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BIBELOTS, CRISTAUX, CÉRAMIQUES & SOUVENIRS EN CHEVEUX

 
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Lot 121

Un cheveu de romantismeLes souvenirs en cheveux, appelés également bijoux...

Un cheveu de romantisme

Les souvenirs en cheveux, appelés également bijoux de deuil, trouvent leur origine dès le Moyen-âge mais sont alors réservés aux Princes. Cheveux d'une maîtresse tressés en bracelet pour Agrippa d'Aubigné ou pendentifs en or contenant de simples boucles pour Louis XVI et Marie-Antoinette, les ouvrages en cheveux ne sont pas des objets de fabrication courante. C'est le XIXème siècle qui sera l'âge d'ordu travail en cheveux. Contenue entre deux périodes sanglantes de notre Histoire, la Révolution et la Première Guerre Mondiale, cette incroyable mode fut très productive mais les créations qui parviennent jusqu'à nous sont rares et fragiles
Le Grand Larousse Universel de 1865 rappelle que les bijoux de deuil en cheveux ont pour objet la conservation des seules reliques corporelles qu'on puisse porter sur soi, pour perpétuer le souvenir de ceux qui ont été enlevés par la mort. Ils sont la matérialisation privée du sentimentalisme romantique de ce siècle voire de sa spiritualité confuse ; ils sont le fruit des mille sentiments qui agitent le cœur de l'homme selon le mensuel du XIXème Cent et Un Coiffeurs de tous les Pays.
Reliquaires, pendentifs, médaillons, bracelets, bagues, miniatures…les ouvrages et techniques en cheveux sont florès dès la Restauration. Boucles en relief, initiales, paysages en poudre de cheveux et bouquets de fleurs symboliseront le souvenir de l'être aimé. Tout au long du XIXème siècle, les perruquiers et coiffeurs, qui traditionnellement travaillent la matière, feront place à des artisans professionnels s'y consacrant exclusivement. Ces artistes en cheveux ont leur déontologie grâce au coiffeur Ferdinand Croisat, fondateur de la deuxième Académie de Coiffure en 1836, et leurs maîtres comme les maisons parisiennes Charleux, Florentin, Constant, Lemonnier...
Chaque ville de Province aura son dessinateur ou artiste en cheveux et la France entière voit se développer le marché du cheveu ; les médaillons ou bijoux décoratifs supplantant de plus en plus le médaillon reliquaire. Les femmes de Bretagne et d'Auvergne fournissent majoritairement la matière et le cours du cheveu s'établit le 27 juin à Limoges lors de la grande foire de la Saint-Jean.
Cette véritable industrie sera récompensée lors des Expositions Universelles et Internationales dans lesquelles ces artistes viennent de toute l'Europe. Mais le nombre d'exposants artistes en cheveux diminue dès avant 1900 et les ouvrages en cheveux sont anecdotiques après 1914. En 1937, la première exposition rétrospective leur est consacrée. Ces objets, souvent collectionnés à titre particulier, et notamment dans la collection Chanlot, le musée des Arts et Traditions Populaires en conserve un grand nombre. Néanmoins, l'art des ouvrages en cheveux reste encore un domaine passionnant à approfondir ou à découvrir.


Bibliographie :
-Andrée CHANLOT, " Les ouvrages en cheveux ". éd. 1986.


121 - Petit MÉDAILLON-SOUVENIR ovale.
Cheveux châtains collés sur verre formant une boucle tenue par un ruban, fond de papier. Cadre en bois noirci et baguette de laiton, verre bombé.
Seconde Moitié du XIXème siècle.
Haut.16, Larg. 13,5 cm.

Adjugé : 45 €

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