FR
EN

ORANGERIE DE CHEVERNY POUR LA 14ème année - Bijoux - Tableaux - Bel Ameublement

 
Consulter les détails de la vente

Lot 26B

Nous connaissons donc d'autres versions de ce portrait conservées notamment...

Nous connaissons donc d'autres versions de ce portrait conservées notamment à Princeton, New York, et celle entrée dans les collections de Versailles sous Louis-Philippe. Malgré la méticulosité de Charles Willson Peale qui a signé et daté la plupart de ses oeuvres et qui a gardé un important fond d'archives aujourd'hui publié, il est impossible dans l'état actuel des choses de remonter l'historique de tous les portraits de cette série. Un classement chronologique non exhaustif a été réalisé par Ch. Coleman Sellers notamment à travers plusieurs point importants : un changement dans l'uniforme intervenu en 1774 et la composition d'un nouveau drapeau fixée dès 1777, un autre paysage.

Notre portrait dit de 1782 présente déjà deux anachronismes. Washington, toujours appuyé sur un canon, est représenté dans la tenue de général de rigueur jusqu'en 1779 (et que Peale reproduira jusqu'en 1784). C'est également l'ancienne bannière à treize étoiles à cinq pointes, remplacée en 1777, qui apparaît. Il s'agit donc là du premier drapeau américain, chacune des étoiles symbolisant une des treize colonies britanniques d'Amérique du Nord ayant proclamé l'indépendance et s'étant regroupées en Confédération. Nous retrouvons également le cheval tenu par un soldat. La vue de Princeton a été remplacée par celle de Yorktown. Ch. W. Sellers émet l'hypothèse qu'elle pourrait être de la main de James Peale, frère de Charles Willson et qui a travaillé dans son atelier après un engagement dans l'armée. Son expérience de la guerre en a fait la personne désignée pour l'exécution des détails militaires. Cette thèse est étayée par le fait qu'il a fait de nombreuses études de Yorktown, qu'il a pu réutiliser à l'occasion.

Le portrait de 1782 a été rapporté des États-Unis en France par Rochambeau. Nous savons que Rochambeau a rencontré Washington le 15 juillet 1782 à Philadelphie. Le tableau semble avoir été acheté durant cette période, ce que confirme une lettre de Charles Willson Peale à François Barbé-Marbois, secrétaire de la légation française, datée du 25 juillet 1782, et dans laquelle il s'informe si Rochambeau a laissé pour lui seize guinées en paiement d'une copie de Washington. Selon Ch. Coleman Sellers, il s'agirait d'un achat et non pas d'une commande. Le laps de temps étant trop court,

Peale, aurait vendu un portrait exposé dans sa propre galerie de Philadelphie et exécuté vers 1780. Cependant la tradition familiale des Rochambeau a toujours soutenu qu'il s'agissait là d'un cadeau de Washington à Rochambeau.

Jean Baptiste Donatien de Vimeur, comte de Rochambeau (1725-1807) est né à Vendôme. Destiné d'abord à l'état ecclésiastique, il s'engage dans la carrière militaire à la suite du décès de son frère aîné. En 1742, il entre au régiment de cavalerie de Saint-Simon et participe aux campagnes de Louis XV en Bohême, Bavière et sur le Rhin. Remarqué pour ses qualités, il est nommé aide de camp du duc d'Orléans et devient colonel d'infanterie en 1747. Il participe au siège de Maastricht. Ses faits d'armes le font nommer colonel du Régiment d'Auvergne en 1759, inspecteur en 1769 et général en 1780. C'est alors que Louis XVI le choisit pour être envoyé en renfort en Amérique, à la tête des troupes françaises. Il s'illustre au côté de Washington à la bataille de Yorktown en 1781.
Rentré en France, il reçoit le Cordon bleu de l'ordre du Saint Esprit et prend le commandement militaire de la Picardie. En 1788, il siège à l'assemblée des notables. En 1790, il prend la tête de l'armée du Nord et le roi le nomme maréchal de France en 1791. Ses conseils de défense contre l'Allemagne ayant été ignorés, il démissionne en 1792 et se retire dans sa propriété du Vendômois. Arrêté sous la Terreur, emprisonné à la Conciergerie et condamné à la guillotine, il ne doit la vie sauve qu'au 9 thermidor. Il meurt sur ses terres familiales à Thoré la Rochette en 1807.

Le 6 févier 1778, la France signe un traité d'alliance avec les États-Unis d'Amérique portant notamment sur une aide navale dans le cadre de la guerre qui les oppose à l'Angleterre. Cependant dès les années 1776-1777, de nombreux représentants de la noblesse européenne, à l'instar du marquis de La Fayette, se sont engagés comme officiers volontaires pour servir aux côtés des Américains. Si l'indépendance des États-Unis a été proclamée le 4 juillet 1776, la guerre n'en continue pas moins et Washington essuie même de sérieux revers. Rochambeau débarque en Amérique à la tête de 6000 hommes en été 1780, le corps expéditionnaire terrestre français lui ayant été confié. Les forces maritimes sont renforcées par l'armée navale de Grasse qui mouille au large de Cap français en juillet 1781. La jonction avec les forces américaines se fait le 3 septembre. Les armées se mettent en place pour ce qui allait être une des plus importantes batailles des États-Unis.

Inscrivez-vous à notre newsletter :
Suivez-nous :