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BEL AMEUBLEMENT - OBJETS D'ART

 
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Lot 100

Émile GALLÉ (1846-1904)Vase ovoïde à col resserré en verre transparent...
Émile GALLÉ (1846-1904)Vase ovoïde à col resserré en verre transparent...
Émile GALLÉ (1846-1904)Vase ovoïde à col resserré en verre transparent...
Émile GALLÉ (1846-1904)Vase ovoïde à col resserré en verre transparent...
Émile GALLÉ (1846-1904)Vase ovoïde à col resserré en verre transparent...
Émile GALLÉ (1846-1904)Vase ovoïde à col resserré en verre transparent...

Émile GALLÉ (1846-1904)
Vase ovoïde à col resserré en verre transparent bleuté "clair-de-lune" et craquelé. Décor gravé en creux prononcé, peint et partiellement doré d'un milieu aquatique : plantes, insecte dit dytique géant, et poissons de la famille des perches.
1878 - 1884
Signé " E. Gallé à Nancy " à l'encre noire sous le vase.
Haut.: 22,5 cm. Larg. 11,5 cm. (large fêle au col)

Une pièce unique, témoin d'une étape dans les recherches d'un verrier des plus créatifs.
Lors de l'Exposition Universelle de Paris de 1878, Émile Gallé expose son vase "La Carpe" en verre dit "clair-de-lune", soufflé-moulé, émaillé. Aujourd'hui conservé au Musée des Arts Décoratifs, cette "carpe" inspirée des estampes d'Hokusaï synthétise le japonisme du XIXème siècle et le goût de Gallé pour les recherches scientifiques sur les milieux biologiques, aquatiques et botaniques. En effet, son amour de la faune et de la flore, son sens de l'observation et du dessin naturaliste se perçoivent tout au long de sa carrière de maître verrier mais aussi plus tard d'ébéniste. L'on sait, par exemple, qu'Émile Gallé se faisait livrer des barillets d'eau de mer contenant des animaux et plantes marines pour les étudier. On les retrouvera bien sûr dans ses créations. Notre décor, ici, recompose un écosystème aquatique d'eau douce que l'on rencontre régulièrement en France. Quant au verre, composé à base d'oxyde de cobalt, il est dit "clair-de-lune" et est le fruit de ses recherches sur la matière. Il est sa première découverte et son premier succès. Ses teintes varient du bleu saphir à une aigue-marine opalescente et seront encore présentes dans son oeuvre dans les années 1880.
Un autre verrier expose à Paris en 1878, François-Eugène Rousseau, qui fera découvrir à Émile Gallé la technique du verre craquelé. En effet, Rousseau, et son successeur en 1885 Ernest Léveillé, seront les principaux représentants de cette technique et en feront leur marque de fabrique. Redécouvert au XIX°siècle, le procédé du craquelé a été mis en oeuvre à Venise au XVIème siècle avant de se répandre dans toute l'Europe. La paraison de verre encore mou doit être plongée dans de l'eau froide, en cours de soufflage, afin d'y créer un réseau de craquelures qui s'agrandit au cours des opérations de réchauffage et de soufflage successives. L'aspect définitif obtenu, semblable à du givre ou à de l'eau gelée, est bien rendu par le terme anglais de "ice-glass".
Émile Gallé qui mène alors des recherches à Meysenthal jusqu'en 1884, travaille sur la décoration externe et plus particulièrement sur l'émaillage et la peinture à l'or. Curieux et scientifique, il s'essaiera aussi à la technique du craquelé mais ponctuellement. Préférant continuer ses recherches sur la masse du cristal à partir de 1884 et jusqu'en 1889, il laisse à Rousseau et Léveillé la technique du craquelé. De ces quelques années, peu de productions en verre "clair-de-lune" et utilisant la technique du craquelé sont connues. Le Musée de l'École de Nancy, celui des Arts Décoratifs de Paris et le Musée d'Orsay conservent des exemples de productions de cette période. Période qui précèdee celle qui verra son triomphe dans des verres multicouches et polychromes, et sa marqueterie de verre.
Notre vase est donc très représentatif de la première période allant de 1878 à 1884 pendant laquelle Gallé s'essaie à toutes sortes de techniques. Sa forme rappelle également les flacons de parfum, parfois en craquelé, produit dans la même période à col resserré et base bourrelée. De plus, son décor aquatique est très caractéristique du maître verrier qui était aussi un botaniste, scientifique membre de l'Académie de Stanislas dès 1890. Ce décor naturaliste n'est pas émaillé mais peint et doré. Même si Gallé grave à la roue, à l'émeri ou au plomb depuis ses débuts, notre décor reste ici inédit. En effet, gravé puis peint dans l'intaille, ce type de décor sur verre ne semble pas avoir été produit en grande quantité par le verrier d'exception Émile Gallé. L'on peut supposer que ce vase appartienne à une petite série d'une des nombreuses techniques auxquelles Gallé s'est essayées. Artiste génial, possédant une connaissance technique et scientifique inédite, l'œuvre protéiforme de Gallé reste encore à étudier.

Œuvres à rapprocher :
- " Vase à la mante religieuse et à la cigale ", par Émile Gallé vers 1880, en verre soufflé, craquelé, émaillé aux appliquées à chaud, Haut.: 15,2 cm, conservé au Musée de l'École de Nancy, à Nancy.
- "Pique-fleurs" en verre "clair-de-lune" soufflé et craquelé avec application, décor peint, émaillé et doré, monture en bronze doré. Signé E. Gallé/à/Nancy. 1878-1880. H. 24, L. 22, L. 14. conservé au Musée d'Orsay.

Adjugé : 5 200 €

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