LIVRES
Lot 174
RECUEIL D'ESTAMPES dit RECUEIL CROZAT.
Recueil d'estampes d'après les plus beaux tableaux et d'après les plus beaux desseins qui sont en France dans le Cabinet du Roy, dans celui de Monseigneur le Duc d'Orléans et dans d'autres Cabinets suivant les différentes écoles ; avec un abrégé de la vie des peintres et une decription historique de chaque tableau.
Tome second contenant la suite de l'Ecole Romaine, et l'Ecole Vénitienne.
A Paris. (Imprimerie Royale). 1742.
Grand in-folio, 625 X 470 mm). Plein veau du temps (Usures aux coiffes ; coins frottés. Epidermures sur les nerfs).
Titre et 41 pages numérotées 32-71. 45 planches numérotées 89-137 (les planches 96, 103, 106 et 123 manquent ; il y a une planche supplémentaire après la planche 90 numérotée 90*), et 31 planches non numérotées sur 36 (les planches 1, 5, 6, 32 et 33 manquent). Soit en tout 76 planches gravées dont 16 gravées en couleurs..
Seconde partie du Recueil Crozat, publiée 23 ans après la première.
Cet ouvrage, dont l'idée avait été lancée en 1721 par le Régent Philippe II d'Orléans, fut financé par son ami Pierre Crozat (1661-1740) mécène passionné et richissime, propriétaire d'une exceptionnelle collection de peintures italiennes. Il était surnommé "Le Pauvre", non par antinomie, mais par comparaison à son frère Antoine, fondateur de la Louisiane.
Ses collections furent léguées à son décès à ses trois neveux ; la part revenant à Louis-Antoine fut acquise à sa mort par Catherine II, grâce à l'entremise de Diderot, et constitue une part importante du fonds italien du Musée de l'Ermitage.
Le Comte de Caylus (1692-1765), "antiquaire", graveur et homme de lettres prit en main la direction d'une trentaine de graveurs, participant lui-même à leur exécution. Pierre Jean Mariette (1694-1774), marchand d'estampes, se chargea des biographies des peintres, et des analyses stylistiques des tableaux reproduits.
Le coût peu ordinaire de l'entreprise en empêcha le succès commercial.
Le recueil Crozat, ouvrage d'un genre nouveau, est aujourd'hui considéré comme par les historiens de l'art comme le véritable ancêtre des meilleurs catalogues illustrés modernes. (Voir à ce propos : F. Haskell, "La difficile naissance du livre d'art", Paris, Réunion des Musées Nationaux. 1992).
Adjugé : 2 500 €




