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ORANGERIE DE CHEVERNY POUR LA 20ème ANNÉE - FONDS ROCHAMBEAU

 
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Lot 172

Metz 30/12 au Roi : Sire le zèle qui m'a...

Metz 30/12 au Roi : Sire le zèle qui m'a animé pendant 50 années de ma vie pour le service de ma patrie et de mon roi ne se ralentiront pas au moment où votre majesté réunie à la nation, m'honore du grade suprême de la carrière que j'ai embrassé, la reconnaissance m'impose de nouveaux devoirs. Je les entreprendrai, sire, avec tout le courage et tout le zèle qui m'anime, mais je trahirais en même temps l'état et ma conscience, si je ne déclarais à votre majesté, que plus mon âme a brûlé de zèle, plus elle a consommé son enveloppe, ce sera avec la même loyauté sire que lorsque je sentirai mes forces s'affaiblir, je supplierai votre majesté de remettre ce commandement de l'armée qu'elle m'a confiée en des mains plus actives et plus en forces d'en supporter le fardeau…
13/01/1792 à son fils : Nos nouvelles d'aujourd'hui qui se confirment de toutes parts sont que M. de Condé est parti de Worms ainsi que tous ses adhérents, et qu'il remonte de l'autre côté du Rhin, pour aller je ne sais où, il a dîné le 5 chez le cardinal de Rohan, toutes les nouvelles du Brabant disent que les émigrés qui étaient restés dans différents endroits, désarmés et sans moyens, qui avaient eu ordre de se rendre à Coblentz, ont reçu contre ordre, qu'ils attendent dans la plus grande anxiété, ce qui va être décidé de leur sort entre les puissances respectives…
25/01 à l'Assemblée nationale : Mon premier devoir est de renouveler à l'assemblée nationale les assurances de ma reconnaissance pour le décret qu'elle a rendu en ma faveur sur la proposition du roi. J'ai voué à la défense de ma patrie les restes d'une vie laborieuse et je tiendrai ce vœu aussi longtemps que mes forces physiques et morales en pourront supporter le poids. Permettez que je profite de cette occasion pour vous présenter avec la loyauté d'un soldat français des difficultés sur notre position militaire qui doivent vous être connues… Je dois actuellement avoir l'honneur de vous parler de l'état des troupes de ligne et des gardes nationales. Je suis trop vieux pour être leur frère, mais je suis leur père commun…. Un autre article de la dernière importance à vous entretenir est de prendre tous les arrangements les plus sûrs pour que le prêt des troupes une fois en campagne puisse toujours être fait en argent. Je ne l'ai jamais fait pour moi, en atteste mes anciens frères d'armes en Amérique, tous les officiers généraux et moi en avons donné l'exemple ; nous n'avons souvent été payés qu'en papier et lettres de change sur France ; et je conservais avant tout l'argent monnayé pour soutenir le prêt du soldat.
22/02 : Le projet de M. de Narbonne sur les légions ainsi qu'il me l'a dit verbalement est de former un bataillon de 16 compagnies composées de déserteurs à qui on décerne des officiers et des sous-officiers vigoureux et une discipline particulière…
4/03 à Narbonne : J'apprends Monsieur par des bruits publics que vous voulez donner votre démission. J'avoue que cette nouvelle m'afflige d'autant que c'est vous-même qui comme ministre du roi, êtes venu en son nom réchauffer et ranimer le zèle de tous les officiers et soldats de l'armée pour la défense de la patrie, de la loi et du roi jusqu'à la dernière goutte de notre sang. Ce sentiment qui brûlera mon âme tant que ma frêle machine existera, ne m'enivra pas au point de ne pas faire sentir tous les inconvénients d'une guerre, dans les circonstances critiques où se trouvait l'état. Mon opinion individuelle fut qu'il fallait tout tenter pour l'éviter, et se préparer à tout faire pour la soutenir si la nécessité nous y forçait. Le jour que l'on brûlera la première amorce, toutes les finances de l'Europe sont sur le même baril de poudre…

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