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Lot 179

[Louis XIV - Littérature - Clergé] François de Salignac de...
[Louis XIV - Littérature - Clergé] François de Salignac de...

[Louis XIV - Littérature - Clergé] François de Salignac de La Mothe-Fénelon dit FÉNELON (1651-1715), homme d'église, théologien et écrivain.

L.A.S. à un religieux, écrite à C[ambrai], 9 mars 1700, 2 pages ½ in-8 :
" … Malgré les nombreuses occupations que me donne tous les jours mon ministère, je ne scaurais, mon bon père, en passer un seul sans penser à vous et soyez bien assuré que si je mets quelque fois un peu de retard dans mes réponses, c'est que je ne puis faire autrement. Vous avez reçu des nouvelles de notre bon Duc, m'a-t-on dit, et j'ai entendu dire qu'il avait dessein de vous appeler près de lui incessamment ; c'est une chose que j'approuve fort, non parce que je lui ai conseillée, mais parce qu'elle deviendra utile, du moins je l'espère à tous les deux. Rome a parlé, mon révérend père, c'est à moi à me soumettre et à m'humilier. Que M. de Meaux jouisse de sa victoire, il le peut, je ne l'en estimerai pas moins pour cela : celui qui lit au fond des cœurs nous jugera un jour et c'est à son tribunal que je l'attends… "

Précepteur du duc de Bourgogne, archevêque de Cambrai (1695-1715), il s'opposa à Bossuet et tomba en disgrâce lors de la querelle du quiétisme, et surtout, après la publication de son roman, Les Aventures de Télémaque (1699), considéré comme une critique de la politique de Louis XIV. L'influence littéraire de ce roman fut considérable pendant plus de deux siècles.
Au début de 1699, Fénelon perdit son poste de précepteur et quand, en avril, son Télémaque fut publié (d'abord anonymement et sans son autorisation), Louis XIV y vit une satire de son règne, arrêta l'impression et disgracia l'auteur : Fénelon fut banni de la cour.
Vers 1700, il habita quelque temps en Belgique, puis il se retira dans son archevêché de Cambrai où, cessant toute activité en théologie et en politique, il essaya de se conduire de façon exemplaire. Retiré dans son diocèse, Fénelon ne s'occupa que du bonheur de ses fidèles ; il prit soin lui-même de l'instruction religieuse du peuple et des enfants, et se fit universellement chérir par sa bienfaisance. Pendant le cruel hiver de 1709, il se dépouilla de tout pour nourrir l'armée française qui campait près de chez lui. La réputation de ses vertus attira à Cambrai nombre d'étrangers de distinction, entre autres Andrew Michael Ramsay qu'il convertit et qui ne le quitta plus. Il mourut en 1715 à l'âge de 64 ans.

Adjugé : 900 €

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