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12ème VENTE GARDEN PARTY A CHEVERNY

 
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Lot 127

COMMODE «de l'Est» galbée, de forme tombeau, en bois de...

COMMODE «de l'Est» galbée, de forme tombeau, en bois de placage. Dessus en bois marqueté. Marqueteries à décor géométrique en frisage, parures courantes des «commodes nancéennes»: cartouches de ronce de noyer et croisillons sur fond contrasté. Elle ouvre à trois rangs de tiroirs. Ornementation de rocaille feuillagée, en bronze doré, aux entrées de serrure, mains, chute et sabots. Clef aux armes du roi Stanislas 1er Leczinski.

Région de Nancy. 2e moitié du XVIIIe siècle.

(Restaurations).

Haut. 81,5, Larg. 126,5, Prof. 63 cm.

Selon la tradition familiale, le roi Stanislas 1er Leczinski, sur ses vieux jours, s'était retiré chez des religieuses de Nancy qui lui avaient laissé la disposition d'un appartement dans lequel il fit apporter son mobilier. A sa mort, il le laissa au couvent. Les religieuses le conservèrent mais, à la fin du siècle dernier, souhaitant s'en défaire, elles demandèrent à Mgr Trouillet, leur évêque, de leur trouver un acquéreur digne de ces souvenirs respectables. Celui-ci leur proposa, le comte Eugène Didier-Jeanqui en fit donc l'acquisition. Conservé par la famille Didier-Jean, directeur de la Manufacture de cristaux de Saint-Louis jusqu'à ce jour, en son hôtel du Hautoy à Nancy.

Modèle comparable estampillé «+ ANC + MONTBÉLIARD» Abraham Nicolas COULÉRU, maître en 1750 à Montbéliard sous la protection du duc Charles Eugène de Wurtemberg.

Les fameuses marqueteries dites de « l'Est». Les Lorrains ont suivi les goûts de la cour et le mobilier bourgeois révèle la prépondérance d'une influence française avec cependant des particularismes locaux. Les menuisiers lorrains puisèrent généralement leur inspiration dans les styles Louis XIV puis Régence et Louis XV. Mais l'élément déterminant des meubles lorrains est, semble-t-il, le décor traité en marqueterie avec un grand raffinement.

Les plus beaux modèles de marqueteries «de l'Est» sont apportés par les commodes, adaptation provinciale du mobilier parisien. Elles sont devenues au XVIIIe un des éléments de base du mobilier adopté par la cour et la bourgeoisie lorraine. Elles ont d'ailleurs souvent -comme la commode que nous présentons -des dessus de bois, beaucoup moins coûteux que le marbre. Une commode, fabriquée aux environs de 1789-1792, est en bois plaqué, marqueté de noyer et de bois précieux; elle porte l'inscription révolutionnaire: «Vive la Nation la Loy et le Roy et LXploit de la Patrie (sic) ».

Les marqueteries, principale originalité du mobilier lorrain, présentent le plus généralement un décor géométrique pour atteindre leur apogée fin XVIIIe. Cependant, elles offrent parfois des motifs ornementaux plus fouillés.

Plus tard, Émile Gallé s'inspira de cette longue tradition lorraine pour dessiner l'un de ses premiers meubles, dit «le buffet Callot» de 1875 (Musée de l'École de Nancy).

Emprunts et remerciements à Chantal Humbert, Les Arts décoratifs en Lorraine de la fin du XVIIe siècle à l'ère industrielle, «Les Éditions de l'amateur», p. 179 à 195.

Adjugé : 10 824 €

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