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ORANGERIE DE CHEVERNY POUR LA 20ème ANNÉE - FONDS ROCHAMBEAU

 
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Lot 206

États-Unis - Manuscrits du général Rochambeau - 17942 manuscrits autographes...
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États-Unis - Manuscrits du général Rochambeau - 1794
2 manuscrits autographes signés du général ROCHAMBEAU sur les États-Unis, novembre-décembre 1794 ; et signé.
Sur les rapports avenirs des États-Unis de l'Amérique septentrionale avec la France, 28 pages in-fol., daté 25 novembre 1794.
Les États-Unis de l'Amérique septentrionale ont toujours conservé avec l'Angleterre les rapports et les liaisons commerciales qui subsistaient avant la paix de 1783. La France négligea à cette époque d'unir aux sentiments de reconnaissance que les Américains lui avaient voué des vues plus étendues et plus utiles à la prospérité de ses manufactures et de ses productions. Un ministère imprévoyant laissa donc le gouvernement anglais paisible conservateur de ses anciens avantages en Amérique et cette nation active qui ne souffre pas de rivale quand il s'agit d'argent fit de grandes avances d'argent et de longs crédits aux commerçants des États-Unis, elle employa des efforts prodigieux pour y renouer ses anciennes habitudes, pour y ranimer les anciennes affections qui se perdent si difficilement, et que d'ailleurs l'inertie de la France et de son commerce laissait maladroitement se former de nouveau. Les Anglais obtinrent donc la préférence dans les marchés américains. Je puis même dire la suprématie, puisqu'il est prouvé que le peuple des États-Unis fait annuellement plus du cinquième de la totalité du commerce britannique. Si donc on veut porter un coup mortel à cette puissance ennemie, il faut attaquer directement sa navigation, son industrie et son commerce par un nouveau traité ou par un nouveau règlement conforme à l'intérêt des deux peuples, pour lui fermer la route que son industrie autant que la force des préjugés lui avaient ouverte avant et depuis la cessation de la guerre. Ce traité aura pour base le principe bien simple : « de faire de nos denrées et de nos marchandises un si grand marché aux négociants américains qu'ils se présentent de préférence dans nos ports pour s'y approvisionner des objets qu'ils vont chercher en Angleterre ». (…) L'Angleterre dans la crise actuelle est déjà privée de son commerce avec les Pays-Bas, avec une partie de la Hollande, de l'Espagne ; les retours de ses flottes des Indes, de Portugal, de la Baltique sont fréquemment interceptés par nos escadres légères ; si donc on lui interdit encore ses rapports avec la nation qui est la plus utile à son industrie, on la ruine infailliblement (…) Les Américains ont tous les goûts anglais, mais ils ont le cœur français, et c'est de cette découverte que le ministère de la République doit profiter pour rapprocher leurs goûts de leurs affections, pour les attirer entièrement à nous par les liens étroits du commerce, en éteignant insensiblement chez eux les premières idées dans lesquelles ils ont été élevées. (…) la France fatiguée par trois années consécutives de guerres civiles et étrangères, par la perte partielle ou totale de ses colonies les plus précieuses, par l'extinction absolue mais momentanée de son commerce, par la langueur nécessité de son agriculture, par la chute inévitable de ses manufactures de luxe, doit songer un jour aux moyens de revivifier toutes les parties languissantes de son administration et faire contribuer les Américains ses alliés et ses amis naturels à la gloire de cette restauration. La chose qui exigera le plus de temps et d'adresse du ministre de la République française aux États-Unis sera donc de rapprocher les goûts du peuple de ses penchants naturels (…) il lui sera facile de démontrer que l'Indépendance des États-Unis est entièrement liée aux succès de la République française ; il doit également peser sur l'avantage immense que trouveront les Américains à ne laisser prédominer aucun peuple dans leurs marchés, et surtout les convaincre de la nécessité d'affaiblir l'Angleterre qui est si intéressée à détruite leur indépendance (…)

Estimation : 4 000 € ~ 5 000 €

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