Lot 5

Richard Parkes BONINGTON (1802-1828) peintre et aquarelliste anglais. L.A.S. avec petit dessin, Paris 31 décembre 1824, à Mme PERRIER, à Dunkerque ; 3 pages et quart in-4, adresse ; en français.

BELLE ET RARE LETTRE. Il citera toujours l'année où il a été présenté chez elle comme la plus heureuse de sa vie. Cependant il se trouve à court de phrases : "que n'ai-je passé ma vie dans un bureau d'ecrivain du moins je pourrois griffonner quelleques phrases ! Je vous demanderais des nouvelles de la comète promise, si on ne la verra que du canal de Furnes et si c'est la qu'ont toujours lieu les rendevoux avec Venus"... Il la charge de messages pour ces demoiselles et son fils, et avoue avoir peu travaillé depuis son retour : "je cours ; je dejeune chez un, dîne chez un autre, cela n'en finit pas, je ne sais que boire et manger, je devienne flamand tout a fait. Je m'attend bien a vos justes reproches là dessus ne m'accablé pas trop cependant, car le desoeuvrement finit par faire sentir le mal qu'on se fait, peut être mieux que les conseils"... Il cite longuement une chronique de mode, sur le deuil porté pour Louis XVIII, et feint de se scandaliser de ce qu'on met des couleurs vives à Dunkerque, alors que tout Paris est encore noir... Il leur envoie des modèles de plumes d'autruche, collerettes et pèlerines. "Je vous envoie aussi tout ce que j'ai pu recuillir de tocques, chapeaux, berets - chapeaux a la trop cas d'Hero et autres - le tout sorti des premieres ateliers de la capitale, la plus grande partie ont figuré aux Bouffes (...) Vous etes perdues mesdames de Dunkerque, ou plutot vos maris - demission generale, rien de moins. Charmante perspective que je vous presente - du noir ! rien que du noir !!!"... En marge de la première page, Bonington a exécuté un petit dessin à la plume d'un couple en tenue de soirée.