37ème VENTE GARDEN PARTY - I
Lot 68
Jean-Baptiste Camille Corot (Français, 1796-1875)
Palette, 1873
Noyer.
Peinte d'un groupe de personnages autour d'un grand tableau sur chevalet.
Signée, datée et dédicacée : "Palette qui a servi à faire le jardin du tableau Dante. A mon ami G. Rodrigues".
Au dos, morceaux de toile, étiquettes et inscriptions.
Haut. 27, Larg. 37 cm.
Dans un cadre de présentation noir et or avec une étiquette olographe au dos "18215".
Provenance : descendance du peintre Georges Rodrigues-Henriques (1830-1885).
Jean-Baptiste Camille Corot. A mixing plate painted in 1873. Signed, dated and dedicated.
Exposé au Salon de 1859, "Dante et Virgile" provoque l'admiration rétrospective de Corot lorsqu’il redécouvre cette œuvre quelques années plus tard dans son atelier. Il propose alors à l’Etat français d'en faire l'acquisition. Le projet de vente du Dante et Virgile à l'Etat français échoue en 1874 et la toile fera finalement partie de la vente de la succession Corot des 26-28 mai 1875, à Hôtel Drouot à Paris (lot 149). Elle y est acquise 15 000 francs par Alexis-Eugène Détrimont pour Quincy Adams Shaw (1825-1908), qui l’offre au Museum of Fine Arts de Boston (75.2), où elle est toujours conservée.
Corot passe à ce moment de réguliers séjours chez son disciple et ami Georges Rodrigues-Henriques (1830-1885) au château des Lions à Port Marly. Agent de change, Georges Rodriques s'adonne à la peinture en amateur et accueille avec générosité ses amis artistes dans sa maison de famille. Charles Daubigny, Eugène Delacroix, Alexandre Dumas et Eugène Labiche sont des habitués. Au mois d'août 1872, Corot passe une dizaine de jours aux Lions, où il peint dans sa dernière manière de maturité. L'exposition en 2001 au musée Thyssen-Bornemisza à Madrid autour du "Parc des Lions à Port-Marly" peint cette année-là fut l'occasion de rappeler les liens forts entre Corot et Rodrigues. Cette palette est offerte l'année suivante par Corot à son ami. Elle est comparable à celle conservée par le musée du Louvre, datée de 1855 (OD 16), dont on reconnaît le modèle sur l'autoportrait de 1825 (musée du Louvre, RF1608). Elle est toutefois en bon état et n'est pas recouverte de taches de peinture, le maître ayant choisi de la peindre. Il a naturellement représenté sa grande toile du Dante et Virgile sur un étonnant fond japonisant ponctué de visiteurs, en prenant soin de remplir le vide réservé au pouce par une toile sur laquelle il a situé un personnage.
Conservée depuis l'origine dans la famille Rodrigues, cette palette trouve maintenant pour la première fois le chemin des enchères.
Adjugé : 20 000 €




