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ORANGERIE DE CHEVERNY pour la 17ème année - Art déco, Bijoux, Islam

 
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Lot 350B

Même si les matières colorantes des émaux sont compatibles avec les matières premières utilisées pendant l'Islam médiéval, la pureté du verre support, la même forte proportion de plomb contenue dans tous les émaux, la concentration élevée en cobalt de l'émail bleu et l'utilisation d'arséniate de plomb comme agent opacifiant indiquent qu'il s'agit d'un objet qui ne peut être antérieur à la fin du XVIIIème siècle.

La lampe est intéressante sous tous ses aspects ; on ne peut qu'apprécier la grande qualité d'exécution. De plus, toutes les caractéristiques de l'objet permettent de l'attribuer à Philippe-Joseph Brocard, verrier français bien connu du XIXème siècle.
Brocard débute comme restaurateur d'objets d'art et d'antiquités. La découverte des verres islamiques marque une étape importante dans son œuvre ; il apprend alors la technique de l'art verrier et des émaux polychromes, ceux-là même utilisés par les artistes syriens aux XIIIème et XIVème siècles dans les décors peints sur leur production de verre qui est restée d'inégalée. Il montre la première fois ses réalisations lors de l'Exposition universelle de Paris en 1867.

L'œuvre de Philippe-Joseph Brocard a été partiellement étudiée et de façon éparse, mais on ne peut négliger ses talents de restaurateur et sa maîtrise de l'art du verre; par exemple, l'observation d'une restauration qu'il a effectuée sur le piédouche d'une bouteille ancienne en verre, conservée au musée des Arts décoratifs, numéro d'inventaire 4422 (acheté en 1888 à la vente Goupil à Paris), ne permet pas de différencier à l'œil nu l'apport de matériaux du XIXème et ceux de la bouteille authentique du XIVème siècle.

Gaston Wiet, conservateur du musée du Caire du début du XXème siècle, cite uniquement trois lampes au nom de Qawsûn dans son inventaire de 1929 sur les lampes en verre émaillé : la première qui se trouve actuellement au Metropolitan Museum of Art, New York (anciennes collections Mannheim, et J. Pierpont-Morgan), la seconde qui était dans la collection C. Gérôme et dont on a perdu la trace, et la troisième qui se trouve au musée du Caire, signée par Brocard.

Un dernier élément vient s'ajouter : l'objet, qui est dans la famille depuis plus de cent ans, a été acquis par un ancêtre architecte qui avait accompagné la délégation française lors de la réalisation des travaux de construction du canal de Suez.


*Laboratoires SERMA Expertises, 218-228 Avenue du Haut-Lévèque, 33600 Pessac, France.
Le rapport du laboratoire SERMA, en date du 12 novembre 2004, sera remis l'acquéreur.

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