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ORANGERIE DE CHEVERNY POUR LA 20ème ANNÉE - FONDS ROCHAMBEAU

 
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Lot 171

Gilbert du Motier, marquis de LA FAYETTE (1757-1834) commandant l'Armée...
Gilbert du Motier, marquis de LA FAYETTE (1757-1834) commandant l'Armée...

Gilbert du Motier, marquis de LA FAYETTE (1757-1834) commandant l'Armée du Centre. 4 L.A.S. et
2 L.S., 30 avril-13 mai 1792, au maréchal de Rochambeau ; 10 pages in-8 et 5 pages in-fol. (un portrait gravé joint).
Givet 30 avril .J'ai l'honneur de prévenir Monsieur le Maréchal de Rochambeau que la moitié du corps destiné pour Bouvines y sera aujourd'hui. (…) On se fortifie à Namur : je ne sais rien d'assez certain sur la garnison (…) Les liégeois sont en fermentation ; leur prince a laissé maltraiter des secrétaires de la délégation française qui se sont repliés sur mon camp. Ma seconde colonne n'a pu se mettre en mouvement aussi vite que la détermination du Conseil…
Givet 1er mai. (…) Il n'y a ici rien de bien important, les ennemis ne paraissent pas y avoir un corps de forces très considérables ; mais le château de Namur me paraît un morceau fort difficile à prendre ; nous n'avons ni les moyens, ni le temps d'un siège, et ce n'est pas un ouvrage qu'on puisse facilement enlever l'épée à la main. (…) Je regrette bien, Monsieur le Maréchal, que le gouvernement ne nous ait pas laissé le temps de rassembler nos armées avant de déclarer la guerre, et j'ai été aussi surpris que vous de la promptitude avec laquelle ce plan de campagne a été fait.
Givet 2 mai. (…) si l'on avait voulu attendre 15 jours, nous aurions pu réunir des corps d'armées respectables et bien outillés qui auraient pourvus à la défense et qui pour l'offensive n'auraient pas été arrêtés avec autant de facilité. Mes instructions m'interdisaient la guerre méthodique. (…)
Givet 5 mai. (…) La manière dont le gouvernement a gaspillé notre campagne dès le début, exige que nous nous entendions pour demander d'autres mesures, et d'autres moyens. (…) Je crois, Monsieur le Maréchal, que nous devons regarder le plan de M. Dumouriez comme manqué, et que vous devez en faire un autre que nous appuierons l'un et l'autre, car si nous attendons toujours qu'on nous dirige de Paris, il est à craindre que nous ne passions cette campagne sans plan, sans ensemble, enfin aussi follement que nous l'avons commencée. (…) Adieu, Monsieur le Maréchal, il ne s'agit pas seulement, permettez moi de l'observer, du sort de telle out elle armée, mais de celui de la France entière ; la combinaison de puissances attaquantes est si formidable que nos moyens ne sauraient être trop en danger. (…) Je vous conjure, Monsieur le Maréchal, de vous occuper des moyens qui à l'avenir empêcheront que nous ne soyons les instruments de toutes les folies qui passeraient par la tête de ces messieurs : il y va du salut de la patrie…
Rancennes 11 mai. (…) je ne crois pas que les ennemis aient abandonné leur cordon de Namur et Charleroi (…)
Rancennes 13 mai. J'apprends Monsieur le Maréchal que M. de Luckner accepte le commandement de l'armée de Flandres et que nous allons vous perdre. Si j'avais pu quitter le corps d'armée que je commande ici j'aurais été vous témoigner ma profonde douleur de ce que notre patrie est momentanément privée de votre expérience et de vos talents. Je dis momentanément Monsieur le Maréchal, car les circonstances vont devenir si graves qu'il ne sera au pouvoir d'aucun ministre, d'aucun parti d'arrêter l'effet de la confiance nationale en vous. (…) Je vous déclare Monsieur le Maréchal, que je me ferai un devoir, un honneur, un plaisir de vous céder ma place à la tête de l'armée du centre, et d'y servir de mon mieux sous vos ordres. Je serais fâché de quitter ces troupes-ci, mais je me trouverai fort heureux d'y prendre vos leçons et d'y contribuer à vos succès…

Estimation : 2 000 € ~ 3 000 €

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