Lot 387

[Art - Caricatures]
DESSINATEURS - CARICATURISTES SOUS LA MONARCHIE DE JUILLET

Lot de 2 albums
• Ernest Lafontan (1820, Haguenau – 1842, Montpellier) et Xavier Alphonse Emmanuel Léonce, comte Hallez-Claparède (1813-1870)
« L’homme de qualité », 1839, album à l’italienne, 40 pages rel. d’époque, 14 x 21 cm.
Rarissime et unique album anopistographe contenant une histoire parodique, sous forme de séquences de dessins autographiés et légendés, sur le parcours politique d’Alphonse Thiers, ministre et président du conseil sous la Monarchie de Juillet.
Ce pamphlet satirique fut écrit et dessiné par Ernest Lafontan et le comte Hallez-Clarapède son cousin germain, information révélée en première page par une annotation manuscrite à la plume, suivie d’une apostille qui précise qu’« En 1839 MM. Ernest Lafontan, Chrétien de Beauminy, Ed. de Bo[…….] et Pointel Mis de Chennevières avaient formé une association pour produire des missels, des ornementations sur parchemin et vieilles toiles rappelant les illustrations du XVe et XVIe siècle. Ce fonds commun était destiné à solder la dépense extraordinaire du Carnaval, du bal des variétés de la Renaissance, de l’Opéra, etc. Des imitations de M. Crépin et M. Vieuxbois en firent la suite. ».
En dernière page, l’épilogue nous éclaire sur la date de l’œuvre : « Le fruit de l’œuvre de 2 amis, lecteur ayez qu’une indulgence pour le crime qu’ils ont commis, le crime c’en est un en France quand on est jeune et sans crédit de s’attaquer aux gens d’esprit, 5 mai 1839 »
Le format de l’œuvre ainsi que les pages introductives et de fin s’inspirent des « Histoires en estampes » publiées par le genevois Rodolphe Töppfer.
Âgés respectivement de 19 ans et de 26 ans, Lafontan et Hallez-Claparède publient en 1839 un véritable brûlot contre l’un des personnages forts de l’Etat, se moquant de lui sous le titre qualificatif « l’homme de qualité », expression mise au crédit des Précieuses au 17e siècle et qui caractérise la noblesse qui jouit d’une certaine qualité dont les autres hommes sont privés.
En 1839, le jeune Ernest Lafontan est alors encore étudiant en droit à Paris, en pension dans la maison Morisson, condisciple de Charles-Philippe marquis de Chennevière-Pointel (1820-1899) qui deviendra son beau-frère. Admirateur des caricaturistes de son époque (Gavarni, Töppfer), le jeune étudiant se révèle être un fin dessinateur et caricaturiste à l’esprit facétieux. Seulement une maladie infectieuse l’emporte dès l’âge de 22 ans à Montpellier, où il s’était retiré pour se soigner accompagné de son ami Chennevière.
• Jean-Jacques Grandville (1803-1847)
Recueil d’env. 40 petites planches lithographiées de caricatures de scènes d’animaux dessinées par Grandville, dont 4 à rehauts de couleurs d’époque, réunies et collées en majorité dans un album à l’italienne, 20 x 13 cm ; la plupart des pl. sont extraites de la « Vie publique et privée des animaux, scènes de mœurs ».

Adjugé : 1 200 €