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Lot 173

[XVIe siècle - Littérature - Maison du roi] Pierre de...
[XVIe siècle - Littérature - Maison du roi] Pierre de...

[XVIe siècle - Littérature - Maison du roi] Pierre de Bourdeille, dit BRANTÔME (vers 1540-1614), abbé commendataire de Brantôme et écrivain.
P.S. sur vélin oblong, par Pierre de Bourdeille, datée de décembre 1583. Cachet à sec aux armes.

Quittance délivrée par Brantôme au trésorier général de la maison du roi, pour le paiement de ses gages en tant que gentilhomme ordinaire de la chambre du roi Henri III.
" Je Pierre de Bourdeille, sieur de Brantosme, gentilhomme ordinaire de la chambre du roi, confesse avoir reçu comptant de M. Nicolas Morin, conseiller dudit sire, et trésorier général de sa maison, la somme de deux cent écus sols… A moi ordonnée pour mes gages à cause de mon dit état de gentilhomme ordinaire de la chambre durant la présente année, de laquelle somme de deux cent écus je me tiens content, et de la quelle j'ai tenu et tiens quitte ledit Morin trésorier susdit ; en tesmoing de quoy j'ai signé la présente de ma main et sur icelle fait apposer le cachet de mes armes, le 28e jour de décembre 1583 "

Né à Bourdeilles en Périgord sous François Ier à une date incertaine, Brantôme meurt sous Louis XIII, le 15 juillet 1614, à plus de soixante-dix ans. Troisième fils d'Anne de Vivonne et du baron François de Bourdeille, sa première vie est celle d'un cadet de vieille famille qui passe une partie de son enfance à la cour de Marguerite de Navarre, la sœur de François Ier, où sa grand-mère Louise de Daillon de Lude est dame d'honneur.
À la mort de Marguerite, Brantôme part à Paris puis à Poitiers pour ses études, avant que le roi Henri II ne lui donne la commende de l'abbaye de Brantôme en 1555. Lié au clan des Guises, il s'engage ensuite dans l'armée royale lorsqu'éclate la première guerre de Religion en 1562. Présent à la bataille de Dreux, on le retrouve ensuite sur d'autres champs de bataille au cours des guerres suivantes (Meaux, Saint-Denis, premier siège de La Rochelle…). Sa carrière militaire acquiert même une dimension européenne lorsque, imbu de l'idéal des croisés, il part combattre le Turc, d'abord aux côtés des troupes espagnoles chargées de reconquérir le Peñón de Vélez (1564), puis auprès des chevaliers de l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem à Malte (1566). Pensionné en tant que gentilhomme de la garde du roi Charles IX, Brantôme met finalement un terme à sa carrière militaire en 1574.
Passé au service d'Henri III, il rompt avec lui à l'extrême fin de l'année 1581, lorsque ce dernier lui refuse la faveur de devenir sénéchal de Périgord à la place de son frère aîné malade. Il rejoint alors François d'Alençon, mais celui-ci meurt en 1584. Brantôme s'apprête à passer au service du roi d'Espagne lorsque son accident de cheval le contraint à se retirer sur ses terres où il va entamer sa seconde vie, celle de l'écrivain, du chroniqueur de son temps et du mémorialiste.
Écrivain courtisan, volontiers intrigant, épris de cette Cour qu'il nomme " le paradis du monde ", la vraie réussite de Brantôme est son œuvre littéraire. Publiée après sa mort à partir de 1665, c'est un témoignage de son temps, sur son temps. Parfois mal compris et très longtemps réduits à leur caractère " léger ", ses écrits sont aussi une exploration de la mentalité aristocratique, offrant au lecteur les clefs pour comprendre comment la noblesse du XVIe siècle vivait et pensait l'amour, le mariage, l'infidélité, la galanterie, la chasteté, la vertu et la gloire militaire.
Son œuvre est aussi un diptyque consacré à ses deux grandes passions : la guerre et les femmes. D'un côté des souverains et de grands capitaines de son temps, qu'il connaissait personnellement ou dont il estimait la réputation (Les vies des hommes illustres et grands capitaines français?; Les vies des grands capitaines étrangers). De l'autre des portraits de femmes aux mœurs légères (Les vies des dames galantes), mais aussi de grandes dames qu'il admire à l'image de Catherine de Médicis, Marie Stuart et surtout Marguerite de Valois, idole dédicataire de son œuvre (Les Vies des dames illustres).
Apparu sous François Ier, les gentilshommes ordinaires de la Maison du Roi furent au nombre de 45 sous Henri III qui les avait créés au nombre de 45. Ils servaient par semestre ; ceux de service devaient se trouver au lever et au coucher du Roi tous les jours ; l'accompagner dans tous les lieux, afin d'être à portée de recevoir ses commandements. C'est au Roi seul qu'ils rendent réponse les ordres qu'ils ont exécutés de sa part: ils sont à cet effet introduits dans son cabinet Leurs fonctions sont uniquement renfermées dans le service et dans la personne du Roi.

Adjugé : 750 €

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