Lot 482

[Religion]
ISAAC PAPIN (1657-1709)
La Tolérance des protestans et l’autorité de l’Église, ou Réponse au libelle de M. Jurieu, qui porte pour titre. Lettre pastorale aux fidèles de Paris, d’Orléans et de Blois, etc., avec une lettre à M. Jurieu sur ce qu’il y a de personnel dans ce libelle, Paris, Vve de C. Thiboust et P. Esclassan, 1692, belle rel. plein veau d’époque in-8 (défauts d’usage), plat aux armes dorées de l’évêque François de Clermont-Tonnerre, xi-472 p. (mouillures).
Rare édition.

JOINT : Dormoy, Isaac Papin étude historique et dogmatique, Laigle, 1883, 65 pp. ; Vérin, Isaac Papin (1657-1709), Orléans, Gout, 1906, 30 pp.

Théologien du Grand Siècle, Isaac Papin est né à Blois calviniste. Il appartient à l'École théologique dite de Saumur : fils spirituel du théologien novateur Claude Pajon (son oncle), il adopte les théories de ce dernier sur la grâce et, lecteur de Spinoza dès 1681, développe une conception originale de la tolérance à une période d’effervescence sur cette question dans la pensée protestante. Au moment de la révocation de l'édit de Nantes, Papin rejoint le Refuge : il est alors proche de citoyens des Lettres comme Jacques Lenfant, Jean Le Clerc et Pierre Bayle. Il s’installe d'abord en Angleterre, où il est ordonné prêtre de l'Église anglicane puis se rend aux Provinces-Unies, puis dans le Saint-Empire, où il tente de s'installer comme pasteur d'une Église wallonne. Son identité de novateur déclenche l'opposition de l'orthodoxe Pierre Jurieu (déjà ennemi de Pajon), qui l'empêche d'atteindre son but. Il décide alors de se convertir et revient en France en 1690, où il passe au catholicisme grâce à Bossuet. Jusqu’alors nomade huguenot de la République des Lettres, Papin se mue en catholique sédentaire dans sa ville natale, Blois : il devient l'un des acteurs de la controverse antiprotestante et se rapproche du jansénisme grâce à l’un de ses amis, également pasteur calviniste converti. (Source : Thomas Guillemin, Isaac Papin (1657-1709) Itinéraire d’un humaniste réformé, de l’École de Saumur au jansénisme, 2020)

Adjugé : 260 €