembre 2016

Paul de Blois a reçu en héritage de son oncle ces « deux petites tables… dont il n’a pas beaucoup d’information », notre commissaire-priseur Me Philipe Rouillac nous en conte leur histoire…



Cette paire de tables symbolise au mieux l’esprit du XIXè siècle, sous la Restauration, l’époque des Salons. La Haute société comme la bourgeoisie en ses châteaux et hôtels particuliers prenaient un soin tout particulier à recevoir amis et obligés. Relisons l’observateur privilégié de l’époque : Honoré de Balzac. Chaque Dame dite de qualité avait son jour de réception, qui se tenait un après-midi dans son Salon - où étaient disposés tables de jeux, de dames de tric trac ou encore de cartes, généralement occupés par les hommes Le dames près des feux de cheminée, babillaient échangeaient voir complotaient. Musique, poésie comme lectures l’agrémentaient. Le chocolat breuvage fort précieux était versé dans de fines tasses de porcelaine, tout comme le thé ; le vin chaud dans des gobelets d’argent, tout alcool était banni, il fallait attendre le soir. Sièges lourdset imposants autour de la pièce alternés de tables et guéridons, et au centre du Salon sous le riche lustre chaises et fauteuils légers agrémentés de tables volantes.

Sur la paire de Paul disposée à l’entrée en symétrie, on posait généralement ses gants, ou sa carte de visite sur un plateau d’argent, si l’on n’était pas un familier. Le dessus de ces tables ici en marqueterie richement ouvragée indiquait le rang du maître de maison : pas de couronne ni d’armoirie, nous sommes dans un salon bourgeois. Alternent fleurs épanouies dans un encadrement en bois clair de feuillages. Les couleurs vives sont obtenues en coloriant un bois tendre comme de la peinture – contrastant sur un fond noir, on est très sérieux ou hypocrite ? au XIXè, donc le noir domine partout…Pratique elles disposent d’un petit tiroir pour y recueillir quelques papiers et billets doux glissés discrètement par quelque convive entreprenant…Les tables sont des copies de qualité inspirées des productions de l’époque de Louis XVI. Vraisemblablement d’un bel acajou rouge, aux quatre pieds droits à cannelures, avec entretoise pour assurer une meilleure stabilité, le dessus, plateau rectangulaire est à deux cotés arrondis. Si ces modèles sont élégants ils ne sont pas rares et ont été fabriqués jusqu’en...1914 ! La richesse – donc le prix - outre la marqueterie du plateau nous est indiqué par la riche ornementation en bronzes dorés et ciselés : la galerie qui ceint le plateau, la pomme de pin qui réunit l’entretoise et surtout les quatre motifs en application sur les côtés, qui sont disposés sur le bandeau de chaque table. Attention il ne semble s’agir ici que de laiton moulé doré et non de bronze…Par contre le fait qu’une paire soit conservée et en bon état général, fait approcher son estimation autour de huit cents euros…d’autant si une signature est trouvée dessous ! Et ouvrez leur tiroir, sait-on jamais on a été plusieurs fois très surpris…Surprise de cette fin d’année 2016, vous souhaitant pour 2017 de bonnes découvertes, de belle chines, et de bons trésors à partager avec vous chers lecteurs qui nous suiviez si fidèlement  !
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